ChrisMo

8 votes

  • Le Ciel se trouve sur terre

    Åke Edwardson

    8/10 -Alors pour ce qui est du fait que l’auteur est considéré comme le digne successeur de Henning Mankell. Je ne sais pas, pas encore lut le deuxième. Alors, j’ai demandé dans un ou deux groupes de polar pour vérifier l’info. Certains n’ont pas lu Ake ou Henning ou aucun des deux. Un fin connaisseur m’a dit qu’il trouvait Edwardson meilleur. D’autres préfèrent Mankell. L’information reste à prendre avec des pincettes.
    -Je suis perplexe à 200 pages. Pour deux choses :
    Primo, le changement de point de vue de personnages régulièrement sans annotations, sans caractère pour préciser que l'auteur change d'individus dans l'histoire. C'est déstabilisant au point de casser le rythme de lecture, je devais revenir sur mes pas parfois. « Oh mince ce n'est plus lui ! C'est lui maintenant ».
    Secundo, le sujet et les personnages. L'idée est très séduisante. Les enfants qui disparaissent momentanément, les étudiants agressés. Cependant, la profondeur des personnages me semble incomplète, la tension est légère, le stress des parents exposé en surface. En gros, je ressens un manque dans cette enquête. Un grand détective, un polar en somme. Je verrais d'ici la fin.
    MAIS POURQUOI UNE NOTE DE 8/10 ALORS ?

    La suite sur le blog.

    11/12/2012 à 17:24

  • Atomka

    Franck Thilliez

    9/10 ...Après le dyptique sur la violence qui est constitué de Syndrome [E] et de [Gataca], l’auteur revient en force. Avec ce troisième ouvrage qui n’est pas lié aux dyptique. "...
    ...J’ai été suspendu à l’animation. Balancé aux frontières du réel. Comment rester de marbre devant une construction pointilleuse, une verve claire, un texte aussi structuré ? Ce qui occupe le plus l’esprit humain est la vie et la mort. L’un oublié par la peur de l’autre."... Le tout sur le blog

    30/11/2012 à 20:58 1

  • Pike

    Benjamin Whitmer

    2/10 Je le mets complet.
    J’ai pris le temps de rencontrer deux personnages principaux. Et pas des moindres. Prometteurs pour renforcer une histoire dure, assassine et froide.
    Derrick, un flic qui ne fait plus de concessions, aux méthodes musclées, sans tergiversation, descend un gosse du ghetto. Nous sommes à Cincinnati. Derrick, connaît le flux qui habite ces quartiers. Des zones de quasi-non-droit. Ses actes font de lui le Lucky Luke au colt 911 qui presse la détente aux moindres souffles à l’odeur de résidu de racailles et malfaiteurs en tout genre.
    Et Pike, le truand presque repenti. Son expérience infecte lui laisse le gout de sang dans la bouche. La lassitude, le charisme d’un parrain qui n’a plus rien à prouver. Aussi blindé d’expérience de la rue que Derrick. Suite à une overdose, sa fille Sarah décède. Il ne l’avait pas vu depuis 12 ans, Pike prend sous sa garde, sa petite fille Wendy.
    Je n’ai pas été plus loin. Dommage.
    Alors que ça démarre sans rire, Blam ! Blam ! Direct, sans retour au pays des rêves devenus mirages dans ces pages froides, sombres, teintés de fatalisme imposé, sans lumière dans la blancheur de la neige. Je vois d’ailleurs en cette neige, un double ou plusieurs sens. Le symbole, l’image de l’histoire. Immaculée à distance, souillée au touché. Aux conséquences graves si elle est snifée ou si le quidam glisse… Une matière qui devient brunâtre, noir à l’usure avant d’être bouse, flotte, puis condensation. Consommée cette neige tue indéniablement. Le décor est identique à cette poudreuse qui tombe innocente, aux apparences magiques de cartes postales, et dont l’éclat s’éteint petit à petit pour se transformer en misère où domine la débrouille, le gris, le sang, la drogue, les gangs, le néant…
    Des chapitres brefs de 2 à 4 pages.
    Une lourdeur principale, l’usage abusif de la conjonction de subordination « comme » (plusieurs fois par page) qui entraîne des phrases longues bardées d’images pour presque tout. Ce qui provoque un style d’écriture mélangé de cash attirant et de précision ennuyeuse. Un texte qui perd de son intérêt à cause d’une sensation d’expéditif. De cassure de rythme dans le dialogue et qui par conséquent manque de fluidité.
    Pour finir, en ce qui concerne les phrases en début de chapitre. Je m’attendais à ce qu’elle donne un sens à la sphère, le thème du texte qui enrobe le passage concerné. Par exemple, tout vient à point à qui sait attendre : je m’attends à une longue attente avant qu’un personnage n’en décapite un autre. Ici, ça ressemble à un couper-coller qui doit faire office d’accroche pour forcer le lecteur à continuer l'aventure.
    Donc, je n’ai pas aimé. L’ensemble m’a paru très précipité.

