El Marco Modérateur

3257 votes

  • L'Ombre de Wewelsburg

    Maza, Richard D. Nolane

    8/10 L’étrange dalle noire récupérée en Antarctique est convoyée dans un sous-marin nazi réagit aux attaques coordonnées d’un destroyer et d’un avion alliés avec l’entremise du Visiteur, pourtant géographiquement très distant. La note extraterrestre apparaît encore davantage avec ce Visiteur (qui semble sacrément de mèche avec Himmler à travers cette réflexion quant à la prothèse d’Hitler, hum hum…). Cette BD se termine sur le début d’un processus paranormal où il est question d’un voyage dans le temps… tandis qu’Hitler commence à disparaître physiquement. Encore du très bon, original et addictif !

    31/07/2021 à 23:27 1

  • La Colère des dieux

    Maza, Richard D. Nolane

    6/10 Un dix-neuvième tome qui commence presque par un chouette ballet aérien puis une série de combats dans les airs autour d’un bombardement massif qui s’illustre par la quantité d’appareils mobilisés. Une bataille intense et de toute beauté graphiquement, dommage que le fil de la série passe ici un peu au second plan malgré la réapparition de Reitsch, le nazi masqué, ainsi que d’un bombardement prenant pour cible le bunker circulaire.

    06/03/2023 à 17:44 1

  • La Foudre de Thor

    Maza, Richard D. Nolane

    8/10 Le puits de forage intrigue tellement les ingénieurs que quelques-uns y descendent à leur tour, se demandant comment il est possible de vitrifier de la glace en observant les parois de la cavité… avant que l’un des hommes soit littéralement happé par une forme tubulaire. L’hypothèse extraterrestre apparaît clairement tandis que Himmler prend la main sur Hitler (façon de parler, puisque l’on voit le Führer avec sa prothèse). Encore un opus très efficace qui se conclut par une démonstration du « Visiteur » tout juste sorti du gouffre du pouvoir de ce phénomène attribué à Thor.

    27/06/2021 à 09:14 1

  • La Main gauche du Führer

    Maza, Richard D. Nolane

    8/10 Après l’Europe, cet opus commence du côté de l’Antarctique à la recherche d’une météorite tombée là il y a dix mille ans. La prothèse pour remplacer le bras d’Hitler déchiqueté au cours d’un attentat apparaît enfin. C’est toujours un « régal » que de croiser des personnages de la galaxie nazie dans ces opus, et là, c’est Leni Riefenstahl qui apparaît en train de filmer un discours du Führer à Nuremberg. Des images fortes (comme ces avions dessinant une croix gammée dans le ciel) pour un final très intrigant autour de ce métal carotté dans la glace de l’Antarctique. Même s’il y a un peu moins d’action que dans les tomes précédents, ça demeure une série forte et prenante.

    22/04/2021 à 18:29 1

  • La Nuit des Armes Miracles

    Maza, Richard D. Nolane

    8/10 Froissés par les Alliés qui ont fabriqué et utilisé des avions capables d’en découdre avec leurs Wunderwaffen, les nazis veulent employer un U-Boot Mistel type XXX, et sa première cible va être un porte-avion au large de l’Australie. Une belle débauche de nouveaux engins, depuis cette navette jusqu’au train blindé en passant par les Panzers VIII. La rencontre tripartite entre le Visiteur, Hitler et Himmler vient clore cet opus où action et progression générale de l’intrigue sont à l’équilibre. Encore un très bon opus à mes yeux.

    28/07/2021 à 17:57 1

  • Le Feu du ciel

    Maza, Richard D. Nolane

    7/10 Après une nouvelle explosion en Antarctique à la base Argentina, les tractations politiques continuent, ce qui donne lieu aussitôt après à un autre combat entre avions. Pas le moindre temps mort dans ce tome, c’est indéniable, mais pas non plus le coup de fouet souhaité… jusqu’à ce qu’Hitler dévoile la puissance de son nouveau pouvoir au cours d’un discours public. J’espère que cet événement, dynamique, saura se montrer contagieux afin de stimuler les quatre derniers opus et achever cette série en beauté.

