Surcouf

365 votes

  • Les deniers du Gévaudan

    Laetitia Bourgeois

    5/10 Les imprécisions géographiques m'ont un peu géné (mélange des Cévennes et du Gévaudan). L'intrigue, basée sur les déplacements des protagonistes en souffre. Mais les détails historiques et l'ambiance médiévale est bien rendue.

    06/05/2010 à 14:09

  • Mort noire

    Laetitia Bourgeois

    5/10 Dans la ville Du Puy-en-Velais au XIVe siècle, la peste va et vient. Elle fait beaucoup de victimes, et donc beaucoup d'héritages potentiels pour les survivants. Mareta Passamar qui a hérité sa taverne de son mari décédé reçoit par un corbeau des avertissements inquiétants, mêlés de sorcellerie, ce qui à l'époque est très dangereux. Si cette atmosphère de suspicion est bien traitée, avec les menaces que font peser toutes irrationalités alors vivaces en matière de médecine, religion, justice... le côté historique m'a paru survolé, sans trop de détails d'un siècle pourtant riche. Pareil pour les lieux, l'Auvergne est alors relativement reculée et typée mais on ne le sent pas du tout. Curieusement, les noms des personnages ont à 90% une consonance italienne, on se demande bien pourquoi. Quant à l'enquête de police, elle est assez simple. Alors que le sujet aurait pu donner la chair de poule, finalement cette histoire de corbeau ne casse pas trois pattes à un canard. Comme le livre est court et le style d'écriture agréable, on a pas le temps de bailler aux corneilles.

    10/02/2022 à 11:34 2

  • Le Dernier Chant des Malaterre

    François Bourgeon

    10/10 Avec ce troisième et dernier tome, Bourgeon boucle le cycle des compagnons du crépuscule en apothéose. La réalité de la guerre, l'insécurité de l'époque et l'instabilité prennent toute la place. Le celtisme est toujours présent avec les légendes autour de Merlin, des sirènes et des fêtes païennes réutilisées par le christianisme. Cette fin de cycle bénéficie d'une pagination de plus de cent pages, ce qui permet à l'auteur de développer plusieurs thèmes. A la dimension historique s'ajoute un complot entre puissances féodales. Les décors de la ville de Montroy et de son castel sont magnifiques. L'intrigue se dévoile peu à peu et nous éclaire sur la vie passée du Chevalier. La fin brutale de l'Anicet le rachète un peu de sa veulerie. Les dernières cases laisse entrevoir un avenir moins violent ppour Mariotte qui a trouvé l'amour, faisant contrepied pour la première fois aux toutes premières cases des albums qui disaient : " Comme la grêle et la peste, la guerre s'abat sur la campagne lorsque le blé est lourd et la fille jolie... ". Chef d’œuvre !

    11/04/2023 à 11:58 1

  • Le Sortilège du bois des brumes

    François Bourgeon

    8/10 François Bourgeon est un grand dessinateur et un excellent conteur. Il nous emmène en pleine guerre de cent ans, alors que les compagnies de soldats et mercenaires terrorisent les campagnes. Une villageoise, Mariotte, qui a le "défaut" d'être rousse est régulièrement houspillé par les autres jeunes du village. Pour se venger, elle dirige les soldats vers leur village ou un massacre est commis. Bannie par sa grand-mère, elle sauve in extremis un de ses harceleurs ,l'Anicet, de la pendaison avec l'aide involontaire du Chevalier. Commence un voyage pour ses trois compagnons d'infortune ou le rêve se mélange à la réalité, dans une atmosphère de sortilège, de très vieilles croyances, de lutins et de quête chevaleresque. La violence de l’époque est présente à presque chaque page, comme la transition entre un vieux monde païen et le christianisme, et l'essence originelle de la chevalerie illustrée par l'affrontement entre les "trois forces", blanche noire et rouge. Servie par un dessin magnifique, cette série est une référence dans sa catégorie.

