El Marco Modérateur

3709 votes

  • Le Visiteur du Futur - La Brigade temporelle tome 1

    François Descraques, Guillaume Lapeyre

    6/10 Alors que le général de Gaulle est sur le point d’enregistrer son appel du 18 juin 1940, un inconnu le « vaporise » dans les toilettes du bâtiment, prend sa place et dépose une bombe qui explose. De nos jours, Louise a un accident de voiture mais elle en ressort vivante pour se découvrir enrôlée de force dans la brigade temporelle. Elle tombe un peu par hasard dans la trappe temporelle qui l’envoie au moment précis où de Gaulle a été agressé et remplacé. Une esthétique typiquement manga signé d’auteurs français (chose assez rare pour être signalée), avec un ton décontracté sur le thème ultra classique des voyages temporels et des modifications que cela peut générer. Ça n’est donc ni mémorable ni très novateur, mais ça demeure suffisamment distractif et bon enfant. Bémol : le graphisme manga est si appuyé que de Gaulle et Louis XVI ne ressemblent pas du tout à leurs modèles.

    15/01/2023 à 20:41 2

  • Le Chef de Nobunaga, vol.01

    Takuro Kajikawa, Nishimura Mitsuru

    8/10 Un homme au crâne bandé, Ken, cuisinier, se rend compte qu’il a été catapulté au XVIe siècle (une prise de conscience notamment après s’être jeté dans une rivière dont il ressort avec une anguille – une « ujimaru » entre les mains). Vraiment rien à rajouter à la très bonne critique de Polarbear : une très agréable immersion dans cette époque, avec force détails sur divers sujets (historiques, géographiques, gastronomiques, sociétales, médicinales (je ne connaissais pas les vertus apaisantes du bambou, par exemple), etc. L’une des immenses forces de ce manga, à mon avis, c’est également de subtilement rendre palpables les divers sens mobilisés en cuisine : les recettes de l’anguille, de la soupe de canard ou du canard rôti, de la boulette de riz frit avec de la face ainsi que toutes les autres sont alléchantes. Au-delà de cet aspect, les scènes de batailles sont très réussies, avec une violence bien mise en scène, montrant à notre héros ce qu’est « l’ère Sengoku ». Vraiment très surprenant, efficace et prenant.

    15/01/2023 à 18:44 2

  • La Guérison de Rose Gold

    Stephanie Wrobel

    8/10 Patty Watts sort à peine de prison après y avoir purgé une peine de cinq années pour maltraitance aggravée sur mineur, en l’occurrence son enfant. Sa fille, Rose Gold, l’attend avec son bébé, Adam, dans l’espoir qu’elles puissent se réconcilier. Mais peut-on ainsi réparer tant de dégâts psychologiques ? D’ailleurs, Patty comme Rose Gold se sont toujours mutuellement accusées de mensonges, mais laquelle dit vrai ? Il se pourrait que la libération de la mère soit l’occasion d’un règlement de comptes ainsi que de l’apparition de la vérité.

    Pour son premier roman, Stephanie Wrobel fait fort. Très fort. Bâti sur des chapitres écrits à la première personne alternant les points de vue entre Patty et Rose Gold, ce livre construit patiemment son ambiance, ses personnages ainsi que les interactions entre eux. Rose Gold n’a pas eu une existence facile : prématurée née avec dix semaines d’avance, elle a connu la jaunisse puis la pneumonie avant que son état de santé ne se dégrade. Vomissements, migraines, vertiges, perte des cheveux, intubations, sondes alimentaires, elle était si affaiblie qu’elle a longtemps dû se mouvoir sur un fauteuil roulant. Après avoir éliminé les causes habituelles, le personnel médical s’est rangé à l’idée qu’elle était empoisonnée par sa mère, elle-même ayant vécu une jeunesse chaotique (un père violent, un frère qui s’est pendu), et c’est ce qui a fini par envoyer Patty en prison. Rose Gold, très jeune maman, a retrouvé entre-temps son géniteur qu’elle croyait décédé d’une overdose (un autre mensonge de sa mère), aujourd’hui marié et père d’une famille à laquelle Rose Gold aimerait bien s’intégrer. Stephanie Wrobel excelle dans l’analyse psychologique de ses protagonistes, leur donne une belle profondeur humaine, et sait restituer l’ambiance délétère de la bourgade de Deadwick où les habitants n’ont pas oublié le calvaire qu’a fait vivre Patty à sa fille. Dans le même temps, les apparences ne sont-elles pas trop évidentes ? N’y a-t-il pas des parts d’ombre dans l’authenticité des faits, avérée par le jugement du tribunal ? On s’en doute, certains événements n’ont pas encore été racontés, et c’est au gré de ce livre que l’écrivaine va nous les concéder. Certains lecteurs auront peut-être assez tôt compris le dénouement de cette histoire, mais l’intelligence de l’écriture de Stephanie Wrobel ainsi que quelques rebondissements inattendus lors du final achèvent d’éclairer ce récit, aux allures de sinistre fait divers, d’une lumière bien sombre.

