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Juste moi
6/10 Cami Lark est une hackeuse de vingt-et-un ans, et son dernier forfait est d’avoir piraté le site Internet du FBI. Il faut dire qu’elle en veut au Bureau : elle le juge coupable de ne pas avoir fait le maximum pour retrouver sa sœur Jenna six ans plus tôt. Elle se fait pincer et est mise devant un choix improbable : vingt ans de réclusion ou aider ses agents. Actuellement, ces derniers ont un dossier brûlant sur les bras : un tueur en série, Styx, traque et tue des femmes ayant participé à un jeu vidéo en ligne, Bordercross. Cami accepte le deal et va devoir chasser ce prédateur aux côtés de Connor, un agent avec lequel elle n’a pas le moindre atome crochu.
Qui connaît un peu l’œuvre de Blake Pierce ne sera ici pas surpris outre mesure : écriture simple mais plutôt efficace, héroïne jeune au passé martyrisé, récit court, tueur en série, alternance course-poursuite/interrogatoire/fausses pistes/confrontation finale. Le cahier des charges est donc rempli pour une histoire plutôt réussie, sans véritable frisson vertigineux ni pic d’adrénaline monstrueux, mais l’ensemble remplit les besoins du lectorat et offre quelques heures d’une lecture assez efficace. Pour ma part, moi qui ai lu pas mal de romans de Blake Pierce/Ava Strong/Molly Black, je dois bien reconnaître qu’à défaut d’être passionnants et mémorables, ça se laisse lire aisément tout en offrant la distraction recherchée. Au-delà des quelques poncifs du genre, deux écueils à mes yeux : le job de hacker de Cami et ses techniques ne sont que survolés, et les motivations de l’assassin ne sont guère originales. Néanmoins, je le répète, c’est globalement prenant et satisfaisant et quelques idées intéressantes viennent hisser cette intrigue au-delà de la banale ligne de flottaison attendue (cf. ce pitch concernant le jeu immersif ou le final dans le véhicule électrique).15/08/2024 à 08:16 3
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Njinga, la lionne de Matamba 1/2
Alessia De vincenzi, Jean-Pierre Pécau
7/10 Une première entrevue avec Njinga qui montre que cette reine est d’un sacré caractère et douée pour la diplomatie, au point de proposer une alliance un peu contre-nature pour lutter contre les terribles Imbangala.
Un premier tome vraiment bon, mêlant juste reconstitution historique, aventures et cruauté. En plus de cela, c’est un portrait de femme très marquant, d’autant que Njinga a véritablement existé.13/08/2024 à 07:56 2
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Fortress of Apocalypse tome 5
7/10 Un cinquième tome qui commence fort, avec une fusillade et le « pont de monstres » qui s’est effondré. Le scénario n’a toujours rien de très original, mais le graphisme réussi, le dynamisme de l’ensemble ainsi que certaines créatures assez singulières par leur conformation relèvent l’ensemble. L’espoir de libération et de guérison pour les infectés en fin d’ouvrage va tourner court, et le virage mystique qui intervient est inattendu et secoue habilement la série.
13/08/2024 à 07:51 2
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De mes doigts morts...
7/10 Un premier tome très curieux, mélangeant les codes classiques du western et ceux du surnaturel voire de l’horrifique : des tueurs impitoyables, un revolver maudit, des apparitions, des moines prêts à prendre les armes, des morts-vivants, des créatures cauchemardesques, etc. Beaucoup d’action (fusillades, confrontations, explosions et incendies) et l’attaque presque finale du fortin est dantesque. Ça n’est pas nécessairement de mon goût mais c’est très enlevé.
11/08/2024 à 08:20 2
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Dossiers Anti
André-Paul Duchâteau, Daniel Hulet
4/10 La perspective d’une arme apocalyptique entre les mains de l’ennemi ainsi que la possibilité de détruire une fois pour toutes un ennemi récurrent, voilà pour l’amorce de ce cinquième tome. Poursuites automobiles, nyctalopie, torture avec la fraise d’un dentiste, etc. Ces courtes histoires ne m’ont vraiment pas emballé, trop attendues et décousues, et les tentatives d’humour des auteurs avec les blagues en bas de page ont été sans effet sur moi.
11/08/2024 à 08:18 2
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Zelda
8/10 Un premier tome sacrément échevelé : un univers steampunk au Yucatan en mai 1864, des machines à vapeur très élaborées, des soldats masqués, un sacrifice en cours, un voleur sur un bateau à Rouen qui s’échappe grâce à un zeppelin, une conférence riche en informations dans la maison de Victor Hugo, un legs d’Hernan Cortés, une tueuse robotique, etc.