    13/01/2022 à 18:42 1

  • Le Pilote du diable

    Maza, Richard D. Nolane

    7/10 En août 1946, les Alliés ne sont pas venus à bout de l’Allemagne nazie, et l’on suit d’entrée de jeu un combat aérien au cours duquel se distingue Hauptmann Murnau, un pilote d’élite, qu’Hitler va venir décorer en le qualifiant de « pilote du diable ». Une course contre la montre pour récupérer les armes de pointe du camp adverse, de la géopolitique, le « plaisir » de retrouver des personnages historiques et un graphisme léché alors que des travaux sont en cours à Auschwitz. Même si, à ce stade de la série, rien n’est réinventé ni bouleversant d’originalité, c’est très agréable à suivre.

    11/03/2021 à 19:54 1

  • Le Spectre de l'Antarctique

    Maza, Richard D. Nolane

    8/10 Retour en Antarctique après « l’épisode » du Débarquement raté en Normandie avec toujours ces magnifiques combats aériens ou contre des sous-marins. Himmler semble vouloir étendre sa mainmise. Un bon tempo de bout en bout, jusqu’à la découverte finale, pour les Alliés, que la base qu’ils comptaient attaquer en Antarctique servait peut-être de diversion au profit d’une station secrète.

    18/05/2021 à 18:57 1

  • Le Visiteur du soir

    Maza, Richard D. Nolane

    7/10 Les Alliés (ici symbolisés par Churchill et de Gaulle en réunion) ont conscience du projet « Thor » mené par les nazis en Antarctique et ont développé un avion capable d’en découdre avec les appareils Wunderwaffen allemands. La référence au film « Les Visiteurs du soir » apparaît clairement. Quelques bavardages (un peu longuets) chez les élites avant de nouveaux combats aériens épiques. Cet épisode, réussi, se conclut par le départ du Visiteur vers Berlin en sous-marin avec un étrange matériau noir.

    13/07/2021 à 17:06 1

  • Les Damnés du Reich

    Maza, Richard D. Nolane

    7/10 Un tome à l’esthétique aussi réussie que dans les précédents, qui débute par un parachutage et un combat musclé entre des bombardiers et des navires de guerre. L’usage de ce « thanatoscope », les vues du camp d’Auschwitz que les nazis vont chercher à détruire, un accident avec la présérie des appareils révolutionnaires, des tractations autour de la prothèse du bras d’Hitler, et des combats aériens fort réjouissants maintiennent mon attention pour cette série à une belle altitude.

    23/03/2021 à 19:59 1

  • Les Pièges du temps

    Maza, Richard D. Nolane

    7/10 Le Visiteur est en train de déchaîner sa puissance, engendrant alors de curieuses répercussions, notamment des phénomènes inexpliqués aux mains de nombreuses personnes, ou l’apparition du spectre de l’officier qui a comploté l’attentat qui a défiguré Hitler. L’extraterrestre parvient à faire bondir sa boule d’énergie deux ans auparavant, enrayant le Débarquement en Normandie (cf. un épisode précédent). Pas mal d’événements issus de tomes antérieurs trouvent une explication, et la série continue à son rythme et son efficacité habituels, à savoir bons.

    08/08/2021 à 08:39

  • Opération Gomorrhe

    Maza, Richard D. Nolane

    6/10 Requinqué par son discours et la démonstration de ce pouvoir miraculeux, Hitler s’entretient avec le Visiteur qui lui fait part de cette appétence pour Auschwitz et de « 1000 humains » pris sur place. Churchill échappe de peu à un attentat mené par un V2. Encore un peu trop de bavardages à mon goût, la série aurait probablement mérité d’être raccourcie. Et puis, c’est un détail, mais j’ai eu du mal avec la scène où le Visiteur « s’occupe » des prisonniers, seuls dans le camp de concentration. La vérité historique a été bien plus ignoble, indicible que ça, mais ce passage m’a dérangé : en espérant que la suite des opus saura s’appuyer sur cette scène provocante comme sur un ressort nécessaire, afin que ça ne soit pas juste de la cruauté gratuite…

    14/02/2023 à 10:28 2

  • Starjet, danger immédiat

    Maza, Richard D. Nolane

    6/10 Je renoue avec cette série que j’avais laissée de côté pendant plusieurs mois. Un mélange toujours aussi « plaisant » d’évocations entremêlées (nazisme, aviation) pour un récit dynamique, mais je trouve que l’intrigue ronronne sacrément, sans réelle étape franchie du point de vue scénaristique.