    Un roman très réussi et prenant d’un bout à l’autre. Une belle mélodie noire savamment orchestrée.

    13/01/2023 à 07:07 4

  • La Nuit du hibou

    Hye-Young Pyun

    8/10 Dans un village anonyme, Lee Ha-in, avocat, vient à la recherche de son frère aîné, disparu. La dernière fois que leur mère l’a eu au téléphone, Kyeong-in était en larmes et a prononcé une phrase incompréhensible à propos d’un hibou et d’arbres agressifs. Sur place, Ha-in affronte un mur de silence dans ce patelin qui ne vivote plus que grâce à l’abattage des arbres. C’est à peine s’il parvient à alerter le garde forestier In-su, qui a pris la relève de Kyeong-in à ce poste, que quelque chose ne tourne pas rond. Peu de temps après, Ha-in est mortellement renversé par un véhicule…

    Amateurs de page-turners, passez votre chemin. L’univers de Hye-Young Pyun est à des années-lumière de l’action, de la volonté d’être visuel, et des effets faciles parfois rivés au genre des thrillers. Au gré d’un récit indolent, parfois lent, l’écrivaine nous donne à voir une bourgade lovée sur elle-même, presque en état de somnolence, dont les rares commerçants (libraire, barman et blanchisseur) sont accablés de dettes qu’ils ne pensent même pas être en mesure de rembourser. Dans ce contexte anémié, In-su, le nouveau garde forestier, compose un personnage fort et atypique. Cet ancien alcoolique qui n’a plus touché à la bouteille depuis soixante-treize jours et dont les penchants éthyliques parfois furieux l’avaient poussé à projeter violemment son fils contre le mur, tâche de conserver depuis l’équilibre de son couple et de sa famille en restant loin de la gnôle. Progressivement, il va se rendre compte qu’il n’est qu’un jouet bien naïf entre les mains de trafiquants qui ont vu chez les frères Lee des menaces potentielles et en lui un parfait benêt qui ne leur posera pas le moindre problème. Hye-Young Pyun restitue avec une écriture magnifique de poésie et de lyrisme ces moments décrivant la plénitude autant que les intimidations de la forêt ainsi que les instants de débauche d’In-su ou lorsqu’il lutte contre les appâts de l’alcool. Dans le même temps, l’intrigue passe parfois à l’arrière-plan du récit, devenant presque anecdotique, au point que cela donnera probablement l’impression d’être floué d’une partie de l’intérêt de l’ouvrage. Parallèlement, le style et la plume si originaux de Hye-Young Pyun tranchent avec tant de talent avec ce qui est actuellement proposé en littérature policière qu’il serait dommage de se priver d’un entracte si délicieux.

    Un roman davantage porté sur la méditation que sur l’action et les frissons, qui panache le genre noir et le blanc, et au terme duquel vous n’entendrez jamais plus le hululement d’un hibou de la même manière.

