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Piège pour Cendrillon
8/10 Une explosion accidentelle a plongé Michèle Isola dans l’amnésie. Sévèrement brûlée, elle n’a plus en tête que des bribes de souvenirs de sa vie d’avant. Tandis que Jeanne, sa tutrice, s’attache à son bien-être, des zones d’ombre naissent.
Sébastien Japrisot n’a pas une bibliographie très abondante, raison pour laquelle chacun de ses ouvrages constitue un rendez-vous que l’on ne saurait rater. Avec ce Piège pour Cendrillon, il enchante, du début à la fin. Assez court, ce roman n’en est pas moins dense : les non-dits, les éclaircies de vérité et les rebondissements sont nombreux, obligeant une lecture attentive, d’autant que le style est excellent. L’héroïne – mais en est-ce vraiment une ? – apprend à se reconstruire en réunissant les fragments de sa mémoire, depuis sa coexistence avec Domenica Loï, une amie d’enfance. Lentement, au gré de fulgurances, de rencontres et d’une longue quête intime, elle va finir par douter de sa propre identité. Est-elle vraiment Mi ? En à peine plus de deux-cents pages, Sébastien Japrisot a tissé une histoire fort consistante, parsemée d’allers-retours avec le passé, et prenante comme il n’est guère permis. Pour reprendre la formule d’Arthur Rimbaud, « Je est un autre ». Et c’est précisément cette question qui va hanter Michèle jusqu’au dénouement, n’intervenant que dans l’ultime page.
Un roman ensorcelant, adapté au cinéma en 1965, qui ne cesse de hanter, même après qu’on l’a terminé. Il est d’ailleurs à noter qu’il a été écrit en 1963 : rares sont les quinquagénaires à avoir conservé un tel charme.26/04/2017 à 17:40 5
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Amandine et les brigades du Tigre
7/10 1909, au Crotoy. Amandine, fille de bonne famille, s’égaie des exploits aéronautiques des frères Caudron, rencontre l’écrivaine Colette en villégiature. C’est alors qu’un vol de bijoux suivi du meurtre d’Anaïs, domestique de sa maison, plonge les alentours dans la stupéfaction. Amandine décide de prêter son concours aux forces de police pour démêler cette affaire.
De Lucienne Cluytens, on a déjà apprécié, entre autres, Les Bagnoles ne tombent pas du ciel ou LaPanthère sort ses griffes. Ici, elle nous revient avec cet ouvrage issu de la collection Belle Epoque. Un livre enthousiasmant et rafraîchissant, du début à la fin. L’ambiance du début de siècle est parfaitement restituée, les lieux également, et c’est avec plaisir que l’on se laisse promener par l’auteure au gré des pages. L’intrigue est intelligente, bien menée et parfaitement plausible, sans effet de manche ni artifice malvenu, avec l’esprit qui caractérise Lucienne Cluytens. Ce livre est aussi un joli portrait de femme, en la personne d’Amandine : dégourdie et impatiente, pugnace, en butte aux préjugés et mœurs de l’époque où les dames ne peuvent prétendument s’accomplir qu’au travers de mariages de convenance, sans réelle liberté. Elle découvrira l’amour avec le bel Alexander, mais aussi les frissons de l’enquête criminelle avec Raoul Plantier, policier issu des Brigades du Tigre, jusqu’à la résolution de ce vol et de deux homicides.
Une efficace énigme déposée sur une élégante carte postale : idéal pour se divertir !26/04/2017 à 17:36 1
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Il n'y a pas de passé simple
9/10 Jeune journaliste stagiaire au Courrier du Sud-Ouest, Skander Corsaro compte réaliser un article sur l’abbaye de Morlan. Mais, une fois les quelques interlocuteurs interviewés sur place, l’oubli du capuchon de son appareil photo l’oblige à rebrousser chemin et, malencontreusement, saisir un dialogue entre l’architecte et le conservateur où il est question de l’abbé Soeuil. Qui est ce mystérieux abbé ainsi évoqué ? Pour Skander, c’est le début d’une enquête riche, qui va le mener à rouvrir des plaies ouvertes il y a bien longtemps.
