El Marco Modérateur

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  • L'homme à la voiture bleue

    Sébastien Gendron

    6/10 Un roman objectivement pas mal du tout, maîtrisé et bien écrit, qui saura plaire aux jeunes lecteurs. En revanche, à titre purement personnel, j’ai trouvé que la concision du livre conjuguée à la multiplicité des sujets traités faisait que nombre d’entre eux (les relations familiales, l’enquête à proprement parler et surtout le sujet des résidences sécurisées) n’étaient que survolés.

    03/11/2014 à 18:36

  • L'ingénieur aimait trop les chiffres

    Pierre Boileau, Thomas Narcejac

    6/10 Un bon roman sur le meurtre en milieu clos, avec en fait quatre énigmes à la clef. Si j’en ai apprécié les résolutions ainsi que le style général, dépouillé au possible, je regrette de ne pas avoir été emporté comme dans certains romans de Paul Halter ou de John Dickson Carr par la maestria des raisonnements ou l’ingéniosité suprême du criminel. Ici, tout est un peu austère et, sans porter la moindre ombre à l’œuvre faramineuse des deux auteurs réunis, dilettante, d’autant que quelques ficelles sont facilement devinables.

    03/11/2014 à 18:35 2

  • La Honte leur appartient

    Maud Tabachnik

    7/10 Maître Jean-Michel Walter, notaire, revient dans le village de l’Est de la France qui l’a vu naître. C’est aussi là que ses parents, juifs, ont été dénoncés et envoyés vers un camp d’extermination. Serait-il revenu afin de se venger ? Dans le même temps, Damien Le Doll, interné dans un asile psychiatrique, parvient à s’enfuir après avoir tué des membres du personnel. Les routes de ces deux personnages vont se croiser.

    Auteur réputé à la bibliographie imposante, Maud Tabachnik écrivait ce roman en 2002. On y retrouve avec plaisir une langue complexe, qui sait manier l’argot et le poétique, ainsi qu’un sens affûté des dialogues. Dans ce récit sombre qui aurait pu être inspiré d’un fait divers, l’auteur excelle, à la manière de Georges Simenon, dans la peinture de portraits. Des petits bourgeois de province, honteux de leurs choix idéologiques ou victimes de leur abyssale pusillanimité, à peine repentants de leur collaboration spontanée avec l’ennemi d’outre-Rhin. Ce récit, sans rebondissement et à la structure un peu attendue, est donc avant tout un réquisitoire acide contre les mœurs de ces membres de la bonne société française au-dessus de tout reproche. Néanmoins, Maud Tabachnik a ajouté un élément inattendu dans son histoire : la présence de Damien, jeune aliéné aux allures d’ange et aussi dangereux qu’un diable. Son histoire, sa rencontre avec Walter et leur amitié profonde constituent autant de délicieux moments d’humanité dans ce livre.

    Certes sans surprise, cet ouvrage n’en reste pas moins intéressant et très bien construit, entre dénonciation d’un certain pan de la bourgeoisie sous la Seconde Guerre mondiale et savant jeu de massacres.

    12/10/2014 à 17:17

  • Surgi du passé

    Christophe Miraucourt

    7/10 Arthur est le plus jeune auteur de romans policiers de France. Son existence se déroule sans tracas lorsqu’il reçoit le message d’une dénommée Lina sur son profil Facebook. Lina prétend qu’elle est sa demi-sœur et que leur père a disparu. Rapidement, le binôme se met à enquêter.

    Après Ce que je n’aurais pas dû voir, Christophe Miraucourt reprend les personnages de son premier opus et leur offre une nouvelle investigation. Arthur, Lina ainsi que les autres adolescents sont très sympathiques, et le lectorat ne pourra qu’éprouver une immédiate et profonde empathie pour ces individus de leur âge. L’intrigue est également assez réussie, multipliant les fausses pistes, entre trafics, milieux de la chanson et autres. L’ensemble se parcourt vite et bien, et l’on passe un agréable moment aux côtés de ces mômes particulièrement délurés et perspicaces.

    Au même titre que Ce que je n’aurais pas dû voir, voilà un roman vif et prenant, qui constitue la garantie d’un bien bon moment de lecture.

    12/10/2014 à 17:17

  • Cassidy's Girl

    David Goodis

    9/10 Cassidy était un pilote de ligne, mais un décollage raté entraîne la mort de dizaines de passagers. Il est devenu conducteur de bus et traîne son alcoolisme sur les pavés de Philadelphie. Il vit avec Mildred, une femme fatale à la plastique détonante qui est également une source de malheurs en raison de son caractère volcanique et despotique. Un soir d’ivresse, Cassidy rencontre Doris, aussi buveuse que lui, et il croit voir en elle une possibilité de se réhabiliter et de rompre avec la bouteille. Mais le sort en a décidé autrement.