    12/01/2023 à 07:10 3

  • Parasites

    Ben H. Winters

    8/10 Susan et Alex Wendt forment un couple jeune et enviable, les heureux parents d’une délicieuse Emma. Lassés de leur appartement qu’ils trouvent trop petit, ils finissent par en trouver un autre, un duplex, en répondant à l’annonce laissée par la vieille Andrea Scharfstein. Malgré les problèmes d’argent, Susan et Alex pensent avoir dégoté la perle rare, jusqu’à ce que la jeune femme finisse par découvrir des punaises de lit. Ces minuscules insectes vont rapidement la rendre folle, mais ne l’est-elle pas vraiment ? D’ailleurs, pourquoi semble-t-elle la seule à les voir ?

    Avant sa trilogie consacrée au Dernier meurtre avant la fin du monde, Ben H. Winters signait ce roman en 2011. D’entrée de jeu, l’auteur prend le temps de planter le décor, ses personnages, les liens qui les unissent. Désormais femme au foyer, Susan s’essaie encore de temps en temps à la peinture tandis qu’Alex exerce dans la photographie pour la bijouterie et l’horlogerie de luxe. Mais quelques sombres présages vont venir ternir le tableau : des boutons qui apparaissent sur un tableau réalisé par Susan, des piqûres suspectes, des bruits étranges dans l’appartement, d’anciens locataires dont on n’a plus de nouvelles, une logeuse qui ne dit peut-être pas tout de son propre passé… Après un long début davantage ronronnant que rugissant, nécessaire pour établir l’apparente normalité de la situation, Ben H. Winters va graduellement faire basculer sa protagoniste dans le doute, la paranoïa puis la démence. Alex a-t-il une relation extraconjugale avec Marni, la baby-sitter ? La spécialiste de l’extermination des punaises de lit, Dana Kaufmann, joue-t-elle franc-jeu ? Le médecin qui l’a auscultée n'essaie-t-il pas de la duper en parlant de syndrome d’Eckbom ? L’homme à tout faire, le débonnaire Louis King, n’est-il pas en train de dissimuler ce qui s’est précédemment passé dans ce logement ? Ce livre écrit par un illuminé sur les infestations a-t-il raison d’être si alarmiste ? Et l’épilogue apporte son lot tant attendu de révélations et de violences : un bouquet final détonnant, très cinématographique, qui vient amplement relever la saveur de l’ensemble de l’ouvrage et apporter toutes les réponses nécessaires.

    Un livre partant d’une histoire a priori classique mais particulièrement bien mené, concis et efficace, écrit avec beaucoup de simplicité et jouant habilement sur les peurs primitives et autres phobies ressenties par les êtres humains. Parasites, ou l’art de frissonner en compagnie de toutes petites bestioles qui peuvent rendre fou… ou tuer.

    11/01/2023 à 06:52 4

  • Peux-tu comprendre cela ?

    Patricia Lyfoung

    6/10 La fameuse lance de Longinus vient de changer de main au détour d’une odieuse trahison. Esthétiquement, c’est toujours aussi réussi, notamment au niveau des lumières et des coloris. Dans le fond, on oscille entre humour débridé (un coup de pied dans les burnes du méchant, des têtes énormes façon manga, gros plan sur la morve de la femme tombée dans la mare aux cochons), aventure, mysticisme (avec les pouvoirs de la relique), découverte des origines de l’un des héros, amour et sciences (une sorte de cryogénie). A défaut d’être très original ou marquant, c’est au moins plus dynamique que le précédent tome.

    10/01/2023 à 20:01 2

  • Tu aurais dû me laisser mourir

    Patricia Lyfoung

    5/10 Maud, Guilhem et Natalia ont rejoint la Russie natale de ce cette dernière. Une vieille dame croisée dans un musée pourrait leur fournir une piste pour retrouver la Sainte Lance. Esthétiquement, toujours rien à redire, mais les bavardages, les déclarations (voire les déclamations) d’amour façon « drama queen » prennent le pas sur l’intrigue, au moins jusqu’à dix planches avant la fin où tout s’accélère (enfin), avec la découverte de la relique et une scène tendue inachevée. Un épilogue qui rattrape (un peu) le reste.