Un scénario osé et prenant, un graphisme impeccable, beaucoup d’inventivité, et un sympathique tour de passe-passe final. C’est enlevé, gentiment déjanté, et méchamment distractif !10/08/2024 à 08:00 3
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Sans laisser de traces
6/10 Des femmes sont retrouvées assassinées, étranglées. Détail étrange : des yeux remplacés par des lentilles, de la vaseline appliquée sur les cadavres pour les rendre luisants, des perruques. Pour l’agent Riley Paige, l’évidence s’impose assez rapidement : le tueur en série veut que ses victimes ressemblent à des poupées. Et quand c’est la fille du sénateur Mitch Newbrough qui est retrouvée morte, l’affaire prend une tournure encore plus épineuse pour le FBI.
Nouvelle incursion de ma part dans la bibliographie de Blake Pierce, avec un cahier des charges dûment rempli : héroïne tourmentée (la mort de sa mère, sa séquestration par ce dingue de Peterson et le fait qu’elle ait fait exploser la maison où il se trouvait, son divorce, son alcoolisme, ses relations agitées avec son ado de fille April), récit court, écriture simple mais efficace, fausses pistes, interrogatoires, et un sadique que l’on a envie d’étriper. Rien de bien exceptionnel, convenons-en, mais le roman est à la fois classique et plutôt efficace, avec certes son lot d’éléments attendus (parfois trop : Riley Paige est chargée à ras bord de clichés comme une péniche peut l’être de marchandises à convoyer) comme de trouvailles appréciables (le tueur en série friand de poupées n’est pas un modèle du genre mais sa personnalité et son œuvre de destruction répondent aux attentes des lecteurs de ce type de littérature). Bref, certainement pas un ouvrage exemplaire, mais certainement pas non plus de mauvaise qualité : il se contente d’offrir quelques agréables heures d’une lecture policière satisfaisante, ce qui est déjà pas mal du tout.08/08/2024 à 08:07 2
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Jeremiah Johnson chapitre 3
Jack Jadson, Jean-Pierre Pécau
7/10 Quarante solides cowboys se réunissent – les quelques gros plans effectués sur certains d’entre eux tiennent tout bonnement des fameuses affiches « Wanted » – afin de venger l’affront qu’avaient fait les Blackfoot en capturant Jeremiah Johnson, et le premier assaut contre un village indien est un véritable massacre.
Le graphisme est toujours aussi délicieux et, par moments, furieux, et l’histoire demeure très prenante au gré de ce troisième tome de la série. Je regrette seulement que malgré de beaux épisodes et des moments marquants (comme l’inhumation finale d’un personnage que j’ai trouvé très intéressant), l’histoire manque d’un léger coup de fouet, d’une réelle nouveauté ou d’un virage davantage marqué.06/08/2024 à 07:54 2
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De Cauchemar et de feu
8/10 Le 24 mars 2016, on découvre à Paris la dépouille d’un ressortissant nord-irlandais, John Murphy, assassiné de plusieurs balles. L’exécution autant que les tatouages sur le défunt amènent rapidement les enquêteurs à penser à la piste de l’IRA. Dès lors s’enclenche un compte à rebours pour empêcher l’assassin de continuer sa croisade vengeresse et tâcher de comprendre ses motivations.
Je ne découvre que maintenant la prose et l’univers de Nicolas Lebel, et je dois dire que je me suis régalé. Un ouvrage solide (plus de 630 pages dans sa version poche), avec l’époque contemporaine répondant à celle des premières luttes irlandaises. Un récit dense et touffu, très sombre mais tempéré par l’humour gouailleur de notre « héros », le capitaine Mehrlicht à qui on vient de faire la proposition d’être promu commandant. A ses côtés, une stagiaire de 23 ans, Laura Reinier, souhaitant devenir profileuse et prolixe en citations et autres proverbes. J’ai vraiment adoré l’ensemble (son rythme, sa force de percussion, l’originalité de son scénario), le titre venant de la légende du Far Darrig. Je serai certainement au rendez-vous d’autres ouvrages de l’écrivain.03/08/2024 à 07:42 7
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Long feu
8/10 Le monologue d’un tueur à gage qui attend sa cible (un médecin et directeur fortuné d’une clinique), uniquement motivé par l’argent. Il est cynique, désabusé, grand fumeur, et son premier contrat, il l’a honoré avec une batte de baseball avant de pouvoir s’acheter un fusil. Il est doué pour le tir comme pour le combat à mains nues, il manie aussi le couteau mais il n’en est pas moins vulnérable. Sa cible tarde décidément à se montrer, ça va faire douze jours que le tueur l’attend.
