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Le Jour des morts
8/10 Et l'on retrouve avec un immense plaisir la tripotée des comparses du batracien Mehrlicht. Du stagiaire bizuté au légiste cynique en passant par le colosse obsédé par les articles du code pénal, ils sont tous attachants et hauts en couleur.
Mais Nicolas Lebel parvient à doser habilement les différents éléments de son roman et ne sacrifie pas pour autant son intrigue à ses personnages : les mystères de son enquête nous tiennent bel et bien en haleine jusqu'au bout.
C'est fun, intelligent, enlevé, rondement mené. Zéro défaut, c'est tout parfait.22/02/2016 à 20:39 6
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À mains nues
7/10 Voilà un roman bien difficile à noter...On le commence sans grand enthousiasme, simplement parce qu'il a été sélectionné pour le Prix Découverte Polars Pourpres. Au début, on le lit péniblement car le thème est dur et l'univers dans lequel évoluent les personnages, austère et sordide. On se dit qu'on va détester , qu'on va en baver même, mais on s'accroche, on continue, parce qu'on ne peut pas abandonner Davide à son triste sort, comme cela, c'est impossible. Puis on est surpris par l'intelligence de l'auteure, sa finesse, la construction de son intrigue. Alors enfin, pris dans un tourbillon, on tourne les pages les unes après les autres, jusqu'à une fin stupéfiante.
"A mains nues" est un roman atypique, qui envoûte autant qu'il dégoûte et le malaise qu'il suscite est palpable. C'est une lecture éprouvante, violente (bien que l'auteure fasse preuve d'une grande pudeur et suggère plus qu'elle ne décrit) , qui ne génère pas forcément de plaisir mais qui, une fois refermé, nous fait dire qu'au final, on a quand même lu un sacré truc !04/02/2016 à 20:35 9
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Une Vraie Famille
8/10 Cinquième roman de Valentin Musso, cinquième plaisir de lecture. Cet auteur se renouvelle sans cesse et ses livres n'ont strictement rien en commun, c'est assez rare pour être souligné. Valentin Musso ne fait pas du Valentin Musso et je trouve celà plutôt très intéressant.
L'intrigue "d'Une vraie famille" s'annonce très classique jusqu'à ce qu'un retournement de situation remette tout en perspective. Si j'ai particulièrement apprécié cet aspect du livre, j'ai trouvé que le comportement des personnages était parfois peu crédible et que certaines scènes étaient tirées par les cheveux.
Roman efficace et divertissant mais j'ai préféré d'autres titres de cet auteur qui est un peu mon chouchou.04/02/2016 à 20:15 3
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Les Enfants de l'eau noire
7/10 Joe R. Lansdale signe un "river movie" à la fois drôle et touchant, plein de rebondissements et de suspense. Il parsème son récit de quelques scènes gores, vestiges de ses premières amours, les romans d'horreur. Cependant, il s'est bonifié depuis et son écriture, cynique mais également poétique (de sacrées jolies métaphores notamment), plaira au plus grand nombre. Il retranscrit parfaitement les moeurs de la société américaine des années 30 et nous offre une immersion totale dans ce Texas raciste et sexiste.
Ses héros sont épris de liberté et la narratrice, pleine de fougue et de courage, est un chouette personnage féminin. Sa copine Jinx n'est pas en reste et ses interventions humoristiquent allègent un peu la noirceur de l'histoire.
Dépaysant et prenant.29/12/2015 à 07:57 9
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L'Enfer de Church Street
4/10 Le miracle n'aura pas lieu. L'enfer de Church Street ne sera pas le livre qui me fera aimer le genre.
Je n'ai ressenti aucune sensation, aucune émotion face à ce roman noir que j'ai lu sans enthousiasme, sans dégoût non plus, mais avec une totale indifférence.
Personnages antipathiques au possible, lourdeurs, descriptions minimalistes, manque d'originalité et d'humour (contrairement à mes chers amis lecteurs ci-dessous, je ne crois pas avoir souri une seule fois au récit de Webb).
