jackbauer

755 votes

  • Le maître des couteaux

    Bruno Gazzotti, Fabien Vehlmann

    7/10 Les auteurs commencent , avec ce deuxième tome, à vraiment tirer parti de leur postulat de départ, en mettant en scène nos jeunes héros dans des situations d'un quotidien privé d'adultes, et donc de garde-fou, où, dès lors, tout est permis...
    Ils continuent à entretenir le mystère de potentiels "survivants", et ne galvaudent pas le danger auquel cette situation pourrait les confronter...

    02/11/2019 à 21:17 1

  • La disparition

    Bruno Gazzotti, Fabien Vehlmann

    6/10 Démarrage en mode diesel pour cette série dessinée qui hésite à choisir son camp : récit d'anticipation, ou catastrophe, les aventures de ces jeunes exilés involontaires en pleine jungle urbaine n'ont pas le pouvoir d'attraction instantané de certaines grandes sagas, type The Walking Dead, ou, pour rester dans la même tranche d'âge, Les Légendaires, la faute sans doute à une mise en place assez minimaliste, et des péripéties trop neutres...
    Le mystère est néanmoins suffisamment prégnant pour continuer la série...

    02/11/2019 à 21:17 1

  • Vices

    Gipsy Paladini

    8/10 ( Contient l'épisode 1 : "Trois petits singes", suivi de l'épisode 2 : "Zabulu"...)

    Une fois le décor planté, et les caractères dessinés, vous deviendrez accro aux Vices de Gipsy Paladini, quand bien même les affaires traitées attestent de l'amère réalité d'une enfance saccagée...
    La violence des situations, auxquelles sont confrontés ces hommes et ces femmes aux prises, eux aussi, avec leurs propres démons, n'empêche pas l'auteure d'éviter le misérabilisme...
    Elle sait trouver la juste distance entre l'attachement débonnaire qui lie sa troupe d'enquêteurs aux fêlures cachées, et un quotidien d'investigations policières démoralisant, qui produit beaucoup plus de victimes que de victoires...

    26/10/2019 à 17:12 3

  • Ce qui se dit la nuit

    Elsa Roch

    7/10 Je suis bien embêté avec ce premier roman d'Elsa Roch...
    J'aurais voulu l'aimer inconditionnellement...
    Le démarrage était prometteur, l'empathie dont fait preuve l'auteur vis-à-vis de ses personnages contagieuse, l'intrigue suffisamment mystérieuse pour nous inciter à tourner les pages rapidement...
    Alors, à partir de quel moment le charme s'est-il rompu ?
    Imperceptiblement, au fil du texte, l'affinité s'émousse de courir plusieurs lièvres à la fois...
    Histoires d'amours déçues, de superstitions villageoises, de retours au pays frelatés, de liaisons rageuses...
    Elsa Roch nous raconte tout ça dans ce qui se dit la nuit, et l'on se perd parfois dans l'obscurité du propos, même si la poésie des mots est là, indéniable...

    20/10/2019 à 21:48 4

  • Bon à tuer

    Paola Barbato

    6/10 Si la violence était la matrice d' "À mains nues", et du "Fil rouge", et si ses personnages la subissaient de plein fouet, ici, c'est nous qui devons nous faire violence pour ne pas s'arrêter aux premières pages, quitte à devoir rendre les armes à peine le livre entamé...
    Une première partie assez confuse, dont on n'émerge qu'à la moitié du livre...
    Une première partie pendant laquelle, il faut bien le reconnaître, il ne se passe pas grand chose, surtout après ce qui est révélé par la quatrième de couverture, si bien que, pendant un moment, je me suis demandé s'il n'y avait pas eu erreur...
    Une première partie vampirisée par ses nombreux personnages, qu'elle met en avant l'un après l'autre, sans que l'on sache toujours distinguer qui est qui, et qui fait quoi...
    L'intrigue ne décolle vraiment qu'à partir de la deuxième partie, quand tous les personnages sont amenés à interagir, et que l'aspect policier s'affirme, que la chasse à l'homme commence...
    Ce troisième roman dénote sensiblement dans l'univers de Paola Barbato, eu égard à ses deux précédents ouvrages, et n'aura pas laissé la même empreinte dans mon imaginaire de lecteur...
    Mais qu'elle se rassure, contrairement à Guido Brugnati, je ne lui en tiendrais pas rigueur...

