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La Route du lac
8/10 Blaches, un paisible village. Son lac, son art de vivre, son habitat authentique, ses habitants qui se connaissent tous. Et son bar où le samedi 21 avril 2018, on fête l’anniversaire d’un étudiant. Dès le lendemain, on se rend compte que ce petit paradis terrestre n’en est pas un : une morte, un blessé amnésique et un disparu. L’enquête, confiée aux gendarmes, va mettre en lumière de sordides histoires, mais elles ne sont rien à côté du mécanisme qui a broyé cette frêle communauté.
Xavier Massé nous revient, toujours chez l’éditeur Taurnada, avec ce thriller de haute volée. L’histoire paraît de prime abord assez classique, voire simple : est-ce une soirée qui a dégénéré ? Un contentieux entre ces jeunes qui a viré au drame ? Un secret qu’un criminel a tâché de conserver ainsi ? L’auteur est allé bien plus loin que ces hypothèses : il a élaboré un récit dédaléen mais solide – et surtout crédible –, où chacun des protagonistes va jouer un rôle déterminant. Les personnages sont nombreux mais suffisamment caractérisés, et l’on retient surtout celui de Rémi, brave gars déficient, fan de course à pied et très attaché à la musique qu’il écoute presque en permanence, si ouvert aux autres qu’il passe son temps à proposer des free hugs à toutes les personnes qu’il croise. Le roman, presque choral, est une véritable réussite, avec une construction volontairement dispersée, accumulant les analepses, les reconstitutions d’événements antérieurs, et les accumulations de points de vue différents sur une même action pour faire jaillir une vue panoptique sur les événements. Indéniablement, Xavier Massé s’est surpassé dans le domaine, et si certains passages semblent toutefois un peu chargés ou complexes, l’ensemble n’en demeure pas moins un modèle du genre, proche des écrits de Patrick S. Vast. Une mise en lumière crue des faiblesses autant que des interactions humaines, où les individus peuvent rapidement être dépassés et broyés par la machine infernale qu’ils ont enclenchée, même involontairement. Oh, un détail : il est fort probable que vous ne mangerez jamais plus de maïs sans penser à l’un des rebondissements de ce livre.
Un ouvrage particulièrement tendu et nerveux, à la fois concis et d’une rare densité.11/01/2024 à 06:55 5
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Igai tome 1
5/10 Akira et Kurumi sont lycéens et amis, et les morsures se mettent rapidement à tomber, la jeune fille étant la première proie. Fait étonnant : elle guérit avant de récidiver aussitôt. Si l’on met de côté cette originalité des zombies qui retrouvent leur esprit tous en même temps, ce manga accumule les éléments connus du genre (morsures qui infectent, panique, ostracisation des contaminés, etc.), bref, rien de très nouveau. Je vais continuer un peu cette série au graphisme sympathique en espérant que des originalités voire des aspérités surgiront dans ce récit pour le moment trop convenu.
10/01/2024 à 19:34 1
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Mexicana – Tome 2
7/10 Un second contrat se profile pour Emmett – celui que devait honorer son fils Kyle – en devant exécuter un autre individu. « En gros, je vais au casse-pipe… », conclut-il à raison.
Un récit toujours assez classique mais nerveux, au tempo très marqué, avec force fusillades, tandis que Kyle retrouve Marisa. Vraiment bon.09/01/2024 à 20:16 2
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Celle qui pleurait sous l'eau
7/10 Une femme, Clara Delattre, est découverte au matin flottant dans une piscine municipale. Morte. Elle s’est ouvert les veines et a attendu l’exsanguination. Suicide. Le cas est presque réglé de fait, vu les évidences. Sauf que l’affaire est presque trop vite réglée aux yeux de Tomar Khan et son équipe, notamment Rhonda, sa partenaire et compagne. Une enquête qui va les mener vers un « meurtrier psychique » pour qui les femmes n’ont guère de valeur.
