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Haine pour haine
8/10 Dans ce 2e opus, on retrouve avec plaisir les deux policiers de la section d'enquête sur les crimes de haine de Peterborough : l'inspecteur Zigic et sa collègue, le sergent Ferreira.
2 jeunes étrangers sont rués de coups de pieds jusqu'à ce que mort s'ensuive à proximité d'un pub. Sur une caméra de surveillance, on aperçoit l'un des assassins faire un salut nazi. Par la suite, une voiture fonce sur trois travailleurs d'Europe de l'est qui patientaient à un arrêt de bus. En parallèle, le nationaliste Richard Shotton du English Patriot Party grimpe dans les sondages et pourrait faire entrer l'extrême-droite en force au parlement.
Il n'y a pas à dire, enquêter sur les crimes racistes est un créneau prometteur. Zigic et Ferreira ne manquent pas de boulot, ni de personnes qui ne sont pas spécialement enclines à les aider, quand elles ne veulent pas plutôt leur mettre des bâtons dans les roues. Eva Dolan confirme avec ce roman, aussi passionnant qu'intelligent dans le fond. Une vrai bonne série que je poursuivrai avec plaisir.
20/11/2021 à 15:09 5
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Le Detection club
8/10 Le Detection Club, une association d'auteurs britanniques de romans policiers qui a vraiment existé, est réuni sur une île de Cornouailles par un excentrique milliardaire, Roderick Ghyll. Il y a là Dorothy L. Sayers, G. K. Chesterton, Agatha Christie herself et quelques autres, tous amateurs d'intrigues faisant chauffer les petites cellules grises. Les convives sont invités à découvrir la dernière invention commandée par le milliardaire, un robot supposé capable de résoudre toutes les énigmes possibles. Mais Ghyll meurt et le robot fait des siennes. Les écrivains vont se muer en limiers et se confronter eux-mêmes à un véritable whodunit.
Pas mal d'espièglerie de la part de Jean Harambat dans cette BD assez longue (136 pages) mais néanmoins passionnante. J'ai beaucoup aimé le mélange de vrai (les personnalités, les règles de Knox...) et de faux (l'intrigue avec le robot détective).17/11/2021 à 18:04 3
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Sugar Run
6/10 Je crois bien que c'est la première fois que je suis vraiment déçu par un bouquin de chez Gallmeister. J'ai eu du mal à accrocher aux personnages principaux. C'est pourtant bien écrit/traduit mais malgré certains sujets qui s'annonçaient intéressants j'ai trouvé qu'il manquait un je ne sais quoi pour rendre le tout passionnant. Heureusement qu'il y avait un peu de suspense (avec les flashbacks) pour savoir pourquoi Jodi avait été incarcérée.
17/11/2021 à 17:15 3
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L'Accident de chasse
Landis Blair, David L. Carlson
8/10 Très fortement inspiré de la véritable histoire de Matt Rizzo, ce roman graphique imposant – près de 500 planches – et atypique est un régal pour les yeux. Les illustrations de Landis Blair, en noir et blanc et toutes en hachures, sont magnifiques. A tel point que certaines, une fois encadrées, ne dépareilleraient pas dans une exposition ou même aux murs de chez soi en guise de décoration. Assez difficile d'accès dans un premier temps, du fait de sa chronologie notamment, l'histoire de ce criminel devenu aveugle, puis écrivain au contact de Nathan Leopold (l'un des deux assassins du jeune Bobby Franks, une sombre affaire ayant défrayé la chronique dans le Chicago des années 1920), et des rapports tendus qu'il entretient avec son fils, devenu orphelin de mère, devient très intéressante. Finalement les pages défilent toutes seules rapidement même si l'on prend parfois plaisir à s'attarder sur certaines planches. On se souviendra longtemps de la découverte de la lecture par ce prisonnier par l'intermédiaire d'un exemplaire en braille de La Divine Comédie de Dante.