    09/04/2024 à 20:04 2

  • Tokyo, Bombe A

    Maza, Richard D. Nolane

    6/10 Une BD qui commence fort avec un bel affrontement (et un jeu de passe-passe) entre avions alliés et un sous-marin japonais. Un opus d’ailleurs très étonnant, puisque le Visiteur et les Allemands disparaissent de l’intrigue pour laisser place aux Japonais et Américains avec des événements qui collent – presque – intégralement à la vérité historique. Un entracte, en quelque sorte, esthétiquement excellent, et augurant, je l’espère, de nouveaux rebondissements et d’un coup de fouet du point de vue scénaristique pour les tomes suivants.

    04/10/2021 à 20:37 1

  • Maman les p'tits bateaux

    Claire Mazard

    9/10 Pour son douzième anniversaire, Marie-Bénédicte reçoit un ordinateur pour cadeau, ses parents espérant que ça la sortira de sa léthargie. Ses premiers mots tapés au clavier : « Père Noël, pour Noël, cette année, je te commande la mort de mon oncle Laurent. » Pourquoi ? Le 16 mai 2018 – une date que Marie-Bénédicte choisit comme mot de passe – son oncle l’a violée. Surnom du frère de sa mère : Tildou. Alors les mots – et les maux – se mettent à couler sur l’écran à mesure que l’ado nous raconte l’atrocité de son calvaire.
    « Je suis en prison. Dans mon corps. Dans ma tête ». Des propos aussi forts que la tragédie vécue par la protagoniste. Des phrases hachées, faisant écho au puissant trauma. Des polices d’écriture variées, changeantes, chaotiques. Un ton dur, écho à la violence de la situation. Marie-Bénédicte se fait raser les cheveux, sombre dans le mutisme, s’isole, se sent avilie, presque fautive de ce qui lui est arrivé, se laisse aller du point de vue scolaire, se demande si elle ne deviendrait pas coupable à son tour en dénonçant son bourreau d’oncle. L’ordinateur devient confesseur, le lecteur également à mesure que ses pensées s’y inscrivent. Un roman à la fois simple et fort (fort parce que simple, simple parce qu’il était inutile de vouloir faire plus fort). Un ouvrage d’une éclatante crédibilité, juste et plein de tact, qui me marquera probablement longtemps. Merci à madame Claire Mazard d’avoir traité ce sujet épineux avec tant d’intelligence et de talent.

    21/07/2022 à 08:41 1

  • L'Or des Maures

    Jacques Mazeau

    2/10 Près des gorges de Kakouetta, un couple de randonneurs disparaît. L’inspecteur de la Police Judiciaire Michel Fabre, spécialisé dans les affaires paranormales, va mener l’enquête aux côtés de Muriel Lacan, docteur en physique et membre d’une unité de parapsychologie. Ils vont alors se rendre compte que depuis plus de cinquante ans, bien d’autres personnes se sont volatilisées dans cette région où une légende raconte qu’un trésor y aurait été dissimulé par les Maures, il y a plus de douze siècles, légende dont parle également Nostradamus dans une de ses prophéties et qui serait en rapport avec un étonnant héritage légué par des extra-terrestres.

    Jouant sur le thème très en vogue de l’ésotérisme et de la religion, Jacques Mazeau a bâti un roman de bien piètre facture. Les personnages principaux – Michel Fabre et Muriel Lacan – n’ont que trop peu de charisme et sont sans réelle profondeur humaine. La langue de l’auteur est très plate, que ce soit pour les scènes d’action ou les descriptions alors que le décor se prêtait pourtant à une aventure haute en couleurs. Par ailleurs, l’intrigue traîne en longueurs, et il faut attendre au moins 200 pages pour que le suspense devienne plus intéressant. Et finalement, dans l’ultime chapitre, les explications apparaissent enfin, mais offrant souvent bien plus de questions que de réponses. A vouloir trop jouer sur la partition pourtant ouverte du thriller ésotérique, Jacques Mazeau ne parvient jamais vraiment à convaincre alors que le sujet promettait cependant d’être prenant.

    Au final, L’or des Maures n’est qu’un roman de plus se fondant sur le paranormal et les versants mystérieux de la religion, mais sans apporter une nouvelle pierre à cet édifice littéraire. Reste un thriller qui ne provoque aucune fièvre ni ne laissera aucun souvenir exaltant au lecteur.

