chouchou

606 votes

  • Ohio

    Stephen Markley

    9/10 Les métaphores et images prennent vie à travers cette plume racée qui oeuvre, en pleins et déliés, à décrire la décrépitude d'un monde et des USA en particulier.
    La gloriole est démontée en règle.
    Sublime roman!

    05/12/2020 à 23:51 6

  • Le Roi du K.O.

    Harry Crews

    7/10 L'univers de Crews!
    C'est une équipée, on se délecte de ce monde interlope, on mastique, on croque à pleines dents les fruits défendus.
    Un boxeur déchu, NOLA, une tentative de reconversion....
    Ce romancier est unique!

    08/11/2020 à 22:58 7

  • Les Nuits rouges

    Sébastien Raizer

    8/10 Brûlot de la Lorraine sinistrée, laissée pour compte, on récolte les fruits de la fureur et d'une simili paix sociale.
    S. Raizer nous écrit un roman noir écarlate tel un préquel à Lorraine Connection, de Dominique Mannoti, qui cogne, qui cingle.

    16/10/2020 à 23:00 5

  • Ce lien entre nous

    David Joy

    9/10 Ce roman noir extrait une quintessence du genre.
    Cet écrit est viscéral, son rythme s'arcboute sur la dramaturgie du récit. Les inflexions viennent à point nommé afin de relancer la tension hélicoïdale.
    Un joyau Bakélite!

    10/10/2020 à 22:39 6

  • Nickel Boys

    Colson Whitehead

    7/10 Bon roman noir qui ne m'a pas transcendé.J'ai ressenti qu'il me manquait une inflexion dans le rythme de la narration afin d'aboutir à une tension crescendo. On effleure les abberations soulevées sans les gratter.
    Trop d'attentes?

    03/10/2020 à 13:04 5

  • Night Train

    Nick Tosches

    8/10 Doté d'une documentation hors-norme et doué d'une plume tranchante, acérée et sans concessions, Nick Tosches nous narre la vie d'un homme marqué par le seau du noir destin.
    La boxe est un art, vivre de son art est un sacerdoce!

    19/09/2020 à 01:54 4

  • Du bromure pour les gayes

    Georgius

    7/10 Ne vous formalisez pas sur le titre décalé, ne poussez pas des cris d'orfraies contre l'auteur.
    Ce polar de 1962 narre la dérive, pour la bonne cause, d'un jeunot de la bastoche avec la Mafia.
    Ecriture à la fois ciselée et verte, belle découverte!

    08/09/2020 à 00:22 3

  • La Rousse

    Ed McBain

    7/10 Un épisode du 87ème district tel un étau qui se resserre inlassablement.
    Les protagonistes ne savent où donner de la tête dans ce bowling macabre inexpliqué.
    Du McBain dans le texte (Lu dans son édition originale avec taches d'humidité et odeur)

    03/09/2020 à 00:01 3

  • Un pays obscur

    Alain Claret

    8/10 A chaque page la poésie l'écorne.
    A chaque chapitre on s'enfonce dans une face sombre de l'humain et son inconscient.
    Un roman fort de part sa plume et son récit pesant tel le lest des lacérations de l'existence.

    04/08/2020 à 00:04 3

  • Lettres du mauvais temps

    Jean-Patrick Manchette

    8/10 Peut-il y avoir dichotomie entre l'homme et son oeuvre?
    La forme épistolaire révèle la valeur du littérateur or son fond m'a prouvé quelle était sa personnalité, en partie.
    Sur certains points, je n'aurais pu être qu'en désaccord sur sa vision.
    Plaisir de lecture

    22/07/2020 à 02:12 1

  • Le démon dans ma tête

    Jim Nisbet

    8/10 Se plonger dans un Nisbet c'est le gage d'une aventure de lecture peu commune.
    Les personnages, tout d'abord, possèdent des profils complexes et contrastés. Le récit se lit, aussi, entre les lignes et génére des alternatives dans sa trame narrative.
    Le charme de ce littérateur est de ne pas nous permettre un confort de lecture en se basant dans cette volonté tacite ou inconsciente de nous questionner autour des thèmes abordés.
    ici ils traitent de la bonne et de la mauvaise conscience que l'on perçoit, parfois, tel l'ange et/ou le démon qui dirige nos existences. L'autre point s'attarde sur la découverte des véritables individus que l'on croit cerner et qui contraigne à exercer des choix drastiques
    Bref Nisbet est un auteur essentiel qui se mérite.
    Lecture hommage aux traducteurs et à Freddy Michalsky en particulier.

    05/07/2020 à 22:44 3

  • Le sang ne suffit pas

    Alex Taylor

    8/10 Une plume pleine et envahissante. Une plume qui captive et qui hypnotise.
    Dans cette évasion littéraire du grand Ouest américain, le dualisme entre indiens et non peaux rouges est à son apogée.
    Et, c'est dans ce décor particulièrement noir mélasse, que l'auteur trace son sillon avec ferveur et expressionnisme. On croirait y percevoir le doux refrain de Cortez The Killer en tournant ces pages astringentes.
    De la belle oeuvre!

