Mephisto

193 votes

  • Miséricorde

    Jussi Adler-Olsen

    8/10 On n'est pas ici dans "Millénium", mais dans une sorte de Sherlock Holmes à la sauce punk. L'ironie est sans cesse présente malgré la noirceur du propos. Le consensus scandinave en prend pour son grade, mais on se laisse séduire par ce Carl Morck, pourtant énième flic abîmé du genre polar. Ce thriller possède un vrai charme obsédant, prend son temps, et s'achève dans les larmes.

    03/11/2011 à 00:16 2

  • Missing : New York

    Don Winslow

    6/10 Sûrement pas le meilleur livre de Don Winslow (on est loin de l’ambition de La Griffe du Chien ou de la perfection de La Patrouille de l’aube…), mais un honnête polar de série B avec son lot de surprises (la direction inattendue que prend l’enquête en s’intéressant à la vie des très riches), d’incohérences (le héros « lonesome cowboy » mi John Wayne, mi Steve McQueen qui règle tous ses problèmes à coups de poing virils). Un roman page-turner pas désagréable mais sans grand enjeu, un peu lâche dans le sens de « loose » (dans lequel on se demande (un peu, beaucoup) où est passé la « griffe » acérée de Don Winslow. On referme Missing : New York avec une légère frustration, en se disant : « A quand un nouveau Savages ?

    13/03/2015 à 09:51 3

  • Mon nom est N.

    Robert Karjel

    3/10 L'intrigue, multipliant les pistes, démarre de façon suffisamment étrange pour attirer/attiser l'attention du lecteur plutôt enthousiaste que je suis. Et toute la première partie du livre est assez réjouissante, dérangeante, pour que je n'ai pas eu envie de décrocher. Mais le suspense promis n'a pas du tout fonctionné sur mes synapses : j'ai complétement décroché de l'histoire dont les circonvolutions m'ont paru téléphonées et sans intérêt. J'ai tout de même été jusqu'à la fin en mode feuilletage, survolage, m'attendant/espérant une révélation finale qui m'aurait fait raccroché au dernier momen

    04/07/2016 à 19:12 1

  • Mort et vie de Bobby Z

    Don Winslow

    9/10 Don Winslow = Dieu... Des intrigues à 1000 à l'heure, et des héros qui s'en prennent plein la tête...

    23/11/2012 à 19:10 2

  • N'éteins pas la lumière

    Bernard Minier

    8/10 Comme un terrifiant Marabout... Bout de ficelle... Selle de cheval... Pour son troisième roman, Bernard Minier, grand admirateur de films de manipulation comme Le Locataire de Roman Polanski (lui-même adapté d'un livre, Le Locataire Chimérique de Roland Topo) précipite ses lecteurs dans un fascinant jeu de pistes psychologique qui ose même un étonnant et inattendu détour par l’espace.

    17/02/2014 à 01:05 3

  • Ne lâche pas ma main

    Michel Bussi

    8/10 Hyper efficace. C'est ainsi que je résumerai ce roman de Michel Bussi, le premier que je lis. Le livre compte 375 pages qui s'avale à la vitesse d'un TVG lancé sur les rails. Le décor et le huis-clos de l'île de La Réunion est superbement utilisé avec des retournements de situation assez inattendus (une spectaculaire scène au sommet du piton de La Fournaise !). Il n'y a que la fin qui m'a semblé (un peu) téléphoné, et m'a laissé sur une impression d'inachevé. Toutes proportions gardées, les intrigues de Michel Bussi qui s'ancrent dans le quotidien me font vraiment penser à le comparer à Harlan Coben. Recommandé.

    29/07/2013 à 19:35 3

  • Nous rêvions juste de liberté

    Henri Loevenbruck

    8/10 Le livre a traîné longtemps sur ma pile. Pas très attiré par la couverture (une photo floue, grisâtre, d'un mec faisant le fou sur une moto), le sujet (la moto), et le résumé derrière... Et puis, en surfant sur le Web, j'ai lu une critique qui m'a donné envie de donner une chance à ce livre. Et j'ai pris une bonne petite claque derrière la nuque. Et même versé ma petite larme. Très différent des quelques précédents romans de Loevenbruck que j'avais pu lire (notamment L'Apothicaire), "Nous rêvions juste de liberté" sonne quasi comme une autobiographie, le récit nostalgique d'une jeunesse tempétueuse au son d'un rock sauvage, peut-être le classique "Born to be wild" de Steppenwolf.

    08/07/2015 à 01:16 7

  • Nuit

    Bernard Minier

    8/10 Méticuleux, Bernard Minier met en place une intrigue à tiroirs qui brutalise son héros comme rarement. Jusqu’à un dénouement toujours aussi spectaculaire. La partie norvégienne saisit en deux temps/ trois mouvements le lecteur. La partie française (90 % du livre) prend plus son temps, vaticine, emprunte des détours, développe la relation qui se noue entre Martin et Kirsten, s'aventure dans l'univers BDSM, et joue toujours avec autant de réussite avec les paysages glacés, les montagnes enneigés. Un thriller aussi ténébreux que palpitant.

