BMR

36 votes

  • Délivrance

    Jussi Adler-Olsen

    5/10 La recette est la même que pour les deux premiers épisodes et l'effet de découverte ne joue plus.
    J.A. Olsen reprend les mêmes ingrédients et nous ressert le même plat : une vieille histoire qui date de plusieurs années et qui ne semble toujours pas terminée, pendant que le tandem composé de Carl Mørck et de son assistant syrien traîne toujours dans les sous-sols de l'hôtel de police et tente de classer les vieux dossiers.
    J.A. Olsen en rajoute même encore une louche avec une punkette façon Lisbeth : ça avait super bien marché chez son voisin suédois, alors pourquoi ne pas reprendre le même ingrédient ?
    Bref, l'auteur a gentiment pris tout ce qui traînait dans son frigo et même dans celui du voisin pour faire sa tambouille.
    Mais le chef ne semble guère inspiré cette fois-ci

    18/03/2014 à 14:44

  • L'île des hommes déchus

    Guillaume Audru

    8/10 Le huis-clos est ouvert à tous les vents mais l’atmosphère insulaire est étouffante, alourdie de secrets et de non-dits. Et c’est pas le vieux squelette remonté à la surface qui va dire le contraire.
    On regrette juste encore quelques maladresses (de premier roman) dans les dialogues qui semblent parfois un peu décalés en regard de la violence des sentiments exposés.
    Un auteur à faire connaître avec cette lecture bien agréable.

    17/03/2014 à 21:11

  • Le signal

    Ron Carlson

    9/10 Concocté par Ron Carlson, le subtil mélange d'un passé, tantôt amoureux, tantôt galère, et d'un présent, souvent désabusé, est un élixir dont ne se lasse pas.
    Mais voilà ... on sent que ça ne va pas durer. Forcément cette balade va mal tourner. Forcément Mack va encore tout faire foirer.
    Et c'est peut-être ça qui nous rend accros : l'histoire de cet ex-couple est superbement écrite, on ne voudrait jamais les quitter, on voudrait continuer à les suivre au bout du Wyoming, mais les paysages défilent, les pages tournent, et on sait qu'on approche de la fin, inexorablement, zut, zut, allez je relis encore une fois ce chapitre.
    Oui, voilà, on voudrait lire ce bouquin à reculons, on voudrait que nos deux randonneurs soient en moins bonne forme, qu'ils fassent deux pas en avant et surtout un en arrière ... histoire de faire durer le plaisir.
    Un peu dommage que la suite du bouquin ne soit pas tout à fait à la hauteur des attentes éveillées par la magistrale première partie : une fin un peu convenue où le viril Mack zigouille les méchants qui ont osé toucher à son ex-chérie qu'il aime encore au fond de son cœur. D'autant que Ron Carlson disposait de tous les ingrédients dans son sac à dos pour laisser son histoire se poursuivre en demi-teinte et se terminer en queue de poisson ... pêché dans un lac de montagne.
    Que cela ne vous empêche pas de partir sans hésiter pour une très belle balade, sur les traces de Mack et Vonnie, un très beau couple.

    18/03/2014 à 15:12 3

  • Témoin involontaire

    Gianrico Carofiglio

    8/10 Avec ce polar judiciaire, on n’est pas tout à fait dans une enquête policière et l’on découvrira les nouveaux éléments, un peu comme les jurés, au cours des débats et des plaidoiries : l’avocat Guido et son auteur savent ménager ses effets.
    Un bouquin bien fichu et très agréable à lire avec une ambiance fouillée qui fait un peu penser à celle du chilien Ràmon Dìaz-Eterovic (avec son privé Heredia et son chat Simenon).
    Outre la procédure judiciaire (pas trop compliquée, rassurez-vous), on se plait à suivre les démêlés de Guido avec sa déprime et ses petites amies et on se dit qu’on tient là encore une bonne série : d’autres épisodes nous attendent déjà et on va donc attendre le prochain avant d’épingler un coup de cœur … qui ne saurait tarder.

