El Marco Modérateur

3576 votes

  • Pauvres z'héros

    Pierre Pelot

    8/10 En Moselle, la jeune Sylvette a été choisie pour encadrer des enfants, orphelins pour la plupart. Au cours d'une excursion, Joël, un trisomique de six ans, manque à l'appel. Où a-t-il bien pu passer ?
    Parallèlement, dans le village, Nanase et Darou, deux hommes aux cœurs blessés, se sont depuis longtemps liés d'amitié. De petites combines en larcins sans envergure, ils forment un improbable duo de marginaux sur qui le sort semble s'acharner.
    A la croisée de ces existences va se nouer une série de drames dont personne ne soupçonne encore l'ampleur.

    Auteur prolifique, Pierre Pelot signe avec Pauvres z'héros un nouveau roman glacial et crépusculaire dans le nord-est de la France où il demeure. Comme à son habitude, l'écriture est léchée, très descriptive et s'attarde avec délice sur les paysages ainsi que sur les sentiments et tourments de ses personnages. Ces derniers sont d'ailleurs tous remarquables, du protagoniste principal jusqu'au dernier couteau, offrant une galerie de portraits particulièrement savoureuse. Le ton y est cynique et sordide, certaines exactions étant décrites de façon très crue, ce qui pourra choquer la sensibilité de certains lecteurs sans atteindre les sommets de brutalité de La forêt muette. Les multiples dénouements sont à cet égard représentatifs de l'ensemble du livre : cruels et désenchantés, contant le monde rural décrit par Pierre Pelot sans tenter de l'enjoliver, hanté de destins atypiques et brutaux.

    Un roman noir, très noir, qui a également trouvé une déclinaison en bande dessinée : Pauvres zhéros.

    19/01/2009 à 18:24 1

  • Le Mur du silence

    Håkan Nesser

    7/10 Dans une Suède écrasée par un été de plomb, des appels anonymes signalent la disparition de deux enfants membres de la Vie Pure, une secte dont le but est de purger les âmes et les corps de toute souillure. Le commissaire Van Veeteren est appelé en renfort pour enquêter. On ne tarde d’ailleurs pas à retrouver un premier cadavre. Pour Van Veeteren, ce sera le début d’une traque dont il ne mesure pas encore toutes les conséquences.

    Ce thriller scandinave, l’un des premiers à être traduits, est une belle réussite de Håkan Nesser. Le récit est intéressant, la langue agréable à lire, et l’humour qu’utilise l’auteur est délicieux. Les divers protagonistes sont très humains, perdus dans leurs contrariétés et leurs aléas sentimentaux. Il s’agit avant tout d’un opus axé sur la psychologie de ses personnages et la façon dont certains détails finiront par être primordiaux pour la résolution de l’histoire ; ici, pas de scènes gores ou spectaculaires, tout se déroule dans le feutré. Par ailleurs, l’intrigue, très correcte, offre son lot de rebondissements pour s’orienter vers une voie imprévue dans le dernier tiers du roman. L’ensemble, sans révolutionner le genre, se lit avec beaucoup de plaisir et offrira au lecteur de très agréables moments de détente.

    11/01/2009 à 20:15

  • Lunes assassines

    Paul Halter

    7/10 Dans l'Angleterre de 1935, les deux sœurs Malonet, Louise et Margaret, s'installent dans le manoir de leur oncle. Elles y apprennent l'existence d'une légende qui veut qu'un ancien propriétaire des lieux, un peintre, y serait devenu fou et s'y serait suicidé après avoir tué son épouse. La raison ? Un tableau qui rendrait en sa présence les gens complètement déments et les pousserait au crime. Louise et Margaret décident de mener l'enquête, et ce ne sera qu'après une nouvelle mort violente que la police s'investira dans cette chasse si particulière.