    13/10/2019 à 19:54 4

  • La folie Tristan

    Gilles Sebhan

    5/10 Après cette deuxième incursion dans l'univers de Gilles Sibhan, on reste toujours plus proche de la nébuleuse que du rayonnement intelligible, concernant cette histoire entamée avec Cirque Mort, et qui tarde à se lancer...
    Le fait d'enchaîner les deux romans me laissait penser qu'une vue d'ensemble m'aurait permis de mieux appréhender l'œuvre de l'auteur...
    Je reste pourtant hermétique à son style, son histoire, même si là, ce qui tient lieu de fil rouge aux deux récits se voit adjoindre une intrigue policière totalement artificielle, qui ne sauve pas les meubles, bien au contraire...
    L'analyse psychologique, brillante, des interactions entre les principaux acteurs du drame monopolise beaucoup trop l'attention pour permettre au reste d'exister...

    07/10/2019 à 16:48 4

  • Cirque mort

    Gilles Sebhan

    5/10 Un thriller assez déroutant...
    Un style qui se définit dans l'introspection des personnages, où les dialogues sont intérieurs, où l'investigation se perd au cœur d'un dédale de ressorts psychologiques et d'événements oniriques...
    On veut savoir ce qu'il est advenu du jeune Théo, j'en ai eu l'envie dès la lecture de la quatrième de couverture, et pourtant, j'ai dû faire un gros effort sur moi-même pour ne pas filer directement à la fin, tant la collusion entre l'univers du noir et celui des blouses blanches aura généré au moins autant de frustration, en ce qui me concerne, que celle ressentie par le héros principal à la recherche de son fils...
    Et ce ne sont sûrement pas les dernières lignes qui auront contribué à dissiper ma confusion quant à cette étrange histoire...

    05/10/2019 à 11:37 5

  • Origines

    Franck Thilliez

    8/10 Un petit texte d'anticipation, forcément d'actualité, qui interroge et interpelle, à l'heure des problèmes de surpopulation et d'épuisement de nos ressources naturelles...
    Thilliez nous donne l'occasion d'accompagner ses personnages en fin de vie(s) avec cette parabole, qui n'est pas sans rappeler celle de Francis Scott Fitzgerald, l'étrange histoire de Benjamin Button...
    Touchant et salutaire...

    01/10/2019 à 14:24 8

  • Le Douzième Chapitre

    Jérôme Loubry

    8/10 Une nouvelle réussite à mettre au crédit de Jérôme Loubry...
    Après les Chiens de Detroit et les Refuges, son Douzième Chapitre a tout du parfait page-turner...
    J'ai beaucoup pensé à La Vérité dans l'Affaire Harry Quebert, de Joël Dicker, en lisant ce roman...
    À la différence de ce dernier, Jérôme Loubry garde le lecteur sous pression tout au long de son histoire, ce roman dans le roman, sans nous abrutir de révélations venues d'ailleurs, n'éventant pas un suspense savamment entretenu, nous invitant à douter de la version exacte, par la disposition d'indices subtils et discrets...
    Un style simple et efficace et une prose joliment tournée terminent de donner à son histoire un intérêt plus que relatif à ce thriller au charme indéniable...

    30/09/2019 à 21:40 6

  • Écouter le noir

    Ouvrage collectif

    8/10 Essences d'histoires pour treize auteurs invités à broder sur le thème d'un sens unique, ce recueil de nouvelles fait sens-ation, dès le moment où chacun d'entre eux réussit à concilier univers personnel et thème imposé...
    Et si toutes ne m'ont pas mis la tête sens dessus dessous, force est de reconnaître qu'il faut encenser ces virtuoses de l'ascenseur émotionnel pour cet éloge de la différence des styles, dans un exercice dont je souhaite la recrudescence...

    28/09/2019 à 12:10 9

  • Dans la maison

    Philip Le Roy

    5/10 Je m'attendais à lire un truc qui fout vraiment la trouille, un vrai slasher book, comme au cinéma, mais malgré ses nombreuses références au genre, Le Roy joue trop la carte de la soirée potache entre amis pour réellement réussir son coup...
    À force de retarder l'échéance, de multiplier les vraies fausses manifestations de l'étrange, il désamorce toute tension dramatique et galvaude ses effets...
    Le final, qui aurait pu rattraper ce sentiment en demi-teinte, souffre d'une exposition abracadabrantesque de la vérité, qui aura éteint mes dernières velléités de bienveillance à l'égard de ce roman...

