Dany33

535 votes

  • Morts chroniques

    Nick Gardel

    8/10 Virage radical de style pour ce nouveau roman de Nick Gardel, quoique …. Non pas qu’il manque d’humour, les situations sont toujours originales, mais il est résolument plus grave. Il nous offre ici un thriller plus classique que ce à quoi il nous avait habitués.
    Amis internautes, nous sommes dans ce roman comme à la maison, en immersion dans le réseau social le plus partagé : Face Book. Au hasard d’une enquête menée par des personnages presque « normaux », le lecteur est pris en otage ! Des groupes de lecture, des chroniques et commentaires amicaux ou franchement odieux, des frustrations mal assumées, plantent un décor familier. Cette réalité virtuelle cache-t-elle le mobile de cette série de vrais crimes commis en prenant modèle sur un exercice pratiqué sur le net : le cadavre exquis ?
    L’auteur ici nous surprend d’une part par le traitement du sujet. Il nous confirme d’autre part sa grande maîtrise de la langue et des dialogues ciselés. Son humour pour être moins flagrant, n’en est pas pour autant absent et la satyre de nos nouveaux modes de communication, de nos amitiés virtuelles, d’autant plus cruelle : un exercice efficace.
    Nick Gardel confirme son talent d’observateur sans concession de ceux qui se découvrent un sens critique toxique sous couvert d’anonymat ou d’avatar, en égratignant au passage l’intolérance.
    Un virage réussi donc. Plus polar que les précédents romans qui méritent eux aussi d’être découverts, pour leur originalité.

    15/09/2019 à 18:27

  • Mourir, la belle affaire

    Alfredo Noriega

    6/10 Ce n’est pas un thriller comme pourrait le suggérer l’éditeur mais plutôt un roman « choral » d’ambiance. C’est la ville de Quito qui en est le personnage principal. En effet, au fil des pages on découvre cette capitale d’altitude de l’Equateur, ville sans doute la plus violente d’Amérique du Sud, frappée par une urbanisation hasardeuse qui provoque pollution et glissements de terrains meurtriers. A ce propos, il me semble que pour aider le lecteur, un plan de la ville aurait pu être inséré dans la publication, qui aurait permis de suivre les trajets des protagonistes. La ville est dangereuse et il n’est pas prudent de s’y aventurer seul ou … en voiture …
    La 4ème de couverture est peu représentative du roman. En fait, l’enquêteur Gonzaga Heriberto n’hésite pas à supprimer lui-même son principal suspect, alors qu’un duo assez improbable réunit le médecin légiste et le brigadier Segundo Cifuentes au hasard des cadavres à découper. Justement en parlant de découpe, je regrette cet inventaire des instruments qui n’apporte rien à la compréhension de la technique contrairement à Patricia Cornwell ou à l’approche de la psychologie du légiste comme c’est le cas dans le Nécropolis de Lieberman. On ne plonge pas vraiment dans l’horreur de l’autopsie … on regarde. Autre élément qui me semble superflu c’est description au long d’une page complète de l’érection d’un des lascars …
    L’intrigue en elle-même est peu développée et sert de prétexte à une mise en lumière des doutes des personnages, leurs origines avec une mention particulière pour les citations de la mère du légiste. Outre la ville de Quito et la spécificité de ses différents quartiers et des transports publics, c’est toute sa population que nous apprenons ainsi à connaître, l’histoire de son peuplement « melting pot » où chacun est venu avec sa cuisine et n’a parfois comme seule ressource de survie, que d’ouvrir une cantine improvisée sur le toit d’un chantier.
    On sent cependant que l’humour est sous jacent, j’en veux pour preuve le transport de la grand-mère vers la maison de retraite . Je me demande à ce sujet si le roman n’aurait pas été plus efficace si le ton avait été plus caustique, car certaines situations frisent vraiment l’absurde.
    Enfin, lorsque l’on sait que l’auteur est un fin linguiste (il enseigne à HEC) vivant à Paris depuis plusieurs décennies, je me demande s’il n’aurait pas eu avantage à assurer lui-même sa traduction. Je pense que certaine pages sont un peu inconfortables du fait de la ponctuation (par exemple l’usage du « ; » notamment, bien qu’académique, assez peu employé de nos jours).
    L’auteur, Alfredo Noriega est professeur d’espagnol, poète, metteur en scène de théâtre, réalisateur de documentaires, ancien journaliste, auteur de manuels pédagogiques. Il a écrit 3 romans et « mourir, la belle affaire » (titre original Tan solo morir) est le premier à paraître en Français et l’éditeur nous annonce une adaptation cinématographique.
    Quant à moi, j’ai apprécié la découverte de Quito, même si je me dis que le tourisme doit y être risqué … Ce roman se lit d’une traite, sans difficulté, d’avantage comme un documentaire que comme un polar. Cette incursion dans la littérature sud-américaine est une première pour moi. Je pense que j’irais voir l’adaptation cinématographie pour découvrir Quito en vrai !