    10/01/2023 à 19:57 2

  • La Maison hantée de Nino et Zoé

    Anaïs Vachez

    8/10 Zoé et son frère cadet Nio ainsi que leurs deux parents emménagent dans une maison d’allure gothique et effrayante. Ils y découvrent un portrait des anciens propriétaires, parents d’une jeune Tilda. Et c’est à cinq histoires étranges et souvent alarmantes que nos jeunes héros vont être confrontés : et s’ils devaient ça à Tilda ?

    Anaïs Vachez, dont on avait déjà apprécié son précédent roman, Les Elèves de l’ombre, revient chez Casterman avec ce (très) court ouvrage à destination des plus jeunes. Le format est très séduisant, avec une attention toute particulière pour les illustrations signées Nancy Peña. Il arrive parfois que ce genre de dessins soient un peu trop sommaires, ne servant qu’à agrémenter un propos voire noircir des pages sans rien apporter, mais ici, le graphisme est très réussi, proche de celui d’une belle bande dessinée, et souligne avec intelligence les ambiances anxiogènes, les lieux menaçants ou encore les découvertes de nos protagonistes. Et les intrigues sont du même niveau : on y trouve des histoires dont les résolutions sont parfaitement crédibles, même assez fines, et d’autres où le surnaturel intervient de manière fluide et intelligente. C’est d’ailleurs un des gros points forts de ce recueil : Anaïs Vachez a su entremêler le plausible et les phénomènes paranormaux, ce qui désoriente – au sens positif du terme – le lecteur et l’empêche de partir avec un a priori sur telle ou telle solution. Et l’on y retrouve un agréable éventail de sentiments, allant de la célébration de l’amitié à l’amour pour nos animaux domestiques en passant par des éléments habilement trouvés – comme la nouvelle intitulée « La Poupée ».

    Un chouette spicilège où la réussite des histoires se combine à une autre, esthétique, pour un ouvrage qui émouvra autant qu’il fera réfléchir et tressaillir les enfants.

    09/01/2023 à 07:01 2

  • Me pardonneras-tu ?

    Patricia Lyfoung

    5/10 Une confrontation entre Guilhem, Natalia et Maud pour amorcer ce neuvième tome alors qu’un incendie est en train de ravager le château. Guilhem est ensuite mis K.-O. et kidnappé alors qu’il tentait de sauver Maud. Un bel effort pour le graphisme mais le scénario souffre encore de failles (les deux héroïnes qui rentrent dans la forteresse pour délivrer le captif comme si de rien n’était), tandis que l’on approche du cœur du mystère, avec la lance de Longinus. Toujours aussi plan-plan, vivement un second souffle ou davantage d’originalité.

    08/01/2023 à 18:34 2

  • Le Sang des bêtes

    Philippe Delaby, Jean Dufaux

    8/10 La ville est polluée de messages rappelant à l’Empereur ce qu’il a fait à son frère Britannicus. Au programme : un combat dans un égout, les plans de la nouvelle Rome à venir, Arsilia qui subit un mauvais sort, une scène d’amputation, des « expositions » de cadavres afin de rendre honneur aux combattants défunts, etc. Une esthétique magnifique, beaucoup d’action et de sang pour un récit très dynamique et prenant.

    04/01/2023 à 18:26 3

  • NeuN Tome 4

    Tsutomu Takahashi

    9/10 … où l’on retrouve ces étranges adolescents prêts à en découdre avec les nazis et Hitler lui-même. Direction un immense entrepôt ferroviaire en Pologne où un haut-gradé nazi applique sa loi de manière féroce. Un graphisme toujours aussi sombre, épuré et fabuleux, et un scénario très dur où sont explicitées les conditions de vies des esclaves internés dans ce hangar et l’atrocité lorsque les deux adolescentes découvrent le four crématoire après avoir essuyé une pluie de cendres qu’elles ne s’expliquaient pas avant d’y être enfermées. Pas vraiment d’action, c’est cette esthétique enténébrée qui raconte tout, calmement, et avec à la fois beaucoup de mesure et de hurlements.

    04/01/2023 à 18:25 2

  • Et on tuera tous les affreux

    Noé Ignacio, Jean-David Morvan

    7/10 J'ai lu cette BD après avoir lu le roman dont elle est une adaptation, et j'y ai retrouvé le scénario - fidèle à l'originel, ainsi que les principales qualités de l'ouvrage de Boris Vian : l'humour, l'érotisme, le côté aventures, et bien évidemment ce scénario gentiment foutraque et particulièrement distractif. C'est ingénieux, très distrayant, et le graphisme de Noé Ignacio est une merveille qui sert le récit. Vraiment très chouette !