    19/11/2012 à 11:55

  • Debout les Morts

    Fred Vargas

    9/10 ...
    "« L’enquête des paroxysmes oblige à se confronter à l’essentiel qui est ordinairement caché »
    Une phrase majeure qui révèle plusieurs points.
    Le paroxysme est le sommet, le niveau le plus élevé du déroulement de quelque chose. Cela veut dire que dans un événement majeur aux conséquences catastrophiques, une vérité beaucoup plus simple se cache ou pourrait se cacher derrière. Provoquer un imbroglio par la manipulation pour que personne ne remarque une autre idée a immiscer, un acte à commettre. Tout porte à croire que le coupable est un tel. Des questions courantes ressortent. Au-delà des grandes guerres passées et actuelles, quelle était la motivation, autre que le racisme ? Les relations géopolitiques internationales ? Le pouvoir ? L’argent ?"...

    ..."Une crainte de retrouver un roman de Glen Cooper séduisant, mais imparfait comme « Le testament des templiers », du fait que Fred Vargas est chercheur en histoire et archéologie, est un a priori qui sera très vite balayé dès les premières pages. Une performance surprenante, une très belle surprise. Comme quoi, il est possible de proposer une histoire courte et parfaite."...

    Voir le blog pour avis complet ;)

    18/11/2012 à 21:50

  • À Genoux

    Michael Connelly

    5/10 Une enquête de l’inspecteur Harry Bosch. C'est le personnage majeur qui apparaît dans 16 livres sur 25, dans l’œuvre de Connelly. Le premier est « L’égout de LA » en 1993 et le dernier est « The blackbox » à paraître en novembre 2012 aux USA. À genoux est son 13e roman. Juste après Echo Park (1).
    Harry, 56 ans. Svelte, attend sa première enquête dans l’exercice de sa nouvelle fonction dans la section homicide spéciale(1). Les affaires délicates de longues durées. Politiques et médiatiques. Au Park Center de LA. Mutation après l’affaire d’Écho Park (2)
    Son désir est rapidement exaucé : une exécution. 2 balles dans la nuque. La victime : Stanley Kent. Enjeux : Césium, produit toxique. Il s’est vu attribuer un nouvel équipier, Ignacio Ferras (alias Iggy). L’ampleur de l’affaire lui impose la participation du FBI. Rachel Walling : agent de la Tactical Intelligence Unit. Elle est présente dans 4 autres aventures de Connelly, dont Écho Park (3).
    L’opposition principale: Harry focalise sur l’homicide et Le FBI sur la menace terroriste, la sécurité nationale prime. Faut-il rappeler que c’est le même service qui apparaît dans Écho Park (4) ?
    POINT 1 :
    C’est avant tout un chant sur les prouesses gouvernementales américaines concernant la création d’institutions spécialisées (2) dans les affaires spéciales (3). Ou comment créer le service de surveillance d’une unité surveillée par l’unité de surveillance de la sécurité du service spécialisé (4). En somme, une soupe spéciale (5) de la maison Burger King. Donc, c’est l’histoire des relations entre LAPD (service homicide spécial (6)), le FBI (la tactical intelligence unit) leur Homeland Security respectif (favorise la circulation d’info entre bla-bla-bla). Ô, mais Euro cuistot ne sort pas tes dents éclatantes, avec ton institution de l’institut d’observation du bon fonctionnement de la réglementation élaborée par les commissions spéciales (8) d’affaires spécialisées dans le bon fonctionnement des choses. Chacun en a pour sa pomme. Ne parlons pas d’une parenthèse infime. La bonne répartition des budgets alloués pour les uns et les autres. Par exemple… Non, je rigole. J’arrête là.
    POINT 2 :
    Dans cette fratrie, où règnent la confiance et le secret de toutes notions. Que ce soit de la création du papier toilette, à l’export de dentifrice (ne cherchez pas, ce n’est pas dans le livre) le terrorisme est sur le plateau. Médaille d’argent, oui le premier est au dessus. Deuxième, car il n’y a pas pire que de se terroriser soi-même avant de dire que c’est l’autre le terroriste. Le but de l’auteur a été de soulever ce qui ressortait de la pensée populaire sur la question antiaméricaine, intérêts en Irak, intervention en Afghanistan, Israël, évidemment le musulman, le jihad, le 11/09 et feu Ben. L’occasion était propice de citer la guerre du Vietnam. L’ensemble ressort comme une grosse erreur à choix multiples irréfléchis, les pertes l’attestent. De moindres coûts que les investissements engendrés et sauvés par la suite. L’auteur lève le voile sur l’aspect aberrant du sujet. Dans le roman, en première moitié, tout sort d’un bloc. Alors que la suite et fin est digne d’un épisode de NCIS. Les infos circulent dans l’action, en mouvement, plus agréable à la lecture. Même si dans l’ensemble il n’y a pas de surprise. La tournure, le coup de théâtre final sont bien joués et sauvent le texte de la noyade dans un océan de cliché.