    11/04/2023 à 11:37

  • Les Yeux d'étain de la ville glauque

    François Bourgeon

    9/10 Deuxième volet des Compagnons du crépuscule. Au trio de départ, Mariotte, l'Anicet et le Chevalier s'ajoute Yuna et un trouvère. Appelés par les lutins, ils doivent combattre les dhuards qui les dévorent. L'histoire se situe sur deux époques, l'une celtique, druidique en proie à la romanisation, et l'autre en pleine guerre de cents ans. Dans les deux, les femmes sont les premières victimes des violences. A travers une trame onirique, les deux époques se répondent, la lutte entre les trois forces blanche, rouge et noire débutée dans le premier tome prend un sens de moins en moins symbolique, se transposant de plus en plus dans le monde réel. Dessins et dialogues sont toujours aussi bien maitrisés par l'auteur qui s'appuie sur des recherches méticuleuses et des sources variées. Superbe !

    11/04/2023 à 11:47

  • Glaise

    Franck Bouysse

    8/10 Roman noir, rural et brutal. Franck Bouysse nous dépeint le Cantal du début du XXe siècle et sa société agricole dominée par les hommes qui règnent en maitre sur la destinée des êtres, humains et animaux, et des domaines. Valette en est un bon exemple, un caractère de néandertalien tourné vers la cupidité et l'extension de ses terres, sans compassion pour sa femme, son fils ou ses bêtes. La guerre qui survient bouleverse des équilibres ancrés profondément. Des responsabilités sont transférées aux femmes ou à des hommes plus jeunes. Le paternalisme est remis en cause par une jeunesse qui a soif de liberté comme Joseph et Anna. Les orages d'été et le froid hivernal alourdissent l'ambiance déjà pesante de cette chronique paysanne et familiale comparable aux œuvres de Balzac ou Zola.

    15/01/2019 à 12:05 8

  • Grossir le ciel

    Franck Bouysse

    7/10 L'atmosphère des Cévennes, rudes, austères, aux habitants volontiers taciturnes est bien rendue, surtout l'hiver pendant lequel se rajoute un isolement parfois durable. J'ai été un peu déçu par l'avalanche d'évènements sur un petit coin de terre ou d'habitude il ne se passe rien. L'intrigue principale aurait largement suffit. D'autant que la fin n'éclaire pas tout ? A travers le style d'écriture des dialogues, l'auteur a essayé de donner un accent à ses protagonistes. Malheureusement, il leur en a collé un qui n'a rien de cévenol ni lozérien. Dommage.

    25/07/2016 à 13:39 4

  • En pays conquis

    Thomas Bronnec

    7/10 Un aperçu de ce qui pourrait un jour se passer en France, suite à une conjonction de facteurs divers. L'analyse du monde politique et de ses acteurs est fine et percutante. C'est la description précise d'un monde de réseaux parfois anciens ou s'entremêlent les vraies et fausses amitiés, les alliances de circonstance, les trahisons, les hypocrisies, les ambitions, les compétences et incompétences, la soif du pouvoir et le sens de l’État, les intérêts financiers privés et publics, la souveraineté nationale et la prévalence européenne, le second rôle du parlement et gouvernement français face à la toute puissance des décideurs de Bruxelles, les préférences sexuelles des uns et des autres... et aussi quand même les convictions politiques qui fluctuent au gré des vents. Celui qui possède beaucoup d'informations sur beaucoup de gens peut faire et défaire les pouvoirs, sans l'exercer lui même. C'est un roman qui met en lumière un homme de l'ombre largement inspiré d'un personnage réel facile à trouver.

    11/01/2021 à 11:19 4

  • Inferno

    Dan Brown

    6/10 Peu de surprise, les recettes sont les mêmes mais la lecture reste prenante.

