El Marco Modérateur

3405 votes

  • Black Joke tome 1

    Koike Rintaro, Masayuki Taguchi

    7/10 Neon Island, dans la baie de Tokyo. Cette île artificielle permet d’abriter tout ce que dont la capitale ne veut plus : prostitution, jeux d’argent, etc. « Une foire internationale du marché illégal », dit-on. Kiyoshi Kira et Dôji Kodama travaillent pour un ancien chef mafieux qui est devenu handicapé à la suite d’un attentat. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il v y avoir du sport dans cette Babylone insulaire.
    Un scénario sympa pour ce premier tome survitaminé, saturé de testostérone et de castagnes, avec une esthétique très particulière, oscillant entre le manga pur et un graphisme plus typé américain. L’action ne manque vraiment pas, entre bagarres, courses-poursuites, fusillades, pépites meurtrières liées au fauteuil roulant de Runover et autres scènes hollywoodiennes très poussées. Vous l’aurez compris, ça n’est pas cérébralement très épuisant, mais ça détend sacrément en plus d’être redoutable du simple point de vue artistique.

    28/10/2023 à 08:31 2

  • Sidooh tome 1

    Tsutomu Takahashi

    8/10 1858. Deux gamins orphelins errent alors que leur mère est gravement malade du choléra et qu’un terrible séisme a massacré la région trois ans plus tôt. « Les faibles partagent tous le même sort : la mort !», leur dit-on. Leur maman décédée, Shotaro et Gentaro (14 et 10 ans) vont prendre les armes et apprendre à se battre. Une histoire sombre, poignante et forte, au graphisme magnifique (je retrouve cette esthétique si particulière lue dans la série « NeuN ») et même si le scénario n’est pas en soi très singulier, l’ensemble est plus que solide. Une magnifique réussite visuelle avec des images fortes (le transport de la tête de Hana ou la séquestration et les tortures subies par les gosses, par exemple), et je me suis passionné pour le sort de ces deux enfants affamés.

    26/10/2023 à 18:08 4

  • Dog End tome 1

    Yurikawa

    7/10 Kiichirô Hatori, inspecteur de police un peu austère, se voit confier une mission : assurer la protection d’une gamine de 14 ans, Mana Narusawa, poursuivie par des criminels. Pour cela, le supérieur du policier a fait sortir de sa cellule Kurômaru Wakatsuki, un tueur particulièrement efficace que l’on surnomme « Black Dog », retenu pour le moment prisonnier dans le sous-sol du commissariat. Mais s’il est connu pour ses aptitudes meurtrières, Black Dog est aussi un drôle de type, capable de passer de prime abord pour un joyeux raté.
    Un premier tome qui joue habilement sur les codes du duo mal assorti sans pour autant les dynamiter, et cette entrée en matière est globalement réussie (cf. la confrontation entre Black Dog et le tueur en maillot de bain à l’ancienne, ou encore face aux deux assassines lesbiennes). Un ton décalé, qui refuse toute vraisemblance, notamment dans les combats, et qui s’avère assez jouissif. Je continuerai cette série, c’est certain.

    26/10/2023 à 08:29 3

  • L'Empreinte des amants

    John Connolly

    8/10 Charlie Parker ne bénéficie plus de son accréditation de détective privé, tâche de recoller ce qui peut encore l’être dans sa vie familiale et conjugale, et vivote en aidant des amis dans un bar, aussi profite-t-il de cette trêve pour enquêter sur une énigme : son père, policier, avait abattu deux adolescents peu de temps avant de se suicider. Le passé est déjà en marche vers Parker.
    Je retrouve avec un indéniable plaisir la plume et le style si particulier, presque unique, de John Connolly : une écriture magnifique qui sait prendre pour décrire les lieux, leur histoire ainsi que ses personnages. Il y a toujours cet humour bienvenu, avec des punchlines remarquables et des dialogues au cordeau. L’histoire est un véritable bonbon pour les fans de l’auteur, s’intéressant à l’histoire familiale de notre protagoniste et offrant un éclairage très intéressant sur la genèse de sa personnalité. Comme d’habitude avec l’écrivain, certains passages sont parfois un peu longuets quoique remarquablement bien écrits, et le final n’apporte pas nécessairement toutes les réponses auxquelles on était plus ou moins en droit d’attendre. La patte fantastique / occulte est toujours aussi marquée, et de nombreux personnages, du rabbin Epstein à l’écrivain et journaliste Michael Wallace, sont vraiment marquants. Certains passages sont vraiment anxiogènes, comme les apparitions des défuntes femme et fille de Parker, ou encore ces terribles esprits frappeurs marqués de tatouages sibyllins, permettant à John Connolly de suggérer l’arrivée prochaine d’un autre protagoniste que l’on espère aussi effrayant qu’utile à la saga en la personne de ce Goodkind. Pour résumer, un chouette cadeau offert aux afficionados de la série et un style singulier qui, malgré quelques longueurs un peu inutiles et des questions restant en suspens, m’ont littéralement happé.

