Mephisto

193 votes

  • Cari Mora

    Thomas Harris

    3/10 Chiant est ici un euphémisme. Et pourtant, c'est bien Thomas Harris (j'ai revérifié dix fois le prénom et le nom sur la couverture), oui, Thomas Harris, l'auteur de Dragon Rouge, du Silence des Agneaux, de Black Sunday et d'Hannibal. Que des titres qui claquent, certains étant même entrés dans la culture populaire grâce aux films qui en ont été tirés. Mais là, qu'est-ce qu'il a pris à Thomas Harris de publier ce livre qui ressemble à un brouillon, une sorte de série Z insipide avec une héroïne à laquelle on n'arrive absolument pas à s'attacher et un grand méchant caricatural (Son fantasme ? S'introduire dans la villa d'Escobar en tenue de latex blanc "dérobée" lors d'une convention sadomaso... Je vous laisse méditer sur l'intérêt de dérober ce genre de combinaison lorsqu'on est une sorte de terroriste international). J'ai tenu jusqu'à la page 71.

    13/01/2020 à 00:21 2

  • Cartel

    Don Winslow

    10/10 Pour les amateurs du genre, c'est l'équivalent de "L'Odyssée" ! Un véritable monument, mené comme une enquête journalistique, tout en dressant le portrait d'une galerie de personnages incroyables : flics, agent infiltré, tueurs à gage, maîtresses, épouses, chefs de différents cartels, hommes politiques, reporters... Tous confrontés à une violence totale, absolue qui broie les corps, les esprits et les âmes. On plonge dans cette saga furieuse de 700 pages, et on y reste en apnée, longtemps, très longtemps, capté par les destins incroyables de ces hommes et de ces femmes, leur énergie à survivre et à se détruire. Un roman qui vous assène uppercut sur uppercut !

    04/10/2016 à 16:41 6

  • Ce monde disparu

    Dennis Lehane

    8/10 Troisième volet que Dennis Lehane consacre à la mafia de Floride, ce nouveau roman noir clôt en beauté cette saga crépusculaire digne pendant du "Parrain." L'écriture est toujours aussi fluide, et si la structure du récit est assez classique, on est quand même surpris par le virage violent que prend d'un coup "Ce monde disparu." Une sorte de tragédie grecque où les héros s'acheminent non sans crainte mais avec un côté bravache vers leur destin funeste.

    10/11/2015 à 12:15 7

  • Ce qui ne tue pas

    Rachel Abbott

    7/10 C'est le genre de livre qui n'a l'air de rien. Une écriture assez plate, des protagonistes qui paraissent sans grande épaisseur, et puis au fur et à mesure des pages, Rachel Abbott injecte par petites touches de l'étrange, de l'incongru dans le quotidien. Là, la mention d'un enfant emporté par l'océan des années plus tôt. Et puis, plus loin, un procès qui dérape, le témoignage d'une femme fouettée par jeu par un homme... Machiavélique, Rachel Abbott bâtit une subtile intrigue dans l'esprit d'un Harlan Coben ou d'un Douglas Kennedy, des histoires où l’horreur n’est jamais très loin de la « normalité. » Une jolie découverte que ce thriller domestique.

    05/04/2019 à 09:02 6

  • Charité bien ordonnée

    Alexis Aubenque

    7/10 On n'est pas dans l'efficacité sanglante du "Silence des Agneaux" de Thomas Harris ou pour reprendre un auteur ayant la même région comme décor, des romans de Chelsea Cain ("Au coeur du mal"..), mais "Charité bien ordonnée" installe un suspense millimétré où l'affrontement entre les classes sert de toile de fond.

    25/11/2011 à 00:22

  • Citoyens clandestins

    DOA

    7/10 Dense, méthodique, cette fiction a le goût du réel. C'est parfois ardu, mais le sens du détail, de la nuance rend ce thriller de DOA * vraiment passionnant . Il se lit comme un document sur la montée de l'islamisme radicale en France, et paraît aujourd'hui prémonitoire des attentats qui ont secoué la France début 2015. Ce ne pas tant l'histoire que les personnages, leurs doutes, leurs problèmes d'identité, de fidélité (à la France, à leur honneur...) qui rend "Citoyens Ordinaires" troublant de vérité. Lu après "Pukthtu Primo" (son dernier roman), ce thriller de DOA paru en 2007 en grand format chez Série Noire m'a fait plus penser à Don Winslow et sa "Griffe du Chien" qu'à Tom Clancy ou Robert Ludlum. Avec la nette impression de ne pas lire idiot.