    23/11/2008 à 10:49

  • La Fureur dans le sang

    Val McDermid

    8/10 Jacko Vance est une star des médias adulée par la population entière de Grande-Bretagne. Mais ce que les foules ignorent, c'est qu'il est également un redoutable tueur en série, obsédé par l'amputation de son bras, qui enlève et viole les femmes qui l'entourent avant de les supprimer. C'est du moins l'intuition de l'inspecteur Shaz Bowman, qui manque désespérément de preuves pour le faire tomber. Elle va néanmoins pouvoir compter sur l'appui de Tony Hill, directeur de la naissante cellule de profilage, et de Carol Jordan, policière chevronnée. Mais tous ignorent à quel point Vance est un homme d'une cruauté inouïe et qui est capable s'en prendre violemment à ceux qui se dressent entre lui et ses futures victimes.

    Après Le Chant des sirènes, Val McDermid récidive avec un nouvel opus sombre et très axé sur la psychologie. On y retrouve avec joie donc les deux policiers du précédent roman pour une enquête les menant cette fois-ci à pourchasser un violeur de la pire espèce. Ici, le meurtrier est connu d'entrée de jeu et le suspense ne réside donc pas dans la révélation de son identité mais dans la manière dont les équipes de police vont parvenir à l'appréhender. Au moins aussi redoutable et carnassier que le Bricoleur dans Le Chant des sirènes, Jacko Vance est un nouveau monstre parfaitement construit et dont le trauma originel est original et marquant. Val McDermid déploie tout son savoir d'écrivain au travers de la peinture réaliste des sentiments et émotions des personnages, avec toujours ces passages violents qui risquent de choquer les âmes sensibles.

    La fureur dans le sang est donc un excellent thriller psychologique qui confirme le talent de son auteur et donnera envie de lire le troisième épisode des investigations de Tony Hill et Carol Jordan dans La souffrance des autres.

    19/05/2009 à 18:47

  • Le Chant des sirènes

    Val McDermid

    9/10 A Bradfield, commune anglaise, un tueur en série sévit en massacrant des homosexuels à l’aide d’engins de torture inouïs. Son surnom est vite donné par la presse : le Bricoleur. Toute la police se met sur ses traces, notamment Carol Jordan, inspectrice de la criminelle, ainsi qu’un profileur, Tony Hill, dont les théories peuvent permettre l’arrestation du coupable. Ce sera le début d’une traque qui les marquera à jamais.

    Avec ce premier opus mettant en scène Carol Jordan et Tony Hill, Val McDermid signe un thriller brillant. L’écriture est très élégante, et les chapitres alternent avec ingéniosité entre les points de vue des enquêteurs et les écrits laissés par l’assassin. Les personnages sont convaincants, du premier au dernier rang. Par ailleurs, la touche de psychologie utilisée par Val McDermid pour les rendre crédibles et humains est indéniable. Cette enquête offre son lot de rebondissements jusqu’à l’affrontement final, très marquant. Il est d’ailleurs à noter que certaines scènes de torture pourront gêner des lecteurs impressionnables. Le récit emprunte des voies exploitées dans d’illustres thrillers passés comme Dragon Rouge tout en assumant pleinement cet héritage, et ravira donc les amateurs du genre.

    Au final, Le chant des sirènes est un très bon thriller, une magnifique ouverture pour la suite des investigations menées par Jordan et Hill, La fureur dans le sang et La souffrance des autres.