    24/10/2023 à 22:58 6

  • Qui a vu le monstre du Loch Ness ?

    Sarah Barthère

    8/10 Le Loch Ness et son énigmatique créature, voilà qui constitue le cadre des vacances estivales d’Eliott, Finlay et Moïra dont Eliott est secrètement amoureux. Et voilà que des événements inattendus surviennent : des cambriolages, des dégradations, et une étrange photographie mettant en scène le grand-père d’Eliott bien des années plus tôt.

    Après le très bon Qu'est-il arrivé au vol MH370 ? et la déception que fut Quel secret abrite le château de Fougeret ?, voici le troisième roman de la collection « Mystères inexpliqués », de nouveau écrit par Sarah Barthère, pour notre plus grand plaisir, parce que ce livre est vraiment réussi. Un trio d’adolescents confrontés à une noria de forfaits inexpliqués, le tout avec comme cadre ce légendaire loch ? Voilà qui avait de quoi allécher, et l’auteure nous fait bien plaisir. L’intrigue est solide, habilement conçue et menée, emmenant nos détectives en herbe vers un lointain secret de famille sciemment dissimulé et qui aurait naturellement eu sa place dans un ouvrage destiné à un lectorat plus adulte. Les rebondissements sont habiles, le rythme cadencé, et le Loch Ness offre, en arrière-plan, un décor savoureux, d’autant que l’auteure introduit pas mal d’informations – véridiques – à son sujet. Le dénouement est également de qualité, et on n’a pas vu passer les pages de cette histoire impeccable.

    Une nouvelle réussite à porter au crédit de Sarah Barthère, qui nous régale avec cette aventure irréprochable. Vivement la prochaine !

    24/10/2023 à 08:09 4

  • Si je t'échappe

    Molly Black

    6/10 Deux femmes ont été retrouvées mortes, à très peu de temps d’intervalle, victimes de coups de couteau qui font aussitôt penser à la signature du « tueur au fétiche », Vincent Vallejo, que le FBI a mis derrière les verrous. L’agente du FBI Ruby Hunter, dont l’ancien partenaire Asher Carnes, a été assassiné par ce monstre manipulateur, est mise sur l’enquête aux côtés de Gabe Ruiz, et ils se mettent à traquer un imitateur, un copycat, qui vénèrerait son illustre modèle.
    Un roman au pitch bien classique mais qui remplit amplement le cahier des charges imposé : écriture fluide, rythme bien cadencé, pas de temps morts, ce qu’il faut de fausses pistes et de rebondissements pour occuper convenablement les amateurs de littérature policière. Molly Black rend ici une copie agréable dont on apprécie le sens des dialogues (certaines réparties entre Gabe et Ruby sont très amusantes, d’autant que ce duo fonctionne bien), et comme d’habitude avec Molly Black, Blake Pierce et Ava Strong – à ce sujet, une amusante référence à Megan York, une série écrite par cette dernière –, on est certes dans le balisé avec les clichés qui vont avec, mais c’est plutôt bien écrit et divertissant. Bref, pas de l’original ni de l’extraordinaire, mais largement de quoi passer quelques sympathiques heures de lecture tandis que notre paire d’enquêteurs traque un tueur obsédé par le nombre treize.