    Auteur réputé pour ses livres mettant en scène des meurtres en chambre close, comme le fut avant lui John Dickson Carr, Paul Halter signe avec Lunes assassines un nouvel ouvrage intéressant. Les personnages sont assez nombreux et constituent autant de suspects potentiels. L'ambiance lourde de secrets de la demeure est bien rendue, et la langue de l'auteur est concise et efficace. Paul Halter a suffisamment truffé de fausses pistes son roman pour tenir le lecteur en haleine, jusqu'à l'arrivée du surintendant Francis Kay qui seul arrivera à dénouer le mystère, avec une sagacité et un rationalisme exemplaires. Il est juste dommage que le crime n'ait lieu qu'assez tard dans le récit, ce qui laisse un certain nombre de chapitres certes intéressants – avec les deux sœurs Malonet en enquêtrices improvisées – mais qui manquent un peu de sel.

    Pour conclure, Lunes assassines est un bon roman à énigmes écrit à l'ancienne, malgré quelques longueurs inutiles vers le milieu du livre, et qui constitue une bonne entrée en la matière pour un lecteur néophyte désirant s'initier au roman proposant une énigme en chambre close. A noter qu'un auteur a déjà signé un autre très bon ouvrage au scénario proche de celui-ci, mettant en scène un tableau mortel mais sans crime en lieu clos cette fois-ci : Serge Brussolo, avec Conan Lord,Carnets secrets d’un cambrioleur.

    07/01/2009 à 08:48

  • Soleil de plomb

    Lesley Glaister

    6/10 Le couple anglais formé par Cassie et Graham décide d’accepter le travail offert par Larry. Le but : rester pendant une année entière dans la maison isolée dans les plaines australiennes pour prendre soin de la ferme et s’occuper de Mara, l’épouse de Larry. Rapidement, les deux jeunes gens se rendent compte d’un malaise insistant : Mara vit comme une recluse, nue et sous l’influence de médicaments qui la transforment en zombi. Quel secret cache leur hôte ? Que sont devenus les prédécesseurs de Cassie et Graham ?

    S’appuyant sur une trame classique – le huis clos avec des personnages troubles, Lesley Glaister offre un roman efficace et prenant où l’accent est mis sur le désir et l’érotisme. L’écriture est très agréable et permet une véritable plongée dans la psychologie de ses personnages, notamment Cassie et Graham, très réalistes dans leur rôle de couple qui connaît des difficultés. Par ailleurs, la tension croissante dans le décor désertique du bush est bien maîtrisée et rendue. Le lecteur restera donc saisi au récit jusqu’aux dernières pages, ce qui est naturellement l’un des objectifs premiers du roman. Cependant, malgré toutes ces qualités, il est dommage que l’intrigue ne réserve pas plus de rebondissements ; en effet, on aurait aimé plus de retournements de situation pour éviter une certaine linéarité, d’autant que certains détails distillés tout au long du roman n’échapperont probablement pas au lecteur averti.

    Au final, Soleil de plomb est un roman au suspense accrocheur mais auquel il manque quelques surprises supplémentaires pour parfaire l’ensemble.

    03/01/2009 à 12:06

  • La Tête du cobra

    Vincent Crouzet

    10/10 Un thriller d'espionnage magnifiquement écrit, très réaliste et documenté. Un de mes coups de coeur !

    26/12/2008 à 10:51

  • Le Jour des Mortes

    Judith A. Jance

    8/10 Un thriller bien mené, captivant et prometteur, malgré des motivations peu singulières pour les assassins.

    22/12/2008 à 11:49

  • Mauvais Sang

    Tess Gerritsen

    9/10 Le docteur Claire Elliot s'installe à Tranquility, paisible bourgade du Maine, avec son fils Noah pour tenter d'oublier la mort de son mari. C'est alors une série d'événements étranges qui surviennent : on retrouve de vieux ossements humains tandis qu'une vague de violences secoue la ville, le plus souvent à cause de jeunes habituellement si calmes. Et tout dérape quand les premiers meurtres arrivent. Claire, aidée par le chef de la police locale, Lincoln Kelly, va tenter de comprendre ce qui se passe… jusqu'à découvrir l'incroyable.