    21/03/2017 à 11:29 6

  • Okavango

    Caryl Férey

    6/10 Comme d’habitude (« Haka », « Utu », « Mapuche », etc), Cary Ferey, l’inlassable globe-rocker breton, excelle à (ra)conter un pays, une ambiance. On sent qu’il y a passé du temps, qu’il s’est imprégné de l’endroit, des usages, des odeurs, des paysages aussi, et que, porté par son amour pour les animaux sauvages dont il rêvait déjà enfant, adolescent (« Je voulais être tueur de braconnier quand j’étais petit. Je le veux toujours. » confie Caryl Ferey), il a mis beaucoup de lui, de sa fougue, de sa candeur aussi, dans ce nouveau livre, qui ressemble presque plus à un roman d’aventures qu’à un thriller. Mais, car il y a un mais, au bout d’un moment, l’intrigue s’emberlificote. Et ses personnages semblent se déplacer d’un point A à un point B, puis C, sans vraiment que l’histoire le commande. Comme s’ils faisaient du tourisme et que la géographie prenait le pas sur le reste. Reste l’écriture souvent inspiré et un dénouement… Poignant.

    23/08/2023 à 12:18 7

  • Pandemia

    Franck Thilliez

    8/10 L'auteur a su ménager un coup de théâtre qui pourrait vous donner envie de l'étrangler (les amateurs de la série d'heroïc-fantasy Game of Thrones comprendront). Nul n'est irremplaçable, nul n'est indispensable ! Infecté, j'ai plongé dans l'histoire qui prolonge efficacement Angor (pour lequel j'ai un faible) mais j'avoue que j'ai un peu décroché - mithridatisé peut-être - lorsque l'intrigue se resserre dans le dernier tiers sur le Deus ex Machina de ce complot géant, L'Homme en Noir. Un "méchant" qui lorsqu'il commence à s'incarner en chair et en os m'a paru un peut trop théâtral, poseur, dans sa manière d'agir et de s'exprimer. Au final, un thriller touffu, ponctué de scènes et d'images qui vous hantent longtemps (notamment un charnier d'animaux en Pologne), qui mélange habilement la réalité scientifique (cf la grippe aviaire, la crise de la vache folle, la dissémination d'Ebola en Afrique...) avec la (presque) fiction. Et si tout cela nous arrivait. Et si tout cela était déjà arrivé ?

    22/06/2015 à 21:43 5

  • Paz

    Caryl Férey

    7/10 On peut aimer le projet, l'ambition de Caryl Ferey de documenter via la fiction à travers le monde les déviations du pouvoir (cf Zulu, Mapuche, Condor, Paz) mais à force, cela devient un peu systématique. D'une certaine façon, le romancier breton, fan assumé des Clash, n'est pas si loin finalement d'un Jean-Christophe Grangé quand il écrit Lantano ou Congo Requiem, par ailleurs deux très bons thrillers. Reste que si, à mon humble avis, Paz reste très en deçà de Mapuche, plus subtil, ce bouquin se dévore en trois coups de cuillers à pot.

    04/01/2020 à 12:16 2

  • Point Zéro

    Antoine Tracqui

    9/10 En 1938, sur un ferry entre Palerme et Naples, les sbires de Mussolini jouent au chat et à la souris avec un jeune homme. Dans sa main, une valise. Dans sa tête, un incroyable secret. Quatre-vingt ans plus tard, en 2018, un satellite repère une colossale construction en Antarctique. Qui l’a bâti ? Quand ? La richissime société K2 y dépêche ses mercenaires. Mais un commando russe s’interpose. Pourquoi ? Avec ce premier roman, Antoine Tracqui, médecin légiste, nous embarque dans un récit à 1000 à l’heure qui ferait passer le dernier James Bond pour un touriste.

    04/06/2013 à 18:19 1

  • Pourquoi moi

    Chelsea Cain

    7/10 Ce n'est sans doute pas le meilleur roman de l'américaine Chelsea Cain, ancienne journaliste, qui délaisse sa tueuse en série emblématique Gretchen Lowell (Au Coeur du mal, L'Etreinte du Mal, Les Héritiers du Mal...) pour une héroïne (presque) aussi tordue, mais on se laisse embarquer dans ce road-movie (ou road-book) qui file à toute vitesse. Simplement efficace. A lire sans se prendre la tête.

