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L'Affaire suisse
7/10 Nous avions fait la connaissance de Narval dans Le Parisien, premier polar de Jean-François Paillard paru chez Asphalte en 2018. Ici, l’auteur reprend son personnage et les éléments qui avaient fait la réussite du premier opus mais cette nouvelle aventure de l’agent double est tout à fait lisible sans avoir lu Le Parisien.
Nous sommes donc dans du roman d’espionnage classique, à l’ancienne pourrait-on dire, bien qu’il soit tout ce qu’il y a de plus contemporain. Les amateurs de DOA ou du récent J’irai tuer pour vous seront là en terrain connu. L’intrigue n’est pas follement originale mais le bagout de l’auteur, qui utilise un argot et un jargon dont la lecture sera un véritable plaisir pour les amoureux de la langue française (glossaire parfois utile en fin d’ouvrage) compense largement cette carence. Le roman est assez court – 222 pages au format semi-poche – et très riche en scène d’actions en proportion, si bien qu’on ne s’ennuie pas une seconde. L’écrivain semble bien connaître les milieux qu’il décrit – journaliste de métier, il s’est a minima bien documenté – et le roman est donc dans la veine « espionnage réaliste ». Pas de gadgets inventés ou de situations abracadabrantesques, on est là dans ce qui se fait à la DGSE ou ailleurs. L’auteur prend un malin plaisir à faire évoluer dans le monde de la haute finance suisse des personnalités internationales connues, facilement reconnaissables bien que leur identité ait été quelque peu modifiée. Le personnage de Mady, étudiante et escort de luxe qui ne laisse pas Narval indifférent est intéressant, et les gastronomes ne seront pas déçus : on mange et boit bien dans les romans de Jean-François Paillard.
Sans être exceptionnel, notamment en terme d’originalité, L’Affaire suisse est un très efficace roman d’espionnage français à l’écriture fort agréable. Il se termine par une ultime pirouette habile, qui nous laisse à penser qu’on aura prochainement des nouvelles de l’auteur.07/05/2020 à 13:12 4
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Amour et Mort
Charlie Adlard, Robert Kirkman
8/10 En huis clos dans le pénitencier, cet opus où interviennent finalement assez peu les zombies n'en demeure pas moins riche en action, en décès inopinés et en rebondissements. La tension parmi les survivants est permanente, les esprits s'échauffent et les violences à gérer ne viennent pas forcément de l'extérieur. La fin du tome rebat les cartes dans la communauté et l'on a hâte de voir comment tout cela va évoluer dès le début de l'opus suivant.
05/05/2020 à 22:45 1
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En pays conquis
8/10 En pays conquis fait directement suite à Les initiés et précède lui-même La Meute. S’il est possible de les lire indépendamment (des notes de bas de page résument les événements principaux s’étant déroulés dans les opus précédents), il est conseillé de lire ces romans dans l’ordre chronologique.
En pays conquis comporte en tout et pour tout une mort suspecte et l’enquête sur cette dernière, bien qu’elle revête une certaine importance, n’est clairement pas le fil rouge de l’histoire. Autrement dit, ce roman est davantage une politique-fiction mâtinée de roman noir qu’une véritable intrigue policière. Il pourrait donc, de ce seul fait, ne pas convenir à une part importante du lectorat « polar ». De plus, sans être nécessairement abonné au Canard Enchaîné ou au Monde diplomatique, mieux vaut être un minimum intéressé par les tenants et aboutissants de la politique française pour apprécier ce texte.
Les amateurs de Dominique Manotti ou Jean-Hugues Oppel seront sans doute ravis tant les romans noirs français de qualité mettant en scène des intrigues politiques sont rares. Celui-ci est non seulement très bon, mais également très réaliste. Bien sûr, les aspects financiers sont particulièrement travaillés et n’ont aucun secret pour Thomas Bronnec, spécialiste de Bercy auquel il a même consacré des enquêtes en tant que journaliste. Mais au-delà des seules préoccupations budgétaires et autres astuces pour contourner les réglementations en vigueur, l’auteur nous fait froid dans le dos en imaginant (à la parution), cet avenir proche où le RN entrerait en force au gouvernement et menacerait de faire sortir la France de l’UE.