Le premier tome d’une série que je ne découvre que bien tard, et vraiment très réussi. Le graphisme est très approprié, et malgré l’absence de véritable action et cette fausse somnolence continue (sauf lors de l’épisode final), les planches et le récit sont prenants. Il me tarde déjà de savoir comment la suite va évoluer.01/08/2024 à 08:00 4
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Soul Keeper tome 2
8/10 « Il est complètement différent d’hier », dit-on du premier ministre japonais, et il est vrai que son comportement a changé : avenant, enjoué, un brin provocant, Kasuga Souichirou n’est plus le même. Graphisme remarquable et aussitôt reconnaissable, scénario intelligent et nous épargnant les poncifs et autres pensées de surface, avec en outre l’arrivée de Kubo Kouji, « médium à haute précision », qui vient relever l’intérêt de la série : ça n’est habituellement pas mon type de manga préféré, et c’est peut-être justement pour ça que j’accroche bien, parce que ça me change, en plus d’être très réussi.
29/07/2024 à 08:03 2
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Les Rails de la honte
Franck Dumanche, Nicolas Otéro
5/10 Octobre 1942 : nos protagonistes continuent de lutter contre l’occupant nazi et ils sont cette fois décidé de s’en prendre aux trains qui permettent de faciliter les rafles des juifs.
Malgré un joli graphisme et cette ode à la jeunesse, à l’engagement et à la résistance – quelle que soit sa forme – contre l’oppression – quelle qu’elle soit –, je reste dubitatif voire très embarrassé par ce récit qui écorne la vérité historique, violente la vraisemblance, fait jouer des scènes improbables à ces héros adolescents propulsés sur le devant de la scène sans rien avoir demandé, et maltraite dans les grandes largeurs une bien sinistre époque en injectant dans les cerveaux des jeunes lecteurs actuels l’idée que ça a réellement existé, ou du moins que tout cela aurait pu être possible.29/07/2024 à 07:57 1
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Night Hawk
7/10 Transport d’une cargaison illégale (la contrebande d’alcool) pour le compte d’Al Capone pour cette entame, avec comme pilote de l’hydravion Bessie, femme aux origines amérindiennes et africaines. Le portrait agréable d’une sacrée bonne femme, agrémenté de flashbacks, même si certains passages en font trop (cf. le combat aérien contre les membres du Ku Klux Klan).
28/07/2024 à 08:00 2
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Bicycle 3000
8/10 Un interrogatoire au cours duquel un ado potelé et un peu stupide, Seo Yeong-won, répond aux interrogations du policier au sujet du possible enlèvement de Hui-ju, âgée de 15 ans. A priori, tout semble simple, presque réglé d’avance. Mais la vérité est plus complexe.
Un récit très intéressant, souligné par un graphisme très particulier, épuré et où les silences sont rois. Le long flashback permet de discerner une amitié directe entre le suspect, apprenti poissonnier et qualifié par son patron de « gros balourd », et sa présumée victime, autour d’un vélo qui donne son titre au manga. Une histoire singulièrement crédible, où passé et présent s’entrecroisent pour mieux décrire l’accès de violence d’un pauvre type à qui on a volé tout espoir de bonheur. C’est tragiquement simple et, paradoxalement, fort.26/07/2024 à 08:12 2
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Avant qu'il ne tue
7/10 Mackenzie White, détective de vingt-cinq ans à peine, fait déjà bien des jaloux au sein du service de police auquel elle appartient : jeune, belle, rebelle, elle a déjà un très solide palmarès professionnel et doit se mesurer au machisme ambiant. C’est alors qu’une stripteaseuse est retrouvée morte dans un champ, attachée à un poteau de bois et massacrée au fouet. Certainement le début de la croisade sanglante d’un tueur en série, et c’est à Mackenzie que l’on confie l’affaire.
