727 votes
-
Pandemia
8/10 Les mains moites, l'esprit fébrile, le coeur au bord des lèvres: les symptômes de la fièvre Thilliez se manifestent avec fracas à la lecture de Pandémia... Thilliez a, depuis Angor, trouvé le rythme idoine, un savant dosage entre réalité scientifique flippante et investigation policière touffue... Les seconds couteaux enrichissent encore un peu plus la dramaturgie du récit, même si pour ce faire, il délaisse quelque peu certains de ses personnages principaux...
Une fois contaminé, je ne donne pas cher du temps qu'il va vous falloir... pour le terminer...11/06/2015 à 22:29 6
-
Territoires
8/10 Peut-être un poil moins sophistiqué au niveau intrigue que Code 93, plus brut de décoffrage, un polar qui, une fois encore, transpire un réalisme qui fait froid dans le dos... Olivier Norek connaît son sujet: il brouille les frontières entre fiction et actualité, et nous restitue l'ambiance de poudrière qui peut régner dans certaines banlieues, sans passer sous silence les combines et autres magouilles politiciennes...
09/06/2015 à 07:47 11
-
L'Ange Noir
8/10 Un épisode plus introspectif, une intrigue plus ramassée, plus sobre qu'à l'accoutumée, un rythme moins soutenu aussi... Charlie Parker à la croisée des chemins, obligé de faire un choix entre ses multiples familles: Rachel, Jennifer, Susan, Sam, les Croyants... Une nouvelle menace qui l'oblige à replonger... Un côté fantastique beaucoup plus marqué, qui n'altère en rien l'efficacité du style de Connolly...
06/06/2015 à 20:26 5
-
Le Baiser de Caïn
9/10 Incorporer un contexte historique prégnant et brûlant à des enquêtes toujours plus noires: c'est la patte de John Connolly, qui fait mouche une fois encore, avec cette nouvelle aventure " hantée " de Charlie Parker, qui répond en quelque sorte à la précédente, par le truchement du personnage très Hannibal Lecter du révérend Faulkner... Ici, c'est le Sud profond, le Triple K, les cicatrices d'un passé violent et meurtrier que l'on ouvre de nouveau, une ségrégation latente qui pervertit les âmes tourmentées... C'est comme souvent pour Bird, un purgatoire à ciel ouvert qui continue de lui faire du pied, ce sont des amis fidèles dont est levé un coin du voile de leur histoire personnelle... C'est le talent de John Connolly qui nous embarque toujours plus loin dans la noirceur des êtres et du genre humain...
01/06/2015 à 09:38 2
-
Le Pouvoir des Ténèbres
8/10 Un passé omniprésent, un Charlie Parker toujours sur la brèche, des méchants toujours aussi hideux, et encore plus terrifiants... Ce troisième volet des aventures du héros de John Connolly étoffe encore un peu plus l'univers du détective de Scarbourough, et nous plonge dans les affres du fanatisme religieux, comme un écho aux tourments de notre héros, toujours en proie à ses visions rédemptrices... Un conseil : arachnophobes s'abstenir...
29/05/2015 à 20:19 4
-
Laissez toute espérance
8/10 Si Michaël Connelly a Harry Bosch, son presque homonyme, John Connolly a Charlie " Bird " Parker... Deux noms d'artistes pour deux flics pas ordinaires...
Avec le deuxième opus de ses aventures, John Connolly poursuit la construction d'un univers à nul autre pareil, à mi-chemin entre le roman noir, la tragédie grecque et le fantastico-gothique , entamée avec " Tout ce qui meurt..." Tout, de la caractérisation de chacun des protagonistes, les principaux, comme les seconds couteaux, jusqu'à la description des paysages crépusculaires du Maine, en passant par une intrigue aux ramifications multiples, concourt à l'établissement d'un style inimitable, entre onirisme et flambées de violence à la Peckinpah...
20/05/2015 à 20:39 5
-
Les Ronds dans l'eau
8/10 C'est le deuxième Hervé Commère que je lis et, une fois encore, je retrouve cette même bienveillance à l'égard de ses personnages, cette prévenance pour ces êtres évoluant toujours sur le fil de leur existence; des existences qui rentrent en collision par le plus grand des hasards... Une parenté avec Gilles Legardinier, dans cette façon qu'ils ont tous deux de faire naître, chez leurs personnages et chez le lecteur, des sentiments contraires aux situations qui les engendrent. Du rire aux larmes, il n'y a souvent qu'une ligne, qu'un mot pour provoquer chez nous le plaisir, l'empathie, constamment...