Brillant et glaçant à la fois, En pays conquis est un roman qui, s’il ne plaira pas à tout le monde de par son sujet même, ravira de nombreux lecteurs. Sans être absconse, sa lecture est parfois un peu exigeante mais néanmoins passionnante sur plus de 220 pages.04/05/2020 à 13:01 5
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La Veille de presque tout
7/10 Mon avis rejoint en grande partie celui de Fab. Ceux qui aiment Del Árbol seront là en terrain connu. L'auteur réutilise les mêmes recettes et ça fonctionne pas mal du tout mais moins que dans La Tristesse du Samouraï ou Toutes les vagues de l'océan par exemple. Le roman est-il intrinsèquement moins bon, le lecteur un peu plus lassé et/ou plus exigeant ou un peu de tout ça à la fois ? Difficile à dire... La veille de presque tout n'en demeure pas moins un bon roman (très) noir choral, avec certains personnages excellents et que l'on prend plaisir (façon de parler) à voir évoluer.
A déconseiller en période de déprime et aux personnes pour qui le polar se résumé aux MC Beaton et autres Mary Higgins Clark.02/05/2020 à 13:03 9
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Rose royal
8/10 La novella – 80 pages à tout casser – ne brille pas pour l'originalité de son scénario (on pressent assez vite où l'auteur va nous amener), mais je pense que ce n'était pas le but de Nicolas Mathieu. Un très beau portrait de femme, superbement écrit. Un texte noir et malheureusement toujours d'actualité, tant que les Rose du monde entier devront subir des types comme Luc.
02/05/2020 à 12:52 3
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Sous la grande roue
6/10 Partagé sur ce roman. C'est fort et désespéré. C'est souvent joliment écrit mais j'ai trouvé que c'était parfois confus. C'est sans doute un choix, mais il y a beaucoup de scènes oniriques/fantasmées où on ne sait pas trop ce qui est réel ou non. Comme beaucoup de Sud-américains, les persos ont tous des surnoms. Il y a beaucoup de changements de points de vue dans ce roman choral et l'auteur utilise tantôt le nom tantôt le surnom d'untel ce qui ne facilite pas la lecture... A réserver aux amateurs de romans noirs, bien réveillés et concentrés.
02/05/2020 à 12:38 2
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Nada
8/10 Pas de blabla inutile dans ce roman petit par la taille mais grand par la qualité. De l'action, de l'action, et encore de l'action, avec des dialogues qui nous paraissent aujourd'hui un peu datés (forcément, ça a été écrit en 1972) mais qui n'en restent pas moins savoureux. On pressent dès le début que tout cela ne peut que très mal se terminer mais on ne peut pas s'empêcher de compatir avec certains personnages, surtout pour peu qu'on partage leur rage face à certains travers de notre société (qui eux n'ont pas changé 50 ans plus tard), que Manchette bat en brèche avec énergie.
02/05/2020 à 12:27 4
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Un Océan de pierre
8/10 Les dessins de Philippe Xavier sont superbes, et notamment certaines cases mettant en scène les paysages de l'Altiplano argentin. L'intrigue multiple signée Matz est très bonne aussi, bien qu'un brin exagérée par moments (c'est quand même un peu fort de coïncidences tous ces personnages au passé mystérieux au même endroit paumé au même moment), sans être trop tirée par les cheveux cependant. J'ai bien aimé la narration a posteriori par Tango, procédé déjà utilisé par Matz dans sa série très recommandable Le Tueur. Un premier opus au dessin soigné, riche en action et en rebondissements, voilà qui augure une belle série.
30/04/2020 à 22:54 4
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Paris 2119
7/10 Bluffé par The End, j'ai regardé si Zep avait fait autre chose qu'un énième Titeuf, et je me suis retrouvé à lire avec une grande curiosité ce Paris 2119.