    01/07/2015 à 16:56

  • Ne crains pas la Faucheuse

    Alexis Aubenque

    7/10 Français cet auteur mais sans nul doute très inspiré par les Etats Unis (voir à ce sujet sa bibliographie). L’action est bien menée et les doutes s’insinuent « normalement » dans l’esprit du lecteur. Pour moi une découverte chaudement recommandée par Polars Pourpres. Une situation improbable au départ mène le principal protagoniste à accepter un héritage tout aussi improbable. Passé ce postulat, on entre dans l’énigme et on se plait à trouver des pistes que l’auteur n’a pas imaginées et bien fait pour nous. Le suspens y est, l’hémoglobine et la violence non rationnées et je n’ai qu’un bémol à pointer … le second épilogue dont je n’ai pas compris l’utilité. Help donc lecteurs de ce roman, aidez-moi à comprendre !!
    Pour le reste tout va bien, un très bon (court) moment de lecture.

    27/07/2015 à 14:48

  • Nous étions les hommes

    Gilles Legardinier

    9/10 Encore un thriller avec une légère dose de fantastique comme sait nous les distiller cet auteur. J'adore !

    02/07/2015 à 15:32

  • Olé

    Hugues Bernard

    8/10 Non ce n’est pas un parcours festif auquel nous invite l’auteur, mais bien à suivre l’enquête relative aux meurtres de toréadors pendant la Feria de Nîmes.
    Classiquement, une fliquette en proie à ses démons, mutée à Nîmes, découvre la Feria, ses aficionados et ses opposants. Elle va pourchasser un meurtrier, toujours avec une longueur de retard et, pour comprendre le mode opératoire, elle devra approcher le milieu de la tauromachie.
    Par ailleurs, aux côtés d’un agent infiltré atteint d’un mal voisin du syndrome de Stockholm, nous sommes immergés dans le militantisme de la défense du droit des animaux. Puis les victimes se révèleront être d’anciens tortionnaires et inversement.
    Il est difficile d’en dire d’avantage sur le déroulement de l’intrigue car il faut laisser au lecteur le plaisir de cette véritable découverte. J’ai aimé ces 210 pages en format presque carré. Le ton est juste, le rythme soutenu même si le recours aux phrases sans verbe peut parfois agacer. On y apprend comment se passe l’apprentissage des jeunes toréadors et dans le menu comment se pratique la mise à mort de l’animal.
    Ce livre est aussi d’une grande sobriété. En effet que l’on soit pour ou comme moi opposé à la mise à mort à l’issue des corridas, il se lit avec le même intérêt sans fausse moralisation. Pourtant, lorsqu’on parcourt la biographie d’Hugues Bernard, on se dit que ce jeune auteur a de toute évidence mis beaucoup de ses valeurs dans ce roman. D’ailleurs, l’un de ces personnages (Fred) a choisi le mode de vie qui fut le sien avant la parution de cet ouvrage.
    Souhaitons belle carrière à ce nouvel auteur qui pour avoir beaucoup voyagé doit avoir une foule d'histoires à partager avec nous.

