Hoel Modérateur

1144 votes

  • Dernière conversation avec Lola Faye

    Thomas H. Cook

    7/10 Un joli roman noir intimiste, assez atypique dans la forme. En effet, il s'agit pour ainsi dire d'un dialogue ininterrompu entre Lola Faye et Luke, le narrateur et fils de la victime. Thomas H. Cook nous prouve une fois de plus que, même en utilisant un procédé qui aurait pu être casse-gueule, il reste un conteur hors-pair. Pas son meilleur roman, sans doute, mais une jolie lecture, notamment en livre audio (lu à merveille par Marc-Henri Boisse ).

    31/07/2019 à 14:56 3

  • Le Verger de marbre

    Alex Taylor

    7/10 De magnifiques descriptions, une belle plume, surtout lorsqu'il s'agit de dépeindre les personnages et leurs relations, familiales notamment. Un drame irréparable, un peu de romance et une traque dont l'issue semble, d'une certaine façon, inéluctable. Il manque cependant un petit quelque chose pour faire de ce roman (dont certaines scènes resteront en mémoire, comme celle du somme dans le cimetière) un texte inoubliable. Une question de dosage peut-être, ainsi qu'un final en demi-teinte.

    31/07/2019 à 14:53 3

  • Requiem

    Kris, Maël

    8/10 Septembre 1917. Remis de ses blessures, le lieutenant Vialatte apprend qu'Eva travaille à la Croix-Rouge et découvre grâce à elle que Peyrac, porté disparu en 1915, a été fait prisonnier et qu'il est vivant. Avec l'aide de Janvier, Vialatte reprend son enquête pour découvrir enfin le nom de celui qui profite de la guerre pour tuer des femmes en toute impunité.
    Ce dernier opus vient clore, dans le ton des précédents, cette série fort recommandable sur la Première Guerre mondiale.

    31/07/2019 à 14:29 3

  • Police

    Hugo Boris

    7/10 Le quotidien de trois policiers vu du ras du sol. L'usure du métier, les envies de faire autre chose, la difficulté d'obéir à certains ordres lorsqu'ils semblent aller à l'encontre du bon sens. Pour Virginie, amener à l'aéroport ce sympathique réfugié terrorisé qui risque la mort dans son pays est la goutte d'eau qui fait déborder un vase déjà bien rempli. Une belle écriture pour ce vrai-faux roman policier.

    31/07/2019 à 14:18 2

  • My Absolute Darling

    Gabriel Tallent

    9/10 Premier roman de Gabriel Tallent, My Absolute Darling a été en 2017 un grand succès aux États-Unis où il a occupé une place de choix dans le classement des meilleures ventes. Sa fortune n’a pas été autre en France puisqu’en plus d’être un succès de librairie, le roman a remporté prix sur prix depuis sa sortie.
    D’aucuns diraient qu’il s’agit d’un roman initiatique, ce qui n’est pas tout à fait faux. D’autres qu’on a affaire à un roman noir, à un roman d’amour ou encore à du nature writing. En vérité, My Absolute Darling est tout cela à la fois et bien plus encore. Tantôt très éprouvant – certaines scènes sont difficilement soutenables – tantôt à pleurer de beauté, il est assurément un texte qui ne peut laisser indifférent. À l’instar de Turtle, jeune fille maigrichonne et un peu garçon manqué, qui a effectivement la carapace bien solide pour tenir debout après avoir encaissé tout ça. À cet égard, la question de la résilience est aussi au cœur de ce récit, passionnant d’un bout à l’autre bien qu’assez pauvre en surprises en un sens. L’alternance entre les moments difficiles et les instants plus calmes est bien gérée. On a plaisir à voir évoluer Turtle dans la magnifique nature sauvage de Californie ou jouer aux cartes avec son grand-père, qui la couve d’un œil bienveillant, comme on redoute certains moments passés avec son père. On le hait en même temps que, tour de force de l’auteur, on en vient presque à le comprendre. C'est que Gabriel Tallent ne verse pas dans le manichéisme et ses personnages sont aussi réussis que complexes, chacun ayant une – plus ou moins grande – part d’ombre et de lumière.

    Bien qu’il ne conviendra vraisemblablement pas à tout le monde, on comprend très aisément à la lecture de My Absolute Darling pourquoi il a autant fait parler de lui. Après un tel premier roman, Gabriel Tallent est attendu au tournant. Mais on peut raisonnablement penser, au vu de cette réussite, que l’homme a suffisamment de qualités pour ne pas décevoir son public.

