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Démons
5/10 Un tueur machiavélique, des mises à mort dramatiquement stylisées, un flic borderline au passé traumatisé...
On ne peut pas dire que l'originalité soit la qualité principale de l'intrigue imaginée par Marc Laine pour son premier roman...
J'ai personnellement trouvé l'histoire assez redondante dans son déroulement, entre des crimes qui se répètent et une investigation trop souvent au point mort...
Même les quelques rebondissements qui viennent jalonner le récit sont téléphonés, et un amateur du genre ne peut manquer d'anticiper ce qui se trame sous ses yeux...
Laissons à l'auteur le temps d'installer son personnage atypique lors de ses prochaines aventures...24/08/2021 à 10:38 4
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Le Carnaval des ombres
5/10 À force d'avancer masqué, ce Carnaval des ombres a fini par ne plus me faire rire...
Le temps m'a paru long à la lecture du dernier Ellory ; de face-à-face un peu trop verbeux en introspection redondante, j'ai été bien en peine de m'emballer pour cette affaire, dont on ne sait jamais vraiment si c'en est une...
Le personnage principal n'en est que plus exaspérant, incapable de décider de la réalité de son investigation, ou d'ouvrir les yeux sur l'inanité de celle-ci...
Le traitement a déjà été fait par d'autres, voire par Ellory lui-même, en beaucoup plus passionnant, et beaucoup plus concis...
Malgré tout, il reste quelques fulgurances, de beaux moments d'émotion, quand Travis brise la coquille, mais trop peu, ou trop tard, pour hisser ce roman sur le podium des meilleurs de l'auteur...09/08/2021 à 09:35 3
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Le Gibier
8/10 Le gibier, dans l'histoire, c'est tout bonnement nous...
Nicolas Lebel manipule tout son petit monde, nous compris, jusqu'à l'hallali, et sans tralala...
Même si le dénouement se laisse deviner aux deux tiers du roman, la plume toujours aussi agréable, et drolatique, de l'auteur réussit à nous faire passer un excellent moment, sans que celui-ci ne se renie, toujours soucieux de bienveillance vis-à-vis de ses personnages...
Finalement, entre Fastes et Furies, Nicolas Lebel chasse la morosité ambiante, à coup d'histoires de cor(ps) et de coeur, nous entraînant dans une danse... mortelle...06/07/2021 à 21:50 9
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L'Ombre des autres
9/10 Avec son troisième roman, encore plus réussi et palpitant que ses précédents, C.J Tudor sort définitivement de l'ombre des autres... auteurs de son genre littéraire, pour mieux nous éblouir...
L'histoire ne se livre qu'avec parcimonie, et l'intrigue gagne en intensité à mesure que se tournent les pages, emportés que nous sommes par le rythme et les péripéties d'une histoire qui, sans chavirer le genre, sait sur quels leviers jouer pour être d'une efficacité féroce...
C.J Tudor a réussi, en quelques ouvrages, à façonner un univers envoûtant, dans lequel ses personnages évoluent sur le fil d'une réalité pas toujours normalisée...
On l'a souvent rapproché, à juste titre, de Stephen King, mais ici, c'est plutôt à John Connolly que je pense, ses anti-héros cabossés, et ses bad guys toujours prêts à rendre service...
Gros coup de coeur de cette année 2021, en lice déjà pour le futur prix Polars pourpres...24/06/2021 à 00:17 11
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Ce qu'il nous reste de Julie
9/10 Si c'avait été Harlan Coben, ou Joël Dicker, qui avait signé ce roman, il aurait accroché le podium des best-sellers dès sa sortie...
Sébastien Didier coche toutes les ( bonnes) cases du parfait page-turner, dans ce qu'il a de plus addictif...
Une histoire foncièrement bien construite, et remarquablement narrée, que l'auteur semblait porter en lui...
L'émotion qui s'en dégage, l'authenticité des rapports qui président aux destinées des différents protagonistes, à l'instar de ce que peut provoquer l'écriture de Hervé Commère, confèrent à ce roman une valeur qui, pour moi, dépasse le cadre du simple plaisir de lecture, pour nous toucher au cœur...16/06/2021 à 22:04 12
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Cinq doigts sous la neige
5/10 Mais où est donc passé le Jacques Saussey d'Enfermé.e et des dernières aventures du duo Magne/Heslin ?
Certes, je ne m'attendais pas à ce genre d'histoire...
Je m'imaginais plutôt un huis clos légèrement horrifique, dans lequel un groupe d'adolescents, bloqué par une tempête de neige, s'étripe par la faute d'une promiscuité devenue insoutenable...