    David Goodis est un auteur majeur, et la lecture de cet ouvrage datant de 1947 ne fait que confirmer ce sentiment. Les personnages décrits sont absolument remarquables de crédibilité et de noirceur, au point de les rendre presque autonomes au gré de l’histoire. Cassidy est un paumé, victime d’un drame monstrueux, qui ne cherche que la rédemption autant que celle de sa nouvelle compagne. Mildred, venimeuse beauté qui rend les hommes fous de son corps, est prodigieuse de méchanceté et de nuisance. Doris, frêle gamine débauchée et captive volontaire de l’éthylisme, attire immédiatement l’empathie du lecteur. Et c’est sans compter sur la galerie des autres individus qui surnagent à la surface du cours tumultueux de cette histoire. L’intrigue est également sidérante de ténèbres, avec ce retournement au septième chapitre, profondément tragique et corrosif, où la déchéance des êtres humains se conjugue à la froideur de certains de leurs actes quand ils se trouvent sous l’emprise d’une sombre passion. Le final est inattendu, réorientant l’histoire dans une direction surprenante, où un peu de blanc vient altérer la noirceur du roman.

    Il existe des livres que l’on se maudit de ne pas avoir lus plus tôt. Indéniablement, Cassidy’s Girl (un titre qui devient encore plus judicieux dans l’ultime chapitre) fait partie de ces pépites. Féroce tout en restant puissamment humain, cet opus constitue un moment rare et terriblement mémorable. Un diamant d’une brutalité phénoménale qui pare une bibliothèque d’amateurs de polars à l’ancienne de ses reflets dramatiques.

    12/10/2014 à 17:17

  • Chandelles noires

    John Le Carré

    8/10 Stella Rode a été assassinée. Épouse d’un professeur de la prestigieuse école Carne, elle a été massacrée à coups de tuyau dans une serre. Pas de témoin, pas de preuve, et pas de mobile. Peu de temps avant son meurtre, la victime avait envoyé à un journal une lettre où elle accusait son mari du pire. L’une des journalistes fait appel à George Smiley, tous les deux s’étant connus pendant la guerre. Pour Smiley, c’est le début d’une investigation qui fourmille de faux-semblants.

    John Le Carré, c’est un écrivain que tout le monde, ou presque, connaît, au moins de nom. L’Espion qui venait du froid, La Taupe, La Maison Russie, La Constance du jardinier, Le Tailleur de Panama : autant de succès critiques et publics qui ont été également portés à l’écran. Et si l’auteur est l’un des plus reconnus dans la littérature d’espionnage, il est aussi très adroit dans le genre du pur policier. Ici, pas d’agents secrets, de complots internationaux ou de combats larvés entre des blocs diplomatiques : on est dans le polar, dans son essence la plus pure. George Smiley, en détective typiquement british, sait mener une enquête et se frotte à bon nombre de suspects : des couples aux puissants appétits professionnels, des querelles de confessions religieuses, des snobismes et des hypocrisies, sans compter une mystérieuse bohémienne qui ne s’exprime qu’en termes alambiqués et métaphoriques. Le roman est court, se lit vite, et la chute, sans effet de mauvais goût ni crépitation artificielle, est à l’image du récit : sobre, intelligente et diablement crédible.

    (Re)découvrir John Le Carré dans le domaine policier est décidément un petit enchantement. Et quand, en outre, on connaît ses terres littéraires de prédilection, on est ravi de passer un si bon moment de lecture en compagnie d’un conteur aux talents si diversifiés.

    12/10/2014 à 17:16

  • A mort, l'innocent !

    Arthur Ténor

    7/10 Un roman où l'aspect psychologique prend nettement le pas sur le côté purement policier. Du tact, de la retenue, et en même temps beaucoup d'émotions mêlées pour ce plaidoyer réussi contre l'homophobie et les jugements hâtifs et couards de la société.

    10/10/2014 à 18:44

  • De mal à personne

    Odile Bouhier

    9/10 Lyon, 1920. Un riche industriel, Firmin Dutard, vient d’être poignardé à mort. Deux personnages vont être mis sur l’enquête : le professeur Salacan, qui donne des cours de science criminelle dans le monde entier, et le commissaire Kolvair. Première constatation : le meurtrier est de la taille d’un enfant.