    23/07/2019 à 13:01 3

  • Troisième complainte

    Kris, Maël

    8/10 Nous sommes désormais en Mai 1917. Le Lieutenant Vialatte, gravement blessé au front, sort de sa léthargie. Desloches, désormais maréchal des logis, vient le visiter et lui demande, en ami, de reprendre l'enquête sur le meurtre des jeunes femmes entamée en 1914, le temps de sa convalescence au moins (Vialatte souffre de maux de tête, de vertiges, et doit s'aider d'une canne pour se mouvoir). Bien que le(s) suspect(s) sont sans doute mort(s) puisque les meurtres se sont arrêtés, Vialatte préfère en avoir le coeur net et accepte l'offre de Desloches.
    Un opus plus loin du front, où le dégoût de la guerre et la méconnaissance des "planqués" sont bien présents, mais qui n'en demeure pas moins passionnant. Conclusion dans le prochain tome.

    19/07/2019 à 20:03 2

  • Deuxième complainte

    Kris, Maël

    8/10 Janvier 1915. La guerre des tranchées bat son plein mais les meurtres de femmes, sauvagement assassinées, continuent. Le Lieutenant Vialatte n'a donc d'autre choix que d'aller où les maigres indices le mènent soit, au cœur de la guerre. En première ligne ou presque, son enquête peine à progresser et il comprend l'horreur du conflit tant pas un jour se passe sans que de nombreux hommes restent sur le carreau ou dans de grandes souffrances. Quelques passages poétiques ou humoristiques viennent, heureusement, détendre quelque peu l'atmosphère de cet opus bien sombre. Le suspense reste entier, affaire à suivre dans le troisième tome.

    18/07/2019 à 20:05 2

  • Un été sans dormir

    Bram Dehouck

    8/10 Amateurs de littérature sérieuse, fuyez ! Pour son deuxième roman (le premier traduit en français), Bram Dehouck sort l’artillerie lourde. Proposé par Mirobole – dans une traduction du néerlandais d’Emmanuèle Sandron récompensée par le Prix SCAM-SACD – ce polar « belge et méchant » s’inscrit dans la lignée d’autres titres drolatiques proposés par la maison, à commencer par ceux de S. G. Browne. S’il s’agit bien là d’un pur divertissement noir, qu’on verrait bien adapté au cinéma façon Tarantino ou Rodriguez, l’exigence littéraire est de mise, en particulier dans la construction de l’intrigue. Les personnages sont assez nombreux mais pas suffisamment pour qu’on s’y perde. Ils sont représentatifs de la vie d’un petit village. On a affaire, en plus du boucher insomniaque et de sa famille, à une jeune femme en recherche d’emploi nouvellement installée, à un facteur en proie à des soucis gastriques, à un vétérinaire cocu, à un pharmacien raciste, à un immigré, etc. C’est grand-guignolesque mais totalement assumé et assez malin, si bien que même les idées les plus caricaturales – comme le fils du boucher qui stoppe la viande au grand dam de ses parents pour séduire la jeune fille de ses rêves, végétarienne convaincue – passent comme une lettre à la poste. Enfin, quand le facteur est en état de faire sa tournée...
    Surtout, l’auteur a particulièrement travaillé les changements de points de vue. L’effort pour offrir des transitions intelligentes est louable et nous permet souvent de revivre les mêmes événements selon divers angles. Et puis, sans que cela ne soit l’intérêt principal du livre, on sent que Bram Dehouck prend un malin plaisir à égratigner certains comportements et certaines idées de ses compatriotes, ce qui ne gâte rien.

    Vous l’aurez compris, Un été sans dormir est un roman qui ne se prend pas au sérieux et ne conviendra assurément pas à tout le monde. Les lecteurs qui ne sont pas contre une tranche de rigolade foutraque devraient néanmoins trouver leur compte avec cette farce noire dont tout le monde est plus ou moins le dindon.

