clemence

339 votes

  • Intimidation

    Harlan Coben

    8/10 8 ans ou presque que je n'avais pas lu d'Harlan Coben.
    Efficacité intacte, intrigue bien ficelée, perso fouillés et le même Lac Charmaine que dans Ne le dis à personne, sans déconner ! C'est justement le seul petit bémol que j'ai à formuler pour ce bouquin qui se lit toutefois parfaitement bien : l'auteur peine à se renouveler... mais après tout pourquoi pas ? C'est dans ce style qu'il est le meilleur. Le prochain dans 8 ans.

    30/10/2016 à 22:49 4

  • Amelia

    Kimberly McCreight

    8/10 Dévoré d'une traite, ce roman alterne les narrations de Kate et Amelia et d'autres extraits du quotidien d'une jeune fille attachante et du passé de sa mère. Au delà de l'action et du déroulement (le dénouement est plutôt habile et crédible) on trouve dans ce roman une vérité tristement actuelle en lien avec le harcèlement numérique et le complexe du homard des ados. Pas facile cette période de doutes, de questions et de confrontation au monde : l'auteur s'en sort plutôt très bien. Je choisis de préférer l'espoir à la mélancolie en refermant ce livre et de croire aux vertus puissantes de l'amitié, qu'on retrouve dans les dernières pages au détour d'un périple sur les moments forts de la jeune vie de Sylvia et Amelia.

    28/10/2016 à 19:06 6

  • Poulets grillés

    Sophie Hénaff

    8/10 A mi-chemin entre le policier et la comédie, j'ai adoré ce roman plein de détails qui ne servent à rien mais qui nourrissent un style et qui définissent une atmosphère très amicale entre ces pauvres poulets laissés pour compte. Loin de nuire à une intrigue bien menée, le foisonnement des caractères des personnalités donne un côté peps tout à fait séduisant. Lu en quelques heures, particulièrement recommandé pour les nuits d'insomnie de pleine lune. Faute de trouver de quoi m'endormir, je me suis bien amusée avec cette bande de flics déjantés.

    17/10/2016 à 03:21 12

  • Le temps est assassin

    Michel Bussi

    8/10 Une belle balade en Corse lue, comme Anwynn, sur la période où Clo revient affronter les secrets familiaux, notamment le grand tournant du 23 août. Quelques facilités comme d'habitude chez Bussi, mais rien de très choquant. Un roman estival entre conte de fées où l'on parle aux dauphins, avec son lot de monstres (un géant, un cyclope, ...), un soupçon de tragédie, des secrets mal gardés, des histoires de grands, le tout sous la voie lactée, les pieds dans les feuilles du chêne ancestral qui bruissent sous les chaos de la tribu. Joli.

    29/08/2016 à 06:19 4

  • Lontano

    Jean-Christophe Grangé

    8/10 Oh, un Grangé qui nous fait le coup d'une intrigue en deux volumes ! Etonnant. Surprenant aussi le coup diabolique de la magistrale pirouette à invraisemblances (les morts qui emportent leurs secrets, c'est teeeellement pratique). Attachants, toutefois, ces membres du clan Morvan. Chez ces gens là, on ne se contente pas d'aller mal, on trahit, on se détruit, on se défonce, on tue, on jet-set, on avale des kilomètres en avion, on biaise, on vit en XXL. Et quand on tutoie la dentelle italienne, c'est pour mieux la trainer dans la crasse la plus immonde. Explosion de tensions, d'odeurs, de nuit, de péripéties (donc), d'allers-retours foufoufou. Bon, ça reste du Grangé, 777 pages qui s'avalent en 36 heures, avec l'impression finale de s'être fait méchamment prendre au piège. Habile.

    07/07/2016 à 09:28 10

  • Les Infâmes

    Jax Miller

    8/10 Un roman qui donne l'impression d'être sous acide. Tourbillons, densité des sensations, détails fournis pour une intrigue qui trouve son sens dans la deuxième partie donnent matière à ce premier roman. La quête de Freedom à qui rien n'est épargné est très actuelle comme tout à fait métaphorique sur bien des aspects. Riche et prometteur. Well done Jax.

    03/07/2016 à 18:58 7

  • Rêver

    Franck Thilliez

    8/10 Un Thilliez qui se boit cul sec. L'exploration du monde onirique, (fausse) promesse du titre du roman, laisse place à une intrigue bien campée, solide et factuelle. Abigael m'a fait penser à Amandine de Pandemia dans son comportement aux confins de la folie. Si la fin a des relents de confession façon "ne le dis à personne" dans la forme (magistral clin d'œil, j'espère que c'est fait exprès !) le détail qui tue apparaît dans le chapitre 57, crypté et dispo sur le site de l'auteur. Brillant !