15/11/2021 à 17:47 4
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Sengo tome 4, Souvenirs
6/10 Un tome qui me semble aussi en dessous des précédents, aussi bien en terme d'espièglerie que d'action. Les relations compliquées de Kawashima avec ses proches qu'il croyait morts pendant les bombardements sont passées au crible. Heureusement, une curieuse proposition de collaboration faite à Kawashima par une danseuse de charme et les tenanciers du cabaret qui l'emploie semble mener la série vers un univers plus propice à la gaudriole.
15/11/2021 à 17:34 2
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Pourri jusqu'à l'os
Charlie Adlard, Robert Kirkman
8/10 Les divergences avec les dirigeants de la Communauté découverte précédemment semblent insurmontables. Rick essaie de faire au mieux mais le conflit semble inéluctable. Un antépénultième épisode annonçant sans doute la tempête finale.
15/11/2021 à 17:29 2
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Nouvel ordre mondial !
Charlie Adlard, Robert Kirkman
8/10 C'est un peu le choc des civilisations entre la communauté menée par Rick et ses amis et cet énorme groupe resté sur le modèle de l'ancien monde avec ses petites mains et son lot de privilégiés qui prennent les décisions et vivent dans le confort. Chaque camp jauge l'autre mais il semble bien que tout ce petit monde n'est pas sur la même longueur d'ondes.
15/11/2021 à 17:26 2
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La Nuit tombée sur nos âmes
8/10 Après avoir conclu avec La Fabrique de la terreur sa brillante trilogie algérienne, Frédéric Paulin est de retour avec un nouveau roman noir, toujours chez Agullo. Vingt ans après, tout le monde se souvient plus ou moins du G8 de Gênes et des violences qui ont secoué la ville italienne, à commencer par la mort de Carlo Giuliani, tué à 23 ans lors des émeutes par un tir policier. Ce que l’on sait moins, c’est l’état de bouillonnement qui a amené à ces émeutes et à cette violence extrême.
S’emparer d’un pan de l’histoire contemporaine et en faire un roman n’est pas donné à tout le monde. À l’instar de Dominique Manotti, faisant s’entrecroiser de nombreux personnages réels et de son cru, l’auteur rennais s’en sort avec maestria. Les grands de ce monde, Berlusconi et Chirac en premier lieu sont là, tout comme les forces de l’ordre et les principaux leaders altermondialistes. Frédéric Paulin ajoute à ce roman choral maîtrisé quelques êtres de papier, sans doute largement inspirés de son expérience personnelle. Alors âgé de 28 ans, l’auteur était allé manifester à Gênes, une expérience qui l’a durablement marqué. Au gré des pages, on suit Wag et Nathalie, un fougueux couple de militants rennais. Lui est à la LCR et obligé de rendre des comptes aux renseignements intérieurs, qui ont sur lui un moyen de pression. Elle est à la CNT et se moque de tout. On voit aussi évoluer Génovéfa, une journaliste du JDD qui découvre avec stupeur cette ambiance de quasi guerre civile ; Lamar, le conseiller en communication de Chirac ; Martinez et Cazalon, deux agents infiltrés de la DST qui tiennent Wag et se mêlent incognito aux militants. En suivant en alternance et chronologiquement les nombreuses forces en présence, Frédéric Paulin nous donne à comprendre comment un simple rassemblement d'opposants au G8 a pu déboucher en quelques jours sur des combats de rue d’une rare violence. Le bilan sera finalement d’un mort et plus de 600 blessés, certains manifestants ayant été passés à tabac voire torturés en toute impunité par les policiers italiens dans les locaux de l’école Diaz.
