BMR

36 votes

  • La Maison où je suis mort autrefois

    Keigo Higashino

    8/10 Rapidement on devine que l’on devine un peu tout, quelques pages avant les deux apprentis détectives, mais aussi qu'on ne devine qu’une partie de la vérité toujours plus complexe. C’est fort bien écrit et bien maîtrisé. La traduction est fluide.

    18/03/2014 à 15:00 2

  • La Vérité sur l'affaire Harry Quebert

    Joël Dicker

    8/10 Inclassable ce roman qui parle de littérature, d’écriture et d’écrivain, qui s’étend sur les affres des auteurs devant leur page blanche. C’est plein d’humour et d’autodérision, une histoire comme seuls les américains juifs new-yorkais savent les écrire. On connait bien. Sauf que ?
    Sauf que Joël Dicker est … suisse !
    Ce n’est certainement pas le roman du siècle (l’écriture reste simple, l’histoire superficielle, les rebondissements divertissants et certaines figures un peu convenues) et l’engouement dont ce bouquin a été l’objet est certainement disproportionné, ok, mais voilà quand même un bon gros moment de plaisir. À ne pas bouder, même si le tapage fut assourdissant.

    17/03/2014 à 15:56

  • Le Dernier Lapon

    Olivier Truc

    8/10 Polar ethnique, thriller nordique, la bande annonce est alléchante, d'autant que le réalisateur, Olivier Truc, est un journaliste français correspondant du Monde à Stockholm.
    Un demi-coup de coeur : pas pour le côté littéraire (l'écriture est trop standard), pas pour le côté polar (l'enquête n'est qu'un prétexte), mais pour le volet ethno-socio-géo-politique. À lire comme un avant-goût de voyage.

    18/03/2014 à 14:45 2

  • Requins d'eau douce

    Heinrich Steinfest

    8/10 Quel plaisir que cette lecture où la kulture est évidente sans se prendre au sérieux, portée par l'humour pince sans rire et les associations d'idées, où le sel de l'esprit est si savoureux et si impertinent qu'on se dépêche de passer les détails de l'intrigue policière dans la hâte de se perdre dans une nouvelle digression à demi philosophique.
    Une lecture où l'on retrouve un peu d'une ambiance entre l'inspecteur Derrick et Fred Vargas.
    L'inspecteur Lukastik est misanthrope, obsessionnel, impertinent, prétentieux et arrogant, un vrai parisien.

    18/03/2014 à 14:49 1

  • Témoin involontaire

    Gianrico Carofiglio

    8/10 Avec ce polar judiciaire, on n’est pas tout à fait dans une enquête policière et l’on découvrira les nouveaux éléments, un peu comme les jurés, au cours des débats et des plaidoiries : l’avocat Guido et son auteur savent ménager ses effets.
    Un bouquin bien fichu et très agréable à lire avec une ambiance fouillée qui fait un peu penser à celle du chilien Ràmon Dìaz-Eterovic (avec son privé Heredia et son chat Simenon).
    Outre la procédure judiciaire (pas trop compliquée, rassurez-vous), on se plait à suivre les démêlés de Guido avec sa déprime et ses petites amies et on se dit qu’on tient là encore une bonne série : d’autres épisodes nous attendent déjà et on va donc attendre le prochain avant d’épingler un coup de cœur … qui ne saurait tarder.

    15/03/2014 à 11:36 2

  • Vendetta

    R. J. Ellory

    8/10 Un peu comme pour Seul le silence : R.J. Ellory a encore des progrès à faire pour terminer ses histoires qu'on ne voudrait pas voir finir - quelques rebondissements rocambolesques viendront clôturer le scénario : bien sûr on ne découvrira que dans ces toutes dernières pages pourquoi Ernesto Perez a monté cette machination, pourquoi il a enlevé la fille du gouverneur de Louisiane, pourquoi il voulait confesser sa longue série de crimes et de qui il voulait se venger.
    Et "comment".
    Car une chose est sûre, Ernesto Perez était bien trop malin pour ne pas avoir tenu compte de la sagesse sicilienne qui enseigne que :

    [...] Si tu cherches la vengeance, creuse deux tombes ... une pour ta victime et une pour toi.

