El Marco Modérateur

3484 votes

  • Echec et mat

    Tom Clancy, David Michaels

    6/10 Force est de constater que cet opus est efficace, et que la plume de David Michaels sert parfaitement cette transposition sur papier d’un héros de jeu vidéo. Néanmoins, cette complaisance pour un personnage incassable, la répétitivité des épreuves et la certitude de trouver en chemin bon nombre de poncifs risquent de décevoir. Si Échec et mat n’est pas l’ouvrage qui révolutionne le genre, il n’en demeure pas moins intéressant, avec à la clef quelques heures d’une lecture purement divertissante et décomplexée.

    26/01/2014 à 12:20

  • Les Secrets de la forêt

    Gilbert Bordes

    4/10 Si ce roman déçoit par son manque de suspense, il est également assez morne quand il s’attarde sur les relations humaines et les paysages psychologiques. L’ouvrage se lit certes avec rapidité et aisance, mais sans jamais passionner ni surprendre.

    26/01/2014 à 12:16

  • Les Bêtes du gévaudan

    Hervé Korian

    8/10 Gabriel Lecouvreur, au lendemain d’une cuite d’anthologie, apprend qu’une jeune femme a été tuée dans le Gard. Comble du sordide, l’enfant qu’elle portait alors qu’elle se rendait à la maternité d’Alès, a disparu. Ni une ni deux, le Poulpe se rend sur place pour tirer ça au clair.

    Quatre-vingt-troisième enquête du Poulpe signée de la main d’Hervé Korian, cet opus se distingue par sa noirceur. Partant, comme à l’accoutumée, d’un simple fait divers, ce dernier se caractérise par son ignominie et l’abjection qu’elle suscite en Gabriel, le célèbre enquêteur libertaire, au point de le rendre encore plus amer quant à la société que d’habitude. Au gré de son investigation, Gabriel va se frotter à des individus qui constituent la lie humaine, si stupides qu’ils en deviennent dangereux, et capables des pires infamies et lâchetés pour couvrir leurs méfaits. Et c’est un Poulpe d’une rare aigreur que l’on découvre ici, puisque jamais indifférent au sort de ses compatriotes et constamment surpris par l’étendue des obscénités dont se rendent coupables ses congénères. Heureusement, pour contrebalancer cette cruauté probablement pas si fictionnelle que cela, Gabriel va croiser la route d’un compagnon passionné de littérature ainsi que d’une femme méprisée par son époux et avec laquelle il va se régaler de joutes à fortes teneur érotique sans jamais passer à l’acte.

    Ce roman d’Hervé Korian se spécifie donc par sa férocité et sa cruauté. Une enquête d’autant plus marquante que les journaux sont constamment émaillés de ce genre de faits divers.

    26/01/2014 à 12:13 2

  • Piège de miel

    Sokal

    6/10 La mission de Canardo : piéger le ministre Burt Boverpick. Son arme : Betty, une prostituée. Filmer leurs ébats sera un moyen parfait de faire tomber l’homme. Mais une subite tempête de neige va compliquer la donne…

    Vingt-et-unième ouvrage de la série de bandes dessinées de Sokal consacrée à Canardo, ce Piège de miel réunit les éléments qui caractérisent cette saga. Le plus frappant est évidemment d’user de personnages ayant des têtes d’animaux. Au-delà de cette astuce graphique, le ton est toujours le même : cocasse. Les dialogues font mouche, lorgnant parfois du côté de Michel Audiard, avec de nombreuses trouvailles en la matière, et des réparties désopilantes (les métaphores piscicoles en guise de dialogues codés sont excellentes). Cet humour s’adjoint également d’une touche d’érotisme qui côtoie par moments le graveleux, réservant donc ce type d’ouvrages aux amateurs du genre. Canardo est parfait en antihéros, fumeur et buveur invétéré, certes débonnaire, mais dont les dernières planches prouvent aussi l’humanité sous-jacente. L’histoire est intéressante, s’appuyant, à mot couvert, sur les risques de scission de la Belgique et les heurts entre communautés. La galerie de personnages, notamment les De La Sapinière, bourgeois à la fois coincés et sacrément dévergondés, offre de bons moments de rigolade, et l’on suit l’intrigue jusqu’au bout, même si cette dernière n’offre pas non plus des instants exceptionnels, car au final assez classique.

