Ladilae

31 votes

  • L'Innocence des bourreaux

    Barbara Abel

    8/10 Une supérette de quartier comme une autre. Plusieurs clients qui ne se connaissent pas, de milieux différents, qui y font leurs courses. Puis un junkie, qui vient faire basculer leur vie, qui transforme leur réalité en otage.
    Barbara Abel est un auteur qui parle de l'être humain, de sa complexité, de ses réactions, de ses émotions, des motivations derrière leurs actes. Elle part d'une situation simple comme celle d'un braquage, d'une situation manichéenne et nous amène vers un enchaînement imprévisible de rebondissements où la frontière entre méchants et gentils s'estompent. Où tour à tour, les frontières entre innocents et bourreaux s'estompent. La recette fonctionne. C'est un livre, et un auteur, que je recommande.

    21/01/2016 à 14:50 3

  • Un bel âge pour mourir

    Barbara Abel

    7/10 Marion peine péniblement à joindre les deux bouts et à offrir le maximum à son fils, qu'elle élève seule. Lorsqu'elle apprend le décès de père, avec qui elle a coupé les ponts, elle n'a aucune idée du cauchemar qui l'attend. Car sa belle-mère, qu'elle n'a jamais rencontré, est bien décidé à récupérer l'héritage et rien ne pourra l'arrêter. Barbara Abel signe un conte de fées moderne où la belle-mère est une bourgeoise sans pitié et Blanche-Neige mère célibataire. Les descriptions des personnages sont le point fort de ce récit, qui joue sur les désirs et les angoisses de ces deux femmes. Il est également amusant de rechercher tous les clins d’œil faits aux contes de fées, qui sont nombreux et très bien imbriqués à l'histoire moderne.

    19/01/2016 à 20:34 1

  • Crains le pire

    Linwood Barclay

    6/10 Tim Blake pensait connaître parfaitement bien sa fille de 17 ans. Mais quand celle-ci ne rentre pas et qu'il se met à enquêter, il découvre, qu'en fait, il en sait bien peu. Elle n'a jamais travailler là où elle prétendait et avait de nombreux secrets. Quand, en plus, des individus louches se mettent à faire de sa vie un enfer car, eux aussi, sont à la recherche de sa fille, il comprend qu'il joue contre la montre et qu'il doit retrouver sa fille rapidement afin de la sortir de la situation dans laquelle elle s'est fourrée.

    L'histoire est assez classique mais bien menée. Le narrateur est bon, même s'il surjoue presque un peu trop à mon goût. C'était un agréable moment de lecture mais le livre ne restera pas dans mes favoris.

    15/11/2015 à 15:01 1

  • Sous Emprises

    Sharon Bolton

    8/10 Lacey Flint est une jeune inspectrice chargée d'infiltrer le campus de Cambridge afin d'observer uniquement. En effet, tout juste remise d'une enquête difficile (Voir "Ecrit en lettres de sang"), elle est encore jugée assez instable. Pourtant, quand Evi, la psychiatre de l'université, tire la sonnette d'alarme à cause des suicides très violents qui se multiplient, les supérieurs de Lacey décide de prendre le risque de l'envoyer sur place. La jeune inspectrice, bien sûr, ne suit pas les instructions et s'engage dans l'enquête. Très vite également, les cauchemars se multiplient. Est-ce dû à un stress post-traumatique ou est-elle victime de la machination que soupçonne Evi ? L'aspect psychologique de l'enquête est très important et les personnages très attachants. Même si on se doute de certaines choses assez évidentes, certaines m'ont vraiment surprise. Je n'ai découvert qu'au cours de ma lecture qu'il y a avait un tome précédent, avec une affaire complètement séparée mais qui doit éclairer le comportement des personnages principaux. Ce tome est dans ma liste de livres à lire.