    20/03/2014 à 10:28 2

  • Comme dans un rêve

    Leif GW Persson

    7/10 Olof Palme c’est un peu le Mitterrand suédois et son assassinat mystérieux est un peu à l’Europe, ce que celui de JFK est aux US.
    Que ceux qui espéraient un polar à l’américaine, urbain et trépidant, passent leur chemin. La marque de fabrique de Leif GW Persson, c’est la procédure documentée, le dossier minutieux.
    Les amateurs de scoop fracassant ou de révélation croustillante en seront pour leurs frais.
    Il faut même un peu de courage pour rester accroché au copieux dossier durant ses 600 pages.
    Reste l'équipe d'enquête on l’a dit : quelques filles et garçons sympas (ouf !), ravis de travailler pour le grand patron qui dirige les investigations en douce et en marge de l'enquête officielle, sous prétexte de ré-indexation des archives du dossier Palme. Cela nous vaut quelques pages savoureuses.

    17/03/2014 à 15:54

  • Entre le désir de l'été et le froid de l'hiver

    Leif GW Persson

    7/10 Un pavé de 735 pages, une curiosité réservée aux fans d'Histoire, de Suède et d'Histoire de la Suède.
    On y croise toutes sortes de personnages aux noms indémêlables.
    Et notamment un clone nordique de John Edgard Hoover qui rêve de bâtir un FBI suédois sur le modèle de la Stasi.
    Un drôle de bouquin, peut-être le plus américain des polars nordiques, où le hareng aurait remplacé la saucisse sur le BBQ.
    Et puis une traversée éclair des années récentes de la Suède, pays trop méconnu, on ne le répètera jamais assez.
    Un peu longuet mais instructif.
    Avec en prime la solution (!) du mystère de la mort d'Olaf Palme, assassinat qui est à la Suède ce que celui de Kennedy est aux US.

    18/03/2014 à 14:53

  • La nuit divisée

    Wessel Ebersohn

    7/10 En état de légitime défense, Votre Honneur.
    L'Afrique du Sud à cette époque (on est à la toute fin des années 70, dans les dernières années de l'apartheid) est encore un pays où l'on ne condamne pas un blanc qui défend son bien (et même sa vie, Votre Honneur) contre d'affreux bantous.
    Original et plutôt bien écrit.
    Original parce que, entre autres choses, le personnage principal, le 'héros' est un psychologue juif qui travaille occasionnellement avec la police.

    18/03/2014 à 14:55

  • Sacrifices

    Pierre Lemaitre

    7/10 Bon, reconnaissons quand même qu'il s'agit là de l'épisode le moins bon de la trilogie, un épisode qui n'arrive pas au niveau des deux précédents qui avaient placé la barre très haut.
    On sent que Pierre Lemaître a voulu se consacrer aux tourments de son personnage et fouiller plus loin dans les recoins de son esprit, quitte à sacrifier un peu les acolytes et collègues (on s'y était attaché ...), donner une brillante conclusion à sa trilogie et boucler la boucle, plutôt qu'à renouveler un exercice de style désormais connu.

    17/03/2014 à 15:51 2

  • Yeruldelgger

    Ian Manook

    6/10 Patrick Manoukian veut trop bien faire et accumule les maladresses.
    Pour faire moderne ou pour nous convaincre que les nomades sont branchés, l’auteur nous inonde d’iphone, ipad et autres igoogooleries. Ben voyons.
    Et puis non content d’en faire des kilos au rayon folklore local (au point de convoquer les moines de Shaolin !), il en fait des tonnes au rayon polar. Plus américain tu meurs. À tel point que certains chapitres hyper-violents sont bien trop complaisants envers les sévices infligés aux corps des jeunes femmes : on retrouve là des relents nauséabonds de Millenium. On n’aime pas du tout, du tout, cette tendance douteuse et dangereuse qui demande à être parfaitement maîtrisée, ce qui est loin d’être le cas chez Stieg Larsson comme chez Ian Manook.
    Manoukian s’applique d’ailleurs soigneusement à imiter un peu tout le monde : commissaire à la Nesbo, fantômes à la Indridason, nazillons à la Mankell, légiste à la Patricia Cornwell, far-east à la Craig Johnson et j’en passe. Cette accumulation facile, commerciale et maladroite de clichés (et de violences gratuites) finira donc par nous gâcher le plaisir du voyage.

