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Le Faucon maltais
8/10 Un incontournable du roman noir américain, qui repose essentiellement sur le personnage de Sam Spade, totalement génial, l'une des figures fondatrices du détective privé. Du polar comme on n'en fait plus vraiment et comme on ne pourrait sans doute plus en faire... Mais c'est à lire, sans aucun doute.
06/09/2010 à 18:10 2
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Un Employé modèle
6/10 Quelques longueurs et répétitions (les scènes avec la mère) dans ce roman, que je n'ai pas trouvé si original que cela. On est obligé de penser à "Dexter" pour le héros serial-killer relativement "sympathique" (encore que), à "Psychose" d'Hitchcock pour la relation perturbante mère-fils... Quelques scènes drôles et au moins un gros rebondissement bien trouvé, à mi-chemin du livre, donnent cependant du rythme et le piment nécessaires à une lecture efficace.
06/09/2010 à 17:58 2
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Le Chuchoteur
6/10 Je rejoins l'avis de Memess. Ce polar est assez prenant, reposant beaucoup sur une atmosphère pesante assez réussie, un cadre volontairement ouvert pour paraître universel, et des personnages complexes (mention spéciale en ce qui me concerne à Mila). Mais j'ai vu venir certains rebondissements à bonne distance (même si d'autres m'ont surpris), tandis que certains passages m'ont paru longuets, un peu trop bavards, notamment les analyses psychologiques de Gavila, mises en scène de manière dramatisée mais finalement assez plates, voire peu crédibles. Avis mitigé au final, mais je pense que je jetterai un coup d'oeil au prochain roman de Carrisi, qui me semble avoir un certain potentiel.
26/07/2010 à 12:25 3
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Le Livre sans nom
9/10 Attention, voilà sans doute le roman le plus déjanté de l'année ! Bourré de références au ciné de série B ou Z, mélange improbable de genres - polar, thriller fantastique, gore, western, horreur, légendes urbaines -, ce "Livre sans nom" mérite sans aucun doute de s'en faire un auprès de tous ceux que les aventures de lectures improbables ne rebutent pas. Secouée de violence pop et de crimes sanglants, habitée par des dizaines de personnages déglingués et plus invraisemblables que les autres (parmi lesquels un tueur à gages sosie d'Elvis, pour n'en citer qu'un), cette histoire impossible à raconter mais totalement jouissive convoque aussi bien les figures de Tarantino et Robert Rodriguez que celles de Seven, de Ring ou de Columbo (!), tout en faisant oeuvre originale et proprement singulière, haletante de bout en bout. Ne reste plus qu'à espérer que notre ami auteur "anonyme" ressorte bien vite les flingues, s'il est capable de se renouveler après un coup de maître aussi saisissant !
18/07/2010 à 20:45 3
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Été
8/10 Proche de Mankell par sa manière de décrire minutieusement l'enquête en cours, jour par jour et presque heure par heure, sans rien nous cacher des errements des enquêteurs (qui sont tout sauf des super-flics), Kallentoft étire cependant parfois trop le temps du récit en abusant des chemins parallèles, des digressions et des atermoiements de ses personnages. Sans parler de vraies longueurs - l'auteur a des partis pris narratifs intéressants, et l'ensemble se lit bien, voire assez facilement une fois qu'on a pris le rythme -, ce roman aurait sans doute gagné à être quelque peu élagué. Surtout que, quand Kallentoft décide de faire monter la pression, dans le dernier tiers du livre en gros, il y réussit très bien ! Pour le reste, il excelle dans la description des atmosphères, et en particulier ici de la chaleur intense qui écrase Linköping (contraste saisissant après le froid glacial d'"Hiver") ; et ses personnages sont diablement convaincants, surtout Malin Fors, hyper attachante, notamment en ce qui concerne sa très complexe vie amoureuse. Une première incursion dans l'oeuvre de Kallentoft qui me donne envie de reprendre et de terminer "Hiver", abandonné en cours de route, et d'attendre la suite avec curiosité.