    23/10/2023 à 08:28 3

  • Deathco tome 4

    Atsushi Kaneko

    7/10 … où l’on retrouve notre Deathco en train de canarder au lance-pierre des véhicules en pleine circulation. Un mélange toujours aussi jouissif de baston, d’esthétique gothique et de pure décontraction au gré d’un univers graphique et scénaristique entre Tim Burton et Quentin Tarantino.

    22/10/2023 à 18:37 3

  • Holyland tome 1

    Kouji Mori

    4/10 Yuu Kamishiro vit dans un endroit où règne la loi du plus fort. Effacé, presque insignifiant, il erre tandis que monte une rumeur en ville : il y aurait un boxeur qui s’en prendrait aux criminels. Puisque Yuu vient justement de démontrer d’étonnantes aptitudes dans ce sport, se pourrait-il que lui et le vengeur ne soient qu’une seule et unique personne ?
    Un manga bien loin des délires de superhéros et justiciers infaillibles, mais ça n’est pas pour autant que ce premier tome de la série m’a séduit : graphisme qui a mal vieilli, psychologie simplette (Yuu se bat pour avoir une place dans ce monde, et l’analyse psychologique en reste là), scènes longuettes (le combat contre le judoka dure des plombes sans pour autant être flambant), scénario sans grand entrain ni originalité. Pour résumer, un net sentiment de superficialité et, soyons honnêtes, de vacuité. Je pense que je vais en rester là.

    21/10/2023 à 08:24 3

  • Prends ça

    Garth Ennis, Darick Robertson

    7/10 Ça commence fort dans le genre, avec un superhéros qui suit une psychothérapie et un de ces surhommes qui en poursuit un autre dans les airs… et lui reluque le postérieur. De l’humour chouettement barré, du sexe, une déconstruction plus qu’une parodie des Marvel et autres superhéros, le tout au gré d’une esthétique immanquable et efficace. Pour finir, très peu d’action, c’est tout sauf politiquement correct, et c’est peut-être justement pour ça que c’est si jouissif.

    20/10/2023 à 07:53 3

  • La Règle du jeu

    Garth Ennis, Darick Robertson

    7/10 Un premier tome sacrément débridé et jouissif : de l’humour barré et trash, du sexe, des superhéros, mais dans le même temps, ça n’est pas non plus complètement foutraque : il y a un graphisme léché, une intrigue prenante et qui permet une relecture dynamique, incisive et acide de l’univers traditionnel des superhéros, avec force blagues potaches, scènes d’action et originalité. Je n’ai jamais été un gros fan de ce type de littérature, et c’est peut-être justement pour ça que j’ai bien accroché à ce premier tome (assez long en VF car regroupant les six premiers épisodes de la version VO). Je tâcherai de me procurer la suite.

    20/10/2023 à 07:51 4

  • Les Loups-garous d'Argentine

    Jérémy Wulc

    1/10 Le policier Arnaud Shimansky traverse déjà une sale passe professionnelle quand il apprend le décès de Simon, son grand-père, rescapé des camps de concentration. Mais rapidement, un brouillard étrange tombe sur le passé du défunt, déformant la vision que tout le monde avait de lui. Il avait demandé à être enterré dans un cimetière catholique, des inconnus parlant allemand lors de l’inhumation, un uniforme SS caché dans une penderie, des carnets découverts dans un coffre-fort et où il est question de Mengele, son nom ne figurant pas parmi les victimes recensées de la Rafle du Vél d’Hiv, etc. Simon était-il réellement la personne qu’il avait toujours prétendu être ?
    Je ne vais pas tourner autour du pot : je n’ai carrément pas aimé cet ouvrage. Cela ne commence pourtant pas trop mal, de manière certes classique, mais Jérémy Wulc accumule tellement les indices qu’il faudrait être aveugle ou aveuglé pour ne pas piger aussitôt les rebondissements à venir. Un véritable chapelet de clichés en la matière, d’ailleurs, où l’auteur coche en quelque sorte toutes les cases de ce que l’on a déjà lu ou vu des centaines de fois. Une écriture simpliste qui réduit les personnages à des brouillons écornés et sans la moindre profondeur, la palme allant aux collègues d’Arnaud. Le déplacement en Argentine tient du « Oui-Oui au pays du tango », avec accumulation de poncifs inimaginables. Et puisque l’on parle de ça, en termes de préparation et de documentation, là, on est proches du néant absolu : ça en devient rapidement à la fois navrant de platitude et exaspérant de banalité. Et que dire de ce pseudo coup de théâtre (que je ne peux évidemment pas évoquer pour ne rien gâcher) mais qui m’a fait dire à haute voix : « Merde, non, pas ça, il ne va tout de même pas oser… Eh bien oui ! ». Cette idée, des millions de personnes y ont pensé, mais Jérémy Wulc ose encore la ressortir en essayant de la camoufler sous une pathétique démonstration qui semble avoir été préparée entre deux stations de métro. Bref, plus qu’une désillusion (je suis plutôt bon public habituellement, mais là, ça m’est impossible), à mes yeux, un roman moribond du point de vue de l’originalité et indigent dans la forme.