Je suis assez hermétique à ce genre de bouquin et tant pis si je me sens isolée au milieu de tant de louanges mais j'assume ! o)16/12/2015 à 20:09 7
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N'éteins pas la lumière
8/10 Ca y est, on peut l'affirmer, Bernard Minier maitrise totalement les codes du page turner et sait réunir tous les ingrédients pour maintenir une tension du début jusqu'à la fin. Les cliffhangers et rebondissements de derrière les fagots n'ont pas de secret pour lui et dans N'éteins pas la lumière, il en use et en abuse avec délice. Allez, on pourra peut être soulever que le twist ending final est un tantinet tiré par les cheveux, mais bon, sur 610 pages, on pardonne.
Et puis une histoire de harcelement moral, y'a pas à dire, ça fait du bien par là où ça passe (sauf pour les pauvres concernés !) et ça scotche toujours le lecteur , bien content d'être simple spectateur de l'enfer vécu par les personnages. Parce que quand même, Bernard s'est sauvagement acharné sur cette malheureuse Christine. Mais que c'était bon !
05/12/2015 à 08:52 6
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Le Secret de Crickley Hall
9/10 James Herbert fait partie du cercle fermé des excellents auteurs de romans fantastiques. Très prolifique, il nous a gâtés tout au long de ces quarante dernières années mais je crois que le secret de Crickley Hall est son meilleur livre. En matière de maison hantée, il me parait difficile de faire mieux. Alors oui, on pourrait reprocher un petit manque d'originalité car tous les bons vieux codes (clichés ?) du genre sont présents, mais qu'est-ce que ça fonctionne bien !
James parvient à nous captiver pendant près de 600 pages (un format gigantesque assez rare pour une oeuvre fantastico-horrifique) et contrairement à Mireille, cela ne m'a pas semblé long, bien au contraire. C'est vrai que l'auteur prend son temps pour poser son cadre, ses personnages et créer une véritable atmosphère comme on aime en trouver dans ce type de roman mais c'est justement là que réside tout son attrait.
Je me suis régalée malgré une traduction pas toujours terrible.
Je suis contente d'avoir retrouvé cet auteur qui tout comme King et Koontz a marqué mon adolescence et développé mon goût pour le fantastique. Sa mort en 2013 laisse un grand vide dans ce genre littéraire.
Pour répondre à Mag, une série télévisée britannique en trois épisodes a été tirée du secret de Crickley Hall.30/07/2015 à 19:49 4
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L'Innocence des bourreaux
8/10 Incroyable cette façon qu'a Barbara Abel de mettre en scène les gens les plus classiques et de faire basculer leur vie dans la tristesse et l'horreur, d'une manière totalement crédible et réaliste. On s'identifie sans peine à eux et on se dit que cela pourrait bien nous arriver...
Cette auteure parvient à tirer de situations simples, de personnages banals et de lieux que l'on connait tous de véritables thrillers addictifs et éprouvants.
Comme chez Karine Giebel, ses protagonistes sont malmenés jusqu'au bout et on serre les dents avec eux et pour eux.
Il est d'ailleurs impossible de les abandonner à leur triste sort : on lit le roman quasiment d'une traite, c'est obligé !
J'aurais aimé qu'il soit plus long, je l'ai englouti bien trop vite...24/07/2015 à 15:07 7
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L'Apothicaire
9/10 Merveilleusement bien écrit, remarquable d'érudition et de spiritualité, l'apothicaire réussit le tour de force de passionner pendant 600 pages sans être pour autant pénible ou élitiste. Malgré un style et un vocabulaire volontairement "désuets", la lecture en est étonnemment facile.
Cette plongée dans le moyen-âge ravira les amateurs de mystères, de religions, de vieux manuscrits poussiéreux et de passages secrets.
La gouaille des personnages et leur humour n'ont d'égal que leurs qualités humaines et le choix narratif de l'auteur consistant à rendre complice le lecteur donne à ce dernier l'impression de vivre leurs aventures.