    26/11/2014 à 11:14

  • Le Martyre des Magdalènes

    Ken Bruen

    5/10 J’ai eu envie de lire ce livre car l’histoire se passe à Galway, la perle maritime de la verte Erin. Y étant passé il y a plusieurs années, je pensais trouver cette ambiance particulière qui fait que, plus dans l’ouest de l’Irlande que partout ailleurs, on appelle les irlandais les « latins du nord ». C’est peut être du au mélange des savoureuses Smihwick’s, Murphy, Harp lager ou Beamish avec l’influence hispanique qu’il y eu sur Galway. L’histoire des magdalènes avait l’air intéressante. Ces filles qui, pour des raisons condamnables au regard de la morale très catholique des années 50, sont enfermées dans des couvents comme blanchisseuses. Souvent victimes de viols, de violences familiales ou d’incestes, elles se retrouvaient en plus punies par ce quasi esclavage, menées à la dure par ces nonnes qui se réclamaient de Marie-Madeleine la pècheresse. Le héros, un privé nomme Jack taylor, a le profil ultra classique de l’emploi. Ancien des Gardas, les flics irlandais, c’est un alcoolique, drogué, désabusé et en perdition. Il vit dans une pension et son bureau est dans un pub. Il est contacté par un petit truand pour retrouver « l’ange » des magdalenes, cette femme qui a pu protéger quelques unes des filles détenues. C’était sans compter sans des manipulations multiples qui vont changer une enquête qui s’annonçait simple, en parcours miné, entre une haie d’amis peu solidaires et de faux amis plus que collants.
    Ken Bruen écrit alors que le tigre celtique a déjà tendance à s’enrouer. La manne européenne ne tombe plus et les déconvenues grandissent chez les irlandais. Les « latins du nord » joyeux et joviaux d’hier sont en passe de devenir tristes et moroses, à l’humeur sombre comme une pinte de stout. Petit reproche, Ken Bruen est un grand lecteur qui parsème ses propres livres de multiples passages de ces auteurs favoris, ce qui alourdit considérablement le style. La lecture est quand même plaisante car les rebondissements et le suspens du dénouement est bien amené.
    On a envie de se taper quelques huitres de la baie de Dún Bhun na Gaillimhe, arrosées d’une Guinness, signe que le bouquin a su faire vivre ou revivre souvenirs et émotions.

    23/04/2010 à 14:45

  • L'Eté circulaire

    Marion Brunet

    9/10 Un portrait sans concession d'une Provence moins bucolique que celle de Pagnol ou Giono. Dans les banlieues pavillonnaires et dans les exploitations agricoles se croisent des immigrés à peu prés intégrés, des immigrés toujours pas intégrés, des gens de souche racistes, des femmes peu considérées et des niveaux de richesses qui créent d’âpres jalousies. Ajouter la chaleur de l'été, des adolescentes en quête de sensations, une bonne dose de bière et de pastis, et tous les ingrédients sont réunis pour arriver au drame. L'impunité étant la cerise sur le gâteau. Très bon roman noir.

    13/01/2020 à 15:11 4

  • La Main froide

    Serge Brussolo

    9/10 Un des bouquins de Brussolo que j'ai préféré avec Le chien de minuit.

    04/02/2011 à 13:32 1

  • La Route de Santa Anna

    Serge Brussolo

    7/10 Le bouquin est indéniablement prenant, la psychologie des personnages est affutée et éclairée sous plusieurs angles, au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire, ce qui réserve quelques grosses surprises. Fidèle à son habitude, Brussolo ménage suspens et rebondissements jusqu’à la dernière ligne. Ou pourra néanmoins reprocher au livre quelques extravagances difficiles à croire et qui nuisent un peu à la crédibilité de l’ensemble.

    20/01/2015 à 13:58 2

  • La République des faibles

    Gwenaël Bulteau

    8/10 L'auteur nous entraine dans le Lyon populaire à l'aube du XXe siècle. Pauvreté, alcoolisme, violences politiques, conjugales, policières ... le panel est large pour décrire une époque pas si lointaine et une république pas encore très efficace contre la misère et vilipendée par un ordre social bourgeois. Sur fond d'affaire Dreyfus, de la défaite de 1870, d'antisémitisme et de germanophobie, des policiers aux méthodes musclées pourchassent des dépravés pédophiles. Les femmes non plus ne sont pas vraiment à la fête dans cette société très masculine. Les personnages très typés rendent l'histoire vivante, sans temps morts. Il est parfois délicat de ne pas se perdre parmi tous ces flics aux profils semblables. Si le contexte urbain est lourd, ça ne va guère mieux à la campagne ou le poids des notables écrase les rapports humains. C'est un très bon roman policier, historique et social.

    13/09/2022 à 14:16 10

  • Le Grand Soir

    Gwenaël Bulteau

    8/10 Roman noir et social au début du XXe siècle, dans lequel on retrouve quelques personnages historiques et les luttes des ouvriers, des femmes, des mineurs ... De Roquefort en Aveyron aux bassins miniers en passant par Paris, le prolétariat rêve de Grand Soir à l'approche du 1er mai, dans l'ombre de Louise Michel, face à Clemenceau gardien de l'odre. Aux combats politiques s'ajoute le combat des femmes pour devenir maitre de leurs corps et de leurs vies. Mais dans ce monde patriarcal, c'est bien difficile. Père, frère, patron, conjoint ... aucun n'est vraiment prêt à leur céder un peu de liberté. Dans cette ambiance pesante, l'enquête menée par le personnage principal, Lucie, oscille entre autoritarisme, machisme, ordre établi, police brutale, alcoolisme, grande pauvreté, précarité, trahisons. La plume est précise, le style enlevé et le résultat est convaincant. un auteur à suivre.