    18/10/2023 à 16:50 5

  • Rêve de fer

    Norman Spinrad

    9/10 Le postulat de cet ouvrage de SF est assez simple : Adolf Hitler n’a pas connu son atroce destinée politique, et c’est dans le domaine de l’écriture qu’il a réussi. Il a donc signé « Le Seigneur du Svastika », un ouvrage où s’illustre sa haine raciste, son obsession pour le militarisme et l’eugénisme, et sa folie destructrice. Et c’est donc cette histoire, pleine de bruit, de fureur, de sexe et de démonstration belliciste, que je viens de terminer. A priori, la SF, c’est moyennement ma pointure, mais je me suis laissé tenter, histoire de varier mes registres de lecture et également intéressé par ce que donnerait ce livre datant de 1972, et je n’ai vraiment pas été déçu. On y suit les pérégrinations de Feric Jaggar, un surhomme dont le caryotype n’a pas été « corrompu » par le métissage, les altérations raciales, et devient ainsi le chef de file d’un mouvement de reconquête du monde. De multiples allusions presque directes et limpides à la véritable histoire d’Adolf Hitler, tellement nombreuses que je ne vais en citer que quelques-unes (les Dom(inateurs) étant les Juifs, le royaume de Zind l’URSS stalinienne, l’essaimage final de la semence de Feric sa volonté de conquérir la planète). Un récit qui, évidemment, est une parodie de ce qu’a été le nazisme et l’hitlérisme, décalquant les névroses psychiatriques de son présumé auteur et les reportant dans le domaine de la littérature, avec force références psychanalytiques d’ordre sexuel (les objets phalliques, les jouissances) autant qu’à la militarisation et la manipulation guerrière des peuples tant appelées de ses vœux par l’auteur (un exemple dans les ultimes pages : « Toujours plus vite, les troupes tournèrent autour de Feric, lançant leurs bottes en avant avec toujours plus de vigueur et de force, comme pour crever la voûte céleste avec leurs talons ferrés, tandis que les ovations massives soutenaient le rythme de la marche, rafales de tonnerre qui habitaient et secouaient l’univers, battant à l’unisson du sang dans le crâne de Feric »). Feric y compose un individu caricatural de l’aryanité (« un personnage d’une noblesse inattendue et saisissante : un humain pur, grand et puissamment bâti, dans la fleur de sa virilité. Il avait les cheveux dorés, la peau claire, les yeux bleus et brillants. Sa musculature, son ossature et son port étaient la perfection même »). Un ouvrage qui, bien évidemment, est à prendre au ixième degré (il serait stupide d’imaginer cela comme une directe apologie du nazisme) tout en proposant un pastiche de premier ordre, s’embarquant avec intelligence et talent de force dans un avion idéologique pour mieux le détourner et le faire s’écraser. Je le répète, la SF n’est vraiment pas ma came, mais là, j’ai clairement adoré le concept autant que son traitement.