    10/08/2015 à 13:44 3

  • City of Windows

    Robert Pobi

    9/10 Juste impossible à lâcher. Le vrai bouquin qui se dévore. Chaque fin de chapitre vous donne une irrépressible envie de commencer le prochain. Est-ce que c'est bien écrit ? Oui, sans doute mais c'est surtout construit comme une nasse. Au début, vous vous y plongez en prenant un peu de marge et en vous disant "Bon, ok, un bon petit polar qui ne casse pas des briques." Mais voilà, dès que vous avez glissé le début de l'extrémité d'une nageoire, pardon, d'un membre, vous serez irrésistiblement attiré vers la fin. L'auteur canadien de L'Invisible (2012) et des Innocents (2015) n'est pas du genre à gratter du papier à tire-larigot, mais ce fan de Motörhead (vraiment ?) réussit avec ce 3ème roman un petit exploit. Le meilleur polar ou thriller paru en ce début d'année, écrit en pesant vraiment ces mots.

    30/03/2020 à 23:10 12

  • Complot

    Nicolas Beuglet

    8/10 En vrai Machiavel, Nicolas Beuglet a l’art de mettre le lecteur en haleine, longtemps sans le lasser pourtant, avant de le lancer dans un dédale dont l’issue finale ne pourra qu’être fatale. Le début, particulièrement soigné, multiplie les indices sans trop en dévoiler. Puis le roman change de géographie et de rythme pour partir dans une cavalcade insensée. Si Sarah et son alter-ego, Christopher, continuent de former un couple très attractif, le bémol vient ici plutôt du "méchant" un peu trop omniscient et monolithique. Ambitieux, et efficace.

    24/05/2018 à 18:17 9

  • Conclave

    Robert Harris

    8/10 Au début, je me suis un peu interrogé, dubitatif sur la capacité de Robert Harris à m'intéresser pendant 320 pages aux coups de Jarnac d'une tripotée d'hommes en robe. Mais, connaissant le talent de l'auteur de Fatherland, Enigma, ou encore de L'Homme de l'ombre, j'ai décidé d'y jeter un oeil. J'aurai du me méfier. Me voilà happé, attrapé par ce huis-clos au suspense génial. C'est complexe, barré, et très malin. Le roman se dévore, et s'achève de façon jubilatoire. Tout ce qu'on demande à un bon livre. Et en plus, vous aurez l'impression de tout savoir sur les dessous du Vatican.

    10/11/2017 à 16:54 3

  • Corruption

    Don Winslow

    7/10 … ET C’EST COMMENT ?

    Si le thème (des flics corrompus) n’est pas de première fraîcheur, le new yorkais Don Winslow s’est plongé dans cette histoire comme si c’était un miroir tendu à la sienne. C’est moins ample que La Griffe du Chien ou sa suite, Cartel, beaucoup plus cartographié (on sent New York qui suinte à chaque coin de page), mais très senti, ressenti… Don y utilise une langue différente, s’amuse à avancer en crabe, ne cherchant pas tant que l’efficacité qu’à plonger le lecteur dans la confusion qui commence peu à peu à ronger Denny, l’homme le plus solide de Manhattan North. Au fur et à mesure que l’intrigue avance, on assiste à l’effondrement de son monde, et pourtant il réussit à rester debout, touché par mille coups, mais toujours droit. Un roman fleuve qui m’a évoqué dans un registre assez proche deux des plus récents du britannique R.J. Ellory (Les Anges de New York, Un Cœur Sombre), ce qui m’a un peu dérangé dans ma lecture avec cette impression de déjà-vu persistante. Pourtant, aucun plagiat, juste des histoires qui se ressemblent. En résumé, un très bon bouquin, solide, sombre, mais pas le (tout) meilleur de Don Winslow…

    03/03/2019 à 02:56 6

  • Coyotes

    Robert Crais

    7/10 On imagine ce que ce sujet assez original aurait pu donner entre les mains d’un Don Winslow (La Griffe du Chien, La Patrouille de l’Aube, Savages…). Ici, on reste au niveau d’un très bon divertissement mais cela manque un peu d’épaisseur. Ca se bastonne, ça se talonne, et ça se cartonne… Un bon roman, à ne pas bouder, qui devrait faire l’affaire pour un trajet en train entre Paris et Marseille (aller-retour, tout de même !).

    19/11/2013 à 01:10 1

  • Daemon

    Daniel Suarez

    5/10 Bien construit, bien informée, l'intrigue s'essoufle et vire malheureusement au 2/3 de la lecture à un laborieux affrontement entre voitures et humains qui dure et s'étire dans un final abscon et incompréhensible... On sort de la lecture de ce roman avec un goût d'inachevé et un sentiment de gâchis. I

    27/07/2011 à 12:48

  • Dans la ville en feu

    Michael Connelly

    7/10 Minutieux, un peu trop. Michael Connelly fait du Connelly. C'est du bon boulot. On suit pas-à-pas le héros Harry Bosch, toujours en butte avec sa hiérarchie, toujours aussi tête brulée, toujours aussi accro à la musique jazz. Le tempo est rassurant, presque ronronnant. Sur la fin, l'intrigue s'emballe pour arriver à un dénouement, à la fois inattendu mais complétement tirée par les cheveux. Peu importe. On prend du plaisir.