    Deuxième ouvrage de la série consacrée à Salacan et Kolvair après Le Sang des bistanclaques, ce roman est d’une singulière profondeur. Odile Bouhier a brossé des personnages convaincants et crédibles, comme le policier Kolvair, amputé d’une jambe suite à la Première Guerre mondiale, cocaïnomane et amoureux d’une belle aliéniste. Il y a également une belle galerie d’autres protagonistes, souvent traumatisés par le récent conflit, qui errent, défigurés au sens physique ou moral, violentés et violents, victimes ou coupables de trafics. Même si Salacan n’entre que plus tard dans le cœur de l’investigation, ce livre permet aussi de voir les balbutiements de la criminalistique, discipline naissante qui va néanmoins mettre en lumière de nombreux indices dans cette enquête. Avec une cadence effrénée (pour à peine plus de deux-cents pages, l’opus compte soixante-trois chapitres), les épisodes se succèdent, les rebondissements affluent, et c’est vraiment essoufflé que l’on parvient à l’épilogue où se mêlent noirceur et espérance.

    Roman à la puissante charge historique, il n’oublie pas pour autant d’être brillamment construit et écrit. Valant tout à la fois pour son intrigue ténébreuse que pour sa peinture de portraits édifiants, voilà un livre décidément remarquable. A noter que le troisième ouvrage de cette saga, La nuit, in extremis, est paru en avril 2013 et sorti en poche chez 10/18 le 4 septembre.

    22/09/2014 à 18:53

  • Juillet de sang

    Joe R. Lansdale

    9/10 Richard Dane, encadreur, mène une vie tranquille avec son épouse et son fils. Un cambrioleur pénètre chez lui, et Richard le tue en état de légitime défense. Les policiers ne doutent pas de sa version des faits, tout est si clair que l’affaire est classée. Mais le père du voleur vient rôder près de la famille Dane. Trame-t-il une vengeance ? Et si toute cette histoire était encore plus compliquée que prévue ?

    Avec son style inimitable, Joe R. Lansdale sait surprendre le lecteur. De prime abord, tout a déjà été écrit, voire vu au cinéma. Pourtant, l’auteur a organisé de solides rebondissements qui sauront électriser le récit. À partir de personnages simples et crédibles et pourtant denses, Joe R. Lansdalea su bâtir un scénario prenant. L’ensemble y sonne juste, presque inspiré d’un énième fait divers, avant de se catapulter dans une direction absolument inattendue. Et là, une nouvelle magie opère. Les mots claquent, le suspense s’accroît, et de nouveaux protagonistes apparaissent, dont un détective privé, Jim Bob, inénarrable d’humour et d’efficacité. Le roman en vient à conjuguer les qualités du thriller bien sombre et de la cocasserie dans les dialogues, tout en conservant une ferme base de crédibilité.

    Un roman étonnant et singulier, divertissant au possible, où la délassement engendré s’allie à la nécessaire réflexion quant à la légitime défense et aux responsabilités familiales, comme indiqué avec autant de concision que de pertinence dans les dernières lignes.

    22/09/2014 à 18:52 7

  • Métro Z

    Fabien Clavel

    9/10 Emma prend le métro avec son jeune frère, Natan, qui est autiste. Soudain, tout dérape. Des explosions, de la fumée. La panique, les passagers qui cherchent à quitter le souterrain. Et puis… les premières silhouettes apparaissent. Regard lointain, bave aux lèvres, mouvements lents. Et s’ils étaient des zombies ?

    Après Décollage immédiat et Nuit blanche au lycée, Fabien Clavel revient dans la collection Thriller de chez Rageot. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’un roman particulièrement explosif. Dès le premier chapitre, on plonge dans le cauchemar vécu éveillé par Emma, Natan ainsi que les autres malheureuses victimes des attentats. L’écriture est remarquable, nerveuse et électrique, et concourt fortement au suspense qui ne se relâche jamais. Le lecteur va passer environ deux-cents pages de pure angoisse. Les décors éclatés, les ombres malsaines, les chœurs des créatures, et bien sûr, tous ces zombies qui rôdent. On a rarement atteint un tel niveau dans la littérature jeunesse : ça saigne, ça mange, ça hurle, et les frissons vont crescendo. Face à ce cataclysme, Emma, Natan et C-Byl constituent un contrepoint humain salvateur.