Il s’agit du premier ouvrage de François-Henri Soulié, et dont le second tome, Un Futur plus que parfait, est sorti en mars dernier. Ce qui séduit d’entrée de jeu, c’est le style de l’auteur. Il est fourmillement. De répliques drôles et toujours de bon aloi. De justes réflexions quant à l’être humain et la société. De mises en scène de situations parfois rocambolesques, où l’absurde le dispute au croustillant. De délicieux petits plaisirs littéraires, gorgés de malice et d’esprit, certes souvent fugaces, mais qui débouchent fréquemment sur de nouvelles saynètes savoureuses. On en vient volontiers à reprendre certains passages, moins pour ce qu’ils apportent à l’enquête en tant de telle, que pour l’allégresse qu’il procure au lecteur. Les divers personnages sont un régal. Skander, moitié français moitié – lui-même le confesse – on ne sait pas trop quoi, pris entre la culture européenne et les lustres orientaux. Léo Orson, le peintre paralysé qui ne peut se déplacer qu’à l’aide d’un fauteuil hightech, à l’altruisme immense. Max, le tenant du bistrot. Tonio, le fidèle ami de Skander, anarchiste, homosexuel, grand lanceur de pépites philosophiques, et toujours prêt à aider son ami d’enfance. Berland, le directeur du journal, d’une absolue humanité pour son stagiaire. Arthur Schoenberger, dit Chon-Chon, bouquiniste plein de ressources et survivant d’Auschwitz. Sans compter Sandra, la spectrale fille de Léo et pour laquelle Skander a immédiatement ressenti une inclination onirique, quitte à déboussoler ses rêves et lui faire subir des hallucinations. Le récit purement policier va également mener notre limier d’un mystère à un autre, entre des événements ayant eu lieu peu de temps avant la Révolution française, la Seconde Guerre mondiale, et des complots très contemporains, très politiques, et très sordides. C’est aussi cela l’un des grandes qualités littéraires et scénaristiques de déploie François-Henri Soulié : souffler le chaud et le froid, le réjoui et le dramatique, le sautillant et le monstrueux. Parce qu’une honorable vieille dame, recluse dans une maison de retraite aux forts accents catholiques, malgré ses pertes de repères historiques au point de confondre passé et présent, constituera l’un des détonateurs déposés sur une immense charge explosive qui vaporisera de nombreux personnages. Si la salve des premiers chapitres laisse penser que l’ensemble du récit sera allègre, voire gentiment futile, la suite des événements prouvera le contraire, exposant aux yeux terrifiés des protagonistes des pages monstrueuses de l’histoire française. Cette cohabitation du léger et du terrible aurait pu mener à une fusion, voire une confusion des genres, un brouet infâme, au risque de perdre le lecteur, ou lui faire penser que François-Henri Soulié n’a jamais su choisir son registre. Ici, il n’en est rien. Il vient au contraire souligner l’intelligence d’un auteur qui a su apporter, avec correction et justesse, ces deux éléments sans jamais les mélanger ou les noyer l’un dans l’autre pour les neutraliser.
Un roman vif, érudit et passionnant, ayant amplement mérité le Prix du premier roman policier du festival de Beaune de 2016. Et cet enchevêtrement des diverses époques historiques évoquées, ici imbriquées dans cette chasse au trésor, démontre la pertinence du titre choisi : Il n’y a pas de passé simple.26/04/2017 à 17:29 4
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Détective Conan Tome 87
7/10 Au programme de ce tome 87 : la fin de l’énigme présentée dans le numéro 86, avec une intéressante référence générale à Takeda Shingen ; une rivalité mortelle entre deux blogueuses (et une sympathique énigme autour d’un crime en chambre close) ; et une plongée dans l’enfance de Shinichi et Ran (à la clef, une inattendue première enquête, émouvante, avec un attachant croisement des points de vue autour des mêmes situations et actions). Et enfin, un meurtre dans un restaurant et mettant en scène deux vedettes, dont on ne connaîtra la résolution qu’à l’opus suivant. L’ensemble reste toujours aussi plaisant et dynamique !
23/04/2017 à 08:41 1
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Real Account tome 1
8/10 Une histoire prenante et originale, dénonçant avec intelligence les perversions induites par les réseaux sociaux. Un réquisitoire qui s’illustre notamment au gré des diverses épreuves subies par les personnages, prisonniers dans cet univers virtuel dominé par cet étrange individu, Marble, où l’on est obligatoirement conduit à réfléchir aux notions d’amitié réelle, de popularité et d’identité. Un délicieux jeu de massacre qui s’achève de manière inattendue, avec l’arrivée de Marble dans le monde réel. Délassant et efficace, tout autant qu’intéressant et sacrément corrosif.