    02/01/2023 à 19:58 3

  • Et on tuera tous les affreux

    Boris Vian

    7/10 Rock Bailey, avec sa jeunesse et son physique agréable, est adulé des femmes, sauf qu’il compte conserver sa virginité jusqu’à ses vingt ans. Et voilà qu’il est enlevé et promis à la libido d’une belle et jeune inconnue. La situation demeure dans le bizarre avec un mort dans une cabine téléphonique, jusqu’à cette île paumée où un docteur fait de bien étranges expérimentations.
    Un roman très drôle, bourrée de répliques cinglantes et de situations rigolotes, au point qu’il en devient presque un pastiche. Même si j’y ai trouvé quelques longueurs, notamment vers la fin, le style est plus qu’appréciable, le rythme globalement enlevé et le côté distractif très réussi. Au-delà de l’aspect comique, il y a également de sacrées bonnes idées, très en avance sur leur temps, avec des réflexions sur l’eugénisme et la quête perpétuelle du beau voire du parfait – le titre vient d’une citation de ce fameux médecin – et l’ensemble est vraiment un pur régal.

    02/01/2023 à 19:54 4

  • Souvenirs d'Ecosse 1/2

    Jenny, Patricia Lyfoung

    6/10 Punition pour le capitaine de la garde qui a échoué à arrêter nos deux justiciers : capturer un grand cheval blanc qui terrorise les habitants de la ville et qui semble être capable d’apparaître et de disparaître comme par magie. Au programme : ce fameux étalon qui n’est pas si inquiétant que ça, un étrange œuf immense et doré, une histoire renvoyant à des événements s’étant déroulés en Ecosse, une femme capable de marcher sur l’eau, etc. Difficile de me prononcer sur ce tome dans la mesure où il est (comme les précédents) le premier opus d’un diptyque et qu’il est inachevé. Ici, beaucoup d’éléments épars pour le moment et avec guère de liens apparents entre eux. Voyons ce que donnera le huitième tome, donc.

    27/12/2022 à 08:17

  • Reversible Man tome 2

    Nakatani D.

    6/10 Un départ mené tambour battant, davantage axé action qu’horrifique d’ailleurs, avec un sacrifice humain arrêté juste à temps. Mais peu de temps après, ça retombe dans les excès de violences inutiles et hautement gênantes, comme ce massacre d’un pénis avec une sorte de déchiqueteuse composée de paires de ciseaux superposées. Un manga trop longuet (pas loin de 280 pages), qui aurait mérité plus de concision et de modération car certains de ses excès, surabondants et superflus, en viennent à annihiler tout véritable impact. Dommage.

    26/12/2022 à 17:32 2

  • Narco Business

    Jean-Claude Bartoll, Renaud Garreta

    6/10 Un petit résumé des épisodes précédents (nécessaire) avant Kyoto où Najah s’illustre une fois de plus, cette fois-ci au kendo. Japon, Los Angeles, Miami, New York, la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, Suisse, Hong-Kong, Antilles, Nigéria, etc. : les auteurs multiplient les destinations comme dans les précédents tomes. L’héroïne se distingue par son intelligence, sa dextérité et sa capacité à tailler des croupières à James Bond et consorts, même si la vraisemblance n’est pas le critère premier de cet opus comme de la série en général, sans parler de l’intrigue trop éparpillée à mon goût. Un clin d’œil amusant à Mister T. dans les dernières planches.

    24/12/2022 à 08:16 1

  • La République des faibles

    Gwenaël Bulteau

    9/10 Lyon, 1898. Un chiffonnier découvre le corps d’un enfant. La victime a eu les vertèbres cervicales tranchées et sa tête a disparu. Les premières constatations montrent que le garçon, Maurice Allègre, avait subi des sévices sexuels répétés et qu’il portait une robe de petite fille. Le commissaire Jules Soubielle est chargé de l’enquête avec ses auxiliaires. Ce sera probablement l’investigation la plus éprouvante de toute sa carrière.