    C’est du très lourd que nous offre Fabien Clavel, tant dans le sujet que dans la manière de le traiter. En plus de proposer une idée originale quant à la genèse de ces monstres, même si l’on pourra lui reprocher un manque de crédibilité quant à cette génération, l’auteur propulse son lectorat dans un huis clos infernal et intense. Assurément, une pièce maîtresse de la série.

    22/09/2014 à 18:52

  • Terminus Calais

    Patrick Morel

    7/10 Calais, de nos jours. Des sans-papiers afghans assassinés. Un Érythréen enlevé puis dont on découvre la dépouille massacrée. Un groupuscule raciste semble être à la manœuvre, d’autant que des pressions menaçantes pèsent sur les bénévoles venant en aide à ces migrants. Le capitaine Alec Zolta est mis sur l’enquête, même si tout le monde la considère en haut lieu comme bouclée.

    Il s’agit du second roman de Patrick Morel à être publié chez Ravet-Anceau après Double meurtre à Rouen. Prenant pied dans un drame social qui ne semble pas sur le point d’être résolu, l’auteur mêle l’aspect policier à une lourde charge politiquement engagée. Il décrit tout autant le quotidien des émigrés fraîchement débarqués sur le sol français que celui des volontaires cherchant à améliorer le sort de ces étrangers. Certes, les traits sont parfois épais voire volontairement épaissis, mais on sent nettement palpiter sous la plume de l’écrivain une humanité et une philanthropie désarmantes. Parallèlement, l’ouvrage permet de découvrir deux portraits fort bien croqués : Adam Mocart, ancien policier en perdition et encore tenu sous le joug d’anciennes relations peu recommandables, et surtout Alec Zolta, à mi-chemin entre le SDF et le moine, flic tout en délicatesse et dont le charisme ne laisse pas sa coéquipière indifférente. Si les fils de l’intrigue sont quelquefois trop visibles et certains effets forcés, le récit se lit très facilement et agréablement, entre règlements de comptes mafieux et exactions racistes, et également la présence inquiétante d’un molosse appelé Yellow Dog.

    Voilà un ouvrage réussi, fort bien écrit, où s’entremêle satire politique et investigation policière. Un roman finalement aussi engagé qu’engageant.

    22/09/2014 à 18:51

  • Adieu demain

    Michaël Mention

    9/10 Vingt années ont passé depuis que l’Éventreur du Yorkshire a été arrêté. Et le sang coule de nouveau. Des victimes, féminines, perforées par des carreaux d’arbalète. Deux flics vont se lancer aux trousses du tueur : Mark Burstyn, superintendant encore tourmenté par sa précédente enquête, et l’inspecteur Clarence Cooper, passionné de plongée sous-marine et expert en infiltration. Cette traque leur coûtera, à tous deux, extrêmement cher.

    Après Sale temps pour le pays, Michaël Mention poursuit sa trilogie anglaise. Rythme enfiévré, termes assassins, jeux avec les mots ainsi qu’avec la construction des phrases : on retrouve immédiatement le style si typique de l’écrivain. Saturé de références musicales, sociales et historiques, le lecteur plonge autant dans cette affaire criminelle que dans l’Angleterre de la fin des années 1960 au début du troisième millénaire. Ce qui frappe également, c’est la profondeur des personnages : depuis Burstyn, obnubilé par une voix enregistrée sur magnétophone et dont il n’a toujours pas découvert l’identité du propriétaire, à Cooper, remarquable caméléon dont l’immersion dans un groupe de parole dédié aux phobies va provoquer la chute morale. Tout y sonne juste et cruel, avec une large part faite à la psychologie de la peur, ou plus exactement, des peurs, tant elles sont nombreuses et protéiformes. Incandescente réflexion sur les anxiétés et la pusillanimité de l’humanité doublée d’une chasse policière de premier ordre, tortueuse, torturée, qui éclaboussera de sa boue méphitique le duo d’enquêteurs.

    On savait Michaël Mention doué, et l’on pouvait attendre avec une certaine appréhension ce nouveau volet, de crainte d’être déçu tant le précédent était réussi. Nous voilà rassurés. Son dernier-né, monstre littéraire aux chélicères inquiétantes et agressives, est certainement à ce jour son ouvrage le plus accompli. Un exceptionnel festin de mots et de maux.

    22/09/2014 à 18:49 5

  • Togo or not Togo

    Pierre Cherruau

    3/10 Un Poulpe bien mou du genou et insipide. Entre le prologue et l’épilogue, de longs passages où Gabriel voyage, rencontre des gens plus ou moins recommandables, et… rien. Pas l’acidité des autres opus, très peu d’action, de l’humour bien moyen. Une histoire certes originale car se déroulant presque intégralement en Afrique, mais le contenu est sincèrement très faible.