    Habituée des thrillers avec comme toile de fond médecine et sciences, Tes Gerritsen livre un nouveau roman de très grande qualité. L'écriture est très agréable et alterne les scènes d'action avec d'autres, plus intimistes, consacrées à la psychologie de ses protagonistes. Ces derniers sont tous peints avec talent et humanité, avec une mention spéciale pour Lincoln Kelly en époux malheureux d'une femme alcoolique. Le suspense est habilement ménagé, avec des chutes de chapitres très accrocheuses qui saisissent l'attention du lecteur. Par ailleurs, l'expérience médicale de l'auteur nourrit son récit et offre une intrigue à la fois solide et même temps effrayante de réalisme.

    Au final, Mauvais sang est une nouvelle réussite de la part de l'auteur de, entre autres, Le chirurgien et Fonctions vitales.

    14/12/2008 à 21:04

  • La Carte du pendu

    Jeffery Deaver

    7/10 Même si ce n'est pas pour moi le meilleur opus avec Lincoln Rhyme, il n'en demeure pas moins vraiment bon, avec un déroulement intéressant et des personnages fouillés.

    04/12/2008 à 18:55 1

  • Le Vampire du stade Bollaert

    Jean-Christophe Macquet

    6/10 Un roman très agréable à lire et prenant, mais qui manque dans sa forme d'un soupçon de folie et/ou de noirceur, donc d'un peu de piment.

    01/12/2008 à 20:02

  • Last Call

    Alex Barclay

    2/10 Plusieurs années après le drame narré dans Darkhouse, l’inspecteur Joe Lucchesi est confronté à New York à un nouveau tueur : des personnes sont retrouvées le visage massacré, un téléphone à portée de main. Celui que les médias surnomment déjà le Visiteur va jusqu’à narguer les autorités policières en leur adressant des lettres, et il semble bien déterminé à poursuivre son jeu de massacre. Encore traumatisé par le passé récent et le monstre qui s’en était pris à sa famille, Joe Lucchesi va devoir, avec son équipe, affronter ce nouvel ennemi.

    Deuxième roman d’Alex Barclay, Last Call est une nouvelle déception, et de taille. L’intrigue est très basique, avec un énième tueur en série qui ne marquera jamais les annales de la littérature policière, tant il est passe-partout et sans envergure. L’écriture est médiocre, sans saveur, et le récit est très souvent ennuyeux, notamment en raison de digressions multiples quant à la vie privée de Lucchesi, et sans que ces chapitres soient pour autant émouvants ou intéressants. Les personnages n’ont aucune profondeur, sont stéréotypés, et Alex Barclay ponctue ses répliques d’un humour souvent de mauvais goût bien inutile. Le final est par ailleurs bâclé et sans panache.

    Au final, Last Call est un thriller décevant, sans la moindre originalité. On a parfois l’impression de lire une novellisation sans âme d’un mauvais téléfilm.

    25/11/2008 à 20:38 1

  • L'Or des Maures

    Jacques Mazeau

    2/10 Près des gorges de Kakouetta, un couple de randonneurs disparaît. L’inspecteur de la Police Judiciaire Michel Fabre, spécialisé dans les affaires paranormales, va mener l’enquête aux côtés de Muriel Lacan, docteur en physique et membre d’une unité de parapsychologie. Ils vont alors se rendre compte que depuis plus de cinquante ans, bien d’autres personnes se sont volatilisées dans cette région où une légende raconte qu’un trésor y aurait été dissimulé par les Maures, il y a plus de douze siècles, légende dont parle également Nostradamus dans une de ses prophéties et qui serait en rapport avec un étonnant héritage légué par des extra-terrestres.

    Jouant sur le thème très en vogue de l’ésotérisme et de la religion, Jacques Mazeau a bâti un roman de bien piètre facture. Les personnages principaux – Michel Fabre et Muriel Lacan – n’ont que trop peu de charisme et sont sans réelle profondeur humaine. La langue de l’auteur est très plate, que ce soit pour les scènes d’action ou les descriptions alors que le décor se prêtait pourtant à une aventure haute en couleurs. Par ailleurs, l’intrigue traîne en longueurs, et il faut attendre au moins 200 pages pour que le suspense devienne plus intéressant. Et finalement, dans l’ultime chapitre, les explications apparaissent enfin, mais offrant souvent bien plus de questions que de réponses. A vouloir trop jouer sur la partition pourtant ouverte du thriller ésotérique, Jacques Mazeau ne parvient jamais vraiment à convaincre alors que le sujet promettait cependant d’être prenant.