J'ai apprécié les décors de ce Paris, à la fois Paris et tellement autre chose. J'ai apprécié certaines trouvailles de Zep, l'anticonformisme de Tristan et le dessin de Dominique Bertail. Je n'ai pas été totalement été conquis par l'intrigue, qui reprend des éléments déjà vus ailleurs mais le tout se laisse lire agréablement et amène le lecteur à quelques réflexions quant à notre futur (proche ?), moins agréables pour le coup... Un petit côté Enki Bilal aussi, sans doute voulu, tant dans le dessin que dans l'univers proposé par Zep.30/04/2020 à 22:04 1
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The End
9/10 Pour quasiment tout le monde, moi compris, Zep, c'était Titeuf. Et puis, il y a quelques mois, j'ai lu The End. Ouah, le choc !
The End, du nom de cette chanson des Doors qu'écoute en boucle le professeur Frawley lorsqu'il est plongé dans ses recherches sur la communication entre les arbres.
The End, comme la fin pour moi de l'association du nom de cet auteur suisse à l'ado à la houppette qui ne pense qu'au zizi sexuel. Remballez vos idées reçues, rien à voir. L'intrigue, sans doute inspirée par des lectures concernant la communication entre les arbres et les échanges de bons procédés de ces derniers avec leurs cousins les champignons (tout cela fait actuellement l'objet de nombreuses recherches scientifiques IRL) est passionnante. Le suspense est au rendez-vous, les rebondissements aussi. Et lorsqu'on commençait enfin à y voir plus clair...
The End, comme la fin, celle qui te laisse sur le cul un bon moment. Brillant, et intelligent avec ça !30/04/2020 à 21:49 2
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Echoes tome 2
7/10 Ce second opus est plaisant dans l'ensemble mais l'histoire principale, toujours aussi intéressante, est entrecoupée d'historiettes parallèles parfois un peu longuettes qui font que tout ça n'avance pas aussi vite qu'on le souhaiterait pour assouvir notre curiosité. On sent que Kei Sanbe maîtrise son scénario et qu'il sait où il veut nous emmener et comment. Les relations de Senri avec Enan et avec son grand-père évoluent, c'est intéressant. Le tout se termine sur une fin habile qui donne envie d'en savoir plus.
30/04/2020 à 20:34 2
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Echoes tome 1
8/10 Lorsqu'il avait 5 ans, les parents de Senri ont été assassinés et son frère jumeau, Kazuto, a été enlevé. Accompagné d'Enan, son amie depuis l'orphelinat, Senri n'a de cesse de chercher son frère sans relâche, persuadé qu'il est toujours vivant (il sent régulièrement sa présence, de manière assez inexplicable).
Le dessin est plutôt simple mais agréable. Le suspense est au rendez-vous, c'est mystérieux, on a hâte d'en savoir plus...30/04/2020 à 20:29 2
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Sky-High Survival tome 1
7/10 Yuri, lycéenne, se retrouve témoin direct d'un meurtre. Souhaitant fuir de l'immeuble dans lequel elle se trouve, elle se rend compte qu'elle ne peut pas accéder aux étages inférieurs. Il semblerait qu'elle en soit réduite à passer de gratte-ciel en gratte-ciel par des mystérieux ponts de singe pour fuir l'homme masqué qui semble n'avoir qu'une idée en tête, faire d'elle sa prochaine victime.
J'ai beaucoup apprécié le scénario, angoissant, qui pourrait sans doute faire un bon point de départ pour un film ou une série d'épouvante. Le côté trash/réaliste des morts ne m'a pas dérangé – il sert l'histoire – mais fait que ce manga n'est pas à laisser à portée des yeux des plus jeunes. En revanche, j'ai trouvé insupportable la fixette du dessinateur sur la culotte d'une gamine de 16 ans, positions douteuses et gros plans à l'appui. Sans doute que ça choque moins au Japon...30/04/2020 à 19:47 2
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Moins qu'hier (plus que demain)
9/10 59 planches, 59 histoires de couples (en 6 ou 3 cases principalement) et 59 raisons de rire. Rire un peu, beaucoup, passionnément, à la folie (mais jamais pas du tout). Pour ma part, j'ai eu de nombreux fou rires à la lecture de cette BD que j'ai lu au compte-gouttes.
