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Paris Mutuels
7/10 Jean-Marie Laclavetine rend un hommage appuyé au roman noir le plus pur, en jouant avec quelques-uns de ses ingrédients emblématiques : un héros naïf, manipulé par des gens sans scrupules et ballotté par la vie ; une femme (terriblement) fatale ; des chevaux, de l'argent, un peu de sexe et beaucoup d'humour. C'est très bien écrit, et le plaisir jubilatoire avec lequel Laclavetine a mené son histoire est communicatif. Un bon moment !
13/05/2012 à 08:36 1
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Triple Crossing
9/10 Journaliste américain spécialiste du crime organisé, du terrorisme et des questions d'immigration, surtout entre les États-Unis et le Mexique, Sebastian Rotella nourrit de ses connaissances sur ces sujets un premier roman remarquable.
Corruption, trafics (de drogue ou d'humains), petits arrangements politiques ou diplomatiques sont au menu de ce thriller haletant de bout en bout, superbe mécanique de suspense habitée de personnages formidables.
Une réussite, à découvrir absolument !08/05/2012 à 17:54 1
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Promenade du crime
8/10 Après Dan Waddell (Code 1879), encore une belle trouvaille anglaise des éditions du Rouergue ! Très réaliste et complet dans sa description du fonctionnement de la police britannique, Peter Guttridge élabore une double intrigue complexe, l'une contemporaine - un assaut donné sur une maison censée abriter un criminel d'envergure tourne au massacre et à la bavure, causant la démission du chef de la police alors que ce dernier n'était même pas au courant de l'attaque - et l'autre sur un crime bien réel, commis en 1934 et n'ayant jamais trouvé de solution. Par un savant jeu de miroirs mettant au cœur de l'intrigue de sombres histoires de famille, l'auteur fait se répondre les deux affaires sans recourir à la facilité usuelle de les faire se rejoindre.
Mieux vaut s'accrocher car les ramifications sont nombreuses et les deux histoires tortueuses... Mais les personnages sont remarquables, tout comme l'est le soin que Guttridge porte aux descriptions de Brighton, ville où se déroule le roman et dont l'auteur a décidé d'entreprendre une radiographie complète et sans concession dans une trilogie - logiquement intitulée Trilogie de Brighton.
Ce qui explique sans doute le seul point noir de mon avis : la fin, très (trop) ouverte, de ce premier volume. Certes, Guttridge concède quelques éléments de réponse, mais sans imposer de vérités complètes et détaillées, ni dans une affaire ni dans l'autre, ce qui m'a un peu laissé sur ma faim. On sent que l'histoire n'est pas terminée...
En même temps, c'est un excellent moyen de me donner envie de lire le volume 2 à paraître prochainement, Le Dernier Roi de Brighton... Vivement la suite, donc !08/04/2012 à 17:54 3
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Il est mort le poète
8/10 Même une pièce radiophonique devient passionnante et agréable à lire lorsqu'elle est l’œuvre de Marcus Malte. Mêlant une thématique politique (petites et grosses magouilles du milieu) à une intrigue intimiste - la relation d'un tueur professionnel, assassin d'un leader politique de premier plan, avec la fille qu'il se découvre à sa sortie de prison -, ce texte s'avère d'un équilibre, d'une justesse et d'un suspense remarquables. Seul regret : qu'il soit si court, format radiophonique oblige, et que l'aspect politique soit notamment si peu développé. Mais Marcus Malte sait décidément tout faire !
07/04/2012 à 22:22 2
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Luz
8/10 Marin Ledun a passé un cap décisif durant ces derniers mois, et cela se sent dans ce roman pour ados d'une maîtrise remarquable. Sous couvert d'un bref suspense au parfum d'aventure réaliste, il imbrique avec finesse plusieurs thématiques majeures de l'adolescence : découverte de soi, de son corps, du désir - le sien et celui des autres ; rapports familiaux complexes ; difficulté de se faire entendre et comprendre ; expérimentation des limites, jeu avec les interdits... Le roman n'est pas long, il se lit bien et s'avère d'une richesse étonnante. Une réussite.