    08/01/2024 à 10:31 4

  • Prisonniers du ciel

    James Lee Burke

    7/10 Des personnages séduisants dans une ambiance bien rendue.

    11/01/2012 à 12:32 2

  • Terreur apache

    William R. Burnett

    6/10 J'ai hésité entre 7 et 6. Le début du livre est accrocheur, les personnages bien décrits dans un répertoire du western classique : Walter Grein un héros au caractère ombrageux mais charismatique, un acolyte rigolard un brin ivrogne, un militaire raide comme son sabre, une jeune mariée qui cache bien son jeu, des indiens "hostiles", des indiens "civilisés", des indiens "rebelles", des pisteurs hors-pair, des éclaireurs coureurs des bois, des mexicains voleurs ... le tout dans les paysages de l'Arizona et à la frontière mexicaine. J'ai peu apprécié le portrait entièrement à charge des Apaches, vus comme menteurs, voleurs, cruels, sournois ... L'auteur par la voix du héros se débarrasse du fait qu'on leur a volé leur territoire en argumentant qu'ils l'ont eux-même volé aux Hopis qui eux-mêmes l'avaient volé aux Pueblos ... Cette vision anti-indienne déplaisante dominait encore l'Amérique à l'époque. Heureusement, les amis apaches de Walter Grein sont dépeints de façon plus positive. Le déroulé de l'histoire est un peu déséquilibré avec une deuxième partie moins prenante. L'indien "rebelle" nommé Toriano est basé sur le personnage historique du grand chef de guerre Apache Victorio. Présenté comme un vulgaire soudard, le portrait ne colle pas du tout.
    Difficile de ne pas penser en lisant Terreur Apache au cycle BD du lieutenant Mike Blueberry sur l'agonie de la nation apache (des albums Nez-cassé - 1980 à La tribu fantôme - 1982). D'ailleurs Reb, ami de Grein est le portrait craché de Jimmy Mc Clure.

    15/06/2022 à 10:15 1

  • J'ai confiance en toi

    Massimo Carlotto

    8/10 Le livre est un tout petit peu long à démarrer, mais ensuite c'est très plaisant. Ecrit avec humour et sarcasme, cette chronique maffio-alimentaire sarde est un régal. Avec toutes ces informations sur les trafics de nourriture frelatée en Sardaigne et dans le monde, on ne va plus regarder son assiette de la même façon. Est-ce pour cela que les Sardes dinent à l'huile ?

    28/04/2011 à 11:44

  • Ne me remerciez pas !

    Martial Caroff

    8/10 Très bonne choix du jury du Prix du Quai des Orfèvres. Un roman policier immergé dans le milieu de la recherche universitaire. La compétition organisée entre les chercheurs est très bien rendue. Les diverses personnalités sont parfaitement décrites, du chercheur consciencieux, partageur, humble, au prétentieux, manipulateur, secret ... Ambitions scientifiques ou amoureuses, jalousies professionnelles ou personnelles, querelles de grades et de sexe, tout y est. Quant à l'enquête de police, elle relève autant de la psychologie, de l'observation, de la déduction que de l'utilisation des techniques du dernier cri. Les personnages policiers sont sympathiques et solidaires, à l'inverse des scientifiques qui sont habillés pour l'hiver. Ça ne fait rien, ils sont climatologues.

    01/02/2024 à 13:57 2

  • Le Chuchoteur

    Donato Carrisi

    8/10 Très bon bouquin. Le fait que l'auteur soit juriste et criminologue lui a permis d'enrichir son récit de détails particulièrement réalistes, d'autant plus qu'il s'est inspiré de divers faits réels. Par contre, il manque peut être un peu de fluidité à certains passages et la surabondance d'éléments sur la personnalité du personnage principal ne se justifie pas vraiment.

    28/09/2011 à 12:06 3