    22/06/2020 à 17:50 5

  • Marseille 73

    Dominique Manotti

    7/10 Dominique Manotti possède le don de la synthèse.
    Elle possède aussi celui du pluralisme et de la nuance.
    Tout n'est pas sombre ou éclairé dans ce début des années 70, dans la cité phocéenne, quand le racialisme s'égare vers des expédiants mortifères.
    Doté de personnages incarnés, l'auteur nous livre, de nouveau, un roman efficace tant par sa construction que par sa langue.
    Il aurait mérité d'être plus étoffé d'où ma note.

    08/06/2020 à 12:39 7

  • Ce que ça fait de tuer

    Serena Gentilhomme

    8/10 Un livre cru, d'un réalisme captivant.
    Le désoeuvrement possède cette capacité vicieuse à induire la curiosité pernicieuse. Cet exemple transalpin est symptomatique d'une certaine déliquescence du cadre moral à travers cette sensation illusoire d'une toute puissance et ce déchaînement de violence.
    Documentaire noir écrit avec les codes stylistiques et structurels du roman.

    17/05/2020 à 16:44 2

  • Joueuse

    Benoît Philippon

    8/10 L'auteur poursuit son chemin dans un tracé marqué par la figure tutélaire d'Audiard.
    Grand bien lui prend car il ne se contente pas d'un resucée mais il y met ses tripes et ses émotions.
    De cet opus il pose en vis à vis l'image du père comme noeud gordien. Et les règlements de compte vont se payer rubis sur l'ongle à coup de brelan et de quinte flush royale, au bar pas celle des deux-sèvres.
    Or il n'y a surement pas que de la dérision comme spécifiée en liminaire et, sous ces accents bravaches, Benoit Philippon nous adresse un message vibrionnant, vibrant, avec un décalage maitrisé.
    L'auteur s'illustre comme "une voix" qui aurait très bien pu s'exprimer au Fleuve Noir tel un bon Morgon!

    16/05/2020 à 15:37 7

  • Eureka Street

    Robert McLiam Wilson

    8/10 J'ai pris ce roman plus comme une chronique d'une ville, d'un quartier et de protagonistes qui tentent d'évoluer selon leurs propres circonstances de vie.
    On y croise des hommes et des femmes interlopes ou cherchant à s'inscrire dans une légalité sous le poids d'une histoire, d'un passé lest.
    L'écriture rassasie l'appétence dans sa fluidité et dans une certaine jubilation imagée. On s'imagine aisément les scènes sans grandiloquence ou ostentation mais avec un farouche désir de vérité.

    11/04/2020 à 19:08 5

  • Le second disciple

    Kenan Görgün

    8/10 C'est le livre d'une terrible réalité.
    L'auteur a choisi de se placer dans la tête du protagoniste central qui se trouve dans un tourbillon de désespérance de valeurs, de morale et d'idéologie.
    Le rythme et l'écriture sont matures et nous plongent dans ce fracas avec intelligence tout en gardant une paradoxale distance.
    Un grand livre.

    04/03/2020 à 11:47 2

  • Mauvais Karma

    Jason Starr

    5/10 Un roman, noir si tant est que l'on puisse le nommer ainsi, insipide et un déroulement cousu de fil blanc. Les pages se tournent or le rythme reste linéaire et m'ont plongé dans une torpeur du lecteur. Déçu car mes autres lectures de l'auteur m'avaient apporté un autre résultat.
    De plus les personnages centraux sont prévisibles et sans envergures ou saveurs.

    09/02/2020 à 18:15 3

  • Bull Mountain

    Brian Panowich

    8/10 La famille, la fratrie, ses liens, ses dissensions, ses écarts....le roman noir nous exprime la vengeance et un certain désarroi de points de vues divergents. L'écrit est fluide malgré une construction sur plusieurs époques. Les protagonistes restent marqués au fer rouge de leur hérédité et ont du mal à s'en départir. Un roman coup de poing!

    28/01/2020 à 10:33 7

  • Juste une balle perdue

    Joseph d'Anvers

    8/10 La trajectoire, la diagonale, d’un jeune homme en devenir investi par le noble art se voit infléchie par la rencontre d’une jeune femme diaphane qui colorisera son existence. C’est une diagonale de vie car elle se joue sur trois bandes. Son passé qu’il tente de dompter, de comprendre, cette « première » vie qui l’aura lacéré aussi bien physiquement que dans sa psyché. Il tente de composer avec ses fêlures, ses questions sans réponses. Mais c’est aussi sur celles-ci qu’il trouve un biais émancipateur. La boxe où il va lutter avec ses poings au centre de ce carré afin d’expurger ce passé douloureux. C’est son présent. La troisième bande de ce triangle rectangle est l’émanation d’une rencontre fulgurante, obsessionnelle, passionnelle pour laquelle son cap va virer. Passé, présent, avenir se confondent dans de tourments lumineux, soufflant le chaud et le froid. S’embarquer dans ce roman est juste un pur moment de Rock’n’Roll maudit.

    08/01/2020 à 18:52 3