    Au final, L’or des Maures n’est qu’un roman de plus se fondant sur le paranormal et les versants mystérieux de la religion, mais sans apporter une nouvelle pierre à cet édifice littéraire. Reste un thriller qui ne provoque aucune fièvre ni ne laissera aucun souvenir exaltant au lecteur.

    23/11/2008 à 10:49

  • Le Troisième secret

    Steve Berry

    8/10 En 2005, le pape envoie monseigneur Colin Michener, son homme de confiance, communiquer un message en Roumanie à un vieux prêtre, le père Tibor. Ce dernier est en fait celui qui avait traduit l’un des mystérieux messages transmis par la Vierge en 1917 à Fatima, petite bourgade portugaise. Inquiet de cette manœuvre, Alberto Valandrea, secrétaire d’Etat du Vatican, va faire suivre Michener et tenter de lui bloquer la route, quitte à user des pires moyens. Car le secret qui est en jeu pourrait bien éclater au grand jour et bouleverser les fondements de l’Eglise.

    Steve Berry signe avec Le troisième secret un ouvrage réussi dans le domaine du thriller religieux. L’auteur a particulièrement travaillé la documentation préalable, et l’ensemble de son récit sonne juste, depuis les psychologies de ses personnages jusqu’aux cérémonies en passant par l’histoire du Vatican. Son style est direct, sans la moindre fioriture, et l’on suit avec plaisir les aventures de Michener accompagné de son ancienne maîtresse à travers de nombreux pays. Même si certains protagonistes souffrent parfois de quelques stéréotypes, le roman se lit avec facilité, notamment en raison de l’alternance entre les points de vue des divers individus. Il est presque intégralement exempt de scènes d’action ; l’intrigue joue davantage sur les codes du roman d’espionnage, avec ses alliances, ses manipulations, ses faux-semblants et autres coups tordus. Par ailleurs, la clef de voûte du roman – la nature exacte de ce troisième secret jamais divulgué aux catholiques – pourra marquer les esprits car elle est très bien introduite et fait écho à de nombreux passages du roman, tout en restant parfaitement plausible et non téléphonée ; là où de multiples écrivains jouant sur le succès du Da Vinci Code ont opté pour des intrigues abracadabrantes et cherchant à tout prix le sensationnel, Steve Berry a choisi la sobriété, ce qui sert ses propos.

    Au final, Le troisième secret est un opus très plaisant quoiqu’avant tout réservé aux inconditionnels du genre, mais qui satisfera néanmoins les autres lecteurs, ceux que l’explosion de romans sur l’ésotérique et le religieux aura fini par lasser.

    18/11/2008 à 06:53 2

  • La Nuit des autres

    Yvonne Besson

    7/10 Un bon roman qui joue dans le feutré, avec ce qu'il faut de suspense et de psychologie.

    08/11/2008 à 17:01

  • Echange mortel

    Stuart Woods

    3/10 Un roman à suspense qui commence très bien mais qui devient vite lassant, prévisible et sans intérêt. Selon moi, un immense gâchis !

    04/11/2008 à 19:06

  • Le Grand Sommeil

    Raymond Chandler

    10/10 Le vieux général Sternwood engage le détective privé Philip Marlowe pour enquêter sur une tentative d’extorsion de fonds. Le problème est que Sternwood est affligé de deux filles dont il dit lui-même : « J’ai l’impression qu’elles vont à leur perte, séparément, par des routes légèrement divergentes. Vivian est gâtée, exigeante, intelligente et parfaitement impitoyable. Carmen est une enfant qui aime arracher les ailes aux mouches. Ni l’une ni l’autre n’ont plus de sens moral qu’une chatte ». Quand Marlowe commence son travail, il va rapidement être confronté à des gangsters sans scrupule, aux motivations très variées, jusqu’à ce que le premier meurtre éclate. Ce ne sera que le début d’une enquête au cours de laquelle Marlowe va affronter ce qu’il y a de plus vil chez l’être humain, y compris chez les proches du vieux général.