14/07/2010 à 22:35 3
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L'affaire de Road Hill house
8/10 Récit véridique d’une enquête criminelle ayant fait grand bruit dans l’Angleterre des années 1860, ce livre remarquablement documenté se dévore également comme les meilleurs des polars, grâce à la plume vive et inspirée de Kate Summerscale.
09/07/2010 à 18:11 1
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Shell
7/10 Ce polar ingénieux est tendu entre la violence du monde réel et celle des univers virtuels, qui plongent les joueurs dans des sociétés revisitées, aux contours à la fois utopistes et ultra-réalistes. Fin spécialiste de ces questions, Benoît Virole entremêle ces deux dimensions dans une intrigue très habile, qui fait de Shell un premier roman ludique et original.
09/07/2010 à 18:08 1
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Pirates
6/10 6,5 pour cet ultime roman de Michael Crichton difficile à noter, pas parce qu'il est posthume, mais parce que le bon moment de lecture que l'on peut passer à le dévorer ne dissimule pas toujours les nombreux clichés (notamment sur les personnages) qui encombrent le récit et le privent de toute originalité. Sans égaler les maîtres du genre, Alexander Kent et Patrick O'Brian en tête, Crichton se sort plus qu'honorablement des scènes de navigation et d'action maritime, et l'on se plonge sans difficulté dans l'atmosphère bouillonnante de la Jamaïque du XVIIe siècle grâce à l'habileté narrative et descriptive de l'auteur. A l'arrivée, un roman d'aventures sympa, idéal pour des vacances sans prise de tête, mais dont il ne faut pas trop exiger.
09/07/2010 à 18:05 1
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La Maison où je suis mort autrefois
7/10 Un roman d'atmosphère intimiste dans le plus pur style des histoires d'angoisse à la japonaise, où l'on se laisse prendre de manière insidieuse par l'ambiance pesante de ce quasi huis clos. L'auteur dévoile petit à petit les éléments du mystère et tient son lecteur en éveil grâce à quelques révélations bien placées et bien trouvées. Sans être révolutionnaire ni palpitant, un bon petit roman à suspense.
05/07/2010 à 09:58 5
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Ne les crois pas
7/10 Un deuxième polar (après "Thérapie") qui confirme l'habileté de Fitzek à captiver la curiosité de son lecteur et à lui faire tourner les pages de son roman à toute allure. J'ai trouvé l'intrigue un peu plus classique néanmoins, tirant trop vers le registre "blockbuster hollywoodien", et certaines ficelles - notamment psychologiques - un peu grosses. Mais rien qui n'empêche les amateurs de thrillers de passer un très bon moment.
25/06/2010 à 08:15 2
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Mort à Denise
9/10 De la verve, de l'humour, de l'imagination, de la castagne et du style : Sébastien Gendron s'empare du Poulpe avec bonheur en l'envoyant faire la révolution du côté des îles Grenadine... Réjouissant et totalement réussi !
08/06/2010 à 22:19 2
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La peur elle-même
5/10 Une déception, d'autant que le pitch et le sujet étaient prometteurs. Je n'ai pas vraiment cru à cette histoire, et surtout pas à son héroïne, d'une naïveté telle qu'elle m'a vite paru insupportable, et impossible à suivre - d'autant plus que la psychologie de l'ensemble des personnages est atteinte du même mal. Plus ennuyeux encore pour moi : l'écriture, assez approximative, et plombée notamment par des horreurs dans les concordances des temps, qui me font me demander si l'éditeur a fait son travail de relecture correctement. Certes, si cela m'a gêné, cela ne m'a pas empêché d'aller au bout de ce roman, qui se lit vite et facilement. Les explications finales sont d'ailleurs intéressantes et relèvent un peu le niveau, mais elles me laissent le même goût d'inachevé qui me fait penser, au bout du compte, que Laura Sadowski n'a pas réussi à se montrer à la hauteur de l'ambition de son récit.
21/05/2010 à 22:56 1
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Une histoire d'amour radioactive
7/10 Tout est dans le titre... Dans son quatrième roman, Antoine Chainas s'essaie (et plutôt bien, d'ailleurs) à une histoire d'amour - mais en la nimbant de toutes ses obsessions thématiques : malaise social, maladie, contagion, virus, épidémie... avec en prime, cette fois, une pincée de radioactivité.