    01/07/2016 à 16:05 7

  • De force

    Karine Giebel

    7/10 Un bon cru, et même si quelques portes restent entrouvertes, l'essentiel est traité avec brio. Le sujet pourrait avoir un petit air de déjà vu, la fin s'envisage vers la moitié du roman, toutefois je salue la capacité de l'auteur à nous entraîner dans un rythme efficace qui fait effet jusqu'à la fin. Les phrases restent courtes, parfois trop, le verbe n'est pas toujours très travaillé ("Luc tire un tiroir", ...) et quelques coquilles m'interrogent (comme toujours quand il y en a plus d'une, mon côté chieuse), mais c'est un roman qui a le mérite de relever sa promesse de page-turner.
    (Un petit sursaut avec la place du personnage de Marianne. Pour moi, Marianne, c'est Meurtre pour Rédemption ... Il y a pourtant tant de prénoms féminins, pourquoi choisir justement celui-là ?)

    13/05/2016 à 21:02 5

  • Faims

    Patrick Senécal

    8/10 Une descente abyssale dans les faims les plus inavouées de l'homme, de vous, de moi. Le sujet est traité 100% Sénécal, de manière originale avec l'arrivée intrigante de ce cirque dont on découvre au fur et à mesure l'histoire. Une construction bien foutue, des personnages torturés, hauts en couleurs, solidement campés. L'enquête policière, à un second plan assumé, ne semble être là que pour servir de support aux agissements les plus vils. Moins hard qu'Hell.com, mais tout de même crissement bien fucké.
    Et vous, depuis quand avez-vous faim ?

    13/05/2016 à 20:52 9

  • Plateau

    Franck Bouysse

    10/10 Plateau est un territoire à partager, les sens aux aguets.
    Ce roman excelle dans la puissance du silence, les contre-jours, le balancier des tempéraments, le souffle de la vie qui vibre, un peu, beaucoup, passionnément.
    L'écriture de Franck Bouysse est sculptée, poétique, précise. Un délice, la vie qui court.

    12/04/2016 à 20:17 10

  • Le Livre des Baltimore

    Joël Dicker

    9/10 Fresque familiale tendre toujours, drôle souvent, rude parfois. Excellentes retrouvailles avec Marcus, j'ai beaucoup aimé le syndrome "d'après une histoire vraie", on se demande ce qui relève de la fiction et de la réalité. J'ai eu l'impression d'évoluer dans la fratrie Goldman le temps du roman, bien agréable. Une lecture qui met du baume au cœur. Cherry on the cupcake, l'écriture de Dicker est excellente.

    28/03/2016 à 19:18 9

  • Maman a tort

    Michel Bussi

    7/10 Un Bussi dans les règles de l'art, des rebondissements, des fables, une réalité un peu arrangée, des paysages toujours édifiants et la faculté de transporter les lecteurs vers un final maîtrisé (qui ne m'a vraiment surprise du reste). J'ai aimée être choyée dans les toutes dernières pages. Les personnages sont superbes, c'est une des forces majeures de l'auteur.

    24/03/2016 à 21:30 5

  • Pandemia

    Franck Thilliez

    7/10 J'ai bien aimé les passages scientifiques (comme d'habitude), moins le côté contagion inéluctable ( qui m'ont fait penser au film de Soderbergh, Contagion). L'histoire se lit voracement, Amandine est délicieuse dans son rôle psychotique, les réseaux de l'internet souterrain m'ont fait frémir, bref, du bon Thilliez comme on l'aime.

    16/03/2016 à 22:23 4

  • Ce qu'il nous faut c'est un mort

    Hervé Commère

    7/10 Pas d'accroc sur le style de l'auteur, l'écriture est maitrisée, douce et harmonieuse comme un beau tissu de sous-vêtement.
    Malgré quelques longueurs, les pages s'enchainent facilement et j'ai été transportée dans ce village de Normandie. Mais la Normandie ou ailleurs, finalement ce sont les personnages qui font le roman, comme dans tous les livres d'Hervé Commère.
    Toutefois, j'ai trouvé que l'histoire était un peu convenue, le côté chronique d'une mort annoncée ne m'a pas fait vibrer et je n'ai pas été emballée par la folle empathie ressentie pour les personnages des précédents romans de Commère.
    Je ne saurais dire à quoi tient ma déception, est-ce la pub autour du livre ou mon impatience à renouer avec l'auteur depuis Imagine le Reste qui m'avait conquise ?