La touche si typique de Blake Pierce (ou plutôt des écrivains ou de l’IA qui se dissimulent sous ce prête-nom) : une femme enquêtrice de talent, avec un passé trouble (ici, la mort de son père), face à un redoutable prédateur. Elle va ici travailler avec Porter, son collègue policier, avant de se brouiller avec lui et de se voir adjoindre un agent du FBI, Jared Ellington, et mener son investigation. Les références à sa vie privée, chaotique en raison de la personnalité de son ouvrier de compagnon, n’apportent pas grand-chose mais permettent d’amplifier la profondeur du personnage. Le récit est assez court et énergique, sans temps mort, avec le lot de fausses pistes attendues, et globalement, ce roman est bon. L’idée du tueur hanté par un épisode de la Bible n’a rien de très original, d’accord, mais le biais choisi (bien vu, le coup des villes refuges) est intéressant, même si j’aurais apprécié que l’auteur creuse davantage ce sillon psychologique et les motifs intimes de l’assassin. Bref, rien de supérieur, mais un bon livre policier, bien imaginé et maîtrisé.25/07/2024 à 08:04 2
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Black & white
7/10 Un western âpre et violent, au graphisme assez particulier, qui a le mérite de mettre en lumière des protagonistes noirs (même si tous ne sont vraiment pas sympathiques). Des cris, du sang et du plomb au cours de cette chevauchée sauvage dans l’Ouest sauvage des Etats-Unis où tous les protagonistes n’étaient évidemment pas des Blancs. Original et efficace.
23/07/2024 à 07:41 1
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Meurtre (et baklava)
4/10 Pour échapper à son quotidien routinier ainsi qu’à une proposition de « fusion » (comprenez par-là de « mariage ») de son soupirant, London Rose accepte le poste de chargée d’animation sur le Nachtmusik, un bateau de croisière fluviale. Mais ce métier réserve des surprises, dont des mauvaises, comme la mort d’une femme outrancière et revêche à Györ, en Hongrie. London va alors devoir s’improviser détective.
J’ai déjà lu pas mal de romans de Blake Pierce, et celui-ci sort vraiment du lot tant la volonté de l’auteur – ou de l’écurie d’auteurs ou de l’IA qui génère ces textes – de s’extraire de sa zone de confort est patente : pas de tueur en série, pas de courses-poursuites, pas de fièvre ni de frisson. C’est un livre à mi-chemin entre le suspense et le récit à énigme, avec un peu d’humour, mais l’ensemble n’est guère convaincant. L’ensemble est assez mièvre et tiède, le meurtre n’intervient qu’à la moitié de l’ouvrage, les personnages sont plutôt fadasses, le style n’est guère flambant, et l’ensemble est à la fois perclus de stéréotypes (l’enquêtrice improvisée qui s’avère être une as de l’observation et de l’analyse psychologique) comme de faiblesses (les cartes postales envoyées depuis la Hongrie ne sont pas vraiment passionnantes, le rôle du chien Sir Reginald Taft est minime, et la découverte de l’identité du tueur comme de son mobile est presque sans intérêt). Bref, un effort louable de la part de Blake Pierce de proposer un livre hors de son registre habituel, mais cet opus est vraiment très faible à mon goût.22/07/2024 à 08:02 3
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Le Gardien de la nuit
7/10 Deux évadés se font étriper par un personnage qui se prend un peu pour Predator. Ce sont ensuite la femme et la fille de Santiag qui tombent sur un pendu. Une ambiance de western pour ce deuxième tome aussi nerveux et tendu que le précédent, avec encore davantage de pièges dans lesquels tombent les sales types les uns après les autres. Toujours une réussite.
21/07/2024 à 08:19 2
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RIP, tome 2 : Maurice - Les mouches suivent toujours les charognes
8/10 Marcello Camperetti, alias « Maurice » est au centre de ce deuxième tome de la série. Comme le dit gamille67, on revit certaines scènes du précédent tome mais sous un jour différent. L’intro et la conclusion – avec le type entravé dans la baignoire – papotent intelligemment, mais peut-être à cause du fait que l’effet de surprise de la série s’est légèrement éventé, j’ai préféré le premier tome dont l’intrigue m’a aussi semblé plus limpide.
20/07/2024 à 08:15 3
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RIP, tome 1 : Derrick - Je ne survivrai pas à la mort
9/10 L’histoire d’une équipe de gars qui travaillent à nettoyer les scènes de crime. Des existences pourries, des horreurs quotidiennes, pas beaucoup d’argent à la clef, juste le droit de récupérer sur place des objets sans valeur. Mais quand c’est un bijou que Derrick découvre et que la tentation de le dérober est trop forte, ça change la donne.
Un premier tome détonant : graphismes au top, dialogues et réflexions au cordeau, pitch original, une belle succession d’engrenages avec la suspicion et le racisme, un final percutant et hautement symbolique. Un petit bonheur de noirceur.18/07/2024 à 08:08 4