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Kind of black
8/10 "Tu ne veux pas me faire écouter du Jazz,dis? Du Jazz qui me ferait aimer le Jazz?" Lire Kind of Black c'est déjà lire du Jazz qui fait aimer le Jazz.
L'histoire,bien qu'un poil courte, est assez dense et riche de beaux personnages et de belles rencontres notamment celle de Stan le musicien et de Jacques le flic (que j'espère retrouver un de ces jours).
Une écriture fluide au service d'une enquête finalement assez classique mais bien racontée et qui accroche le lecteur avec son ambiance et son atmosphère.
Une magnifique déclaration d'amour et un final chargé d'émotions.23/07/2016 à 10:28 3
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Condor
8/10 Après l'Argentine, Férey s'attaque aux reliquats et stigmates de la dictature de Pinochet au Chili à travers le destin de 3 personnages: Gabriela la sœur de Jana de Mapuche, Esteban avocat des causes perdues et issu de la bourgeoisie et Stéphano ancien du MIR et de la garde rapprochée d'Allende.
Tous les coupables n'ont pas été condamné pour les atrocités et exactions commises pendant la Dictature et ils continuent leur travail de sape de la société chilienne. Après une vague de nouvelles victimes de trop le moment est venu pour eux d'en payer le prix fort.
On est en terrain connu et la démarche diminue peut être un tantinet la force du roman au regard de Zulu par exemple, et même Mapuche, il n'en reste pas moins que dans l'appropriation d'un pays et d'un moment de son histoire Caryl Férey fait mouche une nouvelle fois et que Condor est suffisamment entêtant et suffocant pour vous happer jusqu'au bout
19/07/2016 à 12:36 7
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Le Démonologue
6/10 je ne vais pas aller jusqu'à dire que je suis réconcilié avec Andrew Pyper mais quand même. Sans atteindre des sommets ce Démonologue est bien meilleur que Le marchand de sable de triste mémoire.
J'ai même été particulièrement accroché jusqu'aux événements de Venise. Derrière ça baisse d'un ton parce que ça ne choisit jamais vraiment sa voie entre roman de possession purement horrifique et thriller ésotérique. J'ai également trouvé,ou alors c'est moi qui suis passé à côté, que les motivations de l'Innommé manquaient de poids.
Et pourtant malgré ça,et le manque d'angoisse, j'avais vraiment envie de savoir comment cela allait se terminer et d'aller jusqu'au bout.L'écriture de Pyper, assez forte dans la visualisation des scènes, et le personnage d'O'Brien remportent la mise
10/07/2016 à 12:38 3
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Une terre pas si sainte
8/10 Pierre Pouchairet nous embarque pour la Palestine et Israël,avec des ramifications à Nice, où les luttes peuvent être mises de côtés quand des trafiquants arabes et juifs font affaires ensembles. Pour faire tomber ces réseaux 4 flics (2 Israéliens,1 Palestinienne et 1 Français) vont mettre leurs ressources et efforts en commun au cœur d'une situation géopolitique des plus sensibles.
Un roman dense qui sonne très juste et qui évite de belle manière l'écueil du manichéisme.Les motivations de chaque camp et de chaque protagoniste sont parfaitement décrites et amenées par le regard juste et neutre de l'auteur.06/07/2016 à 21:26 4
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Les Maraudeurs
10/10 à titre de comparaison Les Maraudeurs ça serait la série TV Treme de David Simon dans le bayou au lieu d'être dans un quartier de La Nouvelle Orléans et qui s’appellerait Les chroniques de La Barataria.
On est, pour mon plus grand plaisir,sur le même terrain: des tranches de vie pour un récit chorale avec la pêche au lieu de la musique. On suit 7 ou 8 persos qui tend de vivre ou survivre, entre espoir et désespoir, dans une Louisiane affaiblie par l'ouragan Katrina puis rendue exsangue à cause de la catastrophe pétrolière.
Des tranches de vies qui se croisent et entrent en collision avant que la vie et la nature reprennent leurs droits.
Touchant et épatant27/06/2016 à 22:01 7
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Il court, il court, le furet
7/10 C'est prenant,ça avance vite,les chapitres sont courts et la plume entraînante.Même si un côté déjà vu en ressort,avec un peu de surenchère dans le sanglant, c'est du bon et on ne s'ennuie pas la lecture de ce 2ème opus des enquêtres du DCI Helen Grace.
Le vrai point fort,pour moi, c'est le côté télévisuel parfaitement assumé que ce soit dans l'ambiance,la mise en œuvre des persos et leurs développement.
