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Un peu de ton sang
7/10 Deux psychiatres militaires correspondent par lettres quant au cas de George Smith, soldat ayant agressé violemment un officier. Au travers du dossier médical de George et des interrogations de ces deux médecins, va progressivement se dessiner les contours d’un homme profondément singulier : il s’agit d’un vampire.
En 150 pages, Theodore Sturgeon dresse avec lenteur et patience le portrait d’un soldat brisé lors de son enfance et ayant graduellement chuté dans la folie. Dans ce court récit, pas d’actions spectaculaires ni de scènes monstrueuses : il s’agit avant tout de comprendre comment George Smith a pu devenir un buveur de sang. A cet égard, le lecteur pourra être déçu devant ce manque de panache du récit, mais il faut prendre Un peu de ton sang pour ce qu’il est : un roman noir très court, rivé à la psychologie des personnages, et qui effraie par la justesse du ton, la simplicité de la langue employée et l’aspect minimaliste du récit.
Ce court roman est suivi d'une nouvelle intitulée "Je répare tout".
Une femme est retrouvée à moitié morte dans la rue, en partie lacérée à l’arme blanche, et est recueillie par un homme assez quelconque qui n’aura de cesse de la défendre et la soigner, puisque, comme il le dit si bien : « Je répare tout ». Mais cette relation entre la jeune femme et cet homme va lentement basculer dans l’étrange, puis le drame.
En 40 pages, Theodore Sturgeon installe avec maestria une ambiance lourde et pesante : les longues descriptions de l’homme soignant la jeune femme avec affection, les rapports ambigus entre ces deux êtres, tout concourt à faire de ce huis clos une réussite dans le domaine du roman noir, jusqu’au dénouement, tragique et qui marquera durablement l’esprit du lecteur.15/03/2008 à 10:25
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Un Froid d'enfer
6/10 Bill Roberts et deux de ses amis attaquent un vendeur de pétards pour lui voler son argent. Malheureusement, l’opération tourne au désastre : le commerçant est tué, leur voiture est victime d’un accident de la route, les deux camarades de Bill trouvent la mort et le shérif qui s’était lancé à leur poursuite se tue accidentellement. Le sort semble décidément s’acharner sur Bill dont le visage est complètement déformé par des piqûres de moustiques. C’est alors qu’il tombe sur un cirque itinérant regroupant des montres de foire ainsi qu’une beauté sculpturale : Gidget.
Un froid d’enfer est le prototype même du roman noir à l’ancienne, avec ses personnages si particuliers : le criminel raté et malchanceux, la femme fatale, une situation qui échappe complètement aux protagonistes… Sur ce canevas, Joe R Lansdale a bâti un roman très original dans sa forme : le vocabulaire employé par l’auteur est direct et argotique, avec des scènes de sexe décrites de façon très crue. Les personnages des « freaks » sont marquants : l’homme-chien, l’homme des glaces, les siamois, la femme à barbe, exploitant les clichés du genre tout en donnant aux individus de fortes personnalités. L’humour et le cynisme de l’auteur font des merveilles, donnant parfois au récit un ton décalé et parodique qui ravira les fans du genre.