Si vous voulez pouvoir rire à n'importe quel moment, vous achetez ce livre et quand vous avez besoin de rire, vous l'ouvrez au hasard, à n'importe quelle page. C'est scientifiquement prouvé, ça marche presque à tous les coups (une page avec l'adresse de l'éditeur et l'ISBN, au début est moyennement drôle, il est vrai).30/04/2020 à 19:02 2
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On n’est pas là pour réussir
8/10 Dans la lignée de sa trilogie autobiographique, Fabcaro continue de nous faire rire à ses dépens. Sous la forme de strips de quatre cases, il se met une fois de plus en scène, essentiellement dans la peau de l'auteur de BD loser, maltraité par ses éditeurs, moqué ou ignoré sur les salons, pas pris au sérieux au sein de sa famille...
Beaucoup d'affinités avec l'auteur et son double littéraire qui sait faire vibrer la corde sensible. Humour, mais aussi justesse et intelligence.30/04/2020 à 18:26 1
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Like a steak machine
8/10 Like a steak machine est le troisième et dernier opus de la trilogie autobiographique (rééditée par La Cafetière en 2016, après le succès public de Zaï zaï zaï zaï, sous la forme d'une intégrale intitulée Steak it easy) avec laquelle Fabcaro a fait son entrée sur la scène de la BD française.
Mêlant musique, souvenirs, réflexions et anecdotes personnelles désopilantes, on y retrouve le double littéraire de l'auteur et l'on y rit toutes les pages ou presque. Moins touchant peut-être, ce tome conclusif m'a paru néanmoins un ton en dessous des deux précédents.
30/04/2020 à 18:16 1
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Droit dans le mûr
9/10 Droit dans le mûr est le deuxième opus de la trilogie autobiographique (rééditée par La Cafetière en 2016, après le succès public de Zaï zaï zaï zaï, sous la forme d'une intégrale intitulée Steak it easy) avec laquelle Fabcaro a fait son entrée sur la scène de la BD française. Comme dans Le steak haché de Damoclès, il se met en scène avec tout ce qu'il a de plus touchant, de plus pathétique, de plus drôle. Difficile de ne pas rire et de ne pas s'attacher à cette figure d'éternel incompris.
30/04/2020 à 18:09 1
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Le steak haché de Damoclès
9/10 En 2005, Fabcaro signait là sa première BD. Premier opus d'une trilogie autobiographique (rééditée par La Cafetière en 2016, après le succès public de Zaï zaï zaï zaï, sous la forme d'une intégrale intitulée Steak it easy ), Le steak haché de Damoclès voit l'auteur se mettre en scène avec, déjà, cet humour à nul autre pareil. Le personnage, son double littéraire, est un auteur de BD loser, inadapté social, plus ou moins mal dans sa peau. Fabcaro se met en scène en famille, cherchant l'inspiration ou sur des salons de la BD où personne ne vient le voir, sauf par erreur... Dans cette veine là, Fabcaro est touchant en plus d'être drôle, car on sent qu'il y a beaucoup de lui dans ce personnage. Et pourtant, on rigole beaucoup. Savoureux, déjà !
30/04/2020 à 17:59 1
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La Bredoute : parce que tout le monde est différent de chacun
7/10 Aucun scénario, juste un catalogue d'objets "malins et décomplexés" revisités façon Fabcaro.
Clairement pas le titre que je conseillerais pour faire découvrir l'auteur à des personnes dont je ne suis pas certain de la réceptivité humoristique.
Pour les aficionados de l'auteur et de gaudriole, on rigole bien par moments, même si l'auteur a fait mieux, aussi bien après cet opus qu'avant.30/04/2020 à 17:44 1
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Et si l'amour c'était aimer ?
9/10 Je pense que ce livre pourrait ne pas plaire à certaines personnes. Mais on ne peut plus rien pour ces gens-là... Amateurs d'humour absurde, cette œuvre est un sommet du genre. En rendant hommage au roman-photo à sa façon bien à lui, Fabcaro signe là un de ses tous meilleurs albums avec Zaï zaï zaï zaï. C'est tellement à se pisser dessus par moments que la meilleure façon de lire cette BD, pour ne pas prendre de risque, est peut-être encore de baisser son pantalon et de s'installer confortablement sur ses toilettes.
30/04/2020 à 17:19 1