07/04/2012 à 22:14 2
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Sérum : saison 1, épisode 1
Henri Loevenbruck, Fabrice Mazza
7/10 Sans surprise, Loevenbruck et Mazza respectent tous les codes propres aux séries : mise en place rapide des héros, personnages mystérieux, événements étranges et apparemment non liés, violence (soft), suspense, action... Le style est relativement secondaire, les dialogues privilégiés, les chapitres courts s'enchaînent et multiplient les pistes.
L'ensemble est fun mais je regrette un peu certaines facilités, notamment dans les dialogues ou au sujet des personnages (Lola, l'héroïne, qui élève seule son fils, Irlandaise d'origine donc dotée d'un sacré caractère, de cheveux roux et de yeux verts...) C'est compréhensible vu que les auteurs cherchent à aller à l'essentiel, mais c'est sûr qu'ils louchent plus vers l'efficacité stéréotypée des "Experts à Miami" que vers la sophistication et la finesse de "The Wire"...
Bien sûr, il ne s'agit que du tout premier épisode, celui qui ouvre beaucoup de portes (sans en fermer aucune), ce qui le rend assez frustrant. Plus on avance, toutefois, plus Loevenbruck et Mazza s'autorisent à dévoiler leurs premières surprises et autres manipulations... Et servent un bon cliffhanger final, attendu et bien présent. De quoi attendre la suite avec curiosité et beaucoup d'espoir. Rendez-vous le 25 avril !
P.S.: le côté "interactif" du roman, avec ses flashcodes et son site Internet, est un bonus, une possibilité offerte par le web et les technologies modernes, mais rien d'indispensable, on peut tout à fait lire le livre sans passer par la case informatique. L'occasion néanmoins de découvrir le musicien Henri Loevenbruck, auteur d'une bande originale sympa, tout à fait dans le ton de Sérum.30/03/2012 à 22:45 1
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La mort des rêves
8/10 Damned, j'avais oublié de voter pour ce roman ! Mais je souscris à tout ce qu'a écrit Marco précédemment. Pour un premier roman - justement récompensé à ce titre au festival de Beaune -, c'est une énorme réussite, d'une maîtrise et d'une intelligence remarquables, qui oscille avec audace entre suspense policier, réflexion philosophique et univers fantastique à la Minority Report. Do Raze ne concède rien à la noirceur de son intrigue, jusqu'au bout d'une histoire que l'on dévore en un rien de temps. Attention, auteure à suivre !
29/03/2012 à 08:00 1
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Décollage immédiat
7/10 Voilà un pur thriller pour ados, qui démarre pied au plancher et dont le rythme ne se relâche pas jusqu'à la fin. De bons rebondissements (même si le tout est légèrement improbable, mais peu importe), un scénario recherché, des héros attachants confrontés à un vrai méchant effrayant et subtil à la fois : le décollage est réussi. L'atterrissage un petit peu moins, malheureusement, car la fin cède un peu à la facilité et déçoit. Mais cela ne contrariera pas les jeunes lecteurs, sûrement moins à cheval sur ce genre de détail que les lecteurs aguerris de polars, adultes de surcroît, que nous sommes...
19/03/2012 à 09:23 2
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Spiral
6/10 Ah, cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un bon Club des Cinq... Hein ? Comment ? Ce n'est pas un Club des Cinq ? Pourtant, c'est rudement bien imité, surtout la naïveté générale qui préside à ce roman, que ce soit dans l'écriture - surtout dans les dialogues, vraiment mignonnets -, dans la psychologie des personnages ou dans l'intrigue, aussi sympa qu'une bonne partie de Cluedo (la référence apparaît d'ailleurs dans le livre.)