Pour conclure, Un froid d’enfer est un bon roman noir, un peu trop classique pour ce qui est du fond, mais insolite dans la forme, offrant aux fans du genre un agréable moment de lecture.11/03/2008 à 15:15 1
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Interrogatoire
9/10 En 1952, les deux policiers Jack Pierce et Norman Cohen doivent faire avouer à un SDF le meurtre d’une gamine. Ils ne disposent pour cela que de douze heures, délai après lequel le suspect sera libéré s’il n’a pas avoué. Mais ce qui paraissait de prime abord comme un exercice facile pour les deux collègues rompus aux interrogatoires va se révéler assez vite bien plus complexe que prévu…
L'Interrogatoire est un ouvrage absolument excellent ! Des personnages multiples et tous très justes, travaillés avec minutie par Thomas H. Cook. Une construction faite de très courts chapitres faisant alterner les protagonistes, avec une écriture à la fois concise et magnifique. Des fausses pistes nombreuses et savamment orchestrées, accaparant l’attention du lecteur jusqu’à la dernière ligne. Un sujet original et brillamment exploité, profondément noir, et d’un brio indéniable. A tous points de vue, l’auteur a réussi un thriller de très haute volée, un ouvrage que tout amateur de polars se doit d’avoir lu.06/03/2008 à 11:49 2
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Phobies
6/10 Theodore Macklin perd l’équilibre alors qu’il arpentait un pont et se tue. Il était suivi par le docteur Maggie Lyons, spécialiste des phobies. Pendant ce temps, la mort de Macklin n’arrange en rien les affaires du détective privé Sam Bannister qui était à sa poursuite pour meurtre. Lyons et Bannister vont devoir associer leurs talents quand d’autres patients de la clinicienne, tous sujets à des phobies diverses, vont succomber…
Judith Kelman a écrit avec Phobies un livre à l’intrigue originale et assez accrocheuse. Les personnages sont intéressants, le récit bien mené, et la plume de l’écrivaine agréable à lire, mêlant habilement la psychologie des différents protagonistes et des traits d’humour ravageur. Par ailleurs, les rebondissements quant à l’identité de l’assassin assurent au lecteur un bon moment de suspense.
Cependant, malgré toutes ces qualités, ce roman ne marquera pas de façon durable les esprits, notamment en raison d’une sous-exploitation de son thème – les peurs primitives –, de quelques clichés et surtout d’un manque d’originalité dans le traitement de l’intrigue.
Il est à noter que l'idée de départ rappelle furieusement Peur de Thierry Serfaty, mais les deux ouvrages sont vraiment différents : Peur exploite ce thème de façon scientifique pour nourrir l'intrigue, tandis que Phobies n'utilise ces peurs que de façon superficielle.02/03/2008 à 11:42
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Personne n'y échappera
7/10 Vingt-quatre cadavres sont retrouvés dans un chantier autoroutier, tous tués d’une balle en plein cœur. Nul ne sait qui ils sont ni quelles peuvent bien être les raisons d’un tel massacre. Au même moment, Frank Franklin prend son poste à l’université qui jouxte le charnier. Il découvrira vite que cette dernière abrite de bien étranges groupuscules…
Après une série de romans médiévaux, Romain Sardou s’attaque ici au thriller, et c’est un essai en bonne partie réussi. L’intrigue part d’une situation très intrigante et l’auteur mène correctement son récit jusqu’au dénouement, palpitant. Cependant, on regrette des longueurs inutiles ainsi que des personnages dépeints de façon très simple, voire simpliste : le lecteur aurait probablement souhaité plus de noirceur et de profondeur. Malgré ces lacunes, Personne n’y échappera n’en reste pas moins un bon roman qui joue habilement sur les faux-semblants et met en scène un tueur atypique.26/02/2008 à 08:30
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L'Enfant du dragon
10/10 A Shanghai, les cadavres de plusieurs jeunes femmes sont retrouvés dans le béton des fondations du nouveau stade national olympique. L’affaire est confiée à l’inspecteur Sun Piao, tout juste relâché d’un hôpital psychiatrique utilisé pour « rééduquer » les dissidents. Aidé de son fidèle collègue Yaobang, Sun Piao va alors mener son enquête depuis les maisons closes de Chine jusqu’aux plus hautes sphères politiques du pays, sur les traces d’un secret que tout le monde souhaite taire.
Remarquable roman que celui de Andy Oakes ! L’écriture est particulièrement belle et intéressante à lire, mélangeant sagesse orientale et ton plus cruel, avec la juste dose d’humour pour contrebalancer l’horreur de certaines scènes. Les personnages sont très bien campés, du premier au dernier rôle. En outre, le sujet est très original, tout autant que le cadre, et le lecteur ne sentira aucun temps mort au cours de sa lecture. Enfin, le livre bénéficie d’une excellente documentation, l’auteur intercalant même de très courts chapitres pour expliciter certains thèmes comme l’armée chinoise, le rapport à la mort, etc.