    15/03/2014 à 11:36 2

  • Back up

    Paul Colize

    9/10 Une fois accroché, impossible de lâcher le bouquin ou plutôt les bouquins puisque, à côté du polar, les souvenirs des sixties du batteur beatnik forment quasiment un roman dans le roman : l'occasion (sans doute en partie autobiographique) pour Paul Colize de faire défiler toute l'histoire du rock, l'histoire de ces années de libération sexuelle, d'effervescence musicale et d'agitation cérébrale (c'était la belle époque du LSD et d'autres pilules), depuis la guerre du Vietnam à la celle des Six jours (oui, c'était aussi l'époque de la guerre froide).
    Bruxelles, Paris, Londres et Berlin : une époque où l'on brûlait la chandelle de la vie par les deux bouts.

    15/03/2014 à 11:43 1

  • Deuil Interdit

    Michael Connelly

    9/10 Il y avait longtemps qu'on n'avait ouvert un Connelly.
    Avec Deuil interdit, il n'aura suffit que de quelques pages pour nous replonger avec délices dans les rues de Los Angeles aux côtés de Harry Bosch, notre détective préféré.
    Et on a bien vite retrouvé cette espèce de noirceur poisseuse qui semble coller aux basques des enquêteurs du LAPD, dans cette ville désabusée qui semble concentrer tout le désespoir du monde.
    Après une longue série d'excellents polars, Connelly est toujours en grande forme et on a bien aimé cette intrigue-là, particulièrement bien construite jusqu'à un dénouement étonnant.

    18/03/2014 à 10:50 4

  • Le printemps du commissaire Ricciardi

    Maurizio De Giovanni

    9/10 Après L’hiver du commissaire on s’était promis d’attendre le second épisode pour confirmer le coup de cœur : avec ce Printemps du commissaire Ricciardi c’est bel et bien chose faite et Maurizio De Giovanni est vraiment un excellent filon.
    Cette deuxième saison est encore mieux construite que la précédente, avec toute une kyrielle de personnages dont les tranches de vies s’entrecroisent pour donner un panorama un peu triste et mélancolique du petit peuple de Naples …
    On retrouve bien entendu le beau commissaire aux yeux verts, toujours affligé de son sixième sens, le sens de la douleur, le commissaire qui “voit” les morts et entend leurs dernières paroles, souvent mystérieuses.

    15/03/2014 à 11:39 3

  • Le deuxième voeu

    Ramón Díaz-Eterovic

    9/10 Comme tout bon auteur de polar un peu désabusé, Ramòn Dìaz Eterovic a entrepris d'explorer les zones d'ombre de la société contemporaine : après le racisme chilien qui servait de décor à La couleur de la peau, cette double enquête du Deuxième vœu va nous mener sur les traces de ceux qui exploitent la misère du troisième âge, allant jusqu'à rançonner les petits vieux pour faire main basse sur leurs pensions.
    Comme d'habitude, les enquêtes policières ne sont ici qu'un prétexte à peine nécessaire : prétexte à côtoyer pendant quelques pages Heredia et ses amis, à découvrir quelque face cachée de notre société, à parcourir les rues de Santiago. En somme, un prétexte pour passer un agréable et intelligent moment.
    Ramòn Dìaz Eterovic est assurément la découverte polar de cette année 2013.

    17/03/2014 à 16:08 1

  • La Vérité sur l'affaire Harry Quebert

    Joël Dicker

    8/10 Inclassable ce roman qui parle de littérature, d’écriture et d’écrivain, qui s’étend sur les affres des auteurs devant leur page blanche. C’est plein d’humour et d’autodérision, une histoire comme seuls les américains juifs new-yorkais savent les écrire. On connait bien. Sauf que ?
    Sauf que Joël Dicker est … suisse !
    Ce n’est certainement pas le roman du siècle (l’écriture reste simple, l’histoire superficielle, les rebondissements divertissants et certaines figures un peu convenues) et l’engouement dont ce bouquin a été l’objet est certainement disproportionné, ok, mais voilà quand même un bon gros moment de plaisir. À ne pas bouder, même si le tapage fut assourdissant.