Ce n'est pas désagréable, on se laisse prendre par l'histoire, mais c'est totalement suranné, voire anachronique, que ce soit dans une collection estampillée thriller, ou plus largement dans une production jeunesse aujourd'hui beaucoup plus ambitieuse qu'au bon vieux temps d'Enid Blyton ou Georges Chaulet... Pour jeunes lecteurs à partir de dix ans.13/03/2012 à 22:08 1
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Les Fantômes du Delta
9/10 Avec son deuxième roman, coup de maître époustouflant, Aurélien Molas fracasse tout sur son passage. Délaissant les codes usés d'un thriller plus convenu, il déploie une histoire vaste et ambitieuse, une sorte de fresque géopolitique où l'intrigue prend son temps pour se développer, traverse le destin de plusieurs personnages très différents mais tous aussi bien campés qu'inoubliables, se construit en ramifications qui convoquent des sujets aussi divers que le travail des humanitaires, la corruption, les dérives liées à l'exploitation aveugle du pétrole, ou les arrangements complexes et coups de force qui régissent la politique du Niger.
D'ailleurs son Afrique, moite, palpitante, dangereuse, vivante et rongée de l'intérieur, est si bien décrite qu'on s'y croirait - superbe et audacieuse idée que d'investir ce territoire, finalement peu exploité dans les polars.
Hyper documentés, très habilement construits, envoûtants et ténébreux, ces Fantômes du Niger vous hanteront longtemps... Alors foncez !13/03/2012 à 21:51 1
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Le crépuscule des guignols
8/10 Dans cette bataille pas très rangée entre flics et voyous tous épris de philosophie, et qui mitraillent autant à coups de concepts que de revolver, l'intrigue ne s'embarrasse pas trop de complexité (c'est une histoire de vendetta très classique) mais côté philo, c'est du sérieux. Chrysostome Gourio a longuement potassé la discipline à la fac, et il en maîtrise aussi bien les courants et les auteurs, qu’il sait les rendre accessibles aux lecteurs béotiens en la matière. Épouser les lignes de force de leur pensée pour caractériser ses personnages est la très belle invention de ce polar. Ainsi, le changement de narrateur à chaque chapitre s’accompagne d’un changement de style flagrant, parfaitement en phase avec l’idéologie du personnage qui prend la parole : sécheresse de la Raison kantienne pour Arthur, gouaille verbale de Rabelais pour Lazare, etc.
Là où ça devient drôle, c'est que Chrysostome Gourio met tout ce savoir au service d'une histoire digne du meilleur Inspecteur Harry, avec gros flingues, répliques qui tuent, humour corrosif, scènes d'action spectaculaires et parfois improbables - mais quand on aime, on ne compte pas !
Le tout donne un western philosophique contemporain, plutôt unique en son genre. Pour amateurs de polars qui ne ressemblent à rien de connu !12/02/2012 à 18:16 1
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Stieg Larsson avant Millenium
Guillaume Lebeau, Frédéric Rébéna
6/10 Découpée en trois chapitres, cette transcription de la vie de Stieg Larsson en BD intéressera avant tout ceux qui ignorent tout ou presque de l'existence du créateur de Millenium. Volontairement lacunaire, elle s'efforce d'expliquer en peu de pages quel chemin a suivi le journaliste engagé pour devenir l'écrivain (engagé lui aussi). La démonstration, appuyée sur une métaphore animalière à base de renard, manque quelque peu de finesse... Mais le crayonné en noir et blanc de Rébéna sauve en partie la mise.
Une BD pour les aficionados de la série Millenium, ou pour ceux qui la découvrent et veulent en savoir plus sur son auteur.12/02/2012 à 12:19 1
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Le Passager
8/10 J'adore l'idée d'utiliser le phénomène psychiatrique du voyageur sans bagage. Ce n'est peut-être pas très réaliste mais qu'est-ce que c'est romanesque ! Et pour un polar, c'est une source redoutable de suspense et de rebondissements. Grangé l'exploite à merveille, jusqu'à une fin qui, sans être ratée, m'a paru un peu trop spectaculaire.
Moins violent, plus psychologique, ce Passager est pour moi un bon cru de JCG.12/02/2012 à 01:05 4
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La Confrérie des mutilés
8/10 Sous son apparence complètement barrée - et de ce fait, hautement réjouissante -, ce roman dénonce l'embrigadement sectaire, l'asservissement des esprits et des corps, toutes choses que Brian Evenson a côtoyées lorsqu'il était mormon. Attention cependant, c'est trash, violent voire gore, et par conséquent, cela ne peut vraiment pas plaire à tout le monde !