M.J. Arlidge travaille pour la télévision et dirige une maison de production indépendante à l'origine de plusieurs séries policières. ça se sent et moi qui suis féru de séries anglaises,Luther en tête, je m'y retrouve totalement. à chaque tome je lis une nouvelle saison.08/06/2016 à 22:56 7
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Feuilles
8/10 un très bon thriller fantastico-horrifique qui mêle la surexploitation forestière,enquête fédérale,meurtres et croyances indiennes.
un 1er roman abouti et réussi dans un domaine qui ne manque de grandes figures. c'est très addictif et on tourne les pages avec beaucoup d'envie.31/05/2016 à 20:40 3
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Pandemia
8/10 Sans véritable surprise mais ultra efficace et très prenant. encore plus quand on est dans les conditions pour le lire: une bonne crève,un gros rhume et de la fièvre ;)
il me semble qu'on est quand même être pas loin d'avoir fait le tour avec le duo Sharko/Lucie et qu'un passage de relais pour Nicolas Bellanger en 1ère ligne pourrait être pas mal25/05/2016 à 10:25 4
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La Terre des Wilson
10/10 L'Oklahoma ,les années 30.Une population exsangue, asséchée au propre comme au figuré jusqu'à la dernière goutte par la sécheresse et les banques. Une population qui survit avec rien, des miettes et qui porte sur son dos le poids des profiteurs qui distribuent avec "générosité" les dirty jobs de l'époque. Rien n'a changé,rien ne changera on ne vit pas sans dégâts au milieu du berceau du capitalisme pétrolier quand on a pas les moyens de partir. Si tant est que l'herbe soit plus verte ailleurs.
Alors certains,comme Samuel Wilson, s'accrochent à un titre de propriété, bout de papier synonyme d'un minimum de fierté dans cette société qui broient les petits les uns après les autres. Mais pour pouvoir s'accrocher il faut toujours en payer un prix à un moment ou un autre.
Samuel Wilson s'acharne à faire de ce ses terres quelque chose de viable, il s'use à la tâche et se défoule violemment sur sa mule, sa femme et son fils Dick poussant ces deux derniers à s'enfuir.Rester et crever, partir et en payer le prix une nouvelle fois. La fois de trop?
Dick reviendra les poches pleines et décidé à retrouver son amour de jeunesse Annie Mae, à profiter de la manne financière des compagnies pétrolières, à combler le vide crée par la Prohibition et à faire payer son père.
Un roman court (trop?) mais intense, sec et rêche comme le sol ravagé par les Dust Bowl énièmes conséquences de l'exploitation à outrance des ressources. Une histoire viscérale qui tape fort, sans espoir de rédemption.
Magnifique!!!
18/05/2016 à 15:43 9
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Black-out
7/10 Black-Out nous plonge dans le Londres de 1944. Même si la bataille d'Angleterre a sonné le glas d'une invasion allemande dès 1941
la capitale anglaise recommence à être bombardée (Opération Steinbock) et le lieutenant Frederik Troy de Scotland Yard se retrouve à enquêter sur la découverte d'un avant-bras.
Cette découverte va le mener sur les traces d'un tueur qui s'en prend à des savants étrangers exfiltrés. L'après-guerre se prépare déjà et la future Guerre Froide
Malgré quelques longueurs et des motivations qui m'ont semble-t-il en partie échappé sur la fin Black Out est un polar historique bien troussé qui vaut le coup pour son contexte très immersif et son personnage principal: flic tiraillé entre "l'amour" du métier et sa culpabilité de ne pas être au front,fils d'immigrés russes dont l'oncle est très proche des communistes anglais.
ça demande confirmation avec Retour de flammes le 2ième opus paru en France
03/05/2016 à 22:05 3
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Am stram gram
8/10 malgré un petit air de déjà vu et quelques périodes plus faibles (des fausses pistes qui n'avaient pas forcément besoin d'être rajoutées) ce thriller est rudement efficace et terriblement prenant.
L'effet page-turner se fait immédiatement sentir et tout contribue à cela.
un démarrage pied au plancher,une écriture fluide et agréable ainsi que des chapitres courts (et même très courts) font qu'on ne le repose que très difficilement,titillé par l'envie d'en savoir plus24/04/2016 à 22:54 7
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Guide de survie en milieu hostile
7/10 Même si ça ne tient pas totalement toutes ses promesses jusqu'au bout et que parfois trop de revirements de situations nuisent aux revirements suivants c'est quand même une bonne lecture.