    16/07/2019 à 12:49 3

  • Vivant

    Roland Fuentès

    6/10 Ce court roman – moins de deux cents pages – commence par une intense scène de course à pied dont on comprend vite que l’issue pourrait être fatale. Roland Fuentès prend ensuite le temps de planter le décor tout faisant se poursuivre cette scène inaugurale par intermittence, comme une espèce de fil rouge qui mènerait inéluctablement vers une issue funeste.
    L’auteur, qui a déjà beaucoup écrit pour la jeunesse, n’en est pas à son coup d’essai. La construction est maîtrisée, l’écriture est plaisante. Peut-être les personnages manquent-ils un peu de profondeur pour convaincre totalement. Certains comportements des uns et des autres semblent naturels, d’autres moins. Surtout, le propos prétexte au roman, parrainé par la Cimade, à savoir la peur de l’étranger, n’est pas des plus évident. La haine qu’éprouve Mattéo envers Élias est-elle liée à sa couleur de peau ou à son ego démesuré et à son besoin, quasi maladif, d’être le centre de l’attention d’autrui ? Tout cela n’est pas très clair.

    Il n’en demeure pas moins que Vivant, écrit comme un thriller, se lit d’une traite et non sans déplaisir. Ce roman devrait satisfaire nombre de jeunes lecteurs mais il lui manque sans doute un peu de profondeur pour en faire une lecture véritablement marquante.

    04/06/2019 à 10:01 3

  • Le Monde de Lucie – Tome 3

    Kris, Guillaume Martinez

    8/10 Dans cet opus final, on croit voir petit à petit vers quoi on s'achemine à mesure qu'un complot qui pourrait avoir de graves répercussions se met en place. Au scénario brillant et retors de Kris – tout au plus pourra-t-on trouver une des révélations finales un peu grosses – il faut une fois de plus ajouter la patte de Guillaume Martinez, avec des plans aussi intéressants que rares (Soledad fixant la caméra, comme en fish eye, par exemple). Le personnage de Soledad est d'ailleurs mon préféré dans cette trilogie, que je conseille volontiers sauf aux plus terre-à-terre (pour apprécier, il faut accepter de se laisser embarquer dans une histoire faisant la part belle aux pouvoirs paranormaux).

    01/06/2019 à 18:47 2

  • Des jours sans fin

    Sebastian Barry

    9/10 Mêlant guerre, amour, et conquête de l’Ouest, Des jours sans fin est un brillant roman, très joliment écrit, évoquant des titres comme Le Dernier des Mohicans ou Faillir être flingué. Sebastian Barry confie avoir mis beaucoup de lui dans le personnage de Thomas et « avoir mis plus de cinquante ans à écrire ce roman », solidement documenté et largement inspiré de l’histoire de son arrière-grand-oncle. Rassurons-le, le jeu en valait la chandelle.

    30/05/2019 à 18:27 5

  • Le Monde de Lucie – Tome 2

    Kris, Guillaume Martinez

    8/10 La mort de l'inspecteur Karakis est pour la moins curieuse. L'a-t-on assassiné ? De quoi est-il mort sinon ? Et pourquoi a-t-on retrouvé le prénom "Lucie" comme gravé dans sa main sans que ça n'ait été fait à l'aide d'un objet coupant. De leur côté, Soledad et la mutique Lucie sont recherchées et il semblerait que leurs poursuivants ne leur veuillent pas que du bien. Sacha, quant à lui, continue d'enquêter sur cette étrange histoire, peut-être en lien avec des expériences menées sur des jeunes femmes en URSS quelques décennies auparavant.
    Un nouvel opus épais – 104 pages – mais mené tambour battant si bien qu'on ne voit pas les pages défiler. Beaucoup d'actions – y compris quelques morts – et un mystère toujours loin d'être résolu. Vite, la suite !

    28/05/2019 à 17:45 2

  • Assassination Classroom tome 6

    Yusei Matsui

    8/10 M. Koro serait ralenti au contact de l'eau. Pire, il ne saurait peut-être pas nager. Un plan est donc fomenté pour obliger le professeur-poulpe à se jeter à l'eau. Plus vulnérable, il sera peut-être possible de l'assassiner, enfin.
    Un intéressant opus où Koro, mis à rude épreuve, fait preuve d'ingéniosité pour contrecarrer les plans de plus en plus machiavéliques de ses ennemis.

    28/05/2019 à 15:04 2

  • Assassination Classroom tome 5

    Yusei Matsui

    7/10 Le ministère de la Défense envoie au collège de Kunugigaoka un nouvel élément préparer les élèves de manière radicale à l'élimination du professeur Koro. Il remplace M. Karasuma, le professeur d'EPS. Il adopte une approche paternaliste et tente de faire ami-ami avec les élèves mais l'emploi du temps ultra-chargé et ses méthodes brutales ne convainquent pas les élèves, qui regrettent vite Karasuma.
    Un opus curieux où l'on s'aperçoit que les élèves ne sont pas prêts à tout pour assassiner Koro Senseï, pour qui ils semblent avoir du respect, si ce n'est de l'affection.