Or, je me retrouve ici avec un évènement dramatique provoqué peu ou prou par cet épisode météorologique extrême, et qui devient le point de départ d'une réaction en chaîne révélatrice de drames plus ou moins tus...
Alors autant je ne peux en vouloir à l'auteur de m'être égaré, autant je lui en veux férocement de ne pas avoir réussi à m'intéresser davantage à cette histoire étonnamment lisse et péniblement captivante, eu égard à ce qu'il a l'habitude de produire...
Dans son cocktail censé nous garantir des sensations fortes, l'auteur s'est trompé dans les dosages : trop d'incertitude dans la caractérisation des personnages, pas assez d'empathie, et une faiblesse dans l'enchaînement des péripéties...
Plutôt que dans la neige, c'est dans la trame de la crédibilité qu'il s'est pris les doigts...02/06/2021 à 09:18 2
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Huit crimes parfaits
7/10 Pour les amateurs d'ambiance à la Agatha Christie, un thriller délicieusement rétro, un whodunit classique et ludique honnêtement réalisé...
Très référencée, l'intrigue amène le lecteur à s'interroger tout du long sur le degré d'implication du personnage principal, entretenant ainsi un suspense certain, jouant avec les codes de ce genre d'histoire...
Il aura peut-être manqué un soupçon d'inventivité, ou d'originalité, pour faire basculer cette œuvre du côté de celles qui marquent durablement sa catégorie...25/05/2021 à 16:59 7
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Le Calendrier de l'après
7/10 Un roman qui ne fera pas spécialement date...
Une première moitié de roman extrêmement convaincante, une extrapolation réussie du monde d'après-Covid, et des situations d'autant plus angoissantes qu'elles s'inspirent d'une réalité pas si lointaine...
La suite, par contre, perd en intensité, du fait d'un manque de crédibilité, mais aussi parce que le personnage principal donne l'impression de trop tourner en rond...
La pirouette finale gâche encore un peu plus mon emballement initial...21/05/2021 à 16:19 1
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1991
8/10 Quelle formidable idée que de confesser le dépucelage professionnel de Franck Sharko, permettant ainsi aux lecteurs, et autres afficionados, du célèbre personnage de Franck Thilliez, de se rendre compte du chemin parcouru depuis...
Un héros si charismatique qu'il ne pouvait bénéficier que d'une entrée en matière aussi folle et incroyable que celle que nous livre ici encore son auteur...
Il n'hésite pas à se jouer de nous, et à s'aventurer, une fois de plus, sur le terrain des pratiques médicales contre-nature pour permettre au bizuth Sharko de faire ses classes, et ses preuves, au sein d'un groupe particulièrement bien caractérisé...
Une immersion soignée dans les années 90, pour constater, avec effarement, de la place prise, en l'espace de trente ans, par la technologie et l'informatique, que ce soit dans notre société, ou dans nos vies...
Tout compte fait, même si le clou du spectacle est un tantinet rouillé, et pourra décevoir certains des plus assidus, réjouissons nous de pouvoir encore suivre d'autres enquêtes de ce cher Sharko d'un calibre identique...16/05/2021 à 20:52 11
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Les enfants sont rois
8/10 Une histoire terriblement contemporaine, qui met en lumière le caractère fondamentalement clivant des réseaux sociaux...
J'ai aimé la construction du roman de Delphine de Vigan, qui donne à voir les effets de ces pathétiques tentatives d'amour virtuel sur le long terme...
Chacun de ses personnages, victime, bourreau, ou simple témoin,
subit cette dictature du clic, et se trouve dans l'incapacité de s'extirper du piège qu'il a lui-même créé...
À l'heure du repli sur soi, et du sans contact, ce besoin de partager sans s'impliquer témoigne d'un individualisme désolant, dopé par la multitude d'outils numériques à notre disposition, que le ton amer et désillusionné de l'auteur contribue à souligner...08/05/2021 à 18:44 7
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Dead Zone
7/10 J'ai toujours voulu lire Dead zone ; étant un inconditionnel de Stephen King, j'avais adoré le film de Cronenberg, et je voulais savoir si, comme pour Shining, l'œuvre originale avait été réinterprétée, plutôt qu'adaptée...
Auquel cas la lecture du bouquin s'exonérait de la représentation à l'écran du réalisateur canadien, et toute latitude était laissée dans la (re)découverte de l'œuvre de l'auteur...
Je m'aperçois finalement que le long métrage demeure fidèle au roman, et par conséquent, que la surprise n'est plus au rendez-vous...