    16/10/2023 à 18:08 5

  • Sarah

    Yomgui Dumont, Franck Thilliez

    8/10 Esteban, collégien, vit avec le professeur Albert Angus et son fils, Tristan, cloué dans un fauteuil roulant. Le garçon a perdu la mémoire, ne se souvient plus de son passé, ni qui il est vraiment ni d’où il vient. Tous les trois forment la « Brigade des cauchemars » qui aide les jeunes à se débarrasser de leurs mauvais rêves. Ils viennent au secours de Sarah, quatorze ans, qui est hantée par ses cauchemars. Mais Esteban est persuadé de l’avoir déjà vue quelque part. Esteban et son camarade vont plonger dans la psyché de la jeune fille pour comprendre l’origine de son trauma. Une idée très intéressante, un déroulé prenant en diable, avec cette histoire d’enfants kidnappés, d’incursion (presque une exfiltration) dans les sales songes d’autrui, de papillons et de trompes, et d’un monde adulte hostile et inquiétant. J’ai bien aimé le graphisme qui panache le fantasmagorique, le côté enfantin de la vision des personnages et des finesses fort agréables. Un final également efficace et prometteur, avec la perspective d’un deuxième tome qui va toucher plus intimement l’un des deux jeunes protagonistes. Vraiment une belle découverte en ce qui me concerne, moi qui ai également adoré l’adaptation sous forme de romans de cette série de bandes dessinées !

    15/10/2023 à 18:51 3

  • Le Vieux Pistolet

    Maurice Renard

    7/10 Le narrateur se souvient d’une affaire menée avec le commissaire Jérôme, ancienne, se déroulant un vendredi 13, où il est question de d'Hérouat, colonel de cavalerie en retraite, et du retour d’un dénommé Carlos. M. Fernandez, le contact des deux policiers, aurait-il entendu au téléphone un meurtre en direct ?
    Le dénouement, très plaisant, m’a beaucoup étonné et il étonnera certainement d’autres lecteurs, parce qu’il se fonde sur l’humour et la superstition davantage que sur de véritables ressorts policiers, classiques et attendus. J’aime être surpris, et quand en plus il s’agit d’une nouvelle dont je n’ai pas vu venir la chute, je ne peux être qu’être ravi.

    15/10/2023 à 18:47 2

  • La Loi et le sang

    Edouard Aidans

    5/10 Ohama a des vœux féministes et elle veut être reconnue en tant que guerrière comme ses semblables masculins. La tribu à laquelle elle appartenait veut justement la récupérer. Au final, une mission d’exfiltration ultra classique - même trop selon moi - pour Tounga, avec encore une fois une place prépondérante accordée aux animaux (tigres, serpents, requins, etc.).

    14/10/2023 à 20:13 2

  • Alice in Borderland tome 10

    Haro Asô

    7/10 Retour à cette série si particulière, où les premières planches sont encore une fois très particulières : une sorte de « chat perché ». C’est vraiment un univers très spécial, fondé sur les points à gagner, la stratégie. J’ai connu parmi les tomes précédents des scénarios plus efficaces, singuliers ou entraînants, d’où cette minime déception pour celui-ci (la référence au « The third man factor » sur le final est néanmoins intéressante).

    12/10/2023 à 18:52 1

  • Afterschool Charisma 5

    Kumiko Suekane

    6/10 Un début un peu trop léger, humoristique et trop typé manga par rapport au sujet qui se veut grave et sérieux, et il faut attendre la moitié de ce volume pour enfin en savoir plus sur les raisons réelles (et mercantiles) de ces clones. Vraiment dommage, en plus de longueurs que je juge inutiles et nuisibles, d’autant que le propos est intéressant, l’histoire originale et la série plutôt prenante.

    12/10/2023 à 18:51 1

  • Il était un petit navire

    Jack Narval

    7/10 A bord du ferry La Manche, Pierre Mangin quitte la France et s’apprête à rejoindre l’Angleterre. L’homme transite sous une fausse identité : il s’appelle en réalité Raad Thaer. C’est un réfugié irakien chrétien et il compte bien rejoindre le Royaume-Uni pour mettre le plus de distance possible avec son pays natal, les horreurs vécues là-bas, la guerre menée par les Occidentaux et l’oppression des fidèles catholiques. Mais sur le bateau, il tombe sur plusieurs vieilles connaissances, de sinistres personnages d’obédience islamiste, et il se doute que ces types ont de sales intentions.