    25/09/2019 à 14:51 5

  • Les Refuges

    Jérôme Loubry

    8/10 Conte d'une folie ordinaire...
    Cette histoire est folle, d'autant plus folle qu'à aucun moment, on ne s'imagine où est ce que son auteur entend nous mener ( par le bout du nez )...
    Si Jérôme Loubry pose ses jalons comme autant de mirages, pour mieux nous trimballer, son récit, qui oscille entre l'onirique et le tragique, saura vite vous faire baliser...
    J'ai complètement plongé dans l'histoire de Sandrine, pris par l'incroyable mécanique psychologique, dupé par ce jeu de faux-semblants...
    Ballotté par son témoignage glaçant, quel ballot j'ai été...
    Le dernier rebondissement est peut-être de trop, galvaudant légèrement ce formidable tour de passe-passe d'un auteur à suivre...

    23/09/2019 à 18:22 13

  • Tu tueras le roi

    Sandrone Dazieri

    7/10 À ce stade-là, il n'est plus temps de s'interroger sur la qualité du style, ou l'originalité du couple de héros auquel il arrive ces terribles évènements, mais plutôt sur la pertinence, et la crédibilité, d'un épilogue longtemps attendu, après le fameux twist des deux premiers opus...
    De ce point de vue là, Dazieri a concocté une intrigue à tiroirs qu'il lui faut ici refermer, et malgré quelques longueurs, dont il aurait pu se passer, inhérentes au rappel des événements antérieurs, son travail de menuiserie est plutôt du bel ouvrage...
    Même s'il rabote les angles pour les arrondir un peu, même s'il fait feu de tout bois, en convoquant services secrets, anti-terrorisme ( jusqu'au président du Conseil italien !!), que son intrigue secondaire n'est que le prétexte au retour de Colomba, l'ambitieuse fresque policière qu'il a mis sur pied connaît un dénouement renversant...
    Ce n'est peut-être pas le meilleur de la série, mais il a le mérite de boucler la boucle en tentant de répondre à toutes les interrogations, toujours dans l'esprit conspirationniste qu'on peut lui connaître...

    20/09/2019 à 21:08 4

  • Requiem

    Tony Cavanaugh

    7/10 Darian Richards est en passe de devenir, avec le Charlie Parker de John Connolly, et l'indéboulonnable Franck Sharko, l'un de mes héros récurrents préférés...
    Tony Cavanaugh ne s'encombre pas de l'accessoire, et va droit au bush...
    Richards traque le mal à l'état brut, et Cavanaugh nous plonge dans l'esprit malade de psychopathes particulièrement retors, sans édulcorer une réalité toujours glauque, ni chercher à nous amadouer...
    Un jeu du chat et de la souris éprouvant et malaisant, que le style particulièrement cash de l'auteur ne travestit pas...

    29/08/2019 à 19:07 6

  • Les Terres de cristal

    Gabriel Katz

    7/10 En guise de conclusion pour cette saga épique, j'avais espéré quelque chose d'un peu plus ébouriffant, d'un peu plus fracassant, que ce final qui n'en est ( presque) pas un, comme semble l'avoir voulu l'auteur, dans un énième contre-pied, jusque la dernière phrase du récit...
    C'est peut-être ça qui différencie un cycle légendaire, qui marque ses lecteurs, à l'instar d'un Game of Thrones, ou du Seigneur des Anneaux, d'un récit agréable et distrayant, mais auquel il aura manqué un souffle, et un lyrisme, qui l'aurait fait basculer du côté du grandiose...
    Dommage...

    22/08/2019 à 12:12 2

  • Le Fils de la Lune

    Gabriel Katz

    8/10 Un deuxième tome qui réussit la performance d'emmener le récit vers quelque chose d'assez différent du premier, et de ce à quoi on aurait pu s'attendre...
    La résolution du mystère qui entoure nos trois amis est plus que jamais la clé de voûte de leurs destinées, qui vont prendre un tour plus surprenant les unes que les autres ; Gabriel Katz évite ainsi l'écueil de l'épisode de transition, en nous proposant une succession de péripéties, et de coups de théâtre, insufflant cadence et dramaturgie, quand trop souvent, l'auteur ne se contente que du minimum syndical...
    Et si vous deviez chercher la définition du mot cliffhanger dans le dictionnaire, vous seriez sûrement renvoyé à la dernière phrase du roman...