Le résultat est à l'image de l'oeuvre de Chainas : définitivement inclassable, à la fois fascinante par son inventivité et déroutante, voire dérangeante, par sa morbidité, sa crudité et ses excès pleinement assumés.
Néanmoins j'ai terminé la lecture de ce roman avec une impression un peu désagréable, pouvant se résumer en une seule question : à quoi bon ? A posteriori, il me semble que "Versus" contenait un propos authentique dont cette "Histoire d'amour radioactive" est un peu dépourvue, finissant par ressembler à ce qu'est la centrale de Tchernobyl aujourd'hui : une coquille vide, pourrissante et mortifère.
Ecrivain doué (et ce roman, formidablement écrit, plus classique dans la forme et sans doute le mieux maîtrisé du point de vue du suspense, le prouve une nouvelle fois), Antoine Chainas pourrait finir par s'exposer à n'être plus que la bête curieuse du polar français, s'il ne prenait soin d'insuffler encore plus de profondeur à ses propos - qui n'en manquent pas, mais sans doute se doit-on d'être particulièrement exigeant sur ce point avec un auteur dont le potentiel est aussi puissant et aussi singulier.
Bref, voilà encore une véritable expérience de lecture, qui suscite invariablement la curiosité et la réflexion - ce qui est déjà, en soi, une bonne raison de s'y essayer !02/05/2010 à 09:56 1
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Green River
9/10 Un choc authentique. Puissance du style, violence parfois hallucinante mais toujours maîtrisée, intensité de personnages évoluant tous, toujours, entre ombre et lumière, profondeur de réflexions qui exploitent avec originalité le cadre de l'intrigue : avec ce huis-clos carcéral tenu de bout en bout, Tim Willocks plonge dans le Styx de l'âme humaine avec une noirceur assumée, sans jamais négliger de se montrer nuancé quand il le faut. Univers clos mais pas forcément claustrophobique, Green River est un cadre extraordinaire dont l'auteur exploite chaque recoin avec une maestria narrative qui force le respect.
13/04/2010 à 19:15 2
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Noir Océan
6/10 Je n'ai malheureusement pas réussi à embarquer sur le navire infernal de Stefan Mani. J'ai trouvé trop longues et laborieuses les 80 pages d'exposition des personnages et de leurs situations avant d'enfin monter sur le bateau ; et ensuite, l'effet labyrinthique recherché par l'auteur dans sa description du cargo, reflet des âmes tourmentées de tous les personnages (pas un pour rattraper les autres), m'a trop perdu pour que je parvienne à prendre du plaisir à cette histoire d'une noirceur éprouvante. J'ai un peu le sentiment d'être passé à côté de quelque chose, mais malgré mon insistance, je n'ai pas réussi à être convaincu par ce roman. Dommage !
03/04/2010 à 21:40 2
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Discount
9/10 Fidèles à leurs excellentes habitudes, Denis Bretin et Laurent Bonzon changent une nouvelle fois de style et de perspective, pour signer cette fois un roman court et vif en forme de comédie noire complètement déjantée, cruelle et méchamment drôle. En plantant leur intrigue dans un hypermarché, l'un de ces temples gigantesques et sans âme, érigés à la gloire d'un capitalisme de plus en plus débridé et qui pullulent à la périphérie de nos villes, ils font voler en éclats avec une jubilation manifeste le miroir déformant de notre société de consommation. Transformant chaque article en vente dans les travées du magasin en arme de destruction potentielle - au moins intellectuelle, si ce n'est physique -, ils livrent leurs personnages, hilarante armée de losers et de minables aux rêves étriqués, à un jeu de massacre réjouissant.