    Jack Narval a déjà signé plusieurs romans chez Pavillon noir et on a particulièrement apprécié de sa part La mort était servie à l’heure. Il nous est revenu en 2021 avec ce livre dont le pitch rappelle d’entrée de jeu ces films des années 80 et 90 – Piège de cristal ou Piège en haute mer pour ne citer qu’eux – où un homme se trouvait aux prises avec des terroristes en un lieu fermé. Cependant, l’auteur nous épargne ici un énième thriller de ce type où le héros, invincible et irréprochable, tatane du méchant et en tartine les murs tout en lâchant des punchlines mémorables. Pierre est un individu lambda, meurtri par les atrocités multiples – de l’invasion de sa patrie par les Américains aux persécutions des fidèles chrétiens en passant par le poison islamiste, et il n’a qu’un projet : gagner les rives anglaises et tourner définitivement la page. Mais les cinglés qu’il va malheureusement croiser sur ce ferry vont vite doucher ses nouveaux espoirs. Est-il indestructible ? Non. Il a peur, doute, subit plusieurs passages à tabac, et ses capacités au combat se révèlent avec un sbire tué presque accidentellement… avec une brosse à récurer les toilettes. Le style de Jack Narval est impeccable, sobre et efficace, ménageant de beaux moments de tension sur ce navire jusqu’à ce que le chaos finisse par réellement s’installer. Tâchant d’empêcher le pire, pour lui comme pour les autres passagers et surtout pour Petra, une jeune femme pleine de ressources dont il s’est épris, Pierre déploiera des trésors de courage et d’abnégation pour contrer les plans diaboliques de ces monstres fanatisés. On regrette d’autant le final, beaucoup trop abrupt et hollywoodien, venant presque à contre-courant de tout ce qu’avait instauré et mené l’auteur jusqu’à ce moment-là.

    Un bon roman à suspense, distillant les sensations fortes autant que les sueurs froides espérées, et formulant dans le même temps de justes réflexions quant à l’altruisme, au fondamentalisme religieux, au sort des immigrés ou encore celui des chrétiens d’Orient.

    11/10/2023 à 06:44 1

  • Zaya tome 2

    Jean-David Morvan, Huang Jia Wei

    5/10 Je retrouve ici, dans ce deuxième tome, les qualités et défauts que j’avais trouvés dans le précédent tome : un graphisme sacrément léché mais une histoire qui ne se dévoile pas assez concrètement. Cette prise d’otage sur le bateau est pourtant bien menée, voire très habilement orchestrée, mais cette surabondance de scènes de baston fera que cette BD n’intéressera probablement que les fans du genre, malgré la succession de planches finales, muettes, expliquant en partie la genèse de ce qu’est devenue Zaya. Oui, ça manque cruellement à mes yeux d’une colonne vertébrale scénaristique, comme s’il s’agissait d’un libre exercice graphique…

    10/10/2023 à 19:37

  • La Divine Comédie

    Sophian Cholet, Olivier Peru

    8/10 « J’avais voté Obama, les deux fois, je donnais de l’argent à Greenpeace et j’ai pensé à dénoncer les Mexicains sans papiers de mon quartier. J’étais un bon démocrate. J’avais jamais tenu un flingue avant toute cette folie… Je pensais que la violence ne réglait rien. Et puis les circonstances m’ont poussé à évoluer. » Et ces circonstances, c’est tout bonnement la fin du monde tel que Sam le connaissait avec une invasion de zombies. Désormais gorgé d’une violence qui irradie tout autour de lui, il va déployer tous ses efforts pour rejoindre sa fille, sa princesse, Stacy. Sept mois plus tard, il a rejoint Seattle où doit se trouver Stacy. Sa route va croiser celle de Josh, un jeune ado épileptique qui apprend vite à ses côtés à lutter et à survivre. Un premier tome survitaminé, saturé de violence, de nicotine et de testostérone. Quelques bulles d’humanité et d’espérance au milieu de cette averse de brutalité, comme Josh et ses moments de connivence avec Sam sur le bateau, ou ce Theodore qui semble immunisé contre le virus qui se propage, malgré un final inattendu et particulièrement sombre. Une histoire qui n’est pas étourdissante d’originalité mais sacrément bien menée et avec un graphisme à l’esthétique à l’américaine irréprochable et entêtante.

    10/10/2023 à 19:36 1