Pour résumer, L’Enfant du Dragon est un livre exceptionnel, jouant très habilement sur les registres du thriller et du roman politique. Un ouvrage de très haute volée dont le lecteur ne pourra sortir que comblé et, qui plus est, enrichi.19/02/2008 à 21:55
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Sanglants trophées
8/10 Depuis quelques temps, du bétail est retrouvé atrocement mutilé, les parties génitales découpées et les têtes en partie écorchées. Joe Pickett, garde-chasse, mène l’enquête quand un autre événement inattendu se produit : ce sont deux hommes qui sont retrouvés assassinés et mutilés. Le FBI va alors participer à la procédure tandis qu’une rumeur enfle : des extraterrestres seraient responsables de ces massacres.
Quatrième épisode de la série de enquêtes de Joe Pickett, Sanglants trophées est assurément un excellent ouvrage. Le lecteur sera heureux de retrouver ce sympathique garde-chasse, le décor merveilleux du Wyoming et la patte si caractéristique de l’auteur. Par ailleurs, le scénario est ici particulièrement soigné, travaillé et dense, avec probablement plus de complexité que dans les romans précédents, une succession de rebondissements dans les dernières dizaines de pages vraiment bien trouvée, et un final qui laisse la part belle à l'imagination. C.J Box poursuit avec cet opus dynamique une série vraiment originale et dépaysante.12/02/2008 à 06:58
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La Sirène rouge
8/10 La jeune néerlandaise Alice Kristensen découvre un jour que sa mère filme des snuff movies, des films au cours desquels des gens sont torturés puis assassinés. Devant l’impuissance des forces de police à la protéger, elle prend la fuite. Son chemin croise celui d’Hugo Cornelius Toorop – de son vrai nom Berthold Zukor –, mercenaire ayant servi au sein d’une agence au Kosovo pendant la guerre. Ce dernier va alors accepter de la défendre et de l’escorter jusqu’au Portugal où se trouve le père d’Alice.
Ce livre présente de très nombreuses qualités : l’écriture est intelligente et remarquable, très entraînante et agréable à lire. Le scénario est bien bâti et très structuré, tenant le long des presque 600 pages du roman. Le personnage d’Hugo est très intéressant et atypique, notamment au travers des nombreux flash-back. On en regrette d’autant quelques points tels que certaines longueurs et un petit manque d’épaisseur chez les hommes de main de la mère d’Alice. Néanmoins, La Sirène rouge reste un très bon roman, dépaysant et racé, qui comblera sans difficulté les amateurs du genre.06/02/2008 à 06:51 3
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La Forêt muette
10/10 Dans les forêts des Vosges, à un endroit complètement perdu que l’on surnomme « Le cul de la mort », Charlie et Diên, bûcherons, travaillent en équipe. Depuis qu’ils se connaissent, ils ont connu les pires situations, les engueulades, les soirées arrosées, et la solitude. Dans l’univers angoissant des ces bois isolés, Charlie et Diên vont vivre une expérience absolument inattendue : une belle jeune femme, visiblement esseulée, viendra bouleverser l’équilibre précaire entre les deux manœuvres, générant une explosion de violences dont aucun ne sortira indemne.
Pierre Pelot a concocté avec La Forêt muette un ouvrage hors du commun. La langue est à la fois belle et sinistre, rendant avec brio l’ambiance inquiétante des bois vosgiens. Les personnages – principalement Charlie et Diën – apparaissent sous un éclairage criant de vérité, dur et cynique. Et le plus marquant dans ce roman d’une noirceur rarement atteinte, c’est la violence des propos et des situations : certains passages sont à la limite du supportable, mettant le lecteur au bord de l’écoeurement, et que certains lecteurs jugeront certainement excessifs. Cette oeuvre n'est donc pas à recommander aux âmes sensibles. Mais il n’empêche que La Forêt muette est un livre hallucinant, fort et marquant, dont un ultime rebondissement achèvera de rendre la lecture indispensable.29/01/2008 à 06:52 1
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La Morsure du Mal
2/10 Au nord de l’Angleterre, dans l’angoissant manoir de Lyndle Hall, le jeune Nicholas Herrol est victime de morsures dont nul ne connaît l’auteur. Cet événement si énigmatique est d’ailleurs d’autant plus inquiétant que le père de Nicholas a disparu sans raison. Pour essayer de comprendre ce qui harcèle le jeune garçon, la police ainsi qu’un médium américain et une professeur à l’Institut britannique de recherches sur les phénomènes paranormaux vont mener l’enquête.
