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8/10 Plutôt convaincu de l’innocence de l’instituteur Joseph Gastin du meurtre de la vieille bique qu’était Léonie Birard, Maigret décide d’aller passer quelques jours à Saint-André-sur-Mer, non loin de La Rochelle. Sur place, il découvre vite l’ambiance si particulière d’un petit village, de la province : les rumeurs y vont vite, l’alcool coule à flot, la méchanceté et les médisances pleuvent. Joseph n’est pas du coin, on voit d’un assez mauvais œil cet individu qui n’aime guère la religion, et un témoignage l’accable. Mais notre commissaire saura tirer le vrai du faux, avec calme et habileté.
J’ai encore une fois adoré me plonger dans la bibliographie – abondante – de Georges Simenon, et cet opus, court et dense, ne déroge pas à la règle de mes petits plaisirs littéraires. Une écriture sèche et acide, une atmosphère léchée, des personnages trouble, et toujours cette facilité de la part de l’écrivain pour la satire d’un monde plat, restreint et sclérosé, où tout le monde est le cousin d’un autre, où les calomnies et autres diffamations sont nombreuses. Certes, Maigret n’est pas particulièrement convaincu par l’innocence de Gastin, mais il ne fait pas du fait qu’il est un horsain la cause première de sa prétendue culpabilité aux yeux des autres habitants du hameau puisqu’il reconnaît volontiers : « Ces trois-là, Gastin, sa femme et leur fils, appartenaient à une race tellement différente que le commissaire comprenait la méfiance des paysans », sans même parler des descriptions peu flatteuses qu’il fait de ce couple au physique abâtardi. En outre, le fait que le professeur a été obligé de muter après un adultère de son épouse n’aide pas à en faire un citoyen apprécié des autochtones. Tout s’y déroule sur un filet de voix, entre découvertes de péchés locaux et autres vilénies toxiques, et où les témoignages de deux enfants seront déterminants. L'ensemble brille par son tact et son évidente force de percussion sociale. A noter que l’adaptation avec Bruno Crémer est assez différente, tant dans le début où c’est le fils qui appelle Maigret à l’aide avec un courrier, le rôle plus fort du docteur, ou encore le couple Gastin davantage photogénique et agréable.aujourd'hui à 05:53 El Marco (3542 votes, 7.2/10 de moyenne) 2
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7/10 La vérité sort de la bouche des enfants ? Sûr ?
Quai des Orfèvres, Maigret reçoit la visite d'un instituteur de la région de La Rochelle. Une vieille acariâtre de son village vient d'être tuée, d'un tir de carabine d'enfant dans l'œil.
Pas mal d'indices l'accusent, dont le témoignage d'un de ses élèves, Marcel, d'où l'idée de demander secours au "si célèbre" commissaire. Le temps de prévenir le lieutenant de gendarmerie en charge de l'affaire qu'il a retrouvé son disparu, et le voilà parti en bord de mer, à la recherche de la vérité...
Où alors, il avait tout bonnement envie de vin blanc et d'huitres, dans ce pays des bouchots. J'ai un doute, quand même.
Un Maigret correct, pas le plus transcendant, mais l'ensemble se tient.
Un peu poussif à plusieurs reprises, surtout au début, les meilleurs passages étant sans conteste ses discussions avec les enfants, dont l'ultime dénouement.08/03/2023 à 05:08 Lucas 2.0 (491 votes, 7.6/10 de moyenne) 4
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7/10 Un obscur instituteur d'un village de Charentes-Inférieure, patiente dans l'Aquarium ou le Purgatoire du 36 du Quai des Orfèvres. Il vient solliciter le concours de Maigret. Car, Joseph Gastin , ancien instit à Courbevoie et désormais maître d'école et secrétaire de mairie à Saint-André-sur-Mer est suspecté du meurtre de Léonie Birard. Il est le coupable idéal, "étranger", pas comme les autres, guère accommodant, pas de complaisance.
Maigret file donc dans le nord de La Rochelle où il croisi...
Louis le bistrotier bavard, Thérèse la servante du café et ancienne prostituée, Théo l'adjoint du maire, roublard politicien municipal, Marcellin ivrogne-et-boucher, les Sellier, les enfants Julien, Marcel, Jean-Paul. Et le médecin.
Une ambiance Maigretienne, sombre. Petits arrangements et petits commerces, des secrets. Tandis que Maigret parvient, à coup de chopines de blanc, lentement vers la vérité.16/12/2022 à 15:38 Max (795 votes, 8.1/10 de moyenne) 3
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8/10 Dans cet opus, Maigret part en Charente-Maritime, davantage dans la perspective d'un bon petit vin blanc qui accompagnerait des huîtres plutôt que pour prouver l'innocence d'un instituteur venu le voir à Paris pour le protéger.
Sur place, pas d'huitres. Mais un panier de crabes. Dans lequel Maigret va devoir trouver l'identité de l'assassin de la veille peau de vache que fut Léonie Birard, honnie par l'immense majorité du village, la faute à une connaissance aiguë de la situation personnelle des uns et des autres, fruit de l'observation attentive des déplacements des villageois par sa fenêtre, complétant des courriers indûment ouverts du temps où elle était receveuse des postes...
Comme dans Le Petit homme d'Arkhangelsk, Simenon se sert de cette enquête pour décrire les mœurs des petits villages où tout le monde se connaît et où, surtout, l'étranger n'est que rarement le bienvenu. Alors quand il faut trouver un coupable, et alors même que la victime était détestée, il est tout désigné : c'est l'étranger. Si en plus, l'épouse de celui-ci a quelques casseroles aux fesses, ne cherchez plus !
Encore une réussite pour l'immense Simenon.08/09/2019 à 18:31 LeJugeW (1851 votes, 7.3/10 de moyenne) 5