16/05/2015 à 22:11 7
-
Code 93
9/10 Rapidement, à la lecture de ce " Code 93", on se dit que si tous les flics de France écrivaient des thrillers comme Olivier Norek, il n'en faudrait pas de beaucoup pour que les autres auteurs de polars, ceux dont c'est le " vrai " métier, troquent la plume pour le Beretta !!!
Un galop d'essai mené à toute allure, une réussite indéniable, au sens du réalisme épatant, exacerbé par l'expérience de terrain de l'auteur, qui confère à ce thriller des accents de docu-vérité, bien difficile à battre en brèche... Mais aussi, une intrigue solide comme une porte de prison, qui vous calfeutre, et garde la cadence jusqu'au dénouement...10/05/2015 à 14:09 9
-
Que ta volonté soit faite
6/10 Ne serait-ce son irritable propension à utiliser ce style ampoulé, voire grandiloquent, et cette manie qu'il peut avoir de se poser en pédagogue pédant, à propos du Mal sous ses différentes formes, ce Chattam là sort de sa production habituelle et surprend... Avec cette histoire, qui s'attache à suivre le parcours d'un jeune homme habité par le Démon, il réduit la focale, et la proximité, que ce soit avec ses personnages, ou la petite ville qui sert de cadre à l'action, qu'il nous impose tout du long, participe grandement à la réussite de l'entreprise... Je me demande juste ce qu'il lui ait passé par la tête au moment de conclure; si vous cherchez la définition de " se tirer une balle dans le pied", attendez d'avoir parcouru les plus de trois cents pages du roman pour comprendre ce que cela veut dire...
05/05/2015 à 09:48 3
-
Les Brillants
9/10 Ca aurait pu s'appeler " X Men in Black"... Un comics littéraire, très visuel, truffé de rebondissements, un thriller d'anticipation qui donne à Marcus Sakey l'occasion de pointer les dysfonctionnements de notre société contemporaine, par opposition à celle des Brillants, sur fond de différences et de progrès technologique... Un jeu de dupes qui laisse augurer d'une suite alléchante pour l'année 2016...
01/05/2015 à 21:12 7
-
Leçons d'un tueur
6/10 Soit je suis passé complètement à côté de ce roman, soit je suis totalement hermétique au style de Saul Black; un peu des deux à la fois sûrement... Beaucoup trop verbeux à mon goût; Saul Black a tendance à en faire des caisses côté digressions et considérations philosophico-sociéto-métaphysiques, sur la vie, la mort, le bricolage (!)... ce qui alourdit considérablement son récit, qui a déjà tendance, du fait de la multiplication des intervenants, à s'éterniser gravement...
De plus, j'ai eu l'impression, tout au long du roman, que Saul Black se posait en donneur de leçons, et s'imaginait créer LE thriller raffiné et trendy... Comme s'il inventait un nouveau genre, ou le renouvelait fondamentalement; il gâche pourtant le bénéfice d'une séquence d'ouverture brutale et réussie par la faute d'une mise en train beaucoup trop poussive, avec des personnages assez caricaturaux, aux traumas lus et relus, et dont, pour certains, on se soucie peu...27/04/2015 à 20:59 2
-
L'Innocence
7/10 Un postulat de départ assez intéressant, un traitement qui l'est tout autant...On pense un peu à Sixième sens pour le côté trouble du roman, et cet absent si présent... Une intrigue qui s'incarne pleinement dans le personnage de Daniel; comme lui, elle se nourrit de la folie des personnages et des relations frelatées qu'ils entretiennent les uns avec les autres... Peut-être son plus grand tort est-il de brouiller les genres ( roman d'apprentissage ? thriller ? fable fantastique ?..) et de perdre en rythme, ce qu'il gagne en profondeur...
24/04/2015 à 22:08 2
-
La neuvième vie de Louis Drax
6/10 Un roman mi-figue, mi-raisin, à l'image des deux récits qui font le corps du livre, et qui se croisent et se répondent, mais dont la qualité et l'intérêt ne sont pas forcément égaux...Une intrigue languissante et sans saveur; quelques bons moments cependant, notamment la fin qui recèle son lot d'émotions...
24/04/2015 à 21:47 1
-
Deux gouttes d'eau
4/10 C'est le second Jacques Expert que je lis, après " Adieu ", et une fois encore, j'en ressors déçu; j'ai l'impression que Jacques Expert, c'est un peu l'équivalent littéraire du policier du jeudi soir sur TF1... Assez formaté, un condensé de clichés et de lieux communs, un suspense qui s'étire artificiellement, à coup de péripéties dérisoires, qui ronronne et s'étiole finalement... En fait, je crois que le vrai souci de Jacques Expert, c'est de ne pas savoir transformer ses pitchs plutôt ingénieux et assez tordus, en quelque chose d'un peu plus concret et consistant, qui tienne sur la longueur...