    07/09/2014 à 18:34 3

  • Dernier été

    Patrick Pécherot

    3/10 Une écriture absolument remarquable et un style très original, voire déconcertant (long monologue). Si la fin est surprenante, on finit par se demander si tout ce qui l’a précédée, c’est-à-dire la quasi-totalité du texte, ou plus exactement l’éventuel lien avec ce tableau de Frédéric Bazille, n’était pas un prétexte, une diversion trop grosse.
    Et je suis encore plus circonspect quant à l’épilogue, où la victime aurait prononcé certaines paroles peu intelligibles, alors que les sources officielles n’ont jamais fait état de cela. Du coup, ça me donne une sorte de sale goût dans la bouche, dû au fait qu’un écrivain, non pas se fait l’interprète d’une piste tout à fait probable, mais profane tout simplement la réalité historique pour qu’elle s’intègre à son récit, lui fasse écho, ou s’accommode de sa vision conspirationniste. Et ça, j’avoue, ça a beaucoup de mal à passer avec moi.

    07/09/2014 à 18:32

  • Les potes de la perception

    Yannick Bourg

    7/10 Quand le Poulpe s’engage sur le chemin de la guerre au nom de l’éternel rock’n’roll, ça n’est décidément pas triste. Un opus fort sympathique et bien mené, avec un spécialiste de la scène musicale aux baguettes, et une histoire qui, sans être totalement mémorable, est suffisante pour permettre un agréable moment de lecture. Je retiendrai en revanche la secte foutraque à laquelle Gabriel se frotte, groupuscule déjanté et occasion de moments cocasses.

    07/09/2014 à 18:29 1

  • La Promesse des Ténèbres

    Maxime Chattam

    7/10 Une plongée brutale dans le porno, avec ses dérives, déviances et barbaries. Dans le même temps, une immersion dans les souterrains new-yorkais et sa faune pas toujours recommandable. On retrouve la patte de Maxime Chattam et ses envolées quant à la société et ses perversions, ce qui n’a jamais été ce qui m’a le plus intéressé dans ses discours. La fin est intéressante et l’ensemble se lit finalement à grande vitesse malgré l’épaisseur de l’ouvrage car l’écrivain a un réel talent pour bâtir une histoire et faire en sorte que le lecteur soit happé. Ça doit être tout simplement le talent.

    07/09/2014 à 18:26 2

  • Le Temps égaré

    Sylvie Granotier

    8/10 Une admirable nouvelle sur le thème sans cesse exploité et réinventé des amours malheureuses, du triangle d’amants et de la tragédie à venir. Une plume piquante, douée d’une rare humanité, que Sylvie Granotier a également trempée dans l’érotisme. Finalement, peu importe la chute, puisqu’elle est annoncée d’entrée de jeu, et même si les dernières lignes viennent encore souligner la dramaturgie de cette passion mortelle : c’est l’entrelacs des deux points de vue, celui de Michel et de Marianne, qui porte bien haut ce récit aux accents si crédibles. Une bien belle réussite littéraire, à mon avis.

    07/09/2014 à 18:25 2

  • La Cavale de Lina

    Marc Villard

    6/10 Une nouvelle sympathique, avec un non moins sympathique journaliste et enquêteur, aussi têtu qu’ardent amateur de tabac, d’alcool et de belles femmes. L’intrigue est rondement menée, ne déçoit jamais, mais sans jamais vraiment surprendre. Un bon moment de lecture, cependant.

    26/08/2014 à 19:17 1

  • Le manuscrit de la mémère morte

    Louis Bellanti, Frédérique Vacher

    6/10 Un petit Poulpe bien sympathique. Rien d’extraordinaire, ni dans l’histoire, son déroulement ou les personnages, mais on passe un agréable moment en compagnie de Gabriel et de Cheryl à remonter à un drame ayant eu lieu lors de l’Occupation.

    26/08/2014 à 19:16 2

  • Le Carnaval de Denise

    Didier Vandemelk

    7/10 Un épisode du Poulpe réussi, où l’humour brille par sa quasi-absence. Le drame du fait divers se conjugue avec la dénonciation de trafics qui s’établissent sur les pauvres épaules de gamins handicapés, ainsi qu’une critique de mouvements nationalistes d’obédience extrémiste. En plus d’être sombre, c’est l’un des rares opus de la saga à voir Gabriel se commuer sciemment en justicier, arme à la main, pour venger la mort d’un proche.

    26/08/2014 à 19:15 2