Un roman à suspense sympathique. Dans les points positifs, la concision (281 pages dans la version poche), des chapitres nombreux (56) et courts qui impriment une belle cadence de lecture. Pas de réel temps mort, une écriture simple qui va à l’essentiel, et un sujet (les violences faites aux femmes, pas nécessairement physiques d’ailleurs) d’actualité, malheureusement, souvent traité avec des mots justes et emplis de tact. Je regrette que l’intrigue purement policière tourne trop vite : trop peu de suspects, de fausses pistes, et donc très peu de suspense, comme si cet aspect avait été négligé par l’écrivain, ce que vient souligner le côté très lapidaire de l’ouvrage. Et puis j’ai enfin trouvé quelques passages sans grand intérêt (la recherche de la came au dépôt, la scène de torture épicée du Tchétchène, l’histoire parallèle mettant en cause Tomar Khan) : des moments trop vite expédiés et venant se surajouter à un récit déjà pas bien épais, comme pour combler un nombre trop peu conséquent de pages. Mais au-delà de ces griefs, un livre qui est agréable à lire, qui permet de passer quelques (courtes) heures et qui remet en lumière un sujet malencontreusement brûlant.08/01/2024 à 20:35 4
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La Loge de Vienne
Augustin Popescu, France Richemond
7/10 Un graphisme et des couleurs davantage travaillés pour ce troisième tome qui commence avec le ressuscité qui quitte le pentacle où il se trouvait. L’histoire est plutôt bien menée et le ton me semble globalement bien plus mature, plus dur même. Le coup des rituels ésotériques n’est pas nouveau mais cet opus s’avère bien plus convaincant que le précédent.
05/01/2024 à 23:06 1
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Un Secret hors de la tombe
Emmanuel Herzet, Piotr Kowalski
6/10 Ouest sauvage, 1910 : la cavale d’un homme dont le père a été battu à mort. De nos jours, Caseville, dans le Michigan : Ted Voss assiste à l’inhumation de son père. Dans la paperasse laissée par son défunt paternel, il découvre un document en lien avec la mystérieuse « Branche Lincoln ». Une succession de flashbacks et de scènes dans le monde, avec un début un peu bavard qui permet néanmoins, dans ce premier tome, de poser le décor, les personnages et l’histoire, avec une fusillade finale qui épice l’ensemble. Plutôt sympa à ce stade, je vais tâcher de continuer cette série.
05/01/2024 à 23:04 1
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La Bague du roi du saumon
6/10 John Strobbins promène son ennui dans les rues de San Francisco lorsqu’il finit par arriver devant la boutique du joaillier Josuah May. Le voleur y entre et finit par se faire présenter un bijou promis à M. Mac Boony, dit « le roi du saumon », d’une valeur de plus de trois millions de dollars. Et quand la précieuse bague s’évanouit, ni Mac Boony ni Strobbins n’avouent être les responsables de cette disparition…
Une manipulation bien amenée, et doublée d’une autre mystification de la part de Strobbins. Une nouvelle certes simple mais plaisante et procurant un chouette moment de distraction.05/01/2024 à 23:04 1
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Propergol sur le Capitole
Christophe Arleston, Serge Carrère
7/10 Les affaires de Léo Loden vont mal depuis six mois et les décollages des fusées Ariane ne marchent pas quand notre privé reçoit un appel : son nouveau client toulousain lui demande de faire cesser la relation de sa fille de seize ans avec un dealer, Marc Valmont.
Une série toujours aussi amusante, et ce septième tome en confirme la qualité globale : humour, escalade d’immeuble, rapide incursion dans le CNES, courses-poursuites en voiture, en bateau et à moto, cavale sur la partie aérienne du métro, et une intrigue policière qui est loin d’être ridicule. Vraiment chouette.04/01/2024 à 23:36 2
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Pizza aux pruneaux
Christophe Arleston, Serge Carrère
7/10 A la gare Saint-Charles de Marseille, Marlène, accompagnée de Léo, échappe de peu à une balle tirée par un tueur à gages. La juge italienne Paola Mangano sera gardée par Léo et son oncle mais la tâche ne sera pas aisée. Humour omniprésent, courses-poursuites, fusillades, collision avec un tramway, des clichés sur les Italiens gentiment exploités : un nouveau cocktail très agréable qui fait passer un bon moment de lecture.
02/01/2024 à 08:20 2
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Planète Dakoï
5/10 Une histoire plutôt distractive qui a le mérite de me changer de mes lectures habituelles, mais je n’ai pas été particulièrement happé par le scénario, le graphisme ou l’univers global de cette série. Divertissement et dépaysement garantis, certes, mais pour répondre à la dernière question qui apparaît dans cette BD (« Et alors, où est le problème ? »), c’est juste que ce n’est pas trop mon genre ni ma pointure. Du coup, pas certain que je poursuive cette série.