    POINT3 :
    Non , n’est pas Écho Park (5). Mais les points qui m’ont empêché de vivre l’aventure à temps plein.
    Oui, le terrorisme est le cancer du siècle. Il faut continuer de l’intégrer dans la littérature. C’est un fléau. Était-ce nécessaire de citer « Le fléau de Stepen King » dans son livre pour être certains que la connexion s’opère inconsciemment au cas où l'on n’aurait pas compris de suite ? Encore une fois, je retrouve Mark Twain dans un livre américain. C’est le chouchou, dirait-on. Dès qu’il y a une cause à défendre, mise en avant des excès de la civilisation, c’est pour lui. Ici, c’est un hôtel.
    POINT 4:
    Spécial (9) et Écho Park (6). J’y suis, enfin.
    Dans les slogans publicitaires, le nom d’un produit est répété un minimum de fois. Pour produire un impact sur le choix d’un produit lors d’un achat plutôt qu’un autre. Dans cette phrase, j’ai joué avec produit, répétition. Tout de suite, vous penserez à ce mot en premier. Peu importe la raison. Pour l'adjectif spécial (10 fois) et l'affaire Écho Park (7 fois), c’est identique. Alors, c’est bien ce qui ne me donnera pas envie de lire Écho Park. J’ai eu l’impression d’avoir un spot pub pour la marque de lessive « Dash » devant moi. Une tentative de pousser à l’achat qui entache la lecture de l’opus présent. Et bien c’est du propre tout ça.
    POINT 5:
    Je termine avec ceux-ci :
    — Contrôler une voiture juste pour vérifier la présence « d'un taux de radiation » en opération antiterrorisme. Jusque là ça va. Mais pénétrer dans la bagnole, sans s'assurer qu'elle n'est pas piégée... À moins que le contrôle du taux de matière toxique permette de déterminer qu’il y a un colis explosif dans le véhicule...
    — On a affaire à deux inspecteurs extrêmement compétents. C’est vrai. Aucune remise en question là-dessus. Même que Rachel Walling est capable de répondre plus vite qu’un légiste sur une scène de crime. Mais en page 41, ils ont dû avoir une absence. Ils trouvent une victime dans son lit bâillonné et menotté, elle ne bouge plus, odeur d’urine. Rachel la libère de ses liens et tissus, la couvre d’un drap. Puis Bosh intervient : « Elle est vivante ? »… Rachel répond : « Oui je crois qu’elle est juste évanouie… »
    En conclusion. Alors que l’auteur est connu pour le genre, c’est un roman policier qui m’a paru écrit dare-dare. La reprise au final est quand même réussie. Cependant les à côtés, les failles (si ce n’est pas ma paranoïa qui me joue un tour), m’ont gâché le plaisir.

    18/11/2012 à 21:22

  • Blue Jay Way

    Fabrice Colin

    8/10 morceau de blog :)
    Tellement de remous et de références furent consciencieusement élaborés lors de la promotion de l’ouvrage. Sans triche, j’ai choisi de ne pas lire les chroniques judicieuses déjà lâchées. A la place, j’ai opté pour entrée en matière, histoire de bien faire mes devoirs et de m’imprégner, par écouter la fameuse chanson des Beatles. Certains que je l’ai eu mon aperçu de l’ambiance à venir. Peu d’enthousiasme, sombre. Et surtout ! Ah ça oui ! De la fumette, des rails, du breuvage alcolisé premier de classe en pourcentage et du haut niveau de performance olympique sexuelle tous genres confondus.
    Synthèse
    Julien, un français à NY, hère dans un brouillard aux odeurs de mort et de paranoïa. Il cherche du regard l’enseigne qui le dirigerait sur le chemin de la compréhension des tenants et aboutissants du décès de son père le 11/09/2001. L’écriture reste son souffle de vie. Son intérêt pour Carolyn Geritsen, écrivain américain, persiste. Cela lui permet de la rencontrer et poursuivre son étude appropriée sur l’auteur. En 2005, elle lui propose un boulot étrange et alléchant pécuniairement parlant. Etre le précepteur de son fils Ryan à LA dans la somptueuse villa Blue Jay Way.