Un gros mélange d'action bien rythmée,d'humour noir et de cynisme
Le personnage évolue bien et sa manière de s'adresser au ou à un lecteur est bien amené. L'auteur joue sur 2 niveaux: témoignage laissé à quelqu'un qui le lirait et façon "on casse le 4ième mur".
24/04/2016 à 22:34 3
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Viva la Madness
8/10 en 2001, 4 ans après avoir été grièvement blessé et "invité" par la police londonienne à quitter le pays X,ancien dealer, se la coule douce en Jamaïque en se faisant le plus discret possible mais trouve le temps un peu long. Cela tombe bien Mister Mortimer son associé des années londonienne le convie à un week-end à La Barbade,en compagnie de 2 malfrats aussi bêtes dangereux, pour lui proposer un billet de retour pour reprendre sa place dans le commerce.
Mal du pays,ennui et perspective d'un poste sans risque font que X va accepter et évidemment rien ne se passera comme prévu.
Gangs vénézueliens,mensonges et omissions ou "maladresse" chronique de ses compères pour qui la devise "Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer" semblent coller à la peau, autant d’éléments qui viendront constamment mettre des bâtons dans les roues
Peut être un poil trop long ,encore que, Viva la Madness reprend les ingrédients qui avaient fait la réussite du 1er opus X/Layer Cake: des dialogues en mode ping-pong,de la négociation,des catastrophes en série,un humour décapant et beaucoup de dérision.
Une réjouissante comédie de gangsters qui ravira les amateurs du genre
24/04/2016 à 21:23 2
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Berlin 49
8/10 Après un intermède stambouliote avec Le passager d'Istambul Joseph Kanon retrouve le terrain de jeu qui l'a révélé avec l'adaptation au cinéma de L'ami allemand par Steven Soderbergh (avec George Clooney,Cate Blanchett et Tobey Maguire).
Retour au Berlin de l'immédiat après-guerre au propre comme au figuré puisque le cœur de l'histoire c'est le retour d'Alex Meier un jeune et brillant écrivain. Après avoir fuit les nazis juste avant la guerre pour les USA,il se voit contraint de faire le chemin inverse autant a priori par convictions idéologiques que pour échapper aux chasses aux sorcières du sénateur McCarthy.
En janvier 49 l'avenir du monde se joue à Berlin et semble proche de basculer dans un nouveau conflit.Les Russes sont les nouveaux maitres,le blocus de la ville bat son plein et le pont aérien pour le ravitaillement de la partie ouest de la ville tourne à plein régime quand les artistes et/ou intellectuels allemands communistes ou socialistes font le retour.
Dans son style racé Joseph Kanon joue avec les ambiguïtés de la période: récupération des nazis, exploitation des prisonniers de guerre allemands,agents doubles,manipulations,trahisons...... et histoire d'amour: Alex retrouve Irene,ils vont tenter de survivre et revivre au milieu du chaos.
Comme souvent avec Kanon il faut un temps de mise en route, qui pourrait rédhibitoire pour certains, pour que son style emprunt de classicisme trouve son rythme de croisière et une fois qu'il est atteint l'histoire prend toute sa force. Un très beau roman d'espionnage dans lequel tout le monde est prêt à payer le prix du billet de retour.10/04/2016 à 16:43 2
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Celle qui en savait trop
6/10 tel est pris qui croyait prendre !
Keisha fait dans l'arnaque à la voyance. De fausses prédictions à un coup monté pour retrouver un disparu elle finit par avoir un peu trop confiance en elle et être trop gourmande.Quand la femme de Wendell Garfield disparait elle pense pouvoir lui soutirer de l'argent contre l'usage de son "don". Malheureusement pour elle une de ses visions s'avère par hasard trop précise et l'engrenage aux multiples rebondissements assez convenus se met en route.
c'est correct sans plus,ça se lit très vite,on pense aux one-shot d'Harlan Coben mais il manque quelque chose pour qu'on y croit vraiment06/04/2016 à 10:00 4
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Des garçons bien élevés
8/10 facilement conquis par cette 1ère enquête de Max Wolfe. C'est très efficace,le rythme est enlevé,l'écriture et surtout le gros point fort ce sont les personnages, aussi bien le personnage principal que les secondaires. Ils sont biens campés,ils sont crédibles et surtout,à l'image de Max,ils sont éminemment sympathique et attachants.
La série est d'emblée bien installée avec ce 1er opus et on a rapidement,sans même savoir la fin, envie d'en lire d'autres.