    Enfin, j’ai du sortir mon dictionnaire :
    Le véganisme est un mode de vie fondé sur le refus de l'exploitation et de la cruauté envers les animaux.(1)
    L'antispécisme est un mouvement datant des années 1970, qui affirme que l'espèce à laquelle appartient un être n'est pas un critère moral pertinent pour décider de la manière dont on doit le traiter et des droits qu'on doit lui accorder. L'antispécisme s'oppose à l'humanisme (qui place l'espèce humaine avant toutes les autres), à la maltraitance, mais aussi à l'exploitation et à la consommation des animaux par les êtres humains.(2)
    1 et 2 : Source Wilipédia … le Robert et le Larousse ne connaissent pas encore

    31/07/2015 à 17:44

  • Peur de l'Ombre

    Jean-François Delage

    7/10 Un complot terroriste malheureusement crédible nous entraîne dans une immersion dans les milieux intégristes. L'action se passe en 2020, après un prologue situé en 2017, alors que le Président de la République Française vient d'être réélu après une pause d'un quinquennat et que son épouse, ancienne mannequin, est rattrapée par son passé peu glorieux. Il s'agit d'une fiction bien sur … où la ville de Poitiers devient le centre du monde. Je trouve les conséquences sanitaires du dénouement très sous estimées mais à part ça, l'intrigue est d'une précision d'horloger. Un peu trop même quelques fois car la révélation de certaines filiations illégitimes me semble superflue, ressemblant un peu trop aux télé-réalités et peut noyer le lecteur.
    Beaucoup de personnages et l'auteur a eu la bonne idée d'en faire la liste en fin d'ouvrage.
    Le monde obscur du renseignement donne lieu à quelques batailles qui influencent le cours de l'intrigue où les protagonistes passent du rôle de gentil à celui de méchant, au gré des événements et c'est le dernier qui parle qui a raison, et où tous les coups sont permis … avec discrétion. Quelques personnages secondaires eux-aussi méritent notre attention, je pense au concierge russe notamment. Quant à l'utopie de la ville du futur, elle mérite de s'y attarder, même si les conditions de sa construction et le peu d'attention accordée à ses ouvriers est comparable à ce que la coupe du monde de Football a pu cacher de la réalité des favelas.

    01/07/2015 à 14:00

  • Puzzle

    Franck Thilliez

    9/10 Un one-shot à la hauteur de Vertige et sans le duo Sharko-Henebelle, dans une atmosphère pesante et où l'auteur comme à l’habitude nous perd à notre plus grand plaisir.
    Après Atomka, Thilliez le nordiste nous refroidi encore avec brio.
    Le titre est tout à fait opportun car c'est bien à la fin que tout s'imbrique à merveille.
    Un vrai grand Thilliez ...

    01/07/2015 à 17:17

  • Quand ta lettre est arrivée

    Nicolas Carteron

    6/10 Une romance à lire en vacances, bien agréable et qui nous réconcilie avec le genre humain sauf avec nos collègues de travail. Certes pas de rebondissements inattendus mais des personnages attachants et une écriture fluide. Ce n’est pas le roman de ce jeune auteur que je préfère (j’ai d’avantage palpité avec « elle était si jolie ») mais il a cependant été un agréable moment de lecture. Auteur à suivre !

    25/07/2015 à 11:05

  • Sauvage était la côte

    Bernard Méhaut

    4/10 Une intrigue qui méritait mieux qu'une fin bâclée, dommage. Des personnages dont certains n'ont que faire dans cette galère, des longueurs, du fouillis et un super flic qui passe son temps à contempler la rue, le crâne appuyé sur la vitre ... Malgré tout ça la Bretagne est superbe !

    31/07/2015 à 17:42

  • Se souvenir des beaux lendemains

    Nicolas Carteron

    7/10 J’ai lu ce livre suite à une recommandation d’une lectrice Babélio qui comparait Nicolas Carteron à Gilles Legardinier. Certes le style est alerte mais le sujet tout aussi sérieux que dans certains Legardinier (je pense à « et soudain tout change »)n’y est pas traité avec la même dérision. Avec son troisième roman, ce tout jeune auteur de vingt-cinq ans nous invite à repenser nos priorités avec beaucoup de maturité. Nous suivons l’itinéraire de Nilse, une pop star qui a tout sacrifié à sa carrière et se trouve happé par une chasse aux trésors où les trésors sont ses souvenirs. Nous découvrons à cette occasion le monde « pourri » du showbiz. Très agréable à lire, nous partageons tout à fait la réflexion du personnage central pour notre compte personnel. Une bonne découverte qui invité à suivre cet auteur (presque) débutant.