    16/03/2016 à 14:34 6

  • Condor

    Caryl Férey

    10/10 "Esteban était trop lucide pour croire en lui-même, et pas assez ravagé pour entrainer quelqu'un dans sa chute."
    Caryl Ferey est de retour de manière somptueuse avec ce roman volcanique et poétique.
    J'ai rencontré des personnages vivants, bruts, entiers, dans des décors typés avec une histoire racée et fine. Hypnotisée, j'ai aussi découvert l'histoire du Chili et de ses figures, tissée entre hier et aujourd'hui, emprisonnée dans une théâtralité où chacun tient un rôle.
    En deux mots, le titre parle du nom de code du plan pour éliminer les opposants au régime Pinochet. Mais il en faudrait des milliers pour évoquer les sensations à la lecture de ce roman que je ne peux pas résumer. Ce roman pépite m'a vidée de tout souffle.
    L'amour, peut-être, en filigrane, partout.

    07/03/2016 à 22:18 6

  • Les Enfants de l'eau noire

    Joe R. Lansdale

    6/10 Impair, passe et manque. L'écriture est certes fluide mais la métaphore drolatique pleut un peu trop souvent à mon goût. Ce roman initiatique comprend tous les codes du genre, la profondeur en moins : la fugue, la sexualité hasardeuse, le radeau de fortune, la relation aux parents, le facteur chance et même le mythe du croquemitaine. Pas déplaisant à lire mais pas franchement non plus la découverte de l'année. Sur la question du fond de l'histoire j'ai trouvé que l'histoire ressemblait fortement aux Fantômes de l'Eden de Patrick Bauwen. Un roman qui ne fera pas date me concernant. Bien écrit mais l'histoire ne prend pas.

    15/01/2016 à 09:36 6

  • Sombre est mon coeur

    Antti Tuomainen

    8/10 Ce roman nordique a des relents d'Agatha Christie et la référence est mesurée.
    Manoir glauque à souhait, descriptions des personnages tout à fait délicieuses, on trouve quelques passages too much mais ils sont rares et très vite recouverts par la réalité des propos. L'histoire est rythmée, rondement menée, et le final est à la hauteur de tout le roman. Bonne recrue pour Fleuve Noir avec cette traduction finnoise d'un auteur à suivre. J'ai beaucoup aimé me plonger dans ce décor et ai passé un excellent moment.

    15/01/2016 à 09:29 4

  • Grandeur et décadence d'un parc d'attractions

    George Saunders

    9/10 Ce recueil de nouvelles d'une noirceur absolue mélange les codes de la candeur, du policier et du fantastique, parsème le tout de sujets graves traités sans a priori et acceptés comme des états de fait. Le monde est pourri mais nous devons vivre avec, sauter dedans en rythme, et si possible avec épanouissement joyeux. Bon, pour cette dernière composante, la conclusion n'est pas toujours probante. C'est écrit de manière raffinée. Les différentes nouvelles ont en commun le décor des parcs d'attractions comme l'indique le titre, mais ces parcs confinent plus aux freak shows qu'au royaume de oui-oui. Excellente découverte.

    15/01/2016 à 09:24 2

  • Concerto pour quatre mains

    Paul Colize

    9/10 Des passages drôles, simples et heureux, d'autres graves, ingénus, enlevés, plein de pep's. Pas de trémolos dans la partition, pas le temps pour ça, j'ai couru à droite et à gauche, réfléchi avec la team de Franck à la meilleure stratégie, vibré sur le mur d'escalade, pesté dans les embouteillages sur le Ring, été exaltée par le casse réussi, senti les épices dans la boutique d'Adel et Youssef, frissonné dans les convois. Un très beau morceau non dénué de la poésie rythmée chère à l'auteur.

    05/01/2016 à 17:11 5

  • 13 à table ! 2016

    Ouvrage collectif

    6/10 Variations en fratrie majeure plus ou moins abouties, mais pour qui aime le format des nouvelles la distraction est au rendez-vous. Fait intéressant, j'ai découvert que je pouvais être sensible au style de Nadine Monfils. Mention spéciale pour l'histoire de Karine Giebel, tristement intemporelle.
    J'ai adoré retrouver l'écriture de chacun. Les yeux fermés, on retrouve Bussi, Chattam, Puertolas, Werber pianotant à l'aise dans leurs gammes habituelles.

    22/11/2015 à 09:24 5