12/02/2012 à 00:41 3
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Les Ronds dans l'eau
9/10 Magnifique ! Avec son style fluide, Hervé Commère nous embarque immédiatement dans une double intrigue sur le thème du hasard, des coïncidences, des petits hasards et des événements qui, bien qu'apparemment anodins, peuvent bouleverser en profondeur notre existence.
Si l'auteur soigne la dimension polar de son roman - un joli personnage de truand "à l'ancienne", du suspense, de l'injustice, un soupçon de violence et des rebondissements bien masqués qui vous prennent par surprise -, c'est surtout le réalisme et l'authenticité des personnages qui m'ont le plus touché. On y croit, on s'y attache, surtout à Yvan, véritable héros de cette histoire sous ses dehors communs.
Quant à l'épilogue, je comprends qu'il ait pu déconcerter, voire agacer certains lecteurs ; pour ma part, je trouve l'idée superbe, et même audacieuse. Surtout qu'elle permet à Hervé Commère de conclure le roman sur quelques pages très émouvantes.
Un auteur français original, qui impose son univers en deux romans vraiment singuliers. Bonne nouvelle !12/02/2012 à 00:35 2
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Depuis le temps de vos pères
8/10 Dan Waddell conforte son statut d'auteur à suivre avec ce deuxième tome des enquêtes de Nigel Barnes, son héros généalogiste qui aide la police - au premier rang de laquelle l'inspecteur Foster Grant - à denouer les fils complexes d'investigations ne pouvant être résolues qu'en explorant le passé. L'intrigue met un peu plus de temps à se mettre en place et s'avère un peu moins prenante que celle de Code 1879, mais elle est élaborée, solide et au bout du compte, très intéressante.
Pour le reste, on retrouve avec plaisir les personnages du premier opus, que Waddell approfondit ; et surtout le recours à la généalogie comme moteur de l'enquête, que le romancier pousse encore plus loin en la confrontant aux technologies modernes (notamment à l'ADN).
Bref, c'est du très bon et j'en redemande !12/02/2012 à 00:23 2
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Le vrai con maltais
7/10 Quand Marcus Malte fait se rencontrer Dashiell Hammett et Gabriel Lecouvreur - avec une pincée de Léo Malet pour faire bonne mesure -, cela donne un bon petit Poulpe ! Un peu bavard parfois dans les dialogues, mais fidèle aux passages obligés de la série et à son humour (le premier chapitre est jubilatoire.) Pas le meilleur Malte du point de vue du style (le roman date cependant de 1999), mais cela reste de très bonne facture.
11/02/2012 à 23:45 3
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Adieu
5/10 Un roman aussi peu sympathique que son héros, le commissaire Langelier, imbu de lui-même, paranoïaque et étroit d'esprit, persuadé d'avoir raison seul contre tous et prêt à tout pour le prouver. Le style d'Expert est pénible, factuel, tristement journalistique ; la conclusion, assez prévisible, ce qui fait tomber à plat la pauvre tentative de twist final osée par l'auteur.
Comme beaucoup de livres moyens, ça se lit - et ça s'oublie, dans le même mouvement.
Bref, drôle de choix de la part des éditions Sonatine, qui nous avaient habitué à beaucoup, beaucoup mieux...12/12/2011 à 01:59 2
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Storyteller
6/10 Un thriller simple et efficace par la forme - même si Siegel abuse des phrases courtes et des retours à la ligne -, qui vaut pour son intrigue élaborée et son héros solide, qu'on ne peut qu'avoir envie de soutenir, lui qui est seul envers et contre tous par sa propre faute... On est quand même loin des "Hommes du Président" (comparaison flatteuse de la quat' de couv'), mais l'auteur tient son affaire jusqu'à la fin. Pas inoubliable, mais rapide et très agréable à lire, à l'américaine.
03/12/2011 à 20:43 1
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Croco-Deal
8/10 Des personnages aussi frappés qu'attachants, une intrigue rondement menée par un Hiaasen dont l'ironie fait mouche sans coup férir, jusqu'à un final complètement débridé. Mon premier Hiaasen, qui en appellera d'autres !
03/12/2011 à 11:46 2