    28/05/2019 à 15:02 2

  • Assassination Classroom tome 4

    Yusei Matsui

    6/10 Dans ce nouvel opus, la terrible Irina, tueuse à gages "camouflée" en prof d'anglais, est mise à rude épreuve, aussi bien par l'arrivée inopinée de son chef et mentor que par l'introduction dans la classe d'un nouvel élève. Itona est mutique, étrange, mais son regard laisse apercevoir de sinistres capacités. Il s'avère rapidement redoutable et semble partager quelques points communs avec sa cible, le professeur Koro.
    Un opus à mes yeux plus faible que les précédents, le nouvel élève n'apportant pas beaucoup de surprises (petite sensation de répétition). Koro est toujours aussi sympa avec ses élèves et n'hésite pas à s'envoler vers Hawaï avec deux d'entre eux pour aller voir un film en avant-première mondiale. La fin du tome laisse augurer une double-confrontation sportive épique entre les élèves honnis de la classe E et la crème du collège de Kunugigaoka. Au programme, basket pour les filles et baseball pour les gars.

    26/05/2019 à 22:36 2

  • Nos derniers festins

    Chantal Pelletier

    7/10 Bien que les personnages secondaires ne soient pas inoubliables pour la plupart et que l’intrigue policière s’avère un peu légère au final, on prend bien du plaisir à dévorer Nos derniers festins, dont les pages font saliver plus souvent qu’à leur tour.

    22/05/2019 à 16:58 8

  • Assassination Classroom tome 3

    Yusei Matsui

    8/10 Les élèves de la classe E sont en voyage scolaire à Kyoto. Ce qui était prévu, c'est que des snipers soient prêts, disposés à des points stratégiques, à abattre M. Koro. Mais l'enlèvement de deux collégiennes, Kayano et Kanzaki, ça, ce n'était pas prévu. Heureusement, l'épais guide de voyage conçu par leur professeur aux ressources inépuisables à réponse à tout. Un.e de vos camarades se fait enlever pendant le voyage, voire page...
    Toujours drôle, cet épisode plus tendu et riche en rebondissements que les deux premiers est pour l'instant le plus passionnant.

    21/05/2019 à 10:46 2

  • Assassination Classroom tome 2

    Yusei Matsui

    7/10 Les élèves de la classe E n'arrivant pas à inquiéter M. Koro, et encore moins à l'occire, une professeur d'anglais – en vérité une redoutable tueuse professionnelle – débarque au collège de Kunugigaoka. Parviendra-t-elle à ses fins ?
    Un deuxième opus intéressant et non dénué d'un certain humour (parfois un peu lourd en ce qui concerne le corps des femmes), qui se termine sur le départ de la classe à Kyoto pour un voyage scolaire qui s'annonce mouvementé.

    20/05/2019 à 11:51 2

  • Les Ombres de Montelupo

    Valerio Varesi

    9/10 Aussi mélancolique que magnifique, cette troisième enquête de Soneri est un véritable régal littéraire. L’écriture de Valerio Varesi, à la fois très fine et retorse quand il faut devient incontestablement une référence en matière de roman noir à l'ambiance feutrée. Ça tombe bien, une quatrième enquête du commissaire vient de paraître, toujours chez Agullo : Les mains vides.

    18/05/2019 à 17:47 6

  • Assassination Classroom tome 1

    Yusei Matsui

    7/10 Les élèves difficiles ou au niveau scolaire médiocre d'un collège japonais sont regroupés dans la malfamée classe E (comme épaves selon certains). Cette année, ils ont pour professeur une espèce de monstre, mi homme mi poulpe, capable de se déplacer à Mach 20. Après avoir détruit la Lune, il compte, l'an prochain, détruire la Terre (on ne sait pas pourquoi). Missiles, armes à feu... Le gouvernement a tout essayé pour le tuer, en vain. Il charge donc les élèves, qui sont avec lui toute la semaine, de tenter de l'assassiner dès que possible. Ce qui fait plutôt sourire le principal intéressé.
    Une idée de départ très originale et pas mal d'humour malgré le thème. Au terme de ce premier tome qui plante le décor - il y a bien quelques tentatives d'assassinats gentillettes - on se demande surtout où l'auteur va nous amener et comment l'histoire va pouvoir durer jusqu'au tome 21, le dernier de la série, désormais terminée.

    18/05/2019 à 15:58 3