Marseille 73

6 votes

  • 6/10 Ce roman extrêmement bien documenté se lit comme un bottin. Le style de l'autrice n'a pas éveillé chez moi un intérêt quelconque pour les personnages. C'est dommage, je retiens tout de même le côté instructif, mais j'ai "souffert" 200 pages avant de m'intéresser au sort des protagonistes.

    26/09/2020 à 11:00 Polarbear (883 votes, 7.7/10 de moyenne) 9

  • 9/10 A la suite de ma lecture de Le corps noir, ma première rencontre littéraire avec l’auteure française, j’écrivais pour souligner la note que je lui attribuais que « Dominique Manotti rendait avec justesse compte de la tension de l’époque ».

    Je partage encore cette vision suite à la lecture de Marseille 73. J’ai eu le sentiment de lire un documentaire. Mais pas au sens péjoratif, lourd et pénible que je peux avoir de ce style littéraire.

    Non, la lecture de ce roman social noir est très addictive tant la peinture de l’époque est bien détaillée, les personnages bien précis. Et encore une fois, Dominique Manotti nous plonge dans l’ambiance tendue, lourde et chargée de racisme, d'assassinats, de corruption et de trafics en tout genre. Mais pas facile de ne pas tomber dans les clichés, les stéréotypes, quand on s’attèle à ces sujets ultra-exploités. Dominique Manotti arrive à nous séduire. Marseille 73 est indéniablement un polar ambitieux et réussi.

    18/09/2020 à 15:22 JohnSteed (631 votes, 7.7/10 de moyenne) 9

  • 8/10 Encore une très bonne histoire de Manotti. La lecture est toujours aussi facile, agréable et intéressante. Un très bon thème, de bons personnages et un retour sur un passé proche et une ville on ne peut plus passionnants. Une lutte de pouvoir entre Corses et Pieds noirs dans le milieu tout comme au sein de la police, le tout sur fond d 'immigration et de racisme.

    27/08/2020 à 09:28 Grolandrouge (1596 votes, 6.6/10 de moyenne) 8

  • 9/10 Té, encore une tuerie cette enquête ! On retrouve le commissaire Daquin chargé de mener à bien plusieurs investigations explosives. Traitant des séquelles de la guerre d'Algérie, et de la montée du racisme dans les années 70, elles vont ébranler les institutions judiciaires phocéennes...
    26 Août 1973, un chauffeur de bus est tué par un maghrébin. Vive émotion à Marseille. Le 28, jour des obsèques, plusieurs immigrés sont assassinés. Le début d'une longue série. La mort ce soir là de Malek Khider, 16 ans, va être particulièrement suivie, et mettra le feu à la cité...
    Encore une intrigue haletante, romancée mais se basant sur des faits historiques. La marque de fabrique de Manotti.
    Une autre des spécificités de l'auteure, c'est de s'appuyer sur d'innombrables faits, tout au long de la lecture.
    Alors dans les faits... J'adore ! Non, alors factuellement, on a des précisions très bien retranscrites sur les forces en présence à cette époque. Qui nous éclairent admirablement, concernant des sujets traités qui ne m'attirent pas particulièrement au premier abord.
    C'est aussi dû aux enquêtes plus ancrées sur le terrain que d'habitude, on a moins cette sensation de jeu de pouvoir dans les hautes sphères décisionnelles de nos institutions. Du coup, on est plus au contact des événements, immergés, dans l'action.
    Très bel opus, du même niveau qu' "Or Noir", régulièrement cité dans cet ouvrage, mais pas indispensable à sa découverte.

    23/07/2020 à 12:28 Lucas 2.0 (456 votes, 7.7/10 de moyenne) 9

  • 9/10 Ce roman « phocéen » fait suite à Or noir (Série Noire, 2015) bien qu'il puisse se lire indépendamment. On y retrouve le commissaire Daquin, 27 ans, à son premier poste, à la police judiciaire de Marseille. Les amateurs de l'auteur l'auront peut-être déjà croisé, plus âgé et en région parisienne.
    Dévorer un ouvrage de Dominique Manotti, c'est un plaisir double. Celui de lire un roman noir de grande qualité tout en prenant un cours d'histoire passionnant. Une fois que l'idée de départ est là, l'auteure met en général plus d'un an à se documenter sur la période concernée avant que les personnages s'imposent à elle et de commencer à rédiger. Ce Marseille 73 fait sinistrement écho à des problèmes sociétaux liés au racisme et aux violences étatiques encore bien trop présentes de nos jours. Si la chronologie a été volontairement contractée – les événements évoqués dans le roman se sont déroulés sur cinq ans et non sur quelques mois – rien n'a malheureusement été inventé ou presque. Malgré l'acuité des références historiques, l'écriture de Dominique Manotti, sans fioritures, est toujours aussi efficace. Certains passages donnent particulièrement envie de voir ce roman un jour adapté au cinéma.
    Malgré ce qu'affirme la police, les frères Khider sont persuadés, tout comme le paternel, que Malek n'a trempé dans aucune affaire sordide ayant pu amener à son assassinat. Grâce à Maître Berger, un jeune avocat progressiste rêvant de faire carrière, ils entendent bien le prouver. À l’Évêché, Daquin doit faire avec sa hiérarchie et ses collègues de la Sûreté, pour qui la mort d'un "Algérien" n'est clairement pas la priorité. À Marseille, une grève se prépare pour dénoncer cette vague de violences racistes que l'histoire retiendra sous l'appellation de "ratonnades de 1973".

    Roman noir historique ultradocumenté sans jamais être pédant ni par trop lent, Marseille 73 est plus que jamais d'actualité. Dans cette époque partagée entre le mouvement Black Lives Matter et des dirigeants pour qui le racisme et les violences policières n'existent pas, il n'est guère difficile de se convaincre que ce type de roman est encore nécessaire. Marseille 73 est une œuvre de première nécessité qui continue de démontrer que le talent des grands romanciers, c'est parfois de nous parler d'hier pour évoquer aujourd'hui.

    20/06/2020 à 14:35 Hoel (1164 votes, 7.6/10 de moyenne) 10

  • 7/10 Dominique Manotti possède le don de la synthèse.
    Elle possède aussi celui du pluralisme et de la nuance.
    Tout n'est pas sombre ou éclairé dans ce début des années 70, dans la cité phocéenne, quand le racialisme s'égare vers des expédiants mortifères.
    Doté de personnages incarnés, l'auteur nous livre, de nouveau, un roman efficace tant par sa construction que par sa langue.
    Il aurait mérité d'être plus étoffé d'où ma note.

    08/06/2020 à 12:39 chouchou (603 votes, 7.6/10 de moyenne) 7