    Voilà une bande dessinée assurément délassante, usant d’un second degré salvateur. Si l’histoire n’est pas forcément très originale ni son traitement palpitant, elle permet néanmoins de passer un bon moment d’une lecture satirique et distrayante, que vient entacher le nombre élevé de fautes qui émaillent les dessins de Sokal.

    26/01/2014 à 12:06

  • J'irai faire kafka sur vos tombes

    Michel Chevron

    8/10 Pour pouvoir faire avancer les réparations sur son Polikarpov, l’avion qu’il n’a de cesse de vouloir faire fonctionner à nouveau, Gabriel Lecouvreur accepte de donner un coup de main à un membre de la famille de Vlad, le cuisinier du bistrot qu’il fréquente avec assiduité. Sur place, à Sainte-Croix-des-Eaux, la population locale est scindée en deux : les individus normaux et les Kafkas, des êtres étranges qui ne vivent que la nuit, sont séparés des honnêtes gens par une muraille, et qui sont constamment harcelés par la milice locale. Parce que la situation lui semble déséquilibrée, Gabriel décide d’apporter un peu d’anarchie à ce système.

    Trente-cinquième opus de la série dédiée au Poulpe et écrit par Michel Chevron, l’ambiance tranche radicalement avec l’esprit originel de cette saga, puisque l’on bascule immédiatement dans un univers aux forts accents fantastiques. Il pouvait paraître hasardeux, voire bancal, de placer cet épisode en dehors de l’esprit fixé par Jean-Bernard Pouy, le père littéraire de Gabriel. Pourtant, le résultat est jubilatoire. Gabriel est toujours plein de verve, prompt à défendre les opprimés et rétablir un peu de justice dans un monde qui en manque cruellement. L’humour est présent, l’action également, et l’on se régale à de multiples reprises des scènes d’action. L’intrigue, au-delà du genre littéraire choisi et assumé par Michel Chevron, finit par coller à l’âme de la série, avec cette lutte aux côtés des Kafkas comme parabole à la nécessaire ingérence auprès des minorités opprimées. Et le final achève de rendre l’ouvrage efficace, avec quelques scènes d’une rare émotion.

    À l’instar de certains ouvrages comme Certains l'aiment clos ou 2020, l'odyssée de la poisse, cet épisode du Poulpe démontre la souplesse de la série dès lors qu’elle est servie par une plume habile et un scénario intéressant. Un livre définitivement atypique, salutaire bouffée d’air frais au sein de quelques enquêtes parfois trop convenues ou disciplinées.

    15/01/2014 à 13:49 2

  • Tu vas payer

    Agnès Laroche

    8/10 Un bien bon roman policier, aussi prenant qu’instructif, où les pages sont émaillées de reproductions d’affiches et de documents de l’époque.

    15/01/2014 à 13:48

  • Chambre noire

    R. L. Stine

    2/10 Pour moi, le cas d’école du thriller raté. Aucun suspense, des accroches en fin de chapitres qui s’écroulent dès la première ligne de la section suivante, des personnages stéréotypés que ça en devient risible, et un total manque de profondeur dans la psychologie. Un échec total à mon goût.

    15/01/2014 à 13:47

  • La Maison des Miroirs

    John Connolly

    8/10 Une très agréable nouvelle, représentative de l’œuvre de John Connolly, tant au niveau de l’écriture (même si la concision du livre fait que l’auteur se répand moins en descriptions) qu’au niveau de l’histoire (policier teinté de fantastique). Des personnages marquants pour un récit qui l’est tout autant. Une porte d’entrée possible pour celles et ceux qui hésiteraient encore à se jeter dans la bibliographie de l’écrivain.