    17/03/2014 à 15:56

  • Julius Winsome

    Gerard Donovan

    8/10 Peu à peu, au fil des courts chapitres et de la belle écriture de Gerard Donovan, tout en douceur tranquille et inexorable, Julius Winsome s’enferme dans la folie et l’hiver.
    Et l’hiver de cette année-là dans le Maine s’annonce terrible et glacial.
    Conte de la folie ordinaire.
    Le bon gars sympa devient tueur en série. Tueur d’imbéciles chasseurs, forcément un peu beaufs (qui n’a pas un jour rêvé de faire un carton sur des chasseurs ?), mais tueur en série quand même.
    On peut trouver cette histoire peu vraisemblable même si elle est particulièrement bien écrite … mais on peut aussi croire à cette goutte d’eau qui a fait déborder l’ermite qui lisait au fond de sa tanière et se laisser emporter par cette insidieuse folie qui s’est introduite dans la cabane sur ses pas …

    17/03/2014 à 16:05 3

  • La nuit divisée

    Wessel Ebersohn

    7/10 En état de légitime défense, Votre Honneur.
    L'Afrique du Sud à cette époque (on est à la toute fin des années 70, dans les dernières années de l'apartheid) est encore un pays où l'on ne condamne pas un blanc qui défend son bien (et même sa vie, Votre Honneur) contre d'affreux bantous.
    Original et plutôt bien écrit.
    Original parce que, entre autres choses, le personnage principal, le 'héros' est un psychologue juif qui travaille occasionnellement avec la police.

    18/03/2014 à 14:55

  • Seul le silence

    R. J. Ellory

    9/10 Seul le silence est un GRAND roman.
    C'est écrit par un anglais mais on jurerait du Truman Capote (à qui ce livre est dédié d'ailleurs), du Faulkner ou du Steinbeck, si, si.
    On y retrouve ce souffle des grands écrivains américains, de ceux qui savent raconter une histoire. Rien de moins que l'histoire de la vie, la dure et la vraie vie.
    À cette lecture on ne peut qu'évoquer ces auteurs US perdus dans les vastes étendues sauvages de l'Ouest.
    Sauf que R. J. Ellory a grandi à Birmingham même si son histoire se passe dans les États du Sud, en Géorgie.
    L'histoire policière passe au second plan : ce qui intéresse Ellory c'est le parcours de son jeune héros, écrivain en herbe, meurtri par la vie et bouleversé par les morts de ces petites filles. Et c'est ce qui fait la force et l'intérêt de son roman.
    Bien sûr, à la toute fin on saura derrière qui se cachait l'affreux, mais ces ultimes péripéties seront somme toute un peu convenues sinon décevantes : ce bouquin vaut essentiellement par sa longue première partie (fort heureusement, y'en a quand même pour deux bons tiers du pavé).
    On l'a dit, R. J. Ellory fait partie des grands qui savent raconter une histoire. Une grande comme des petites.

    20/03/2014 à 10:31 5

  • Vendetta

    R. J. Ellory

    8/10 Un peu comme pour Seul le silence : R.J. Ellory a encore des progrès à faire pour terminer ses histoires qu'on ne voudrait pas voir finir - quelques rebondissements rocambolesques viendront clôturer le scénario : bien sûr on ne découvrira que dans ces toutes dernières pages pourquoi Ernesto Perez a monté cette machination, pourquoi il a enlevé la fille du gouverneur de Louisiane, pourquoi il voulait confesser sa longue série de crimes et de qui il voulait se venger.
    Et "comment".
    Car une chose est sûre, Ernesto Perez était bien trop malin pour ne pas avoir tenu compte de la sagesse sicilienne qui enseigne que :

    [...] Si tu cherches la vengeance, creuse deux tombes ... une pour ta victime et une pour toi.

    20/03/2014 à 10:28 2

  • Les talons hauts rapprochent les filles du ciel

    Olivier Gay

    2/10 Quel livre décevant ! Quelle écriture bâclée !
    Un soi-disant polar dans le milieu branché (pardon : hype) des soirées parisiennes.
    Intrigue nullissime, ambiance hype mais sans aucun intérêt.
    Quel dommage de voir ainsi gâché un aussi joli titre …
    Et de plus, c’est plutôt mal écrit et l’humour promis n’est que trop rarement au rendez-vous.