    Ecrit en 1939, Le Grand Sommeil est à n’en pas douter l’une des pierres angulaires du roman noir. Raymond Chandler a imaginé une intrigue sombre et réaliste, prenante jusqu’à la dernière page, hantée d’individus peu recommandables et de femmes fatales. Les deux atouts majeurs de ce livre, en plus de l’énigme qui n’a pas le moins du monde vieilli, sont la langue de Raymond Chandler, à la fois drôle dans les dialogues et savoureuse dans ses descriptions et psychologies, et le personnage de Philip Marlowe, délicieusement sarcastique et tenace, interprété au cinéma par de grands acteurs tel Humphrey Bogart et Robert Mitchum.

    Le grand sommeil constitue donc une inestimable pépite, un roman d’une rare intensité que l’on ne se lassera jamais de lire et relire, et qui aura inspiré des générations d’écrivains.

    30/10/2008 à 17:55 3

  • Le Complot Sweetman

    Graham Masterton

    8/10 A Los Angeles, un tueur en série surnommé « Le dingue de l’autoroute » élimine des automobilistes qui ne semblent avoir aucun lien entre eux. Alors que John Cullen, modeste homme à tout faire pour vieilles dames, va chercher à l’aéroport son père, ce dernier se fait abattre sur le chemin du retour. Persuadé qu’il s’agit de l’œuvre du serial killer qui en est déjà à sa douzième victime, John, aidé par sa compagne et un camarade, va mener sa propre enquête. Au même moment, Carl X. Chapman, sénateur républicain très lié à des lobbys pétroliers, est obnubilé par sa candidature au poste de Président des Etats-Unis. Quel est le rapport entre ces deux affaires ? John Cullen l’apprendra à ses dépens, et bien chèrement.

    Roman écrit par l’un des auteurs majeurs de l’horreur et du fantastique, Graham Masterton, Le complot Sweetman est un franc succès. L’intrigue est bien élaborée, exploitant une idée à la fois brillante et angoissante de réalisme, celle selon laquelle le politique peut faire assassiner sans le moindre remords, avec la réussite personnelle comme seul objectif. L’auteur a peint une belle galerie de personnages, tantôt attachants, tantôt révoltants, dont les actes et pensées alternent avec ingéniosité au gré des chapitres. L’ensemble se lit avec une très grande facilité tant la plume de l’écrivain est percutante et efficace, même si on peut lui reprocher une surenchère dans les scènes de sexe et une fin un peu abrupte.

    26/10/2008 à 10:41

  • Crim' Sur la Prom'

    Bernard Deloupy

    8/10 Alors qu’il sort de l’un des plus beaux hôtels de Nice, le milliardaire russe Mickhaïl Andropov est abattu. Il était alors pris en filature par le détective privé Garri Gasiglia qui avait été engagé par l’épouse de l’oligarque. Le crime est vite revendiqué par un groupe inconnu d’écologistes tandis qu’autour de la Promenade des Anglais, de nombreux personnages interlopes s’agitent suite à cet assassinat. Garri va alors mener son enquête et découvrir une vaste escroquerie internationale que des mafieux souhaiteraient taire.