    Gwenaël Bulteau signe ici son premier roman après sa nouvelle Encore une victoire de la police moderne !, et c’est un pur coup de maître. D’entrée de jeu, on est littéralement saisi par l’ambiance, lourde, noire, glacée. Chacun des mots de l’auteur semble avoir été aiguisé pour être le plus létal possible. Il y est question d’enfants enlevés, séquestrés, drogués, martyrisés, violés, traités comme de la viande. Dans le même temps, Gwenaël Bulteau nous restitue avec maestria le Lyon de la fin du dix-neuvième siècle sans jamais que cela ne tourne à la leçon pesante. Les divers personnages qui animent – voire hantent – ce récit sont tous réussis. Jules Soubielle et son épouse sont enfin parvenus à ce que cette dernière soit enceinte après de multiples tentatives. Les autres policiers sont tout aussi forts, de Caron, toujours prompt à cogner, même sévèrement, à Grimbert, parfois d’une rare goujaterie avec son épouse et encore brisé par une répression à laquelle il a participé à Fourmies, en passant par Silent, candidat à la future députation, antisémite et ayant mené une double vie. L’intrigue est redoutable, acérée, mettant en lumière de bien sombres déviances. Elle réserve de multiples rebondissements, allant de l’existence de l’un des collègues de Soubielle jusqu’à la famille habitant à côté du commissaire, les Génor, dont le père de famille, pharmacien, est alcoolique et particulièrement à cheval sur la rigueur hygiéniste.

    Avec en toile de fond les premiers soubresauts de l’affaire Dreyfus et les fractures profondes dans la société française que cela va engendrer, Gwenaël Bulteau nous offre un roman noir à l’intrigue policière puissante et mémorable, presque une apnée littéraire dans la fange où pataugent les individus les plus fragiles de la société. Remarquable !

    23/12/2022 à 08:11 12

  • Le Prince rouge

    Jean-Claude Bartoll, Renaud Garreta

    6/10 Najah participe à une mission d’infiltration sur le port d’Odessa lorsqu’elle est prise pour cible par un sniper : aurait-elle été piégée ? Elle fait ensuite la démonstration de ses (multiples) talents : avec une arme à feu, à mains nues, au volant d’une Porsche, avec un ordinateur, à la course, à moto, avec des explosifs, etc. Ukraine, Chine, Bretagne, Macao : pas mal de voyages et d’action dans cette BD comme dans les précédents tomes même si, une fois de plus, à côté de son aspect hautement distractif sans la moindre prise de tête intellectuelle, ça manque cruellement de crédibilité.

    22/12/2022 à 08:26 2

  • La Belle et le loup 2/2

    Jenny, Patricia Lyfoung

    5/10 Après avoir plongé dans la rivière, Belladone est toujours en vie et aboutit à une grotte avec le jeune homme qui est potentiellement le loup-garou. Même remarque pour que les précédents tomes : c’est toujours aussi agréable à suivre mais c’est sincèrement dommage que Patricia Lyfoung ait été si peu inspirée ou ait souhaité collectionner les poncifs du genre sans chercher à marcher en dehors des clous. Un résultat esthétiquement plaisant mais très décevant du point de vue scénaristique.

    21/12/2022 à 08:17 1

  • La Belle et le loup 1/2

    Jenny, Patricia Lyfoung

    6/10 Après le thème du vampire dans les deux derniers tomes, voici à présent celui du loup-garou : une guérisseuse vient d’être agressée par une créature immense à mi-chemin entre l’homme et le loup. Maud et Guilhem sont aussitôt confrontés à ce monstre et ne se tirent de ce combat que grâce à une intervention extérieure. Tous les éléments attendus (de la balle en argent aux pièges aux résultats infructueux en passant par le bel homme potentiellement loup-garou) sont présents, dommage que cette BD n’essaie pas de tirer son épingle du jeu sur ce thème et préfère accumuler les clichés du genre. Une lecture agréable mais sans plus.

    21/12/2022 à 08:16 1