    25/07/2015 à 11:04

  • Seul à savoir

    Patrick Bauwen

    8/10 Encore un gars de la ligue de l'imaginaire. Je ne l'avais jamais lu et au hasard d'une promotion en numérique je m'y suis plongée et j'ai été absorbée. Romance ou road movie, au lecteur de choisir. Mais avant tout, comment ne pas succomber aux sirènes de FaceBook au risque se faire manipuler. Tout le monde sait ça et prend ses précautions, c'est bien connu. Sauf que le nouvel ami de Marion est trop bien renseigné pour être un inconnu … Un rythme infernal malmène notre héroïne dans un milieu médical où la recherche est un enjeu économique qui fait que tout est permis. L'auteur, médecin, nous initie aux manipulations génétiques au point de se demander si les situations abordées sont vraisemblables et envisageables. Une bonne intrigue qui se passe sur deux époques : « avant » à Paris dans les dédales de l'hôtel Dieu et « aujourd ‘hui » sur la côte ouest des Etats Unis et dans l'Utah. le style est efficace comme celui de ses confrères de la ligue (c'est pour ça qu'on les aime tant).
    Donc comme cela m'arrive souvent, je me dis que je vais devoir résorber mon retard pour être à jour avec cet auteur, avant sa prochaine parution. Allez, mettez m'en trois avant le prochain ! Et vite le prochain …

    01/07/2015 à 13:51

  • Tijuana Straits

    Kem Nunn

    6/10 Ceci n'est pas un polar ni un thriller. L'action se passe sans grand suspens à la frontière très surveillée entre le Mexique et les Etats-Unis. L'histoire raconte les difficultés que connaissent les migrants qui rêvent d'Amérique et fuient l'extrême pauvreté en plaçant leur confiance entre les mains de gangs mafieux, sur fond de pollution environnementale. Fahey, ancien surfeur va y rencontrer Magdalena avocate, refugiée malgré elle alors que sa vie est en jeu au Mexique.
    Un roman d'ambiance qui justifie quelques longueurs aux yeux des lecteurs qui y cherchent de l'action. L'action il y en a cependant.
    Je suis partagée dans mon appréciation.

    01/07/2015 à 11:30

  • Un Monde Sans Fin

    Ken Follett

    9/10 C'est vrai que cette suite n'en est pas une puisque dans les mêmes lieux que "les piliers de la terre", l'action se situe 2 siècles plus tard. Les personnages ne sont que peu apparentés à ceux du 1er volume.
    Ceci dit, quel talent pour tenir en haleine le lecteur sur plus de 1300 pages.
    Il en demeure un tableau de la vie au moyen-âge, époque que nous connaissons généralement mal.
    J'ai tout de même beaucoup aimé ...

    02/07/2015 à 15:21

  • Un parfum de soufre

    Sylvain Forge

    7/10 Une intrigue intéressante, à Nantes qui est rarement le théâtre de polars, ça change du 36. Quand les rituels indous s’invitent dans une maison de retraite ça produit une belle escalade, dont le lien avec le milieu nantais est révélé quasiment par de hasard, et non suite aux déductions des enquêteurs. Les chapitres sont très courts, ce qui donne le rythme au roman. Ce que je regrette c’est que la narration ne se cantonne qu’aux faits et peu à la psychologie des personnages. Le personnage de Michel méritait sans doute qu’on s’y attarde un peu plus. Disons que c’est un pêché de jeunesse pour cet auteur qui a 4 romans à son actif et dont c’est le premier que je lis. Je suis un peu restée sur ma faim, car ce roman catégorisé « thriller » ne m’a pas fait frémir.

    01/07/2015 à 14:06

  • Un vrai jeu d'enfant

    François-Xavier Dillard

    9/10 C’est le premier roman de ce jeune auteur et le second que je lis après le fameux FLPM … Une narration à plusieurs voix donne du rythme à cette intrigue, ou le lecteur est mis en appétit par un prologue ambigu à souhait. Pour plagier un auteur dans le vent je dirais en résumé « ça peut pas rater »… « et soudain tout change ». La pauvre Emma qui a besoin d’argent, accepte un boulot facile mais comportant quelques risques … Un très agréable moment de lecture pour ces trop courtes 197 pages qui mériteraient une adaptation cinématographique … auteur à suivre !

    01/07/2015 à 14:09