23/04/2017 à 08:39
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Michelle Annabella Katz, Premiers combats
7/10 La genèse de Michelle Annabella Katz, devenue combattante sous la férule de son père, décoratrice sous l’influence de sa mère, avant d’être embauchée par la mystérieuse Agence 13. En soi, ce n’est pas une histoire extraordinaire ni remarquable, mais plutôt une sorte d’échauffement pour Serge Brussolo, avant de rempiler pour le quatrième tome « Le Manoir de l’Ecureuil », ou encore un moyen pour le lecteur de se remettre dans le bain avant de suivre une nouvelle aventure de Mickie. Un opus certes pas indispensable, mais court et plaisant, et qui ravira à coup sûr les fans.
23/04/2017 à 08:38 2
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Pas de vacances pour Fantômette
6/10 Un agréable moment de lecture aux côtés de Fantômette, une héroïne et croustillante. De l’aventure, de l’action, et beaucoup d’humour, dans les situations comme dans les dialogues, avec force jeux de mots, pour une intrigue bien sympathique, même si je regrette que la nature du trafic soit si vite dévoilée.
23/04/2017 à 08:37 1
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Le Manoir de la terreur
6/10 Une histoire qui recycle l’histoire du Docteur Jekyll et Mister Hyde ainsi que la lycanthropie. Une histoire certes prenante et bien écrite, suffisamment efficace pour promettre quelques frissons à un jeune lectorat, mais qui ne m’a pas semblé suffisamment originale : il y avait tant à faire pour se démarquer de ces deux postulats, ce que R.L. Stine ne tente jamais. De même, la chute, tombant certes dans les deux dernières pages, est intéressante, mais elle en devient presque attendue, quand on connaît un peu les « tics » scénaristiques de l’écrivain.
23/04/2017 à 08:36 1
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Détective Conan Tome 71
5/10 Un épisode bien moins intéressant que les autres à mes yeux. Un premier récit sympathique mais sans plus, où un jeune policier cherche sur une cassette VHS un ancien amour d’école ; c’est gentiment mené et sentimental en diable, mais sans le moindre frisson. L’autre intrigue, incomplète, mène Conan – voire Shinichi quand il prend le produit adapté – et ses amis à Londres. Au programme : un tueur en quête de vengeance, un possible attentat, du tennis, et un fil rouge que constitue Sherlock Holmes et les livres le mettant en scène. Alors, certes, c’est original et intéressera probablement les aficionados d’Arthur Conan Doyle pour les multiples références, mais ça manque un peu de nerf, le complot est capillotracté (surtout le coup du braille), ça traîne en longueur selon moi, et les dialogues en anglais sous-titrés en français m’ont profondément agacé car inutiles. Bref, une carte postale londonienne agréable, mettant à l’action Shinichi aidé de ses camarades dont Ran et le professeur Agasa, mais qui ne m’a jamais enflammé.
23/04/2017 à 08:35 1
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No Guns Life tome 1
9/10 Un manga vraiment prenant, où l’on suit Jûzô Inui, un « extend », mi-humain mi-robot chargé de démêler les affaires ayant trait à ses semblables. Le voilà pris dans une très étrange histoire, où se mêlent un énigmatique enfant kidnappé, des gosses pourchassés, une nonne très spéciale, un pouvoir dénommé « harmonie », des cigarettes aux propriétés insoupçonnées, et une lutte secrète entre deux entités. Du combat, de l’action, des androïdes qui se déchaînent, et, au final, de jolies pensées quant à l’identité, la place dans la société, le libre arbitre ou la rédemption. Un graphisme ultra efficace, même si j’ai trouvé que parfois les batailles devenaient esthétiquement confuses, et un scénario riche et à multiples tiroirs. Un ouvrage qui emprunte quelques codes de la science-fiction, fait des clins d’œil à Hellboy, et se permet d’avoir son propre ADN tout en y incluant des références nombreuses. Un régal.