    Avis

    Au départ:"J'ai commencé Blue Jay Way. Ces lignes me rappellent combien je me sens bête d'avoir rechercher une autre dimension en m'imbibant de quelques "chopes" pour retrouver l'invincibilité, la facilité de paroles pour participer à l'ambiance d'une fête ou encore l'oubli de futilité. Ce bouquin, cette prose est son équivalent générique sans la mythique gueule de bois en compensation. Quel plaisir. Sur ce, je retourne me saouler..."


    Pendant: "Un ouvrage qui évolue en douceur, un traumatisme qui laisse un personnage entre deux eaux. La solitude et en même temps l'évitement de celle-ci ..."

    Après:
    Le doute couvre l’ouvrage. Les certitudes se balayent. La réalité et son contraire se braquent. Le rêve américain et sa face pseudo cachée transpirent la manipulation ouverte et quotidienne. Un ton, une ambiance maussade perdure. Proche d’un Bret Easton Ellis en partie pour la décortication de la vie à LA, en plus allégé toutefois (je pense à Moins que zéro et surtout American psycho) et beaucoup plus agréable.
    La surprise est au rendez-vous-même si elle tarde à venir. Le dénouement reste vague dans le sens où l’auteur laisse les portes ouvertes à l’interprétation personnelle du lecteur. Pas de fin classique donc. Place aux questionnements. On retrouve là la touche de l’auteur qui aime jouer avec les sens des lecteurs.
    Celui qui découvre le livre sera somme toute marqué par l’atmosphère déprimante, présentée avec excellence dans un décor mythique qu’est L.A. Une intrigue très intelligente et une fin moins surprenante qu’énigmatique. Un auteur éclectique brillant. Très belle découverte et surtout merci pour ce cadeau.

    18/11/2012 à 21:11 3

  • L'Apparence de la chair

    Gilles Caillot

    10/10 Impression plus que chronique...
    Deux capitaines. Paul Benito le musclé dans son acception générale, carré, 100 % boulot, ne dort pas des masses, son parc détentes: le bureau. Sa collègue, Sylvie Branetti, névrosée, touchée personnellement par l’affaire. Ils sont tous les deux à temps plein sur le Tanneur, tueur en série à Lyon. Sa spécialité : il écorche, dépèce, éviscère et recoud ses victimes. Un vrai barjot. Ingénieux.
    Action rapide, personnages écorchés, l’intrigue brillante est l’atout du bouquin. 72 chapitres directs, tendus, brutals, très aérés, pas d’enrobage sauf pour la vérité…
    Sensation au fil de :
    Alors pour l'instant à la page 129, je partage comme ça, je prends sur la tronche ou pas : je sais que je vais prendre

    Sensation 1 ou ficelle 1 : Je joue le jeu et je me dit que le blocage de Sylvie chez le psy vient de son passage sur la table, c'est vrai tout le monde le sait, moi j'ajoute que ce n'est pas sa chair sur elle, c'est la qu'elle bloque

    Sensation 2 ou ficelle 2: Non, il ne va pas nous balancer une ficelle aussi grosse, c'est une amarre carrément. Sylvie croise son psy avec une petite blonde dans la rue, elle les suit, la "pompounette" ressemble à sa fille. En tout cas, j'espère que c'est une fausse piste.