    15/03/2014 à 11:20 3

  • Ce qui n'est pas écrit

    Rafael Reig

    5/10 Rafael Reig ne réussit malheureusement pas à tirer tout le parti de sa bonne idée et chacune des histoires imbriquées se terminera aussi laborieusement qu'elle a commencé.
    Les personnages sont à la limite de la caricature : un Carlos alcoolique et intransigeant, un fils faible et veule et une Carmen versatile et insignifiante.
    Finalement, on en vient à penser avec sévérité (sans doute trop de sévérité) que le bouquin de Rafael Reig ressemble au faux polar de son Carlos : pesant et glauque, maladroitement imbibé de whisky et inutilement épicé de sexe.

    17/03/2014 à 15:52

  • Délivrance

    Jussi Adler-Olsen

    5/10 La recette est la même que pour les deux premiers épisodes et l'effet de découverte ne joue plus.
    J.A. Olsen reprend les mêmes ingrédients et nous ressert le même plat : une vieille histoire qui date de plusieurs années et qui ne semble toujours pas terminée, pendant que le tandem composé de Carl Mørck et de son assistant syrien traîne toujours dans les sous-sols de l'hôtel de police et tente de classer les vieux dossiers.
    J.A. Olsen en rajoute même encore une louche avec une punkette façon Lisbeth : ça avait super bien marché chez son voisin suédois, alors pourquoi ne pas reprendre le même ingrédient ?
    Bref, l'auteur a gentiment pris tout ce qui traînait dans son frigo et même dans celui du voisin pour faire sa tambouille.
    Mais le chef ne semble guère inspiré cette fois-ci

    18/03/2014 à 14:44

  • Le Chinois

    Henning Mankell

    5/10 Le bouquin ne mérite guère l'étiquette de polar, l'intrigue policière n'est qu'un vague prétexte vite délaissé, le roman de Mankell est presqu'un essai de géopolitique (testament ou témoignage).
    Sa thèse nous montre les chinois d'aujourd'hui (ou de demain matin) prêts à néo-coloniser les terres d'Afrique pour y déporter leurs trop nombreux paysans pauvres que le modèle socio-économique chinois peine à satisfaire. L'Afrique personne n'en voulait plus, l'Empire du Milieu a des paysans à ne plus savoir qu'en faire, l'équation est simple.
    Bien sûr on comprend bien que Mankell cherche de bonne foi à défendre 'son' Afrique contre une troisième vague de colonisation mais malgré ses 500 pages, sa thèse a vraiment des relents nauséabonds de péril jaune et la démonstration est vraiment un peu courte.
    Dommage, car le sujet est vraiment passionnant et au cœur de l'actualité mondiale.

    18/03/2014 à 14:58 1

  • Juste une ombre

    Karine Giebel

    4/10 Encore un polar tgv écrit et lu à vive allure. On se surprend même à lire en diagonale de nombreux passages : c’est dire que ces pages ne laissent pas un souvenir impérissable et qu’on se demande à quoi pensaient les jurés de Cognac en lui décernant le prix du meilleur polar français en 2012.
    Mais comme tous ces ‘page-turner’, une fois de temps à autre, ça permet de se relaxer les neurones et de se vider la tête.

    15/03/2014 à 11:17

  • Les talons hauts rapprochent les filles du ciel

    Olivier Gay

    2/10 Quel livre décevant ! Quelle écriture bâclée !
    Un soi-disant polar dans le milieu branché (pardon : hype) des soirées parisiennes.
    Intrigue nullissime, ambiance hype mais sans aucun intérêt.
    Quel dommage de voir ainsi gâché un aussi joli titre …
    Et de plus, c’est plutôt mal écrit et l’humour promis n’est que trop rarement au rendez-vous.

    17/03/2014 à 16:10