Partant d’une idée originale et alléchante, J. Wallis Martin ne parvient pourtant vraiment pas à convaincre. Les personnages, assez nombreux, sont introduits sans réelle description, au point qu’au bout de quelques pages, il est parfois difficile de les resituer. Manque de panache du scénario, de vigueur du récit, de profondeur des protagonistes : certains passages sont beaucoup trop longs, presque soporifiques, tandis que le lecteur aurait souhaité que l’enquête progresse enfin. Mais le plus frustrant reste la construction du roman : l’affrontement des points de vue du médium, de la police ainsi que de la professeur est presque inexistant, et le lecteur n’a finalement droit qu’à une enquête assez classique et décevante sur la disparition du père de Nicholas, laissant cette histoire de morsures à un ixième plan… pour ne plus être abordée qu’en quelques lignes à la toute fin !
La morsure du mal est donc une immense déception !24/01/2008 à 06:55
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Le Sang de la Mariée
8/10 A Paris, un tueur en série défraie la chronique : il enlève de belles femmes avant de leur faire revêtir une robe blanche de mariée, après quoi il les tue. Le commissaire Elie Sagane et son équipe vont alors tout mettre en œuvre pour appréhender ce dément, d’autant que celui que les médias surnomment « le Tueur des mariées » va bientôt s’orienter vers les proches de Sagane.
Encore une fois, après les excellents L’ombre de Janus et Le baiser de Jason, Laurent Scalese nous gratifie d’un très bon roman. Les policiers sont bien campés, humains et intéressants, le tueur sanguinaire et angoissant, le scénario bien construit et s’appuyant sur une documentation très solide, les rebondissements intelligemment amenés, et l’écriture sèche de l’auteur est toujours aussi agréable à lire : aucun mot de trop, le lecteur plonge vers l’essentiel.
Au final, Le Sang de la mariée est un très bon ouvrage qui ravira sans difficulté le lecteur et qui réaffirme – si besoin était – les indéniables talents de son auteur.18/01/2008 à 06:52
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Le démon dans ma peau
10/10 Lou Ford est shérif adjoint à Central City, bourgade perdue en plein cœur du Texas. Mais derrière son insigne et son uniforme se cache un homme d’une rare violence et au cœur meurtri par le passé, prêt à se livrer aux pires atrocités. Quand il est chargé par un notable local de devenir un intermédiaire dans une petite histoire de chantage, son intervention dérape et tourne au massacre. Il sera alors prêt à tout pour dissimuler ses responsabilités, quitte à faire couler le sang.
Auteur culte du roman noir, Jim Thompson nous a livré il y a quarante ans un véritable bijou littéraire. Personnages fouillés et justes, dialogues courts et criants de vérité, analyse sombre de l’Amérique, excellent scénario aux rouages parfaitement huilés, violence présentée sous sa forme la plus crue et pure, Le Démon dans ma peau est très certainement l’un des plus grands romans noirs jamais écrits ! Une lecture obligatoire pour tous les adeptes d’univers ténébreux, et assurément l’un des meilleurs ouvrages pour découvrir ce genre littéraire !10/01/2008 à 06:52 2
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Mickey Monster
7/10 Un dénommé Roger McOrman vient rendre visite au fameux Van Helsing car il a une bien étrange histoire à lui raconter : celle d'une soirée au cours de laquelle il a rencontré un monstre, semblable à un "blob", qui s'en est pris à la ville entière avant que McOrman ne se décide à le combattre avec ses propres armes.
Mickey Monster est indéniablement un roman original, puisque rares sont les livres faisant revivre avec autant de panache les monstres sales et dévoreurs d'hommes comme on les voyait dans les films d'horreur de série B. Le ton des deux auteurs est très bon, alternant qualité du style et descriptions hideuses du blob, l'histoire est bien racontée, et le lecteur pourra se laisser prendre à ce récit jusqu'aux dernières pages, revivant au travers des mots du narrateur l'attaque du prédateur sur la ville. Cependant, malgré toutes les qualités de Mickey Monster, son histoire si particulière pourra éventuellement dérouter voire laisser de marbre les lecteurs qui ne seraient pas enclin à ce type d'histoire.