    15/01/2014 à 13:47 2

  • J'ai jeté mon portable

    Serge Quadruppani

    7/10 Un roman peu conventionnel, dans le scénario comme dans la narration, ou la fuite d’un adolescent suite au visionnage de photographies choquantes sur un téléphone portable. Robin, dans sa fuite éperdue, croisera des personnages forts, comme un SDF roublard, une vieille dame au passé agité, un autre ado au grand cœur. La langue de l’auteur est très mature, et cette pérégrination se lit avec un immense plaisir, jusqu’au dénouement, et la révélation de la nature des fameux clichés. Un bémol très personnel : j’ai trouvé certains passages avec Marianne, la personne âgée, trop longs

    15/01/2014 à 13:46

  • Concerto en lingots d'os

    Claude Vasseur

    7/10 Durant la terrible canicule de 2003, les corps des vieillards s’accumulent dans les morgues. Luc Mandoline est appelé en renfort pour embaumer des dépouilles. Quand un des cadavres présente des traces évidentes de sévices, il interpelle les autorités. Et quand le légiste est assassiné et qu’un homme taillé comme une bête de foire agresse Luc, il n’en faut pas plus pour mettre celui que l’on surnomme l’Embaumeur sur les dents.

    Troisième opus de la série consacrée à l’Embaumeur, cet ouvrage est signé par Claude Vasseur, à qui l’on doit Balthazar Weppes et Jeu de massacre au château, avec une préface de Jean-Luc Bizien. Le ton est immédiatement reconnaissable, et caractéristique : l’humour y est roi. Parfois désenchanté, très souvent paillard, il éclate à presque chaque page, dans les dialogues comme dans les situations, et permet de passer un excellent moment de relâche. L’intrigue, quoique classique, n’en demeure pas moins bien tissée, et c’est avec un plaisir non dissimulé que l’on se laisse prendre par ce récit échevelé, peuplé de personnages extravagants et d’ennemis sacrément retors. Secondé par son vieux copain Sullivan, Luc Mandoline, à la manière de Gabriel Lecouvreur dans les enquêtes du Poulpe, est un personnage hautement sympathique et que l’on suit avec entrain. C’est même avec un plaisir gamin qu’on le voit se frotter à des individus peu recommandables et se retrouver au centre de situations rocambolesques, comme lorsqu’il déboule au beau milieu d’une clique de patriarches aux mœurs débridées.

    Sans révolutionner le genre, ce roman de Claude Vasseur constitue un très agréable moment de détente, tout en donnant envie de lire d’autres livres de la série.

    15/01/2014 à 13:45

  • Miss Lily-Ann

    Lucienne Cluytens

    6/10 Miss Lily-Ann est une entreprise textile siégeant à Roubaix. Si son aura, ainsi que celle de sa directrice, Liliane, ainsi que son originalité ne sont pas en cause, les soucis financiers s’accumulent, au point que la société pourrait être reprise par des Japonais. Mais ni les actionnaires ni les ouvriers ne sont prêts à ce sacrifice. Une des membres de la famille Barré, détentrice de la société, est assassinée chez elle. Crime crapuleux ? Le policier Flahaut enquête…

    Après plusieurs polars chez Liv’Éditions et Ravet-Anceau, Lucienne Cluytens poursuit son périple chez Krakoen. On retrouve son sympathique enquêteur Flahaut, toujours aussi pugnace et en conflit avec sa hiérarchie. De même, les autres policiers sont attachants, formant un cénacle de limiers pour lequel il est difficile de ne pas éprouver de la sympathie. Au même titre, les rapports entre les ouvriers sont bien décrits, et l’ambiance de grève correctement retranscrite. On en regrette d’autant plus certaines facilités dans leurs rapports ainsi qu’au niveau des descriptions psychologiques, certaines scènes confinant parfois à l’accumulation de stéréotypes.
    L’intrigue est honnêtement bâtie et menée, et Lucienne Cluytens trouve quelques bonnes idées, notamment à propos d’une double identité. Cependant, là où la première de couverture évoque « Des yakusas à Roubaix ? », l’histoire escamote bien vite cette possibilité et ne la laisse jamais vraiment réapparaître. Il y avait pourtant là une belle promesse policière dont on pouvait, a priori, se régaler : choc des cultures, originalité du sujet, décalage entre le monde nordiste et celui de ces mafieux. Malheureusement, elle n’en reste qu’au stade maigrelet de concept, vaguement évoqué et jamais traité, au point que le lecteur achève le roman en se demandant si cette accroche n’était pas, au mieux, une éventualité scénaristique, au pire, un pur mensonge éditorial.