    26/02/2018 à 17:14 2

  • Pourvu que ça brûle

    Caryl Férey

    7/10 C'est parfois cocasse, comme le récit de ses déboires amoureux en Nouvelle Zélande, alpagué par des Maoris faisant le double ou le triple de sa taille alors qu'il entreprend d'aborder une jeune femme dont il est tombé amoureux fou dans un bar. Mais pas forcément très libre... C'est aussi émouvant quand il fait le récit de ses pérégrinations en Argentine ou au Chili, et fait la rencontre des indiens Mapuche dont il a digéré, intégré le combat pour la reconnaissance dans l'un de ses derniers romans ("Mapuche"). Et c'est parfois un peu gnangnan, mais cela va de pair avec les élans presque naïfs de l'auteur, quand il raconte son émotion à Cannes lors de la projection de "Zulu", ou qu'il s'emporte contre les notaires de son adolescence, un en particulier, qui lui volaient des points pendant les matchs de tennis. Au final, la lecture de "Pourvu que ça brûle" s'avère beaucoup moins ardente que celle de ses romans, mais cela n'est pas forcément un mal de préférer les histoires imaginées par un écrivain, à sa vie.

    18/01/2017 à 18:38 4

  • Pukhtu Primo

    DOA

    9/10 Un maelstrom dans lequel on s'enfonce, on s'empêtre, on s'englue peut-être aussi... Mais surtout un récit passionnant où chaque personnage a sa chance. Aucun manichéisme. L'auteur, le mystérieux DOA (un pseudo un peu grandiloquent, "Death On Arrival", derrière lequel se dissimulerait ou s'effacerait un ancien militaire...), dose ses effets et arrive à appâter, entraîner son lecteur dans une sorte de pendant moderne de L'Iliade (sans l'Odyssée). Un thriller qui évoque aussi par de nombreux côtés l'immense et très dense Griffe du Chien de Don Winslow. Passionnant, incroyablement bien documenté (en tous cas, du point de vue d'un néophyte que je suis sur l'Afghanistan)... Totalement recommandé, à la seule condition d'accepter de plonger dedans tête la première en acceptant de ne pas tout comprendre sur le moment (acronymes, pseudos...). Pour moi, un gros gros coup de coeur. En attendant le second tome...

    17/06/2015 à 06:59 6

  • Pukhtu Secundo

    DOA

    10/10 Une expérience totale. Il faut plonger dedans, comme dans une nuée noire, sans savoir où l'on va. Seul DOA le sait. Le premier tome était déjà incroyable, le second ne baisse pas d'un cran. La tension, le suspens, les émotions et les sentiments contradictoires qui animent tous ces personnages rendent la lecture de PUKTHU addictive, parfois ardu (le jargon militaire et technique, la multiplicité des points de vue) mais il faut s'accrocher. Aux Etats-Unis, les Américains ont Don Winslow ("La Griffe du Chien", "Cartel"). En France, on a DOA et on ne perd pas au change. Un grand, grand, grand roman.

    01/02/2017 à 19:14 6

  • Purgatoire des innocents

    Karine Giebel

    9/10 Sur ce huis-clos entre cinq personnages, Karine Giebel construit une intrigue d'une noirceur infini. Les apparences sont plus que trompeuses, et même pour ceux qui s'estiment des enragés revenus de tout, ils existent des prédateurs, des hommes dont l'imagination perverse n'a plus de limites. Voilà pour ne pas en écrire trop et ménager le suspens... Un roman qui dérange comme souvent ceux de Giebel, en tous cas qui ne laisse jamais indifférent. Ca se dévore d'une traite, et ça pourrait bien devenir un polar culte comme le fût en son temps "Les Racines du Mal" de Maurice G. Dantec.

    26/10/2013 à 06:57 3

  • Puzzle

    Franck Thilliez

    7/10 Comme toujours chez l'auteur originaire du Nord-Pas-de-Calais, le malaise est présent à toutes les pages et s'empare rapidement du lecteur pour l'entraîner dans un vénéneux jeu de piste à la Marabout/Bout de ficelle... Une sorte de huis-clos qui emprunte autant à "Shining" que "Shutter Island." C'est prenant de bout en bout sauf la fin de cette intrigue machiavélique qui m'a fait refermer ce roman pourtant prenant jusque-là en bougonnant. La surprise n'était plus au rendez-vous. Pas assez tordu à mon goût, mais il faut savoir que j'ai quitté la projection de "Shutter Island" au milieu de la séance en ayant trop vite deviné la chute.

    30/09/2013 à 17:44 2

  • Que ta volonté soit faite

    Maxime Chattam

    7/10 Le retournement final ne m'a pas complétement convaincu, malgré son côté astucieux. Trop peut-être... Comme s'il fallait être de nouveau efficace arrivé à ce stade et scotcher le lecteur. Il m'a manqué un peu d'émotion alors que tout le récit me semblait converger en ce sens. Pas mon Maxime Chattam préféré (toujours un faible pour "La Trilogie du Mal") même s'il faut vraiment saluer l'ambition de l'auteur à ne pas se cantonner dans un seul registre, et à aller explorer de nouveaux territoires.

    19/01/2015 à 21:24 1

  • Règle n°un

    Robert Crais

    9/10 Aucun temps mort, ce nouveau roman de l’Américain Robert Crais se dévore littéralement, et on voudrait encore !

    27/07/2011 à 13:06