Pour conclure, un livre qui plaira sans nul doute aux adeptes de lectures gores et d'horreur, mais qui laissera peut-être sur leur faim les autres.03/01/2008 à 08:57
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Les 7 Jours du Talion
9/10 Bruno Hamel voit sa paisible vie de famille basculer quand sa fille de sept ans, Jasmine, est violée et tuée. Quand le responsable de ce crime est arrêté, Hamel met au point une vengeance monstrueuse : il va enlever le meurtrier et le garder avec lui pendant sept jours afin de le torturer et de lui faire payer le plus cher possible le calvaire de sa fille. Passé ce délai, Hamel prévoit d'exécuter sa victime puis de se rendre à la police.
Les Sept Jours du Talion est un livre incroyable, percutant, et que le lecteur n'est pas prêt d'oublier. L'écriture sèche et directe de Patrick Sénécal est admirable, le scénario d'une tension extrême, les personnages très bien campés. Qu'il s'agisse de Bruno Hamel, de sa femme, du criminel, des policiers ou des autres personnages, leurs réactions sont toutes très bien senties, miséricordieuses ou impitoyables, humaines ou sévères. Il faut bien mettre en garde le lecteur car certaines scènes de tortures sont très pénibles, et le lecteur, en ces instants difficiles, souffre à la fois pour le criminel devenu proie et la victime devenue prédateur.
Au final, un livre choc, ahurissant de violence et d'humanité, au style sobre et sans concession. Un roman à lire absolument !31/12/2007 à 10:58 1
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Coup de blues
9/10 Un kidnappeur surnommé "le Tireur de sacs" sévit en Californie du Sud. Sa spécialité : enlever des femmes puis les éviscérer. La jeune Merci Rayborn est mise sur l'affaire, avec l'appui d'un ex-policier rongé par un cancer du poumon. Ces deux enquêteurs vont alors apprendre à dépasser leurs problèmes personnels et leurs rancoeurs afin de capturer un tueur en série d'une rare cruauté.
T. Jefferson Parker, à qui l'on doit déjà les brillants La mue du Serpent et Seul dans la nuit réussit un nouveau coup de maître. L'intrigue est particulièrement bien construite et très documentée, les rebondissements sont nombreux et bien amenés, et le tueur en série particulièrement retors et original. Ce qui marque le plus à la lecture de ce thriller, c'est l'incroyable épaisseur que l'auteur a insufflé à ces personnages, avec leur passé et leurs angoisses, leurs doutes et leurs espoirs : un pur régal.
Pour conclure, à l'instar des autres romans de T. Jefferson Parker, Coup de Blues est un pur chef-d'oeuvre, d'une formidable densité et dont la fin réserve une scène d'émotion particulièrement marquante.27/12/2007 à 10:03 1
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Le Rouge idéal
7/10 A la fin de l'année 1979, une série d'événements effrayants survient : un message sanglant écrit sur le mur d'une université, une chienne retrouvée mutilée, une main découverte plantée sur une clôture accompagnée d'un message énigmatique, puis, en point d'orgue, le cadavre d'une jeune femme dans un cimetière. Daniel Duval, lieutenant à la Sûreté du Québec, va mener l'enquête avec son équipe et devoir plonger dans le passé pour comprendre ce qui motive le tueur.
Jacques Côté a réalisé avec Le Rouge Idéal un bon roman policier à suspense. Les personnages sont fouillés et parfois déroutants avec leur parler canadien, les situations sonnent juste et l'ensemble est bien écrit. L'intrigue est maîtrisée et parfaitement construite, alternant les scènes d'enquête et un humour parfois grivois, même si elle n'est pas exceptionnelle. Au final, nous avons donc un livre qui atteint son objectif : passionner le lecteur jusqu'au dénouement final, même si on peut parfois lui reprocher un scénario qui aurait gagné à être plus original.20/12/2007 à 06:52 1
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Eternity Express
8/10 Je l'ai lu il y a longtemps mais j'en ai gardé un excellent souvenir : un roman très bien écrit, et qui fait froid dans le dos tant l'idée de l'auteur est saisissante et ténébreuse.