31/12/2023 à 23:59 2
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Kasane tome 1
6/10 Edo, en 1794. Shinkichi est un jeune homme oisif qui va devenir colporteur et vendre du tabac avant d’entrer au service d’une maîtresse de musique, madame Toyoshiga. Sa sœur a été violée et est morte accidentellement lors de l’agression. Toyoshiga va s’éprendre de Shinkichi mais ce dernier va lui préférer O-Hisa, une des élèves.
Un manga très joli du point de vue graphique, parfaitement ancré dans la culture nippone de l’époque, avec de multiples références à cette ère. Après, même si c’est intéressant – et également différent de ce que je lis actuellement –, je n’ai pas été emporté plus que ça par ce récit, un peu trop lent à mon goût, ou peut-être est-ce parce que je ne suis pas suffisamment au fait de la culture japonaise. Je crois que je vais en rester là, tout bonnement parce que cette (courte) série n’est pas pour moi, et non parce qu’elle n’est pas réussie.
31/12/2023 à 23:59 1
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Rester libre
Franck Dumanche, Nicolas Otéro
6/10 Janvier 1941, à Saumur : un tirailleur sénégalais, Samba Douma, parvient à s’échapper d’un camp avec quelques-uns de ses camarades. Cherchant à retourner en Afrique, il arrive dans le village de nos jeunes héros.
Un troisième opus correct de la série, abordant sous un nouvel angle la Seconde Guerre mondiale, mais il y a encore des clichés (le coup du passage secret). Le final est intéressant et refuse, avec un évident bon goût, une fin heureuse, en plus de prolonger le suspense avec une situation tendue.26/12/2023 à 08:17 2
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Victime 55
7/10 Un thriller que j’ai bien apprécié, tant par son pitch que par sa construction et sa forme. Qui, de Gabriel ou de Heath, est le véritable tueur en série ? Pile ou face ? A moins que la vérité ne se trouve sur la tranche ? Ou alors recto et verso ? Ce sont ces questions que va se poser Chandler Jenkins, sergent à la police de Wilbrook, quand il reçoit successivement deux inconnus prétendant être la « victime 55 » d’un serial killer et dénonçant l’autre comme étant ce mystérieux prédateur. James Delargy a imaginé un excellent départ d’histoire, sait bien écrire (quelques dialogues à l’emporte-pièce, qui font mouche ; des psychologies qui, sans être lyriques ni très originales, s’en tirent plus qu’avec les honneurs ; et une belle construction narrative). J’ai bien aimé cette confrontation psychologique entre Chandler et Mitch, une rivalité nourrie par cette disparition passée qui a été à l’origine de leur scission, et qui continue d’être alimentée par cette différence de grades que Mitch met régulièrement en avant ainsi que par de récentes affaires de cœur. Cependant, je trouve dommage que, dans le dernier cinquième du roman environ, cette sorte d’énigme pour savoir qui de Gabriel ou de Heath était le criminel finisse par être balayée en quelques phrases, même si l’auteur nous a concocté un rebondissement sympathique quant au mobile du monstre dont, dans le même temps, les ressorts psychologiques et mobiles de ce dernier ne sont pas particulièrement surprenants ni travaillés, mais ils tiennent amplement la route pour ce type d’ouvrage.
Bref, un thriller de très bonne tenue, original dans son amorce et solide dans sa construction.24/12/2023 à 07:53 3
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Résolu
3/10 Riley Paige, désormais instructrice au sein de l’UAC (Unité d’Analyses Comportementales), discute avec ses étudiants, répond à leurs questions et se rend vite compte que sa place est sur le terrain et non dans un amphi. Une nouvelle très courte et guère emballante, avec pas mal de clichés à la clef, aussitôt oubliable (et aussitôt oubliée en ce qui me concerne), sans grand intérêt, à part probablement pour les fans de l’héroïne Riley Paige ou les aficionados de Blake Pierce qui leur a glissé ici un petit bonbon, mais une confiserie assez fade, bien trop courte en bouche et ne présentant qu’une importance très secondaire.
23/12/2023 à 07:48 5
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Un ange trépasse
7/10 Un début très amusant, avec un corbillard réquisitionné et une folle course poursuite. Soda est un policier new-yorkais un peu branque qui dissimule sa véritable profession auprès de sa mère en lui disant qu’il est pasteur. Un premier tome assez cocasse où il va cavaler après l’homme qui l’a agressé dans son immeuble. Beaucoup d’humour et d’action, avec un policier qui ne se sépare jamais de son Colt Python. Très divertissant malgré, il est vrai et en même temps c’est très compréhensible, un graphisme daté.