Si en plus vous êtes amateurs des dernières séries TV british polars/policiers ce roman de Tony Parsons est définitivement pour vous04/04/2016 à 21:52 5
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X
8/10 X c'est un panorama de la pègre anglaise du début des années 2000.C'est également un dealer qui s'apprête à se ranger des affaires sur un dernier coup et qui,avant, doit aussi rendre un petit service à un des parrains du coin.En théorie rien de bien compliqué pour ce X à la tête plutôt bien pleine malgré ses activités. En théorie.....
Évidemment à partir de là régulièrement tout partira en sucette.
C'est dense,très bavard mais pas gênant pour autant, avec beaucoup d'humour dans les réparties et au fil des rencontres ou des tirades des uns ou des autres il y a un côté histoire gigogne plutôt plaisant.
ça sent le pub,la bière,la Brit pop de l'époque et les 1ers films de Guy Ritchie.
C'est finalement là la faiblesse involontaire du roman: il date de 2000 et il "claque" moins qu'à l'époque.On a un goût de déjà lu ou déjà vu.
Cela n'empêche pas ce X d'être une très bonne lecture qui m'a donné envie de lire très rapidement sa suite,Viva la Madness, qui vient de sortir et de revoir Layer Cake son adaptation ciné par Matthew Vaughn avec Daniel Craig29/03/2016 à 21:42 3
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Bull Mountain
10/10 immense saga familiale version redneck et roman noir.Bull Mountain est un magnifique roman qui retrace,de manière très astucieuse dans sa construction chronologique,sur 3 générations la "dynastie" de la famille Burrough qui règne sur la Bull Mountain en Georgie.
C'est dur,violent,âpre et poisseux mais c'est surtout superbement écrit. Pour moi LE roman de ce 1er trimestre 2016,une claque littéraire pour un final de très haute volée et il ne fait aucun doute que nous tenons une très grand plume avec Brian Panowich!!!20/03/2016 à 19:46 11
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L'Homme posthume
7/10 Ce n'est qu'après avoir lu L'enfer de Church Street,son 1er roman en vf, que j'ai appris que Jake Hinkson avait rompu la tradition familiale en ne se consacrant pas à la religion comme son père,son frère ou son oncle. Mais avoir baigné dans cet environnement pendant près de 30 ans laisse des traces et pour son 2ième roman Jake Hinkson nous ramène une nouvelle fois à Little Rock dans l'Arkansas et surtout à la religion.
Elliott,pasteur plus que contrarié, décide de mettre fin à ses jours.Amené à l'hôpital il meurt,son dernier regard accroche le tatouage en forme d'étoile de Félicia une infirmière. Il meurt mais est ramené à la vie au bout de 3 minutes. Là ce n'est plus seulement son regard qui s'accroche à Félicia,c'est lui tout entier et il se retrouve très rapidement embarqué dans une histoire de braquage qui sent immédiatement le plan galère.
une histoire moins loufoque,mais sans doute plus personnel, que le précédent et dont la brièveté,environ 160 pages, ne laissait pas supposer 2 parties aussi distinctes. Une 1ère partie où l'on nous présente les participants du casse et où surtout Jake Hinkson,à travers les échanges entre Elliott et Stan the Man, règle ses comptes avec la religion et une 2ième où de nouveaux personnages arrivent et dont le dénouement très ouvert pourrait en frustrer quelques uns.
Un bon roman,agréable à lire, il manque néanmoins un tout petit quelque chose pour que cet homme posthume marque vraiment les esprits
13/03/2016 à 18:08 6
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Ce qu'il nous faut c'est un mort
9/10 Pendant une bonne centaine de pages Hervé Commère prend le temps de poser toutes les données de son histoire et de donner les cartes à ses lecteurs. Ensuite l'histoire s'étale sur plusieurs parties,plusieurs actes dans lesquels comme souvent chez Hervé Commère on l'impression de dérouler une bobine de fil. on tire dessus et des pièces de puzzle,nouvelles ou vues sous un autre angle, apparaissent les unes après les autres pour prendre leur place dans le tableau.
C'est évidemment toujours aussi agréable et fluide à lire,toujours ce sens rythme dans les phrases,toujours cette musicalité des mots.
Ce qu'il nous faut c'est un mort fait écho à Nicolas Mathieu et son Aux animaux,la guerre en prenant racine dans une actualité sociale et économique. C'est un roman de lutte qui parle vrai lui aussi,un roman choral riche en personnages qui oscille en permanence et volontairement entre pessimisme et optimisme,espoir et désespoir, entre médiocrité humaine et humanisme lumineux.
L'avenir nous appartient et il sera ce que l'on en fera. ou pas.
on ne sait pas,on verra
09/03/2016 à 20:39 9