    27/01/2009 à 20:24

  • Scènes de crime : 200 ans d'histoires et de sciences criminelles

    Val McDermid

    9/10 Les livres sur la police scientifique ne manquent pas, mais quand Val McDermid, l’auteure des remarquables et remarqués Le Chant des sirènes, Au lieu d’exécution, Le Tueur des ombres ou Quatre garçons dans la nuit s’y met à son tour, on ne peut que se laisser tenter par un tel ouvrage documentaire. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est du béton. Les strates de la police anglaise, l’entomologie, les enquêtes sur les scènes d’incendie, la médecine légale, la toxicologie, les empreintes digitales, l’ADN, l’anthropologie, les reconstitutions faciales, la science forensique numérique, etc. L’écrivaine s’est forgée une solide réputation avec ses intrigues denses et ses personnages âpres, et l’on comprend mieux, à la lecture de cet opus, à quel point elle maîtrise ces divers sujets, afin de pouvoir nourrir ses histoires. Loin de s’attribuer des lauriers qui ne sont pas toujours les siens, Val McDermid cite fréquemment des analystes de scènes de crime, exploite une bibliographie particulièrement consistante et pertinente, au gré de chapitres fermement charpentés et très instructifs. De nombreux faits divers et autres investigations criminelles sont mentionnées, parfois retracées, et des photographies émaillent les quelque cinq cents pages de ce livre. Pourtant, l’auteure ne s’est pas contentée d’un simple inventaire, soporifique et nécessairement copié-collé d’ouvrages précédents : elle y imprime de la vie et les sentiments humains qui lui sont liés. Les doutes de ces techniciens, leurs échecs, ce qu'ils ont appris des impasses et fiascos, les progrès réalisés suite à ces revers : des points de vue immédiatement intelligibles car retranscrits avec bienveillance et toujours avec un net souci de vulgariser sans jamais bêtifier ni simplifier. Les aspects historiques sont également passionnants, de l’Antiquité jusqu’à de récentes guerres civiles, de faits divers en tueurs en série, de l’Egypte ancienne aux dernières évolutions de l’informatique. Autre atout de taille : jamais Val McDermid ne devient la thuriféraire aveugle de la science forensique. Des exemples ? Bernard Spilsbury avait beau être un analyste de renom, il n’en était pas moins un dogmatique qui a commis des erreurs en plus d’être un personnage pour le moins contestable. Le « Fantôme de Heilbronn » a démontré les limites de l’exploitation de l’ADN et sa parole toute-puissante.

    Un documentaire singulièrement riche et érudit, qui se montre savant tout en demeurant accessible, éclairé et mesuré. Dans le domaine des abondants opus consacrés à la police scientifique, à n’en pas douter, c’est un jalon.

    04/02/2021 à 07:01 4

  • Skeleton Road

    Val McDermid

    8/10 Un corps est découvert tout en haut d’une tour d’Edimbourg. L’homme a été abattu d’une balle en pleine tête et se trouve là depuis fort longtemps. La policière Karen Pirie et son équipe enquêtent tandis que d’autres individus en viennent à s’intéresser à cette affaire, dont les membres du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et une enseignante en géographie. Une histoire qui pourrait remonter jusqu’aux anciens conflits armés dans les Balkans.

    Ecrivaine connue et reconnue, Val McDermid signe ici un roman fort et noir, aussi tourmenté que ne le furent les guerres de Yougoslavie. Le livre commence d’ailleurs rapidement, avec la découverte du cadavre par des ouvriers, et s’achève avec une scène poignante, qui n’a besoin que de quelques mots pour secouer et émouvoir. On découvre donc l’enquêtrice Karen Pirie, solide et obstinée, confrontée aux divers drames de la société écossaise, et dont le métier de policière et les horreurs auxquelles elle est confrontée ne cessent de la tourmenter. On suit également l’investigation menée par les membres du TPIY qui, même s’ils croient encore à leur juste et légale croisade contre les criminels de guerre, sont jetés aux basques d’un tueur dont on compte déjà onze victimes chez d’anciens bourreaux serbes, et ce pas uniquement pour de nobles raisons : un de leurs supérieurs soupçonne la présence d’une taupe vengeresse dans ses services. Val McDermid, en routière aguerrie du roman policier, emmène le lecteur au bout des quelque cinq cents pages de cet ouvrage solide et étayé, où les forces de police résolvent des problèmes de manière posée, crédible et cartésienne, en épluchant les indices, visionnant les films enregistrés par des caméras de surveillance, et recoupant des renseignements prometteurs. Dans le même temps, l’ignominie des crimes commis révulse : sans jamais tomber dans le voyeurisme ou la surenchère sanglante, l’auteure sait poser, avec des termes justes et néanmoins effrayants, l’horreur des combats, principalement lorsque les victimes sont de simples civils, dont des femmes et des enfants. Et il faudra à Karen déployer des trésors de persévérance et d’humanité pour comprendre les racines du mal, suite à un massacre ayant eu lieu dans le petit village de Podruvec.

    Même si l’identité du tueur ne surprendra guère, il n’en reste pas moins que ce roman se montre vraiment bon en raison de sa maîtrise, et presque nécessaire par le sujet qu’il aborde et décrit.

    17/06/2019 à 19:45 2