21/12/2023 à 18:37 2
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Les Dépanneurs de l'au-delà
5/10 Autant j’avais bien apprécié le premier tome, autant celui-ci s’avère fort décevant. Là, Lana part sur une station orbitale où s’enchaînent des éléments déjà lus ou vus maintes et maintes fois ailleurs (intelligence artificielle castratrice voire prédatrice, robots, expérimentations, cryogénisations, etc.), puis retour sur Terre avec un récit où se mêlent un peu de survivalisme, un étrange vent qui remodèle les individus en les transformant en hybrides animaux-végétaux-minéraux (belle idée, d’ailleurs) et une histoire d’extraterrestres où le titre ne prend son sens que dans les dix dernières pages. Tout cela reste inventif, c’est certain, mais Serge Brussolo, malgré toute l’admiration que j’ai pour lui, donne l’impression de naviguer et d’écrire à vue, sans savoir véritablement où il compte accoster, et multiplie des péripéties qui ne lui ressemblent guère, car attendues, presque téléphonées. Bref, une désillusion, surtout par rapport au premier opus, bien mieux tenu et conduit.
20/12/2023 à 17:57 2
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Leviathan tome 1
7/10 Un homme, découvert dans un désert de sel, que l’on croyait mort mais qui est bel et bien vivant. Samizo Kôhei revient ainsi au Japon après une longue absence. Ça sera pour le lecteur l’occasion de découvrir ce que sont les « miroirs humains » et autres « êtres humains de remplacement ». Esthétiquement, c’est très réussi (cf. la scène où de petites créatures sortent des crânes), follement gothique et inquiétant, brassant les références autant religieuses que littéraires (impossible de ne pas penser au mythe de la chose de Frankenstein, elle-même reconstituée à partir de morceaux de corps épars). Ce manga, premier de la série, s’avère intéressant et graphiquement très affûté, même s’il se montre parfois un peu trop bavard.
19/12/2023 à 18:52 2
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Le Lama blanc
Georges Bess, Alexandro Jodorowsky
6/10 Un rêve prémonitoire, avec un enfant agrippé à un avion et abattu à la mitrailleuse, porte un édile tibétain à mourir afin de permettre l’aube d’une ère nouvelle. L’esthétique a certes vieilli (cette BD date de 1988, tout de même, ceci explique amplement cela), mais le récit n’en demeure pas moins assez intéressant et plutôt original, même si je suis resté en partie hermétique à ce mysticisme bouddhiste (contre lequel je n’ai évidemment rien du tout, ça doit être ma mentalité et ma culture intrinsèquement occidentales qui doivent être en cause). Sympathique dans l’ensemble, mais peut-être pas au point de me porter à continuer cette série.
19/12/2023 à 18:51 2
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Thuy Diêm
4/10 Séances de torture et fusillades à gogo pour commencer ce troisième et ultime tome de la série. On reprendra encore une bonne rasade de clichés du genre (le type suspendu au patin de l’hélicoptère, l’intervention des tarés du KKK qui arrivent comme des cheveux gras sur une soupe fadasse, le chef des hackers suffisamment con pour avoir oublié son ordinateur portable sur un yacht, etc.). Seule la référence directe à Phan Thị Kim Phúc, la pauvre gamine brûlée au napalm lors de la Guerre du Vietnam, a un peu relevé le niveau de mon attention, d’autant que même le final est téléphoné, mièvre et sans la moindre saveur. Une conclusion un peu bâclée pour une série guère passionnante.
18/12/2023 à 17:38 3
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Prison School 008
1/10 Je m’étais pourtant juré de ne plus continuer avec cette série, mais j’ai fait preuve de faiblesse en lui donnant une énième chance. Mal joué de ma part. Là, ça commence avec une partie de « cul de fer », mélange de bras de fer et de twerk : classe… Le reste est du même tonneau : pornographie à peine voilée, scène où un personnage pisse dans une bouteille, une intimité féminine baptisée Médusa qui convie un pénis à une forte érection… Vous voulez en savoir davantage ? Non, hein ? Moi non plus.
18/12/2023 à 17:36 3