S’emparant d’un morceau d’histoire qu’il a lui-même vécu et qui l’a profondément choqué, Frédéric Paulin signe avec La Nuit tombée sur nos âmes un brillant roman noir, aussi documenté que passionnant.15/11/2021 à 17:23 7
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La Serpe rouge
Nan Aurousseau, Jean-François Miniac
7/10 La Serpe rouge n’est pas le premier document à s’intéresser de près à l’affaire non élucidée du triple homicide survenu à Escoire, en Dordogne, en 1941. Citons notamment Le triple crime du château d'Escoire (éd. de La Lauze, 2002) de Guy Penaud, qui avait eu accès au dossier constitué par Maître Garçon et surtout, plus médiatisé, La Serpe, prix Fémina 2017. Pourquoi un autre livre sur cette affaire après le succès du roman de Philippe Jaenada est en droit de se demander le lecteur ? Les auteurs y répondent en partie dès le prologue. Cette affaire a toujours fasciné Nan Aurousseau et lorsqu’il rencontre Jean-François Miniac qui partage son intérêt pour ce mystérieux fait divers, la collaboration est une évidence. D’autant plus que les auteurs ne semblent pas accorder beaucoup de crédit à la thèse de la culpabilité de René Taulu, le fils du gardien du château, esquissée par Philippe Jaenada.
Bien que très solidement documenté, La Serpe rouge se lit plutôt comme un roman que comme un documentaire historique. C’était d’ailleurs là la volonté des auteurs, amateurs de true crimes, récits littéraires sur des affaires réelles, popularisés par Meyer Levin et autres Truman Capote après-guerre. À lire le duo d’auteurs, on se passionne vite pour l’affaire et ses nombreuses zones d’ombre.
Intéressant et très documenté, La Serpe rouge permet de découvrir les tenants et aboutissants de l’affaire dite « du triple meurtre d’Escoire » tout en ayant souvent l’impression de lire un polar.08/11/2021 à 15:24 3
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Jolies ténèbres
7/10 Lecture déstabilisante dont je ressors tout chose mais pas tout à fait convaincu. Les dessins de Kerascoët sont tantôt réalistes tantôt mièvres, tantôt jolis tantôt trash. Les auteurs nous embarquent dans un monde irréel mêlant décès brutaux et créatures minuscules. Onirique, gore, saupoudré d'humour noir, sublime par moments... Une BD très particulière à découvrir pour se faire une idée.
07/09/2021 à 14:11 2
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La Ligne blanche
Charlie Adlard, Robert Kirkman
7/10 Comme souvent après les épisodes très violents de cette série – et le dernier le fut assurément – un peu de répit pour nos protagonistes. On enterre les morts, on reconstruit, mais la menace reste présente. Suite à des échanges radio avec une inconnue, une mission est mise en place pour aller à sa rencontre. Qu'est-ce que cela donnera ? Mystère, suite au prochain épisode.
07/09/2021 à 13:53 2
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Bandits et brigands
Ouvrage collectif
8/10 Huit nouvelles. Huit auteurs. Huit bandits.
Chacun dans son style, un auteur de la littérature blanche, ou plus noire, donne à lire la destinée d'un bandit ou d'une "bandite", plus ou moins réputé.e.
Bien qu'ils ne soient pas exempts de tout reproche, ceux-ci se voient davantage comme des justiciers que comme des gangsters mais leurs idéaux de justice sociale viennent se fracasser contre les réalités politiques de leur époque, de la France au Brésil en passant par l'Inde, l’Écosse ou l'Australie.
De Cartouche par Patrick Pécherot à Phoolan Devi par Linda Lê en passant par le Sante Notarnicola de Serge Quadruppani ou la Maria Bonita de Jean-Luc Sahagian, quelques heures d'aventure et de rage de vivre inspirés de faits réels.03/09/2021 à 15:44 2
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La Certitude des pierres
7/10 Après avoir voyagé de par le monde et travaillé dans l'humanitaire, Guillaume Levasseur, la trentaine, décide de s'installer dans le village où vit ses parents depuis des années. Ségurian, petite bourgade de montagne, 400 âmes, dont beaucoup de chasseurs. Et des traditions séculaires. Qu'un « étranger » débarque à Ségurian et ose y construise une bergerie, c'est trop culotté pour certains. Alors on commence à l'intimider, puis à s'en prendre à ses bêtes.