Comme ils aiment à le faire, les deux romanciers en profitent pour s'emparer d'un genre codifié - ici, le récit de prise d'otages - pour mieux s'en jouer et le pervertir. Ils piétinent au passage la médiocrité télévisuelle, incarnée par le miroir aux alouettes de la téléréalité, et servent le tout avec un style plein de punch et hérissé d'un humour mordant, parfois potache mais jamais trop. Sans surprise en ce qui me concerne, voici la confirmation que le duo Bretin & Bonzon figure parmi les auteurs les plus créatifs et singuliers du polar français.03/04/2010 à 18:11 4
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Le Camp des Morts
9/10 C'est avec un plaisir intact que l'on retrouve le shérif Walt Longmire, ses acolytes et son Wyoming, dans une deuxième enquête où tous les ingrédients qui faisaient la réussite du premier opus sont à nouveau réunis : une écriture enlevée et poétique, de l'humour, beaucoup d'humanité et de chaleur (et ce, malgré les températures glaciales qui pétrifient nos héros), une nature et un environnement formidablement décrits et, bien entendu, des personnages si bien campés qu'on n'a aucun mal à leur donner trait et vie en imagination.
S'ajoute à tout ceci, cette fois, une intrigue un peu plus élaborée que celle, assez classique, de "Little Bird", avec une plongée dans une sombre histoire de famille assaisonnée à la sauce basque - les membres de cette communauté, assez représentée au Wyoming, étant au coeur du roman. L'occasion pour Craig Johnson d'élargir le propos et de livrer une réflexion juste et émouvante sur le temps qui passe, l'amitié, l'amour... sans jamais se montrer lourdement démonstratif ni larmoyant. "Le Camp des morts" confirme le talent d'un auteur attachant et pertinent, dont on peut se réjouir d'attendre au moins quatre nouveaux romans, à paraître dans les prochaines années.03/04/2010 à 17:37 6
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La Conspiration des Ténèbres
10/10 Par son ampleur, la virtuosité de son style, la densité et l'épaisseur de son intrigue comme de ses personnages, "La Conspiration des ténèbres" mérite parfaitement, selon moi, l'appellation de chef d'oeuvre - qui m'a souvent fait penser à "L'Ombre du vent", mais en beaucoup plus littéraire et érudit, et prenant le cinéma comme sujet. L'élaboration de l'histoire est si convaincante que Roszak parvient à rendre l'existence de Max Castle, le cinéaste maudit, plus réelle que celle de bien d'autres réalisateurs existant ou ayant existé...
En revanche, pour bien apprécier ce roman, il vaut mieux être prêt à prendre son temps et ne pas l'aborder en pensant qu'il s'agit d'un thriller, contrairement à ce que semblent vouloir prétendre le médiocre titre français et la couverture tape-à-l'oeil de l'édition de poche. Quand on sait qu'il n'y a pour ainsi dire aucun meurtre, on voit mal comment on pourrait lui coller cette étiquette beaucoup trop réductrice, qui ne rend pas justice au travail phénoménal de Theodore Roszak.03/04/2010 à 16:27 4
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La Nuit glaciale du Kaamos
6/10 Un polar très noir mais qui ne m'a pas laissé un souvenir particulier (pas forcément bon signe, ça...) Son intérêt majeur est de nous faire découvrir certains aspects de la culture finlandaise, avec un regard un peu distancié car l'auteur, s'il vit en Finlande, est d'origine américaine. A part ça, certains rebondissements sont assez prévisibles, d'autres totalement téléphonés... A l'arrivée, ça se lit mais ce n'est pas transcendant.
21/02/2010 à 19:50 1
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Quai des Enfers
8/10 Globalement le même avis que Nico. Ingrid Astier, qui fait preuve d'une jolie plume, décrit particulièrement bien Paris, et surtout la Seine, véritable héroïne de son polar. Un défaut : à force, j'ai eu le sentiment d'un trop-plein, que ce soit de personnages - même s'ils sont globalement bien campés - ou de thématiques - bien que l'auteur sache rendre la plupart intéressantes, grâce à un travail de documentation remarquable. A vouloir peut-être trop prouver, Ingrid Astier passe d'une oeuvre foisonnante à quelque peu étouffante, et finit par négliger un peu son intrigue, ainsi que la fin, plus faible et moins originale que le reste. Mais pour un premier roman, c'est tout à fait prometteur et ça vaut largement le déplacement.
21/02/2010 à 18:41 1