23/04/2017 à 08:34 1
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Sens Interdit[s]
8/10 Ce sont plusieurs enfants que l’on retrouve morts dans les alentours de la ville de Sens. Le point commun, en plus du jeune âge des victimes, est qu’ils étaient issus de la notabilité locale. Serait-ce une vengeance ? L’œuvre d’un tueur en série ? D’une vague de suicides ? Luc Mandoline est bien décidé à tirer cette sordide histoire au clair.
Cet ouvrage issu de la série consacrée à l’Embaumeur est un pur régal de noirceur. On y retrouve avec plaisir notre thanatopracteur préféré, toujours aussi charmeur et direct, obstiné dans sa quête de la vérité, et entouré de ses camarades Sullivan Mermet, ancien légionnaire, et Elisa Deuilh, l’incendiaire journaliste rousse. Jacques Saussey s’est glissé avec facilité – et indéniablement avec un plaisir communicatif – dans la peau de l’Embaumeur, comme l’ont fait avant lui, entre autres, Michel Vigneron, Maxime Gillio ou Jess Kaan. Son style, abrupt et efficace, séduit de la première à la dernière page. L’intrigue est également très réussie, et ce ne sont que les ultimes pages de ce livre écrasé de dureté qui offriront la résolution complète de l’histoire.
Environ cent-vingt pages d’une lecture efficace et prenante, saturées de ténèbres et de suspense, pour probablement l’un des opus les plus sombres de la série, ce qui n’exclut pas un humour de bon aloi et des moments de franche rigolade, tels des coupe-feux au beau milieu d’un incendie. On ne peut que remercier Jacques Saussey pour ce moment de fièvre passé au côté de l’un des personnages récurrents de la littérature policière française les plus atypiques qui soient.16/04/2017 à 08:55 1
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Sang maudit
9/10 Tout commence par un simple cambriolage au cours duquel des diamants disparaissent de chez la famille Leggett. Mais le détective délégué pour enquêter sur ce vol a tôt fait de remarquer que Gabrielle, la jeune fille de la famille, est peut-être au centre de l’affaire. Son propre sang ne serait-il pas corrompu, au risque qu’une malédiction pèse sur elle ?
Dashiell Hammett n’est pas un écrivain comme les autres. Il est de ceux qui ont ouvert une voie, bâti un genre, défini des jalons. Ainsi, presque quatre-vingt-dix ans après la parution de ce Sang maudit, la puissance du roman demeure. L’intrigue y est riche, découpée en trois grandes parties, chacune recélant des enchevêtrements et des ramifications de très grande qualité. Les personnages, décrits souvent à l’acide, constituent une véritable faune éclectique et autant de points d’appui pour une intrigue – voire des intrigues – qui ne cessent de rebondir et prendre de l’ampleur. Tout y passe : chantage, manipulation, usurpation d’identité, influence sectaire, drogue, etc. Parallèlement, Dashiell Hammett est également un narrateur hors pair. Un style concis, rêche, qui sait aller à l’essentiel sans pour autant museler la causticité de la plume. Et, au centre de cette histoire prenante de bout en bout, une femme : Gabrielle. Persuadée que son hérédité a concentré dans ses veines ce qu’il y a de pire chez ses géniteurs. Une anxiété de tous les instants que semble démontrer les épreuves qu’elle va rencontrer. A cet égard, les scènes marquantes ne manquent guère, depuis la mort téléguidée de la mère de Gabrielle – ou comment la haine et la rancœur transforment un jeu innocent en une ignoble manipulation – au combat du détective contre un spectre phosphorescent dans l’enceinte d’une communauté sectaire.
Il est des ouvrages qui marquent durablement les esprits. Leur intrigue, leur puissance narrative, leur complexité ou leur maestria peuvent constituer autant de paramètres expliquant cette mémorabilité. Et quand tous ces éléments se retrouvent en un seul opus, la rencontre n’en est que plus glorieuse. Au même titre que Moisson rouge ou Le Faucon maltais, ce roman est né pour poinçonner les esprits et inviter tous les écrivains ultérieurs à célébrer son immense qualité. Et s’il existe un panthéon pour les auteurs policiers, assurément, Dashiell Hammett y siège avec toute la déférence qu’il méritait, mérite et méritera jusqu’à la fin des temps.16/04/2017 à 08:45 3
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Léo a disparu
8/10 Léo a disparu. Un événement incompréhensible. Nul ne sait si, en arrivant au collège, il a été kidnappé ou s’il a fugué. Ses amis s’interrogent, notamment Olivier, Clément et Estelle. Sans compter, bien évidemment, la maman de Léo. Et Gilles Valérian, le gendarme qui va enquêter sur cette affaire.