17/12/2007 à 11:23
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Moloch
6/10 Dans la banlieue parisienne, on découvre avec effroi les corps d'enfants affreusement blessés. Face à une telle sauvagerie, l'équipe de police va tout faire pour arrêter au plus vite les auteurs de cette horreur, alors que, dans le même temps, un homme semble traquer de son côté ces tueurs.
Il est vraiment difficile d'en dire plus sans dévoiler le coeur de l'intrigue. Dans ce roman, Thierry Jonquet s'est, à l'évidence, beaucoup documenté sur les méthodes d'investigation de la police et de la justice puisque son récit est très détaillé, au point parfois de déboucher sur des longueurs inutiles. Les divers protagonistes sont fouillés, l'intrigue est bonne sans être toutefois extraordinaire, et on retrouve avec plaisir ces personnages qui apparaissent sur France 2 dans la série "Boulevard du Palais". Cependant, en raison des longueurs évoquées précédemment, le lecteur pourra trouver le récit trop sinueux et préférera les romans tels que Mygale ou Le Manoir des Immortelles qui sont bien plus percutants et marquants.
En résumé, un livre réussi, sans plus.12/12/2007 à 15:15
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Le goût mortel de la pluie
3/10 En pleine saison des pluies à Los Angeles, un homme capture des femmes avant de leur demander d'écrire une demande de rançon à la ville, de les tuer puis de placer leurs cadavres dans les tunnels d'évacuation des eaux pluviales. Deux femmes que tout oppose vont alors se mettre à traquer ce tueur que l'on surnomme Rain Man : Tess McCallum, agent du FBI en lutte contre sa hiérarchie, et Abby Sinclair, "consultante en sécurité" engagée par une femme qui croit connaître l'identité de ce Rain Man. Malgré leurs caractères et leurs méthodes si différents, elles vont allier leurs forces pour arrêter ce serial killer si atypique.
Malgré une idée de départ très intéressante, Michael Prescott n'est pas parvenu à écrire un roman de haute tenue. Les personnages - à part peut-être celui d'Abby Sinclair, détonnante et délurée - sont très convenus et sans épaisseur. Le récit est également émaillé de poncifs, tant au niveau des rebondissements très téléphonés que de la structure du livre. L'ensemble se laisse lire, mais sans émoi, sans éclat, et surtout sans âme, au point que l'on finit ce livre en énumérant difficilement les points positifs de ce roman. Au final, un thriller très banal que l'on oubliera rapidement une fois le livre achevé, les paupières alourdies par l'ennui.07/12/2007 à 17:18
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Get Carter
8/10 Homme de main de Gerald et Les Fletcher, Jack Carter revient dans la ville où son frère Frank vient de trouver la mort suite à un accident de voiture. D'un tempérament bagarreur et peu enclin à accepter cette version des faits, Get Carter va mener sa propre enquête dans une ville gagnée par la corruption et sous la coupe d'une meute de gangsters prêts à tout pour étouffer cet accident qui n'en est peut-être pas un...
Ted Lewis signe ici un livre dans la plus pure tradition des romans noirs, incluant tous les éléments que le lecteur est en droit d'attendre : la pègre et ses sbires, une enquête complexe faisant apparaître des personnages nombreux et particulièrement troubles, un protagoniste qui est tout sauf un personnage recommandable. L'écriture sèche et directe de l'auteur sert avec bonheur cette intrigue glauque qui multiplie les fausses pistes quant aux raisons de la mort de Frank Carter. On peut parfois regretter quelques longueurs dans certains passages et le manque d'action, mais il faut reconnaître qu'il ne s'agissait probablement pas de la priorité de Ted Lewis : il nous livrait il y a de cela trente-sept ans un roman dur, sans personnage héroïque, et à l'ambiance glacée.24/11/2007 à 10:25 2