    20/02/2016 à 14:16 1

  • Autre-Monde : L'Alliance des Trois

    Maxime Chattam

    7/10 New York. Décembre. Une tempête s'abat sur la ville, et sur toute la Terre. Matt se réveille le lendemain dans un monde complètement changé. La majorité des êtres humains ont été balayés, il n'y a plus d'adultes, plus d'enfants. Matt se retrouve seul dans un monde où la Nature a repris ses droits. La ville a été entièrement engloutie par la végétation, une forêt gigantesque, infinie, peuplée de créatures dangereuses s'étale à perte de vue. Avec Tobias, son meilleur ami, toujours vivant, ils partent à la recherche d'autres survivants. Très vite, ils en apprennent plus : quelques enfants ont survécus et se rassemblent en groupe, afin de survivre. Ils se sont eux-mêmes surnommés les Pans. Quelques adultes ont survécu, se sont transformés en prédateurs bien déterminés à rayer les enfants de la planète. Et ce n'est pas tout, alors que les Pans se découvrent des aptitudes particulières (télékinésie, maitrîse du feu, vitesse ou forcex surhumaine, ...), un danger rôde, des créatures étranges, contrôlés par une sombre présence chassent dans les parages. Plus grave encore : ils semblent chercher Matt. Maxime Chattam abandonne le thriller pour se lancer dans le fantastique. L'Alliance des trois est le premier tome d'une saga où la Nature a repris le contrôle de la planète, balayant la race humaine. Néanmoins, elle accorde une chance aux humains en épargnant une poignée d'enfants et en les dotant de capacités surhumaines afin qu'ils puissent survivre dans le nouvel environnement hostile qui est le leur. Le premier tome est surtout centré sur la découverte de ce nouveau monde, la création de pactes entre les personnages. Nous en apprenant peu sur ce qui les attend. Personnellement, je n'ai pas autant été conquis que pour les autres romans de l'auteur. La mise en place est la fois brutale et très longue. Le style plus léger que les thrillers, plus simpliste. J'ai été un peu désorientée, comme si le roman se balançait entre deux publics : trop simple pour être pour un public adulte mais abordant quelques fois des thèmes trop sombre pour les plus jeunes. Bref un roman intéressant mais décevant.

    21/06/2015 à 18:45

  • In Tenebris

    Maxime Chattam

    10/10 Cette suite de L'âme du mal, le premier roman de Maxime Chattam, est, à mon avis, la meilleure de ses œuvres. On retrouve Joshua Brolin, inspecteur du premier opus, mais bien différent. Il a démissionné et est désormais détective privé, spécialisé dans les disparitions. C'est son nouveau travail qui l'amène à New York, à la recherche de Rachel. Il y rencontre Annabel, flic à la Grosse Pomme. Très vite, ils enquêtent côte à côte, deux âmes brisées qui vont s'enfoncer dans les profondeurs d'un New York sombre, violent, macabre. La ville va leur montrer son pire visage. Le roman est très graphique et les scènes prennent littéralement vie sous les descriptions de l'auteur. L'intrigue est merveilleusement bien construite et on est baladé d'une théorie à une autre, incapable de démêler les fils de l'histoire et on est embarqué malgré nous. Quant aux personnages, Annabel et Joshua sont deux âmes que la vie a brisé. Les évènements qui se sont déroulés dans le précédent opus ont marqué à vie l'ancien flic, l'ont poussé à vivre sur le fil du rasoir, dans la zone où le Bien et le Mal se fondent l'un dans l'autre. Annabel, elle, est marquée par la disparition subite de son mari, alors que leur mariage était au beau fixe. Et en fond, on retrouve les thèmes si chers à l'auteur: la grandeur de l'Amérique dans ce qu'elle a de meilleur comme de pire, une critique acerbe sur la société de consommation et un constat édifiant sur la noirceur de l'âme humaine. Une œuvre magistralement orchestrée par un maître incontesté du thriller français.

    21/06/2015 à 18:37 3

  • L'Âme du Mal

    Maxime Chattam

    9/10 Joshua Brolin est inspecteur à la brigade criminelle de Portland, Oregon. Ancien profiler du FBI, il a quitté le Bureau et son travail trop calme pour les crimes violents de « La Cité des Roses ». Quand des meurtres abominables secouent la ville selon le même modus operandi que celui d’un tueur en série décédé, une véritable course contre la montre s’engage. Il lui faut rentrer dans la tête du tueur, comprendre ses motivations, ressentir ses émotions, pour pouvoir le retrouver et l’arrêter avant qu'il ne fasse plus de victimes. Maxime Chattam a vingt-quatre ans quand il publie ce roman qui le propulsera en tête des ventes et fera de lui l’un des auteurs français les plus vendus. InTenebris et Maléfices, la suite de ce que les fans connaissent comme La Trilogie du Mal, finissent de le rendre célèbre. Depuis, il sort un roman par an. En 2009, il offre même une prequel à sa trilogie : La promesse des Ténèbres. Ses romans sont toujours sombres et l’auteur se plaît à montrer la noirceur de l’âme humaine dans ce qu’elle a de pire. Soucieux du détail, les romans de Maxime Chattam sont troublants de réalisme. Il passe parfois des mois à se documenter, se rend sur les lieux de ses ouvrages, prend des clichés, épluche l’histoire. Pour Le sang du temps, il explore les recoins les plus secrets du Mont Saint Michel. Pour La théorie du chaos, il s’enfonce dans les catacombes de Paris. Il veut que ses histoires soient les plus crédibles possibles et c’est sûrement ce qui rend ses romans vraiment perturbants car ils posent la même question : et si la réalité dépassait la fiction ?