Avec cet ouvrage destiné à la jeunesse, Roselyne Bertin retient l’attention de la première à la dernière page. Une écriture simple et efficace, entraînante, tissant d’amples moments de suspense, de tension et de zones d’ombre pour retenir l’attention. Une histoire simple, jamais simpliste, crédible et prenante, où s’entrecroisent avec intelligence les points de vue des divers protagonistes. Les amis du disparu, mais aussi Gilles, fin et pugnace, qui saura retrouver la trace du garçon. D’ailleurs, il est à noter que Roselyne Bertin a bâti un récit différent de ce que l’on trouve habituellement dans les polars pour les jeunes. C’est un véritable concours de circonstances et de rencontres, un enchaînement fort plausible d’événements inattendus, qui va conduire le pauvre Léo au cœur d’un engrenage qui pourrait bien lui être fatal. Comme de bien entendu dans ce type de littérature, la fin heureuse mettra en relief des attitudes humaines fort louables ainsi que des qualités d’âme estimables, comme l’amitié, le sens du devoir, la protection des êtres – et parfois des animaux – plus faibles que soi, au terme de deux jours d’une disparition que Léo n’oubliera probablement jamais. Et les juvéniles amateurs de littérature policière non plus.16/04/2017 à 08:40 1
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La Rage du dragon
7/10 … ou comment un jardinier massacré par un tyran local et ses trois sbires prend sa revanche grâce à une vieille dame qui lui enseigne le kung-fu. Un petit régal d’humour et d’ixième degré, ponctué de blagues potaches (comment faire pipi quand on a des serpes greffées aux mains, ou la mauvaise haleine de Leung à force de se laver les dents avec les pieds), qui se lit très facilement, avec des illustrations d’Alfred dynamiques et explosives. Une série B littéraire totalement assumée, particulièrement rapide à lire et jouissive.
09/04/2017 à 08:32
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Secret volume 1
7/10 Une histoire intéressante, autour de la potentielle culpabilité de trois adolescents lors d’un accident de car. Du mystère, des interactions prenantes, et j’ai retrouvé avec plaisir le style scénaristique de Yoshiki Tonogai des séries « Judge » et « Doubt », avec toutefois un graphisme et des traits bien moins poussés et travaillés.
09/04/2017 à 08:31 1
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Sous-sol interdit
7/10 Une histoire prenante et bien menée, avec de nombreux (et anxiogènes) allers-retours avec la cave de la famille Brouwer où le père mène d’étranges expériences. Des rebondissements intéressants, depuis l’identité du père jusqu’à la nature même des expérimentations, jusqu’à l’épilogue, certes peu crédible, mais qui rebat les cartes de façon enthousiasmante.
09/04/2017 à 08:30 1
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Mission 10 - Le Grand Jeu
7/10 Entre l’infiltration musclée du groupuscule d’un dirigeant anarchiste menant à l’arrestation d’un ancien membre de l’IRA à l’invasion d’un centre de l’aiguillage aérien anglais pour en éprouver les failles, cet épisode de la série commence sur les chapeaux de roue ! Par la suite, même si le récit est sacrément efficace, toujours aussi entraînant, bien écrit et sans guère de temps mort, je regrette que la mission tant attendue dans le camp ne débute que si tard (elle est annoncée vers la page 150). De même, comme Nico, je déplore que l’enjeu soit, pour une fois, si minime (uniquement une mission d’entraînement, même si elle va requérir de sacrés talents de combat et de stratégie). Pas mon ouvrage préféré de CHERUB, mais tout de même un agréable moment.
09/04/2017 à 08:28 2
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Le lézard lubrique de Melancholy Cove
9/10 Melancholy Cove, une petite station balnéaire des Etats-Unis. En apparence, une commune sans fièvre aucune, où le banal mois de septembre commence à apparaître. Mais cette fois-ci, il va y avoir du changement en ville.