    Voici un livre sympathique, à l’intrigue correcte et à l’écriture attachante. Néanmoins, le manque partiel de densité dans l’écriture ainsi qu’un certain conformisme de l’intrigue l’empêchent de marquer durablement les esprits.

    15/01/2014 à 13:45

  • Rouge total

    Jean Van Hamme, William Vance

    7/10 On retrouve le ton des premiers ouvrages, avec le suspense et l’action. Même si la série se poursuit, ce sixième opus clôt un épisode important de la saga, de manière franche et bien menée, même si je reste réservé quant aux histoires de complots.

    15/01/2014 à 13:44

  • Spads

    Jean Van Hamme, William Vance

    5/10 Si les révélations pleuvent et le style dynamique demeure, je suis dubitatif quant à certains secrets dévoilés, notamment les rapports entre XIII, la femme, les liens de parenté, etc. Tout ça me semble excessivement tiré par les cheveux.

    15/01/2014 à 13:43 1

  • Toutes les larmes de l'enfer

    Jean Van Hamme, William Vance

    6/10 Une histoire classique de prison et d’évasion(s). Le suspense persiste, et malgré quelques ficelles épaisses comme des jambons, on se laisse volontiers embarquer, comme dans un film hollywoodien.

    15/01/2014 à 13:43 1

  • Là où va l'Indien...

    Jean Van Hamme, William Vance

    6/10 Un tome dans l’esprit de la série, où l’on en apprend un peu plus sur XIII. Le trait demeure daté (il est trentenaire), et, à défaut d’être original, l'ensemble n’en reste pas moins prenant.

    15/01/2014 à 13:42

  • Le Jour du soleil noir

    Jean Van Hamme, William Vance

    6/10 Le premier tome des aventures de XIII, où s’amorce une série qui a connu un très grand succès. Si l’intrigue semble de nos jours classique et le dessin très vieilli (datant de 1984), l’ensemble se laisse facilement lire.

    15/01/2014 à 13:41

  • Echec et rap

    Jean-Paul Nozière

    7/10 Un bon roman policier pour les jeunes, à la structure savamment élaborée. Deux histoires parallèles qui, comme le veut la géométrie, ne devaient jamais se rejoindre. Si j’ai été moins touché par l’histoire d’amour entre les deux gendarmes – trop prévisible, trop quelconque, j’ai été agréablement pris par les engrenages du scénario, et ce jusqu’au final.

    15/01/2014 à 13:40

  • La revanche de l'ombre rouge

    Jean Molla

    9/10 Un téléphone portable qui semble porter malheur à ses possesseurs. Un dessinateur au talent effroyable. Un centre aéré d'où les enfants ne reviennent pas toujours. Une armoire dénichée chez un brocanteur qu'il aurait mieux valu ne jamais acheter. Au total, huit nouvelles inquiétantes.

    Dans la collection « Nouvelles » chez Thierry Magnier, nombre d'auteurs déjà reconnus ont signé des ouvrages très prenants : Brigitte Aubert avec Scènes de crime et Totale angoisse, Louis Sanders et Périgord noir, Armand Cabasson avec Noir américain, etc. Ici, Jean Molla signe un recueil de nouvelles davantage tournées vers le fantastique. On retrouve des ambiances étranges, des personnages louches, des phénomènes inexpliqués, des macrocosmes irréels auxquels on ne peut accéder que par le truchement d'un objet ou d'un cérémonial. Jean Molla est un très bon écrivain, usant d'une plume à la fois riche, inventive et élégante, tout en restant nettement à la portée d'un lectorat qui se veut jeune. Les huit nouvelles sont toutes très agréables à lire, à la limite du cauchemardesque, et sans la moindre touche d'espoir ou d'onirisme. Comme les contes de fées peuplés de dragons et autres monstres, ces histoires permettent de se confronter à des situations troublantes, des angoisses primitives, des atmosphères méphitiques.