    21/06/2015 à 18:35 5

  • La Conjuration primitive

    Maxime Chattam

    8/10 Chattamiste des premières heures, je dois avouer avoir été déçue des livres précédents. J'accrochais moins et, pour moi, la Trilogie du Mal reste son grand chef d'oeuvre. Et bien la Conjuration primitive m'a réconciliée ! Aux quatre coins de la France, des crimes violents ont lieu. Seul point commun : un symbole, le *e. La SR est dessus. L'enquête va emmener nos héros dans toute l'Europe, et va les faire plonger dans ce que l'être humain a de plus horrible, de plus sombre. Et quel délice de retrouver la plume de Maxime Chattam dans ce genre de thriller ! Son texte est particulièrement efficace et je me suis complètement laissée embarquée. Un court passage du roman se passe par chez moi, ce qui a rendu les choses encore plus intéressantes car besoin d'imagination pour le décors, je le connaissais déjà. Et quel retournement de situation à un moment! Je me suis retrouvée à crier toute seule chez moi. Génial! Je crois que je n'ai pas besoin d'en dire plus. Mon enthousiasme est criant. Ce roman était du très très bon Maxime Chattam.

    21/06/2015 à 18:41 2

  • La Patience du Diable

    Maxime Chattam

    6/10 On retrouve Ludivine un an et demi après la fin de la Conjuration primitive. Elle reste profondément marquée par l’enquête et la disparition d’Alexis et plus déterminée que jamais à s’intéresser à ce que l’être humain à de plus noir en lui. En renfort pour stopper un go-fast, l’interpellation prend une tournure inattendue quand, au lieu de drogue, c’est de la peau humain que les hommes de la SR trouve dans la voiture. Ils sont pourtant loin de s’imaginer où va les conduire cela… Car au même moment, les crimes violents explosent et se propagent, telle une épidémie. Deux adolescents sèment la mort dans un TGV, un homme s’en prend aux passagers du métro, les mordants, un autre ouvre le feu dans un restaurant, des cinémas sont la cibles de bombes, etc. Très vite, Ludivine sent que ces affaires sont liées, sans pouvoir franchement l’expliquer. Pourtant, elle convainc ses supérieurs de la laisser enquêter, de trouver la personne qui, elle en est sûre, est responsable de toute cela, de l’homme, du monstre, qui se cache derrière cela. Maxime Chattam sème ici les graines de ses thèmes préférés : la déchéance de l’être humain, l’exacerbation de la violence, la noirceur de l’homme. Ludivine, à l’instar de Joshua Brolin (personnage principal de la trilogie du mal), navigue entre deux eaux. Elle reconnaît que pour appréhender les monstres, il faut en partie en devenir un, pour pouvoir les comprendre et les démasquer. Le thriller est efficace, bien mené. On reconnaît les personnages torturés propres à l’auteur. L’action va vite, les pages se tournent sans qu’on s’en rendent comptent. Après, habituée aux thèmes de cet auteur, je trouve cela par moment assez lassant. J’ai appris à prédire ce qu’il va se passer et c’est un peu ennuyant. Mais ça reste un bon polar.

    21/06/2015 à 18:40 2

  • La Promesse des Ténèbres

    Maxime Chattam

    9/10 Dans In Tenebris, Joshua Brolin partait à New-York et faisait la connaissance d'Annabel, flic new-yorkaise marquée par la disparition subite de son mari. Malgré deux livres, l'auteur ne nous a jamais dit ce qu'il arrivé à Brady. La réponse est dans les pages de La promesse des ténèbres. Pour ceux qui ont lu la Trilogie du Mal, ce livre fait l'effet d'une claque. Jusqu'à présent, nous ne connaissions de Brady que ce qu'Annabel, sa femme, savait de lui. Ce roman met les choses en perspective et que dire d'autre que "Ouah!" Brady est loin de l'homme que l'on croyait connaître. Sa vie bascule le jour où une actrice de films X se suicide devant ses yeux. A partir de là, c'est une descente fulgurante aux Enfers, au propre comme au figuré. C'est sans doute le roman le plus dur de Maxime Chattam. Snuff movies, porno, actes barbares, les descriptions s'enchaînent sans laisser le temps de respirer, de plus en plus noirs, de plus en plus violents. Ils donnent la nausée. J'ai eu beaucoup de mal par moment et pourtant, j'étais tellement embarquée que je ne pouvais pas m'arrêter, malgré le malaise que les mots créaient en moi. La fin m'a assommée, je n'en revenais pas. Du grand et du très sombre Chattam.