La question du devoir, dont hérite Johnny Smith, en héritant de son don, rappelle la phrase du Spiderman de Sam Raimi - un grand pouvoir implique de grandes responsabilités - et a le mérite d'être un peu plus mise en exergue, permettant à l'auteur de lui agréger un thème très présent dans ses premières œuvres, celui de la religion...
Mais c'est bien l'histoire d'amour morte née qui demeure ici la plus belle réussite de l'auteur, en dépit du fait qu'elle passe trop rapidement au second plan...30/04/2021 à 22:30 3
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Le Mangeur d'âmes
7/10 Vraiment partagé quant à mon ressenti, je n'ai pas retrouvé dans la lecture de ce Mangeur d'âmes tout ce que l'on m'avait promis...
Et pourtant, je ne peux pas dire que que cette histoire soit dépourvue de qualités : les fêlures qui définissent ses personnages principaux, le traitement effroyable réservé aux enfants disparus, l'ambiguïté des rapports entre les deux protagonistes...
L'auteur met tout simplement trop de temps à les exploiter, ou s'égare, en choisissant de repousser l'inévitable...
Pourtant, arrivé aux trois quarts du roman, l'intrigue prend vraiment son essor, les pages se tournent toutes seules, et la conclusion, d'une noirceur assumée, nous fait regretter que l'ensemble n'ait pas été du même acabit...19/04/2021 à 23:16 3
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La Chasse
8/10 Comme cette Chasse d'un genre particulier, c'est le souffle cour(re) que l'on parcourt la dernière enquête du commandant Servaz, où Bernard Minier imagine une ligue de justiciers ordinaires se substituant aux tribunaux d'Etat ...
Il ne serait pas étonnant, à l'instar du Pandémia de Franck Thilliez, que, d'ici très peu de temps, la fiction rejoigne la réalité...
Des milices publiques, et le désir de se faire justice soi-même, le sujet, au cœur du roman de Bernard Minier, est d'une incandescente actualité, et l'auteur a le chic pour le traiter de façon extrêmement habile, et haletante...
Première rencontre littéraire avec le Covid, et malheureusement, sûrement pas la dernière, je trouve que l'auteur n'a pas son pareil pour appréhender l'époque, et ses turpitudes, et les amalgamer à ses intrigues...
Et même si j'ai pu regretter la brièveté de celle-ci, cette nouvelle aventure de Martin Servaz s'inscrit dans la continuité du travail d'excellence auquel nous habitue Minier depuis ses débuts...16/04/2021 à 16:43 4
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... Et justice pour tous
10/10 Quand La Grise vire au très Noir...
Pour clôturer sa Trilogie Anglaise, Michaël Mention fait de Leeds, et ses alentours, son théâtre des cauchemars, et nous offre un final très nihiliste, mais où tout fait sens...
C'est en touchant le fond que l'auteur touche au but, c'est avec cette vendetta frénétique, à partir de laquelle il fusionne les soubresauts politiques de l'époque, et les exactions commises par ses bad guys, que le puzzle élaboré patiemment depuis le premier volet nous donne à voir son dess(e)in final...
Et c'est alors que l'on se rend compte de l'ingéniosité, et du brio, de Michael Mention pour relier les points de ce canevas diabolique...
Audacieux d'avoir choisi cette voie sans issue pour sortir des ornières du " tout est bien qui finit bien ", un épilogue qui clôt cette saga hors normes...04/04/2021 à 17:03 7
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Adieu demain
8/10 La traque d'un tueur en série démoniaque, un pays sous tension, un binôme mal assorti...
Michaël Mention refait le match de "Sale temps pour le pays", et touche au but...
La vraie réussite de l'auteur, c'est d'avoir trouvé le moyen de se renouveler, à travers une histoire qui vient faire fructifier le mythe de l'Éventreur, tout en lui garantissant sa propre authenticité...
Après l'analyse macroscopique d'une vague de terreur portant les germes des bouleversements à venir, c'est l'impact d'un drame à échelle humaine qui vient façonner, ici, les destinées d'une poignée de personnages...
Et même si tout n'a pas recueilli mes faveurs, et notamment le basculement de Clarence lors de son infiltration, bien barré, mais un peu too much, le talent protéiforme de Michaël Mention n'en finit plus de m'impressionner...27/03/2021 à 17:23 9
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Sale temps pour le pays
7/10 Premier étage de la fusée de la Trilogie anglaise, le décollage s'avère réussi dès lors que Michael Mention parvient à nous immerger au cœur d'une investigation au long cours, sans omettre de rendre compte du caractère bouillonnant de l'époque à laquelle celle-ci se déroule...