    Le pari de la frayeur inspirée par des univers parallèles a été parfaitement tenu par Jean Molla : c'est à la fois très sombre et parfaitement maîtrisé. Une salve d'histoires courtes que les jeunes se plairont à dévorer sous la couette, toutes lumières éteintes.

    15/01/2014 à 13:39

  • Le Totem du peuple sans ombre

    Michel Honaker

    8/10 Tout juste remis du Complot de la dernière aube, Neil Galore doit désormais enquêter sur des disparitions de colons, non loin d’une tribu d’Indiens Salishs. Si les premiers éléments laissent penser que ces derniers sont les coupables, il se murmure que le responsable pourrait être le Naitaka, un être monstrueux lié aux rites amérindiens.

    Quatrième opus de la série consacrée à l’Agence Pinkerton , cet ouvrage maintient le cap des précédents opus. Les divers personnages ne cessent d’être approfondis, et leurs liens se tissent avec habileté. En expert de la littérature jeunesse, Michel Honaker sait retenir l’attention de ses lecteurs, grâce à un style habile et prenant, au gré d’une intrigue parfaitement maîtrisée. Les rebondissements affluent, et les scènes où s’illustre le Naitaka sont de véritables bijoux d’écriture, où la tension côtoie le fantastique. Si certains adultes reprocheront peut-être quelques clichés, notamment dans les cérémonies Salishs, les plus jeunes se laisseront prendre avec allégresse par cette histoire efficace.

    Des horlogers assassinés, voilà quel sera le point de départ de la prochaine histoire. Nul doute que nombreux seront présents à ce rendez-vous offert par Michel Honaker.

    15/01/2014 à 13:39 1

  • Via Crucis

    René Charlet, Geneviève Reumaux

    8/10 Suite à une répétition annulée, Georges-Albert rentre plus tôt chez lui. Il y découvre sa femme en compagnie d’un autre homme. Surpris par l’arme que tient ce dernier, Georges-Albert utilise la serpe qu’il a trouvée dans l’escalier et tue l’amant. Le crime passionnel par excellence. La messe est dite. Du moins en apparence. Car le fait que l’amant ait empoigné un fusil n’est pas prouvé, de même que la présence fortuite de la serpe près de la chambre.

    Écrit par Geneviève Reumaux et René Charlet, ce livre qui oscille entre roman noir et à suspense séduit rapidement par sa forme. Les faits sont énoncés clairement, sans la moindre équivoque, au travers des points de vue des deux protagonistes que sont Georges-Albert et Mathilde, son épouse. Tout y est, au moins au départ, sec, laconique, au point que l’on se demande où veulent en venir les deux écrivains puisque l’affaire semble si limpide. Mais, avec un sens intelligent de l’intrigue, tant policière qu’amoureuse, Geneviève Reumaux et René Charlet sèment au long du récit des petits cailloux comme autant de pierres d’achoppement, et l’on comprend vite que l’histoire sera bien plus complexe. Un peu à la manière d’un Georges Simenon, les mœurs, attitudes et errements des personnages sont rendus de manière lapidaire, presque naturaliste, et c’est un ensemble de petits drames, rancœurs et amours déçues qui sont à l’origine du drame. C’est également au crédit du duo d’auteurs qu’il faut porter ce découpage du livre en autant de stations du Christ lors de son chemin de croix, avec Georges-Albert dans son rôle bien métaphorique d’être crucifié par la justice.

    Une œuvre écrite avec beaucoup de délicatesse et d’érudition, axée avant tout sur le processus judiciaire clouant au pilori un individu ainsi que sur la genèse d’une tragédie. Une sensibilité des mots et une attention particulière portée à la vraisemblance de l’histoire achèvent de faire de ce Via Crucis un ouvrage qui plaira certainement aux amateurs de récits crédibles et humains.

    15/01/2014 à 13:38