    21/06/2015 à 18:36 6

  • La Théorie Gaïa

    Maxime Chattam

    8/10 En quelques pages, l'auteur nous plonge dans le vif du sujet. Ces personnages principaux sont un couple de scientifiques envoyé bien malgré eux en mission, l'un dans le Pic du Midi, l'autre sur une sombre île en Polynésie. Pendant tout l'ouvrage, on passera rapidement de l'un à l'autre, sans aucune remontée pour respirer entre les deux. L'histoire, assez bien menée quoique très (trop?) rapide est le moyen de mettre en avant la possibilité de l'extinction de l'espèce. La sauce Chattam fonctionne. Il s'est ultra-documenté pour nous faire frissonner. Et si tous les signes autour de nous (changements climatiques, surpopulation, explosion de la violence,...) n'étaient en fait que les symptômes de la sixième grande extinction de masse ? Celle de l'espèce humaine...

    21/06/2015 à 18:43 1

  • Le Sang du Temps

    Maxime Chattam

    7/10 De nos jours, Marion est pris au coeur d'un scandale et doit fuir. Elle se rend au Mont Saint Michel où elle découvre un vieux carnet. C'est le journal d'un enquêteur brittanique vivant au Caire en 1928. Il y raconte sa dernière enquête, une sombre histoire de goule dévorant des enfants. On suit les deux histoires en parallèle et rapidement, le passé rattrape le présent quand quelqu'un cherche à s'en emparer, mettant en danger la vie de Marion. Les deux personnages, chacun de leur côté, sont à la recherche de la vérité et c'est ce thème qu'explore Maxime Chattam dans ce roman. Existe-t-il une seule et même vérité? Ou la vérité est-elle propre à chacun? Dans ce but, l'auteur nous offre plusieurs pistes et c'est au lecteur de choisir sa fin et d'avoir le fin mot de l'histoire. C'est un roman un peu perturbant, qui m'a laissé sur ma faim. Mais c'était le but de l'auteur. A ce jour, je ne me suis toujours pas décidé sur quelle vérité était la bonne.

    21/06/2015 à 18:38 2

  • Les Arcanes du Chaos

    Maxime Chattam

    7/10 Maxime Chattam nous raconte une histoire comme il sait si bien le faire, en confrontant des personnages, une intrigue complètement fictives, à des faits et des technologies réelles. On suit Yael, une jeune femme comme tout le monde, qui se retrouve embarquée dans une sombre histoire de complot et de manipulation. C'est autour de notion de complot et de Big Brother que l'auteur tisse son roman et met en lumière toutes les plus grandes théories de notre société. En fait, les concordances s'enchaînent en si grand nombre et à si grande vitesse que l'on reste scotché, avec cette envie d'aller sur le net, vérifier les informations, parce que tant de recoupement, ce n'est pas possible. De l'assassinat des présidents des Etats-Unis, aux techniques de marketing sauvage en passant par les sociétés secrètes américaines, il nous abrutit de faits vérifiés et vérifiables, sans jamais, à aucun moment prendre parti. Il nous dit "Voilà ce qu'il s'est passé, ce qu'on peut prouver. Tirez-vous même vos propres conclusions." Et il nous laisse tout simplement bouche-bée devant un roman qui, au-delà même du récit, nous fait nous interroger sur notre société. Après avoir refermé ce livre, le plus dur à faire est d'essayer de se débarasser de la paranoïa qui s'est installée en nous, page après page. Et ce n'est pas gagné ! Encore une fois, il pose la question : et si la réalité dépassait largement la fiction ?