La fin pourra surprendre et malgré son hermétisme (voilà que moi aussi je me mets à employer de jolis mots philosophiques !), elle est plutôt pas mal trouvée.
Que de chemin parcouru par Henri Loevenbruck depuis son premier roman, le testament de siècles.
Bravo monsieur pour cet époustouflant apothicaire !24/07/2015 à 14:54 12
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La Fille du train
7/10 L'idée de départ (la voyageuse "voyeuse") nous séduit et la narration à trois voix est une belle trouvaille. Quant aux personnages féminins, ils sont bourrés de défauts et une fois n'est pas coutume, ce ne sont pas des wonder women. Je serai plus circonspecte concernant les protagonistes masculins, assez caricaturaux et plus ou moins réduits à leur physique.
Lecture facile et addictive, la fille du train ne brille cependant pas par son style ni par son écriture, simpliste. Mais on lui pardonne volontiers car c'est un thriller qui remplit parfaitement son rôle : nous divertir et nous empêcher de dormir !16/07/2015 à 12:26 7
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Maman a tort
9/10 Dans un roman de Michel Bussi, c'est comme dans le cochon : tout est bon ! Les personnages sont croustillants, l'intrigue, aux petits oignons et les lieux, alléchants.
J'ai adoré me faire mener en bateau dans les rues du Havre, écouter les contes de Gouti et me marrer en lisant les extraits du blog "envie de tuer.com". D'ailleurs, j'aurais eu envie d'assommer quiconque aurait tenté de m'arracher le bouquin des mains !
Une super lecture, je me suis éclatée jusqu'à la dernière ligne et j'ai apprécié la bienveillance finale de l'auteur envers ses personnages.13/07/2015 à 21:50 10
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Une putain d'histoire
8/10 Alors oui, ce roman est super addictif ! On tourne les pages à vive allure, on veut savoir coûte que coûte le fin mot de cette "putain d'histoire". Et lorsqu'on y parvient enfin, on est effectivement surpris. Mais quand on retourne en arrière et qu'on relit des passages, on se rend compte que l'on s'est fait avoir. Véritable tour de force de l'auteur ou arnaque ? J'ai du mal à trancher entre les deux...
Mention spéciale pour le choix de cette île, vraiment dépaysante, et pour cette fin "intermédiaire" proposée par Bernard Minier, atypique et totalement jouissive.13/06/2015 à 11:08 12
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Grossir le ciel
8/10 Un roman qui peut rebuter de prime abord : austère, dépouillée, l'histoire de deux fermiers perdus au fin fond du Gévaudan et menant une vie ascétique peut éloigner le lecteur. Et pourtant, c'est tout le contraire ! Dès les premières pages, on est happé par cette nature sauvage, par la relation étrange entre ces deux hommes, par les secrets et les non-dits. On ne peut qu'être touché par le passé et le présent d'Abel, par sa vie si infiniment triste.
Voilà un très beau livre, ni roman noir, ni littérature blanche. Juste beau tout court.13/06/2015 à 10:58 14
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L'Ombre de Janus
7/10 Un bon thriller, efficace, sans vices ni vertus.
En 2001, ce roman était peut-être novateur mais en 2015, il peine à se différencier de la production actuelle. Trop de choses déjà lues ou vues. L'originalité n'est plus au rendez-vous mais cela n'enlève rien à son côté divertissant.13/06/2015 à 10:51 2
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Reflex
10/10 Maud Mayeras invente le concept du thriller masochiste qui procure au lecteur autant de plaisir que de souffrance. Une expérience de lecture incroyable, à la fois jouissive et traumatisante. Je suis restée sonnée, scotchée, devant les destins sordides de toutes les femmes de ce roman et je n'ai pu reposer le livre qu'une fois terminé.
L'écriture est juste hallucinante de sensorialité et Maud nous fait vivre les sons, les goûts et les odeurs de son histoire : le craquement d'un blouson en cuir, la senteur écoeurante de la mort ou la saveur sucrée d'un thé à la cannelle. Je me suis délectée de chaque mot, de chaque phrase. Je les ai bus, dévorés avec une avidité dont je ne me croyais plus capable.