    17/03/2014 à 16:10

  • Juste une ombre

    Karine Giebel

    4/10 Encore un polar tgv écrit et lu à vive allure. On se surprend même à lire en diagonale de nombreux passages : c’est dire que ces pages ne laissent pas un souvenir impérissable et qu’on se demande à quoi pensaient les jurés de Cognac en lui décernant le prix du meilleur polar français en 2012.
    Mais comme tous ces ‘page-turner’, une fois de temps à autre, ça permet de se relaxer les neurones et de se vider la tête.

    15/03/2014 à 11:17

  • La Maison où je suis mort autrefois

    Keigo Higashino

    8/10 Rapidement on devine que l’on devine un peu tout, quelques pages avant les deux apprentis détectives, mais aussi qu'on ne devine qu’une partie de la vérité toujours plus complexe. C’est fort bien écrit et bien maîtrisé. La traduction est fluide.

    18/03/2014 à 15:00 2

  • Étranges rivages

    Arnaldur Indridason

    9/10 Ce qui fait la réelle saveur de ce bouquin, c’est bien sûr le récit des questionnements d’Erlendur, ses échanges et ses dialogues avec les islandais qu’il croise, ce que chacun apporte peu à peu au récit et les clés des mystères qui nous sont délivrées peu à peu : le mystère de la disparition de Matthildur et le mystère de la disparition de Beggur, le petit frère d’Erlendur. Elles n’ont rien en commun ces disparitions : sauf d’être des disparitions islandaises comme seul Arnaldur Indridason sait nous en raconter.
    Si Erlendur ne semble passionné que par les morts et les disparus, Indridason lui s’intéresse bien aux vivants, meurtriers ou victimes, qui portent sur leurs trop frêles épaules le poids de ces fantômes.
    Indiscutablement, cet auteur vient là de couronner brillamment son œuvre.
    Toute bonne série a (malheureusement) une fin et celle-ci est particulièrement réussie.
    Si vous ne connaissiez pas encore (mais est-ce vraiment possible ?), on ne saurait trop vous conseiller de commencer par les autres ouvrages avant d’arriver vous aussi à cette belle conclusion.

    15/03/2014 à 11:24 5

  • Alex

    Pierre Lemaitre

    9/10 Pierre Lemaître sait vraiment construire d’excellents polars et renouvelle la gamme sans se répéter. Il réussit à s’approprier les codes du genre et à nous promener en bateau avec des constructions emboîtées, façon poupées russes ou mieux, façon labyrinthe de miroirs.
    La construction savante et tordue est peut-être moins sophistiquée que celle de Travail soigné mais elle est encore plus efficace et plus accessible, plus crédible si besoin. C’est donc également ici une réussite, différente, mais tout aussi plaisante.

    15/03/2014 à 11:15 5

  • Sacrifices

    Pierre Lemaitre

    7/10 Bon, reconnaissons quand même qu'il s'agit là de l'épisode le moins bon de la trilogie, un épisode qui n'arrive pas au niveau des deux précédents qui avaient placé la barre très haut.
    On sent que Pierre Lemaître a voulu se consacrer aux tourments de son personnage et fouiller plus loin dans les recoins de son esprit, quitte à sacrifier un peu les acolytes et collègues (on s'y était attaché ...), donner une brillante conclusion à sa trilogie et boucler la boucle, plutôt qu'à renouveler un exercice de style désormais connu.

    17/03/2014 à 15:51 2

  • Il faut tuer Lewis Winter

    Malcolm Mackay

    9/10 La recette est inhabituelle et plutôt originale. MacKay a fait longuement dégraisser son polar à la cuisson et nous laisse en apprécier la substantifique moelle.
    Comme si l'auteur, visiblement aussi méticuleux que son héros, démontait pour nous, pièce par pièce, la mécanique de précision d'une machine à polar. Ici pas de descriptions savantes : on est presque surpris quand MacKay nous rappelle de temps en temps que ça se passe à Glasgow, tant son texte est universel et ressemble plutôt à une aventure new-yorkaise désincarnée.
    Dès les premières pages, on pense inévitablement à la bd de Luc Jacamon, Le tueur. Avec la même voix off qui traduit pour nous les pensées du tueur à gages méticuleux.

    17/03/2014 à 16:07 1