    21/06/2015 à 18:35 1

  • Léviatemps

    Maxime Chattam

    6/10 J'ai dû m'y reprendre à deux fois pour lire ce roman. Quand je l'ai commencé, la première fois, je n'étais pas dans le bon état d'esprit. Le livre me semblait grossier, je voyais toutes les ficelles. Je n'y trouvais pas vraiment d'originalité dans les thèmes abordés et cela m'agaçait. La deuxième fois, j'ai été plus clémente et je me suis laissée embarquée dans l'histoire, qui m'a plus séduite que la première fois, sans vraiment me conquérir. Maxime Chattam nous plonge dans le Paris du début du 20e siècle, en pleine Exposition universelle. Guy est un auteur qui a connu une certaine célébrité. Issu de la bourgeoisie, il ne s'est jamais vraiment senti à l'aise. Alors un jour, il quitte femme et enfants, change de nom et se retrouve pensionnaire d'un bordel, Le boudoir. Fasciné par la naissance du mal, en pleine naissance de la psychiatrie, il se plonge à corps perdu dans la recherche du meurtrier d'une des prostituées de l'établissement, Milaine. Il est épaulé par Faustine, la préférée du Boudoir avec un passé qui n'est pas sans rappelé le sien et Perotti, jeune flic et client de la défunte. Ils sont entraînés dans une histoire sombre et glauque qui les amène dans les tréfonds de Paris et dans les coulisses de l'Exposition universelle. Alors que l'auteur nous avait habitués à des thrillers très ancrés dans le réel, dans le moment présent, il nous plonge là dans un Paris au tournant de son histoire. La Révolution industrielle est en marche, les hommes font preuves d'ingéniosité et la société est en pleine mutation. Les sciences humaines sont en pleine expansion. On est franchement dépaysé. Néanmoins, on retrouve les thèmes qui sont chers à l'auteur : le début d'une société consumériste, la naissance du Mal et la noirceur de l'âme humaine, des personnages au passé sombre et Guy, fasciné par la construction de l'esprit de l'homme. Un bon thriller, très sombre et assez pessimiste. Mention spéciale à une fin qui reste en suspens, avec la question restée sans réponse : qu'est-ce qui amène l'homme à de telles extrémités de violence et de noirceur ? La seule réponse donnée est que nous n'avons aucune certitude.

    21/06/2015 à 18:44 2

  • Maléfices

    Maxime Chattam

    9/10 Maléfices est le troisième et dernier volet de la Trilogie du Mal. Après New York, nous sommes de retour à Portland où sont retrouvés, en forêt, des cocons contenant des corps de femmes figées dans la peur. On retrouve avec plaisir Joshua et Annabelle dans cette troisième histoire où l'auteur joue sur l’arachnophobie. Le scénario a été méticuleusement pensé et on est baladé du début à la fin. On est happé par l'action et on doit tourner la page pour savoir ce qu'il se passe ensuite. La relation amicale qui lie Joshua et Annabelle, basée sur leurs blessures, est très agréable et très bien décrite. Maxime Chattam signe avec brio la fin de la trilogie qui l'a rendu célèbre et c'est avec une petite pointe de tristesse qu'on laisse les personnages derrière nous. La fin ouverte laisse place à notre imagination.

    21/06/2015 à 18:43 4

  • Prédateurs

    Maxime Chattam

    6/10 L'auteur décrit son livre comme l'intrigue de Seven dans le contexte de Il faut sauver le soldat Ryan. Et voilà, le ton est donné. Au milieu de soldats livrant une guerre dont on ne connaît ni l'époque, ni les camps qui s’affrontent, ni les raisons, un tueur vient semer le chaos en commettant des crimes d'une atrocité horrible. Encore une fois, Maxime Chattam prouve avec brio qu'ils maîtrise son terrain en pondant des scènes sanglantes et violentes qui font frémir et vous laissent vaguement nauséeux. Derrière l'intrigue, c'est une réflexion sur la guerre et sur la nature humain, thèmes favoris à l'auteur. La fin est moins spectaculaire que les autres romans de l'écrvain mais le récit est d'une imparable efficacité.