    16/08/2019 à 09:14 3

  • La Traque

    Gabriel Katz

    8/10 En plongeant dans ce Puits des mémoires, venez vous abreuver à la source d'une aventure dépaysante, dans l'univers de la Fantasy à la française...
    Les anglo-saxons n'ont pas le monopole des grandes sagas du genre, comme tend à nous le démontrer Gabriel Katz, qui réussit à tirer son épingle du fourreau, en façonnant cet univers singulier, mais pas trop clivant, pour permettre aux néophytes de s'immerger complètement dans un monde médiéval, rempli de tout ce qui peut faire la richesse du genre...
    En fil rouge, la quête d'identité des trois anti-héros apporte une touche d'humour et d'investigation, presque policière, à leurs déambulations guerrières, et donne à l'auteur l'occasion d'entretenir le mystère tout du long...

    13/08/2019 à 09:20 2

  • Avis de décès

    Zhou Haohui

    9/10 Un page-turner d'une efficacité admirable, aux frontières du réel, comme ce serial killer insaisissable, et imbattable, adversaire sans visage d'un groupe de super-flics lancé à ses trousses, sans temps mort, ni diversions ornementales...
    Une promesse d'asociabilité, le temps de la centaine de pages que va durer cette enquête qui ne vous laissera aucun répit, l'ambition première de Zhou Haohui étant clairement de vous faire comprendre que rien ne sera plus important dorénavant que la résolution de cette affaire vieille de dix-huit ans, qui a pourri la vie de ceux qui sont de nouveau chargés de la résoudre...
    Et, après avoir lu les premiers paragraphes, la vôtre aussi...
    Le premier thriller chinois de cet auteur traduit en France par les éditions Sonatine, une bonne pioche de plus, l'occasion peut-être d'un nouveau rendez-vous annuel avec les lecteurs, tant le bonhomme semble vouloir être joueur...

    09/08/2019 à 09:56 8

  • Les Lois du ciel

    Grégoire Courtois

    8/10 C'est un récit d'horreur à hauteur d'enfant, et le parti pris de l'auteur d'en faire une espèce de conte moderne et terrifiant, peut ( doit ?) choquer, voire déranger... (Et c'est vrai que la scène du sanglier, ainsi que l'absence de ponctuation, dans un registre complètement différent, m'auront interpellé...)
    Oui, il y a quelque chose de profondément dérangeant dans cette histoire...
    Mais rien de délibérément gratuit je pense...
    L'absence de raison au carnage perpétré est dérangeante, comme peut être dérangeante la violence brute et nihiliste que nous donne à voir Mikael Haneke dans Funny Games, ou Thomas Vinterberg dans Festen...
    L'état de sauvagerie presque animale auquel en est réduit la majeure partie de ces petites têtes blondes est dérangeante, et peut percuter nos consciences, et révolter la part de sociabilité et d'humanité en chacun de nous, mais rejoint finalement la bestialité féroce et sanguinaire à laquelle seront confrontés les personnages du film de Boorman, Délivrance... 
    Mais le plus dérangeant dans tout cela, c'est peut-être de s'apercevoir que toutes les craintes enfantines exprimées ici, toutes les pulsions morbides libérées ici, toutes les peurs fantasmées s'incarnant ici, ont pour origine celui censé représenter le référent en toutes choses aux yeux de l'enfant, l'adulte...

    05/08/2019 à 21:52 5

  • Les Sept Morts d'Evelyn Hardcastle

    Stuart Turton

    10/10 Je tourne ces pages pour la toute première fois...
    Je tourne ces pages pour la toute première fois ( ou bien est-ce la deuxième ?, je ne sais plus ) ...
    Je tourne ces pages une nouvelle fois, déambulant dans ce dédale littéraire, à l'architecture narrative alambiquée, suivant le fil d'Ariane d'une histoire éclatée, dont les fragments ne s'emboîteront qu'au terme d'une expérience de lecture unique...
    Je tourne ces pages prudemment, collectant les indices qui doivent me permettre de résoudre ces mystères...
    Je tourne ces pages fréquemment, relisant la même histoire, ou presque, incarnant les différents avatars d'un personnage principal déboussolé, témoins malgré eux du drame qui va se jouer, comblant les vides au fur et à mesure des réincarnations successives...
    Je tourne ces pages ardemment, désireux de rendre hommage au talent de Stuart Turton, capable de restituer en centaines de pages un effort titanesque de construction littéraire, capable de nous coincer dans sa bulle temporelle romanesque, de celles qu'on ne quitte qu'à regrets...
    Et là, bizarrement, après avoir tourné la dernière de ces pages, et m'être libéré du charme jeté par ce diable de Turton, je n'ai plus qu'une seule envie : tourner d'autres de ses pages...

    04/08/2019 à 21:59 6