De ce roman complètement barré de Christopher Moore, il est vraiment difficile d’en dire plus sans dévoiler la série de catastrophes imaginées par l’auteur. Sur un ton absolument foutraque et enthousiasmant, le lecteur va aller de surprises en surprises, et la faune – humaine – locale est irrésistible. Jugez plutôt. Bess, une femme pendue à qui on a peut-être donné un petit coup de main final. Théo, le policier local, fumeur invétéré de marijuana. Une tenancière de bar dont le corps a été patiemment complété de pièces de métal jusqu’à devenir une femelle Terminator. Valérie, la psychiatre du patelin, qui décide de faire remplacer tous les antidépresseurs prescrits à ses patients par des placebos. Winston, le pharmacien qui ne peut avoir des érections qu’en pensant à des dauphins. Molly, une ancienne actrice de films de série Z, entendant une voix intérieure et vivant dans une caravane. Catfish, un joueur de blues qui cache un bien étrange secret. Cette arche de Noé vous paraît-elle déjà saturée ? Eh bien non, pas tout à fait. Vous auriez bien encore un peu de place pour un lézard géant, rendu mutant par les radiations, particulièrement fâché que Catfish ait un jour tué l’un de ses petits ? Christopher Moore n’est pas seulement un écrivain, c’est également une aventure à lui tout seul. Une imagination débridée, aussi imaginative et corrosive que celle d’un sale gosse qui couche sur le papier ses plus incroyables délires et fantasmes. Le risque était immense, voire presque inéluctable, que cette abondance d’idées décalées devienne une fange stérile, un pathétique bordel, du grand-guignol. Pourtant, l’auteur, par on ne sait trop quel enchantement, nous rend l’ensemble non seulement hilarant mais aussi terriblement efficace. Sur les quelque quatre-cents pages de ce capharnaüm littéraire, tout s’emboîte, au gré des relations interpersonnelles, des conséquences imprévues du moindre geste anodin, et des mécanismes désopilants mis en œuvre par Christopher Moore. On retiendra de nombreuses scènes réjouissantes, comme la tentative ratée d’accouplement entre le lézard géant et le camion-citerne, les pèlerins venus rendre hommage au monstre dans la grotte, son intolérance au lait des vaches qu’il aura dévorées, ou encore ces dialogues burlesques (comme ceux du premier chapitres, où les policiers tentent de savoir si la victime était amish ou mennonite en vertu du fait qu’elle possédait un mixer et des fermeture Éclair sur ses vêtements).
Un roman sidérant, presque sidéral, assumant la plus saugrenue des déviances, de bout en bout. Une magnifique tranche d’un immense n’importe quoi, porté par le style et la plume décomplexés d’un Christopher Moore en état de grâce… ou sous l’emprise de puissants psychotropes, sachant que le lecteur n’est nullement obligé de consommer les mêmes stupéfiants pour prendre à son tour son pied.01/04/2017 à 09:53 3
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Pluto tome 1
9/10 Un manga saisissant. J’y suis d’abord allé un peu à reculons, en raison d’une couverture terne à mes yeux, et puis je me suis lentement fait transporter par l’histoire. Un récit nourri des préceptes d’Asimov et d’autres références à la science-fiction, tout en possédant son propre ADN. Des robots marquants, avec bien évidemment le protagoniste, Gesicht, mais aussi Mont-Blanc, le colosse mystérieusement tué en Suisse, Brau 1589, le tueur reclus et portant une lance dans le ventre qui le tuerait si on la lui enlevait, North 2, hanté par la guerre et vivant une poignante amitié avec un compositeur aveugle, et enfin Brando, le lutteur invincible. Une histoire envoûtante et originale, je serai très probablement au rendez-vous d’autres épisodes, celui-ci s’achevant sur un clin d’œil appuyé à l’œuvre d’Osamu Tezuka.
01/04/2017 à 09:50 1
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SOS dans le cosmos
Guillaume Guéraud, Alex W. Inker
7/10 …ou la folle odyssée dans l’espace. Un chat involontairement héroïque, des Martiens qui ressemblent à des oreillers, un cyborg débile à souhait, et des références appuyées et assumées au film Alien. C’est iconoclaste en diable, bourré de plaisanteries puériles et jubilatoires, jusqu’au final gentiment canaille. Un petit moment de bonheur, sans prétention aucune, et souligné, voire tonifié, par la mise en page et les dessins d’Alex W. Inker.
01/04/2017 à 09:49