    19/10/2015 à 19:57

  • Dark Prophecy

    Duane Swierczynski, Anthony Zuiker

    3/10 Autant, l’idée était intéressante sur Dark Origins, le premier tome de Level 26, autant le procédé relève cette fois du simple gadget. L’impression générale est celle d’un livre bâclé, un ersatz de thriller rédigé à la va-vite sur un coin de table d’un Starbuck à Venice Beach, quoique l’auteur écrive plutôt sur ordinateur. D’où ma déception, nonobstant la sympathie que dégage Anthony E. Zuiker (

    27/07/2011 à 13:01

  • De bonnes raisons de mourir

    Morgan Audic

    6/10 ... Tout ce qui concerne la vie en Ukraine sonne véridique mais pas dans le sens journalistique, presque vécu, et c'est un plaisir de se plonger dans le début de ce roman plutôt original quant à sa géographie (Franck Thilliez s'y était intéressé avec l'intrigue d'Atomka en 2012). Par leur côté très cinématographique, les meurtres du ou des tueurs en série à l'oeuvre dans ce 2ème livre de Morgan Audic (Trop de morts au pays des merveilles) m'ont paru très tarabiscotés, particulièrement élaborés, mais j'avoue que quelques mois après la fin de ma lecture, j'ai complètement oublié l'intérêt qu'avait l'assassin a signé son passage avec des oiseaux empaillés....

    27/01/2020 à 15:47 4

  • Des fauves et des hommes

    Patrick Graham

    10/10 Patrick Graham (L'Evangile selon Satan, L'Apocalypse selon Marie...) signe un thriller fabuleux, vraiment étourdissant tant dans la construction du récit que des personnages. Les allusions au chef-d'oeuvre de John Steinbeck ("Des Souris et des Hommes") sont là, bien présentes, mais discrètes. J'ai refermé ce livre en regrettant vraiment que l'histoire ne se prolonge pas au-delà. C'est mon coup de coeur du moment.

    14/11/2012 à 22:03 3

  • Désert barbare

    Maud Tabachnik

    6/10 Un petit polar qui démarre en pétaradant et s'achève sans grande ambition. Si c'était un film, ce serait une bonne série B avec des personnages attachants mais un peu engoncés dans les stéréotypes...

    27/07/2011 à 00:30

  • Dompteur d'anges

    Claire Favan

    8/10 Comme d'habitude avec Claire Favan, il ne faut surtout pas à se fier à la première impression de familiarité de ses intrigues. Si le chemin de départ paraît bien balisé, méfiez-vous ! Avec elle, tout est permis. Vraiment tout. Dans un style hyper économe, sans artifice, l'auteure nous entraîne dans l'incroyable vengeance mise au point par Max, mais là encore ce n'est pas la véritable histoire, mais plutôt ses conséquences... Claire fixe l'attention du lecteur, puis l'entraîne vers quelque chose de tout à fait inattendu.

    07/03/2017 à 03:14 4

  • Du sang sur la glace

    Jo Nesbo

    8/10 Pas trace de Harry Hole, le héros/jumeau de Jo Nesbo dans ce court récit mais on se laisse vite embarquer sans barguigner dans cette intrigue qui prend des tours et des détours, parfois sans surprise, et parfois aussi complètement inattendus (une histoire de côte de mailles, une odeur de poisson déterminante). L'auteur a le don pour créer des atmosphères, et rendre ses personnages particulièrement vivants. Pas de tueur en série, ni de crimes abominables, simplement des hommes confrontés à des choix, et qui se mettent à déraper. Il y a chez Nesbo toujours un certain sens du chevaleresque, et ses héros ressemblent à des guerriers fatigués mais toujours debouts. Un mini-polar recommandé mais un peu cher payé si l'on s'amuse à faire le ratio pages/prix.

    26/09/2015 à 22:12 1

  • Du vide plein les yeux

    Jérémie Guez

    8/10 Le genre de bouquin qui vous rend accro. Pourquoi ? L'histoire n'a rien de mirifique. A la limite, on s'en fout. Le héros, Idir, n'a rien de vraiment charismatique. Un petit branleur sympathique. Alors, c'est quoi qui fait que l'on ne lâche pas ce livre ? L'écriture tout simplement. Jérémie Guez a un don pour vous prendre par la main dès les premières lignes, et ne plus vous lâcher. Il vous fait cavaler à travers Paris et les 220 pages de ce petit roman noir, mais vous ne vous en rendrez même pas compte. Aucun signe de fatigue. Pas d'essoufflement. On ne referme pas ce livre en se disant qu'on est plus intelligent, mais juste qu'on a passé un sacré bon moment.

    02/11/2015 à 05:08 5