L'intensité de cette lecture m'a laissée K.O et me hantera très longtemps.
02/05/2015 à 07:50 13
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L'Heure des fous
8/10 Un roman avec de l'épaisseur, de la gouaille et de la matière ! C'est trop bon ! Je me suis éclatée devant les descriptions du physique "batracien" du capitaine Mehrlicht, qui est un festival à lui tout seul. Et ses comparses ne sont pas en reste, ils forment une joyeuse bande, hyper attachante, qui me rappelle celle de Camille Verhoeven (héros de la trilogie de Pierre Lemaître ).
L'intrigue, quant à elle, est originale et pas mal du tout. Bref, je suis contente d'avoir découvert Nicolas Lebel. J'espère qu'on parlera un peu plus de lui dans les années à venir. Je sens qu'il a du potentiel ce p'tit gars !02/05/2015 à 07:35 11
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Mourir sur Seine
7/10 Des pirates, des meurtres, un trésor et une jolie journaliste effrontée, voilà les ingrédients que nous propose Michel Bussi dans ce roman qui plaira au plus grand nombre. Lecture super facile et agréable, de l'humour, du charme et une histoire passionnante. Un livre qui amuse, cultive, détend et qui est, une fois de plus, une vraie pub touristique : après avoir eu envie de visiter Giverny, suite à la lecture de Nymphéas noirs, je voudrais maintenant aller visiter Rouen dont l'auteur vante les mérites avec talent. Merci Monsieur Bussi !
02/05/2015 à 07:29 3
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Hiver
6/10 Je découvre Mons Kallentoft avec ce premier opus, hiver. J'ai apprécié ma lecture, l'intrigue est cohérente et parfaitement menée, l'inspectrice sympa et le décor bien planté. Ce livre n'a pas de défauts majeurs mais il souffre d'un gros manque d'originalité (hormis l'idée de donner la parole aux morts). Il est de facture très classique et ne m'a pas surprise. Mais je lirai sûrement la suite des enquêtes de Malin Fors.
02/05/2015 à 07:19 3
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Un vent de cendres
7/10 Tout comme dans son précédent roman, des nœuds d'acier, je trouve que les personnages sont assez antipathiques, peu caractérisés et les raisons de leurs actes sont parfois floues. C'est terriblement gênant surtout concernant Malo et Camille parce qu'on ne s'attache guère à eux.
Dommage également que j'ai deviné dès le début les "dessous" de l'histoire et que cela ait gâché une partie de mon plaisir.
Mis à part cela, un vent de cendres est addictif et ses pages se tournent toutes seules. Il y a beaucoup de sensualité dans le récit de Sandrine Colette, un vrai travail sur les perceptions qui contribue à rendre son livre immersif. Elle dépeint son cadre, le milieu viticole, avec talent, l'ambiance des vendanges étant particulièrement bien restituée. J'ai vraiment adoré cet aspect là.
Les relations entre Octave et Camille sont aussi très ciselées, troublantes juste comme il faut.
Et ce prologue de fou, qui traumatise les personnages et nous aussi par la même occasion, restera dans les esprits ! Le dernier chapitre est aussi terriblement marquant.
Au final, un bon thriller qui restera sûrement dans ma mémoire.
02/05/2015 à 07:08 6
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Dernier meurtre avant la fin du monde
5/10 Je n'ai jamais frémi, je n'ai jamais été émue ou révoltée...Bref, un comble compte tenu du thème du roman, génialement trouvé. Peu d'émotions, la faute à des personnages trop peu caractérisés, dont on ne sait pas grand chose, auxquels on ne s'attache pas. Dommage, il y avait de sacrées bonnes idées mais l"auteur ne les a pas exploitées jusqu'au bout. Je me sens un peu frustrée, peut-être que j'attendais trop de cette lecture. Mais je lirai sûrement la suite parce que je veux voir comment Ben H. Winters va se dépatouiller avec sa "fin du monde".
29/03/2015 à 19:20 1