12/04/2015 à 13:47 1
-
Six fourmis blanches
8/10 Sandrine Collette convoque les esprits de la montagne dans son troisième opus et nous laisse, comme ses personnages, le souffle court et l'esprit engourdi...A l'instar d'un film catastrophe, dans lequel de braves citadins affronteraient une nature hostile et malfaisante, elle trousse un nouveau roman d'ambiance, distillant une terreur diffuse, flirtant parfois avec le fantastique...Elle parvient à se renouveler, tout en conservant son style glaçant, presque minimaliste, mais qui, loin de toute esbroufe, touche au coeur de nos peurs les plus primales...
04/04/2015 à 14:40 7
-
Tu me manques
8/10 Je me suis une fois encore laissé embarquer par la faconde d'Harlan Coben, son sens de l'intrigue à nul autre pareil...
Dernièrement, il ronronnait doucement, en assurant néanmoins tout juste le SAV inhérent à son genre: Suspense/Adrénaline/Vice(s)... Ici, il capte notre attention dès les premières pages, comme à ses plus belles heures, et maintient le rythme jusqu'au dénouement, forcément bluffant...30/03/2015 à 17:11 2
-
Travail soigné
8/10 Pas le meilleur de la trilogie " Verhoeven ", mais les débuts remarqués, et remarquables, d'un grand auteur... Un peu, toutes proportions gardées, comme si Frédéric Dard - San Antonio - avait imaginé une suite aux aventures du grand Rouletabille...
26/03/2015 à 09:48 5
-
Les Fantômes d'Eden
7/10 La 4ème de couverture dit : " Il était une fois 5 ados partis à l'aventure..." Ce qu'elle passe sous silence, et dont on se rend compte assez rapidement, c'est que cette histoire a déjà été écrite par d'autres, et en mieux... Stephen King, Dan Simmons, Maxime Chattam, pour ne citer qu'eux, ont déjà composé sur la fin de l'enfance, la perte de l'innocence, avec plus ou moins de réussite. Ici, on ne peut s'empêcher de penser au monument du King, " Ca ", dont Bauwen reprend beaucoup, jusque dans la caractérisation des personnages... Et au milieu de ce patchwork d'influences, plus ou moins bien digérées, (on pense également à Harlan Coben, à John Connolly...), on guette impatiemment une originalité quelconque.
Néanmoins, Patrick Bauwen conserve le mérite de rendre cette virée nostalgique attachante et bienveillante , sans autre ambition semble-t-il que de nous faire partager un bon moment, ce qu'il réussit, en partie...24/03/2015 à 16:54 2
-
Mr Mercedes
8/10 Mr Mercedes vient apporter la preuve s'il en était encore besoin que le King en a toujours sous le capot: sur une trame classique, mais conduite d'une main de maître par l'auteur, Stephen King retrouve sa verve d'antan, celle de ses premiers romans, où l'angoissant s'ancrait dans un réel teinté de fantastique... Il dépoussière le mythe du privé à la Marlowe, et démontre son extraordinaire capacité à sonder les tréfonds de l'âme humaine, et à nous en restituer sa fabuleuse complexité...
18/03/2015 à 22:19 5
-
Le Mal par le mal
6/10 Ce qui ne tue pas rend plus fort : ce pourrait être en substance l'adage des protagonistes de ce second tome de W3. Des personnages malmenés et violentés, un maelström d'individus et d'intrigues qui se croisent, se perdent et se rejoignent, et qui entraîne le lecteur dans un dédale vertigineux... Le gros problème avec les dédales, c'est qu'à un moment donné, on finit par se paumer carrément...
C'est un peu ce qui m'est arrivé ici; plus que la construction de l'intrigue, c'est le manque de rythme inhérent à l'éclatement de l'action qui a refroidi l'enthousiasme né de la lecture du premier tome... Un rythme qui épouse un tracé sinusoïdal, alternant de brutales séquences d'action ( un peu trop rares à mon goût), et des plages plus calmes, des saynètes, qui pour certaines, nuisent de trop à la progression du récit... C'est terriblement long et je n'ai pas du tout eu l'impression de lire le même ouvrage que celui chroniqué plus bas par mes camarades...11/03/2015 à 10:28 3