L'ampleur du projet, et son côté exhaustif, peut lasser, voire irriter : une foultitude de personnages, d'endroits, de bouleversements politiques et civiques, et la longue litanie des exactions commises par l'Éventreur, pouvant paraître assommante, mais l'aspect répétitif des recherches effectuées par les principaux protagonistes témoigne alors parfaitement du désarroi dans lequel se retrouvent plongés les forces de l'ordre, face à un adversaire si retors...
Après avoir tourné la dernière page, je me demande bien dans quelle direction va nous mener Mention, et s'il va réussir à rebondir...21/03/2021 à 09:02 8
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Parasite
8/10 Belle réussite que ce Parasite d'Arnaud Codeville, un bouquin qui, sans payer de mine de prime abord, se dévoile finalement sous un jour nouveau au fur et à mesure que se tournent les pages...
L'auteur qui fait l'effort de s'éloigner du modèle auquel on pense inévitablement, quand on évoque une bande d'amis en proie à une entité maléfique, l'exceptionnel Ça, de Stephen King...
L'histoire paraît bégayer lors d'un prologue balisé, et même Codeville prend peut-être un peu trop son temps, mais, petit à petit, l'intrigue, qui alterne, elle aussi, entre passé et présent, emprunte les voies du spiritisme pour nous mener vers tout autre chose...
Le dénouement n'aura pas levé le voile sur toutes mes interrogations, mais a l'indéniable mérite de laisser une trace un peu plus marquante qu'un roman d'horreur lambda...14/03/2021 à 23:00 4
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Si ça saigne
9/10 En ce qui me concerne, peut-être son meilleur recueil de nouvelles depuis Différentes saisons...
Il est incroyable de se dire que la magie de Stephen King n'opère jamais autant que quand elle infuse au travers de ce format-là...
Après tous les ( très bons ) romans qu'il a écrit, il faudrait être sacrément culotté pour affirmer cela, et pourtant, j'ai tendance à le penser personnellement...
King n'a pas son pareil pour faire naître, en quelques paragraphes, une multitude de mondes si différents les uns des autres...
Sa deuxième nouvelle, à ce titre, est sans doute à ce jour celle qui a produit le plus gros effet sur ma personne, depuis " Le corps "...
Un condensé de vie, d'émotions si entêtantes, qu'elle dépasse la simple catégorisation du genre fantastique, pour nous placer devant l'expression d'un talent oratoire jamais démenti, mais qui, là, confine au génial et au merveilleux, car axé sur l'essentiel...
L'humain, au centre de ses plus belles réussites, les détails de la vie de Monsieur tout-le-monde qui, éclairée par cette lumière si singulière des mots de l'auteur, glisse inexorablement vers l'incroyable, ( ou l'effroyable )...
Je tenais aussi à lui dire merci pour cette façon de se réinventer si souvent, et de nous donner les clés de son inspiration, merci de continuer à garder cette exigence envers lui-même, quand bien trop d'auteurs installés ne fournissent pas l'effort de tenter ou d'expérimenter...08/03/2021 à 09:46 7
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Rien ne t'efface
8/10 Let's twist again...
Les romans défilent, pas Michel Bussi, qui assume, et assure, dans un registre dont il s'est fait une spécialisation : le thriller chamboule-tout...
Comme dans les plus belles vogues, il échafaude des intrigues en équilibre instable, sur le fil de la raison, nous laisse le soin de les déboulonner, pour mieux nous renverser dans les derniers instants...
Rien ne t'efface fait partie de ces romans qui nous font douter de la santé mentale de l'auteur, puis, très vite, de la nôtre...
Je suis toujours très client de ce genre d'histoire, quand l'issue paraît improbable, voire inimaginable...
Et si finalement, tout est bien qui se résout bien, voire même parfois, un peu trop bien, le plaisir pris à se faire berner demeure sans égal...25/02/2021 à 01:40 5
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La Disparition d'Annie Thorne
8/10 C.J. Tudor m'avait épaté avec L'homme-craie, elle démontre, avec La disparition d'Annie Thorne, qu'il va, désormais, falloir compter avec elle...
Le style Tudor, s'il ne peut s'affranchir d'une certaine parenté avec l'univers de Stephen King, a cette capacité à nous harponner de façon inexorable...
À sa façon d'osciller constamment sur le fil de la temporalité, à cheval entre thriller et horreur, l'auteur place ses personnages face à l'amer, le passé s'invitant souvent pour jouer les troubles têtes...
Même si elle aurait pu nous dispenser d'une volte-face non essentielle, ce second opus la place dans ma short-list des auteurs à suivre...16/02/2021 à 02:35 8