Quand les idéaux de liberté et l'envie de campagne rencontrent l'intolérance et la bêtise la plus crasse, ça peut vite faire des étincelles, souvent pour le pire. Malgré ce que peut laisser penser le résumé, les personnages ne sont pas trop caricaturaux dans l'ensemble et certains passages sont très justes.
Un premier roman puissant où le personnage principal, et le lecteur/la lectrice avec lui, est constamment sur le fil du rasoir.27/07/2021 à 18:11 3
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Tuer le fils
6/10 Mathieu a tué un homme pour rien. Ou plutôt pour prouver à son tyran de père qu'il était un homme, malgré ce que ce dernier lui rabâchait à longueur de journée et malgré sa maladie affectant sa "masculinité". 15 ans de prison plus tard, le voilà libérable.
A peine sorti, c'est son père qui est retrouvé pendu, "suicidé" d'une drôle de manière. Pour l’inspecteur Cérizol et son équipe, le meurtre est la piste privilégiée et la libération de Mathieu, la veille, est pour le moins suspecte.
Bien qu'il soit difficile de s'attacher aux personnages, tous deux détestables, l'intrigue est enlevée et le suspense assez redoutable.
Un roman à suspense plutôt réussi, interrogeant le lecteur sur les relations père-fils et la haine de l'autre, qui n'a cependant jamais réussi à me convaincre totalement.27/07/2021 à 18:10 5
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Sang chaud
7/10 1993, Busan, 2e ville de Corée du Sud.
Huisu est officiellement gérant de l'hôtel Mallijang. En vérité, il est surtout le bras droit et homme de main de Père Sohn, un des parrains de la mafia locale. Arrivent pour lui la quarantaine et son lot de questions existentielles. Restera-t-il toujours célibataire, à se contenter d'une chambre d'hôtel et de quelques beuveries ou n'aspire-t-il pas à autre chose, comme retrouver Insuk son amour de jeunesse ou être reconnu à sa juste valeur ?
Il n'est pas forcément évident de rentrer dans ce roman noir assez dense et dépaysant mais sa lecture devient vite prenante et le personnage de Huisu est consistant. Très cinématographique, le polar de Kim Un-Su devrait d'ailleurs être adapté prochainement sur grand écran. Plongée dans le monde de la mafia coréenne, ce roman est déconseillé aux personnes qui recherchent à tout prix dans le polar une enquête classique (un crime et des rebondissements menant à sa résolution).27/07/2021 à 18:08 6
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Dix minutes à perdre
7/10 « Si tu as dix minutes à perdre, commence à détapisser les murs de ta chambre »
Voilà ce que dit le père de Tim, un ado venant de déménager et qui va passer son premier week-end seul, sans ses parents, dans sa nouvelle maison. Pour tromper l'ennui, et parce que sa chambre est moche, après tout, pourquoi ne pas s'y mettre. Tim découvre derrière la tapisserie de curieuses inscriptions. C'est à ce moment-là que les événements vont commencer à se succéder d'une drôle de façon. Pourquoi ses parents ne rentrent pas ? Pourquoi la police recherche-t-elle une voiture dont la description ressemble curieusement à celle de son père ? Sans compter la discussion avec Léa, la jolie voisine, qui lui raconte qu'un meurtre s'est déroulé dans la maison qu'ils viennent d'acheter...
Un court roman jeunesse au suspense très efficace mais manquant d'un petit quelque chose (un peu de fond peut-être) pour rester dans les mémoires.27/07/2021 à 18:01 2
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Jean Doux et le mystère de la disquette molle
9/10 Réussir à narrer une grande aventure et à nous faire rire sur 250 planches tout en restant dans l'univers très normé d'une grande entreprise (Privatek, spécialisée dans le broyage de papier), c'est la gageure réalisée par Philippe Valette dans cette BD au titre énigmatique. Le McGuffin de cette histoire est original en diable – mais nous n'en dirons pas trop – et certaines péripéties et autres running gags sont désopilants. Sans doute l'humour atypique de l'auteur, tout comme le style de dessin, assez "enfantin" (et entièrement réalisé à l'ordinateur) ne convaincront pas certains bédéphiles orthodoxes. Pour les autres, on s'en souviendra longtemps de cette disquette molle et de cette BD loufoque au possible !
