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6/10 Ce n’est pas un thriller comme pourrait le suggérer l’éditeur mais plutôt un roman « choral » d’ambiance. C’est la ville de Quito qui en est le personnage principal. En effet, au fil des pages on découvre cette capitale d’altitude de l’Equateur, ville sans doute la plus violente d’Amérique du Sud, frappée par une urbanisation hasardeuse qui provoque pollution et glissements de terrains meurtriers. A ce propos, il me semble que pour aider le lecteur, un plan de la ville aurait pu être inséré dans la publication, qui aurait permis de suivre les trajets des protagonistes. La ville est dangereuse et il n’est pas prudent de s’y aventurer seul ou … en voiture …
La 4ème de couverture est peu représentative du roman. En fait, l’enquêteur Gonzaga Heriberto n’hésite pas à supprimer lui-même son principal suspect, alors qu’un duo assez improbable réunit le médecin légiste et le brigadier Segundo Cifuentes au hasard des cadavres à découper. Justement en parlant de découpe, je regrette cet inventaire des instruments qui n’apporte rien à la compréhension de la technique contrairement à Patricia Cornwell ou à l’approche de la psychologie du légiste comme c’est le cas dans le Nécropolis de Lieberman. On ne plonge pas vraiment dans l’horreur de l’autopsie … on regarde. Autre élément qui me semble superflu c’est description au long d’une page complète de l’érection d’un des lascars …
L’intrigue en elle-même est peu développée et sert de prétexte à une mise en lumière des doutes des personnages, leurs origines avec une mention particulière pour les citations de la mère du légiste. Outre la ville de Quito et la spécificité de ses différents quartiers et des transports publics, c’est toute sa population que nous apprenons ainsi à connaître, l’histoire de son peuplement « melting pot » où chacun est venu avec sa cuisine et n’a parfois comme seule ressource de survie, que d’ouvrir une cantine improvisée sur le toit d’un chantier.
On sent cependant que l’humour est sous jacent, j’en veux pour preuve le transport de la grand-mère vers la maison de retraite . Je me demande à ce sujet si le roman n’aurait pas été plus efficace si le ton avait été plus caustique, car certaines situations frisent vraiment l’absurde.
Enfin, lorsque l’on sait que l’auteur est un fin linguiste (il enseigne à HEC) vivant à Paris depuis plusieurs décennies, je me demande s’il n’aurait pas eu avantage à assurer lui-même sa traduction. Je pense que certaine pages sont un peu inconfortables du fait de la ponctuation (par exemple l’usage du « ; » notamment, bien qu’académique, assez peu employé de nos jours).
L’auteur, Alfredo Noriega est professeur d’espagnol, poète, metteur en scène de théâtre, réalisateur de documentaires, ancien journaliste, auteur de manuels pédagogiques. Il a écrit 3 romans et « mourir, la belle affaire » (titre original Tan solo morir) est le premier à paraître en Français et l’éditeur nous annonce une adaptation cinématographique.
Quant à moi, j’ai apprécié la découverte de Quito, même si je me dis que le tourisme doit y être risqué … Ce roman se lit d’une traite, sans difficulté, d’avantage comme un documentaire que comme un polar. Cette incursion dans la littérature sud-américaine est une première pour moi. Je pense que j’irais voir l’adaptation cinématographie pour découvrir Quito en vrai !
01/07/2015 à 16:56 Dany33 (535 votes, 8/10 de moyenne)
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4/10 Je reste très hermétique au style qui se veut sans doute poétique, mais auquel je suis reste insensible. L'histoire n'est pas super intéressante non plus, et la chute très prévisible.
05/02/2014 à 20:48 gamille67 (2407 votes, 7.3/10 de moyenne)