    21/06/2015 à 18:38

  • Que ta volonté soit faite

    Maxime Chattam

    10/10 Avec ce nouveau roman, Maxime Chattam s’éloigne de ses habituels thrillers pour signer un roman noir. Plus lent, avec une écriture moins abrupte, moins rapide, mais aussi plus étudiée et plus mature, il raconte la vie de Carson Mills, petite bourgade des Etats-Unis comme il y en a des centaines, et de son croque-mitaine : Jon Petersen. Dès sa plus tendre enfance, Jon a été un enfant singulier. Renfermé, inadapté social, le garçon est élevé par son grand-père et ses tantes. En effet, son père et sa mère sont morts le jour de sa naissance, dans un affrontement sanglant. Le petit garçon va grandir pour devenir un monstre pervers, qui réussira à échapper à la justice, jusqu’à ce que la mort le fauche. Viols, meurtres, rien n’arrêtera cet homme intelligent qui détruira toutes les personnes qui ont le malheur de croiser son chemin. « Qui a tué Jon Petersen » pourrait également être le titre de ce roman. Nous ignorons qui est le narrateur qui s’adresse à nous pour nous raconter tout cela. Il semble impossible que quelqu’un en sache autant. Est-ce l’auteur ? Ou l’un des personnages de l’intrigue ? Le livre à un goût de confession, que l’on comprend à la fin. Il semble impossible d’en dire plus sur ce livre, de peur de justement en dire trop. Maxime Chattam signe là un nouveau roman passionnant, avec des personnages étudiés, une atmosphère lourde et dérangeante, un questionnement sur l’être humain comme il a l’art de le faire. J’espère le retrouver dans ce style par la suite.

    21/06/2015 à 18:39 1

  • Plaisirs criminels

    Kerry Greenwood

    8/10 Dans le Melbourne de la fin des années 20, Phryne Fisher est une femme indépendante qui, à ses heures perdues, mène l'enquête. Un soir, elle croise le chemin d'une jeune journaliste sur le point d'être rossée. Le lendemain, cette même journaliste disparait. Phryne s'intéresse alors à l'affaire qu'elle suivait : des jeunes filles, célibataires et enceintes, avaient été envoyées dans un couvent le temps de faire naître leur enfant la honte. Mais elles avaient toutes disparues.
    L'enquête, de même que l'enquêtrice, est résolument féministe et plonge dans les bas fonds de la société de Melbourne. Qu'elles viennent d'un milieu pauvre ou riche, les jeunes filles sont jugés coupables d'être tombées enceintes, même si elles n'étaient pas consentantes, les hommes n'étant jamais jugés. Le roman arrive à ne pas tomber dans les clichés en présentant des victimes aux histoires différentes, dont seule la grossesse est le point commun. Phryne apparaît comme une femme attentionnée, forte et têtue, qui se jette corps et âme dans cette affaire, au risque d'y laisser des plumes.
    C'est une belle découverte, qui a donné lieu à une série télévisée qui a pris quelques libertés mais retranscrit très bien l'esprit du livre.

    21/01/2016 à 14:10

  • Les Profondeurs

    James Grippando

    5/10 Ce roman est bon, sans plus. On passe un agréable moment, malgré l'histoire assez glauque. Tout comme le substitut du procureur Abe Beckham, dont l'un des cadavres qui vient d'être trouvé dans les Everglades s'avère être une connaissance, on est baladé dans tous les sens. Plusieurs hypothèses se forment : entre la femme jalouse, le beau-frère bipolaire, la machination des grandes sociétés et l'agent du FBI trop bornée, on ne sait plus où donner de la tête. Et c'est dommage. Car l'idée est là, mais le tout reste très superficiel. C'est survolé sans aller au fond des choses. Quand on referme le livre, on est déçu car cela aurait pu être mieux. Le potentiel est là, mais trop peu exploité. Dommage.

    20/01/2016 à 11:45

  • Cadres Noirs

    Pierre Lemaitre

    9/10 Près de vingt ans ont passé depuis que sa fille a été ravie. Caroline a réussi à surmonter sa disparition, à se créer une nouvelle vie. Jusqu'à la date anniversaire où Haley aurait dû avoir vingt-cinq ans. La poupée de chiffon, disparue avec sa fille, fait soudain surface. Des roses noires sont déposées sur la tombe de la petite fille, avec la tête d'un angelot. Caroline ressent plus que jamais la disparition de sa fille, alors qu'elle commençait à penser avoir enfin surmonté cette épreuve. Et ce n'est que les débuts, quand les gens impliqués dans l'enquête commence à être assassinés... Dans ce roman, Carlène Thompson manie avec brio le suspense. C'était l'un des premiers thrillers que j'ai lu, à l'époque où je délaissais les romans pour ados pour attaquer la littérature adulte et c'est sûrement grâce à ce roman que je dois mon goût pour toute cette littérature. Une tension à couper au couteau, un scénario sans tâche pour une fin époustouflante. Un grand classique pour moi.

    21/06/2015 à 18:51 1