    Si Crim’ sur la Prom’ a tous les aspects du polar purement régionaliste, sa lecture défait ce préjugé. Tenant sur à peine plus de 170 pages, ce roman est un régal : les personnages sont nombreux et hauts en couleurs, les descriptions des paysages magnifiques, et la plume alerte et poétique de Bernard Deloupy est un véritable enchantement. Garri Gasiglia est un détective savoureux, grand amateur de nourriture et de femmes, et que l’on aura d’ailleurs plaisir à retrouver dans sa deuxième enquête, Crim’ sous le tram’. L’humour est omniprésent dans ce livre, tant dans les joutes verbales que dans les réflexions et portraits, et le lecteur aura bien souvent l’occasion d’éclater de rire. L’intrigue n’a pas pour autant été bâclée et s’appuie sur une documentation solide, offrant une succession d’épisodes à la fois dynamiques et nerveux, de la course-poursuite à la prise d’otage en passant par l’analyse pertinente des enjeux de la défense de l’environnement.

    C’est donc un roman policier de premier ordre qu’offre Bernard Deloupy à tous ses lecteurs : drôle, enlevé, atypique, décalé, ce personnage de Garri Gasiglia dispose décidément de bien des atouts pour faire parler de lui dans le monde littéraire.

    16/10/2008 à 19:01

  • Seul le silence

    R. J. Ellory

    8/10 A la moitié du vingtième siècle, le jeune Joseph Vaughan et la petite bourgade de Géorgie où il demeure sont les témoins d’une série de meurtres ignobles : des fillettes sont retrouvées assassinées après avoir subies la fureur de leur bourreau. Les autorités ne parviendront pas à arrêter le coupable et ce ne sera que bien plus tard, quand Joseph sera devenu écrivain à New York, alors que la série de massacres le touchera de façon encore plus personnelle, que la vérité, sordide, éclatera.

    Premier roman de R.J. Ellory, Seul le silence est indéniablement un opus qui fera date. Une écriture très soignée qui privilégie la psychologie et prend le temps de planter une ambiance angoissante. Des personnages variés et très vivants, en proie à leurs démons les plus intimes. L’auteur a un réel don de conteur et mobilise toute l’attention du lecteur jusqu’aux dernières pages dans lesquelles sera dévoilée l’identité du coupable. Même si certains passages peuvent paraître un peu longs et manquer de panache, R.J. Ellory devient, en un seul roman, un auteur à suivre de très près et dont on attendra avec impatience les prochains livres.

    14/10/2008 à 06:48 4

  • Le Chandelier d'or

    David Gibbins

    6/10 Après avoir réussi à localiser l’Atlantide dans Atlantis, l’équipe de Jack Howard va dans cette nouvelle aventure se lancer à la poursuite de la fameuse Menora, le chandelier d’or originel qui est un des symboles les plus anciens de l’identité juive. De la Turquie aux glaces du Groenland, Howard va rencontrer une série d’embûches mortelles car la Menora est également recherchée par un groupuscule prêt à tout pour s’approprier ce trésor que tout le monde croyait perdu.

    David Gibbins signe ici un nouvel opus intéressant. En faisant parcourir le globe, il invite le lecteur à des aventures échevelées, et qui ira puiser dans les cultures romaine, viking, maya, sans compter le nazisme. Il est d’ailleurs à noter que l’auteur privilégie l’aspect intellectuel puisque de nombreux rebondissements viendront au travers de découvertes et de recoupements historiques plutôt qu’avec des péripéties spectaculaires. En effet, David Gibbins a particulièrement soigné la documentation pour étayer ses thèses, et même si certains aspects paraissent un peu tirés par les cheveux, il faut reconnaître que le roman est intéressant et original. Cependant, à trop vouloir privilégier la thèse historique, l’auteur oublie de distiller des scènes d’action, finalement peu nombreuses. Par ailleurs, certains personnages ne sont pas assez fouillés et l’intrigue multiplie les stéréotypes.

    Au final, Le chandelier d’or est un ouvrage prenant mais qui fait trop souvent l’impasse sur la nervosité pour embarquer de bout-en-bout le lecteur.

    28/09/2008 à 22:49

  • Miserere

    Jean-Christophe Grangé

    9/10 Un thriller haletant, original et efficace, qui porte une fois de plus la "patte Grangé". Malgré un petit bémol pour la fin trop rapide à mon goût et un ou deux effets un peu "gros", la cuvée 2008 de l'auteur est une sacrée réussite !

    22/09/2008 à 18:01