27/07/2021 à 17:50 2
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New York Cannibals
8/10 On retrouve dans cette BD qui fait suite à Little Tulip (il vaut mieux les lire dans l'ordre), Pavel, ainsi qu'Adami, qui a bien changé physiquement depuis la terrible épreuve qu'elle a traversé précédemment. Devenue policière et bodybuildée, la jeune femme, qui aspire à être mère mais qui serait stérile, découvre par hasard un nourrisson en vie dans une poubelle. Malgré la vive désapprobation de son mentor, elle décide de garder l'enfant. Cette décision aura, on s'en doute, des conséquences aussi imprévisibles que fâcheuses et le duo n'est pas au bout de ses peines.
On prend les mêmes (Boucq au dessin, Charyn au scénario) et on recommence, 6 ans après. J'ai retrouvé avec plaisir Pavel A.K.A. Little Tulip, tatoueur et bagarreur au grand cœur et les dessins de Boucq. Malgré sa longueur atypique – 141 planches – on dévore cette BD au suspense redoutable. J'ai trouvé la fin mieux amenée que dans le précédent opus, bien que certaines révélations pourront laisser certains lecteurs dubitatifs.27/07/2021 à 17:42 3
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Little Tulip
7/10 Je profite de la sortie de New York Cannibals pour relire ce titre pour lequel je n'avais pas voté ici. Pavel est tatoueur dans le New York des seventies. Pour arrondir ses fins de mois, il brosse des portraits robots pour la police. Celle-ci enquête actuellement sur "Bad Santa", un tueur en série qui égorge et viole des femmes incognito dans les ruelles de Big Apple. On s'en doute assez vite, Pavel va se retrouver tristement impliqué dans cette histoire. Parallèlement, on suit sa terrible enfance dans un goulag de la Kolyma (région reculée de Sibérie), dans lequel il a été déporté avec ses parents, accusés d'espionnage. Le dessin de François Boucq est superbe mais c'est très dur par moments (à ne pas mettre dans toutes les mains). Le scénario est intéressant, avec ces allers-retours dans le temps mais, comme Polarbear, j'ai trouvé la fin en demie-teinte.
27/07/2021 à 17:33 2
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Les Mains vides
8/10 On ne présente plus Valerio Varesi dont ce roman est le quatrième publié par la maison bordelaise Agullo. Le romancier italien, souvent comparé à Georges Simenon n'a pas son pareil pour dépeindre des atmosphères. Les mains vides n'échappe pas à la règle et la canicule de ce torride mois d'août liquéfiant chaque Parmesan est le personnage central de ce roman d'enquête au rythme assez particulier. Soneri n'est pas un énervé et l'auteur italien ne fait pas dans le thriller, c'est un fait, mais cet opus pousse la chose encore un peu plus loin. À l'image de ses habitants, engourdis par la chaleur suffocante, Parme semble s'amollir et le commissaire peine à faire progresser son enquête dans cette torpeur seulement mise à mal par quelques feux de poubelle – une grève fait rage contre la fermeture d'une usine. Comme à l'accoutumée, la gastronomie est à l'honneur, tout comme certaines réflexions passionnantes. Ici, l'intrigue amène Soneri et l'usurier Gerlanda à se poser des questions, et le lecteur avec eux, sur ce que la financiarisation de l'économie implique, notamment la transformation en profondeur et à marche forcée du centre des métropoles. À cet égard, le personnage de Gondo, le vieil accordéoniste qui se fait voler son instrument en début d'ouvrage, est assez intéressant. Il est comme le témoin d'une époque qui s'éteint en même temps que les idéaux de certains Parmesans.
Malgré sa lenteur et son côté assez plombant – on déprime un peu avec les personnages – cette quatrième enquête du commissaire n'en demeure pas moins un très bon roman noir. La sixième enquête de Soneri, La Maison du commandant, vient de paraître.23/06/2021 à 14:09 3