    Sensation 3 ou ficelle 3 : Je me dis que le psy s'est éclipsé pour agir pendant que Sylvie s'était endormie durant sa "dorveillance" devant le restau. Allusion au passage de la gare "Depardieu"...
    Bon, je suis certain que je me plante vu la surprise générée chez tout le monde...
    Sensation 4 ou ficelle 4 : Les rêves de Sylvie déboussolent le lecteur. Je ne cherche plus,je tente des connections rapides, mais je reste dans le songe, ancré dans l’histoire. Je me tais, je m’imprègne, je déguste le talent.
    Une confusion spatio-temporelle (termes de l’auteur),le cerveau de Sylvie lui joue des tours, elle ne le maîtrise plus. Que dois-je dire du mien en ce moment même ? Sylvie est dans plusieurs dimensions, laquelle est la nôtre ? (Victime d’un tueur en série, capitaine de police, patiente d’un hôpital, va savoir…)
    Et Crismo !
    Sensation 5 ou ficelle 5 : Il n’y en pas, dans le floue, je pèche dans une goinfrerie de mots, je m’accroche à l’idée que quand même le psy coupable revient, un câble qui revient…
    Sensations, ficelles, ou sensaselles, ou ficésens, je ne sais plus, c’est le 6 : La parano, si elle fondée, s’intensifie, des SMS reçus ou envolés imaginaires pour l’un et parlant pour l’autre… Pauvre Sylvie, je crois qu’elle est à la masse. L’est-elle ou pas ?
    L’enquête accélère et à un doigt de connaître le dénouement, vite une réponse, le délire me gagne.
    Crismo ! Criiiiiiiiiiiiismo !
    Plus de ficelles à sensations ou de sensations ficelées, non. Les yeux écarquillés, je fonce droit dans le ravin. Roulé avec une grande facilité. J’ai réalisé un gros nœud de files bien complexe, impossible à dénouer, une toile dans laquelle je me suis empêtré, perte d’équilibre, je chute dans l’histoire. Je vacille entre rêve et cauchemar, entrechocs de connections neuronales, violences, visions, mirages. Qu’est-ce qui est vrai et qui ne l’est pas ou plus. Un imbroglio de perceptions des sens.
    Comme dans un dessin animé, un géant me serre dans sa poigne, me broie, et sans me lâcher, me balance la tête la première d’un endroit à un autre. Quand il cesse, mes yeux exorbités dansent la samba, les oiseaux chantent. Il me demande : alors, quelles ficelles vois-tu ? Mélange, stupéfait …
    Crismo ! C’est l’heure debout !
    Oui Mr Caillot ! Merci

    18/11/2012 à 21:05

  • Le Passager

    Jean-Christophe Grangé

    6/10 Il est sur mon blog mais je place mon avis ici.
    Le psychiatre Freire à Bordeaux, reçoit aux urgences un molosse qui a été retrouvé à la gare St Jean, les vêtements ensanglantés, proche du lieu d’un crime qui semble être le début d'une série. Mischell dit le cow boy, suspect number one, est amnésique. Freire tente de l’aider à se rappeler. Il lui décèle les symptômes d’une fugue psychique. Ce qui veut dire que l’homme au Stetson s’invente une autre vie sans le savoir au moment où il recouvre la mémoire.
    Anaïs Chatelet, capitaine de police à Bordeaux, névrosée qui carbure aux médocs, est la seule à nager à contre courant. Elle tente de démêler une enquête pour le moins complexe aux allures de mythologie. Les implications sont bien plus surprenantes qu’elles ne le laissent entrevoir.

    Pourquoi binaire ?

    Tout est là pour la constitution d’un bon thriller psychologique. Deux personnages antihéros, deux individus bien secoués par les réminiscences du passé comme tout le monde. Deux éléments qui les animent : la crise identitaire et de manière plus général, la recherche de la vérité. Ils sont complets, géniaux de par leur persistance malgré le sort qui s’acharne contre eux. Le rythme intensifiée par la proposition de nombreux chapitres courts, par les rebondissements réguliers et beaucoup d’actions. Une tendance page turner habite l’ouvrage. Le quatrième de couverture en image, à lui seul, donnerait un excellent teaser. L’idée majeure de la fugue psychique est une trouvaille intelligente et trouble le lecteur.

    Pourtant, je n’ai pas « thriller ». Frémi.
    Des coups de dé un peu gros par moment donne la sensation de précipitation pour le démêlage de situations difficiles. La mention du point de vue des « assaillants » est inexistante et aurait pu provoquer une tension supplémentaire.
    Deux autres éléments qui les effacent presque par leur légèreté : Le côté « big brother » des méchants sans explications plus complètes sur leur agissements les rendent moins impressionnants, moins présents. L’explication scientifique donnée et la manière dont Freire réagit et se débarasse d’un élément (scène du lavabo) est un coup dans l’eau auquel je n’ai pas accroché. Le côté « Bruce Willis, l’incassable » ou « Rambo » sonnait faux pour moi.
    Binaire car j’ai trouvé l’ensemble ambigu. Pris entre deux feux. L’extase pour l’idée, la plume talentueuse de l’auteur et la déception pour les éléments perturbateurs.
    JC Grangé comme beaucoup d’auteurs ne peut réussir l’exceptionnel à chaque fois. Il est et reste un incontournable dans le monde du thriller. Je suis convaincu qu’on doit encore s’attendre à de belles surprises. Je dirais que c’est un livre à lire mais sans grandes surprises.

    18/11/2012 à 20:59