jackbauer

702 votes

  • Cirque mort

    Gilles Sebhan

    5/10 Un thriller assez déroutant...
    Un style qui se définit dans l'introspection des personnages, où les dialogues sont intérieurs, où l'investigation se perd au cœur d'un dédale de ressorts psychologiques et d'événements oniriques...
    On veut savoir ce qu'il est advenu du jeune Théo, j'en ai eu l'envie dès la lecture de la quatrième de couverture, et pourtant, j'ai dû faire un gros effort sur moi-même pour ne pas filer directement à la fin, tant la collusion entre l'univers du noir et celui des blouses blanches aura généré au moins autant de frustration, en ce qui me concerne, que celle ressentie par le héros principal à la recherche de son fils...
    Et ce ne sont sûrement pas les dernières lignes qui auront contribué à dissiper ma confusion quant à cette étrange histoire...

    05/10/2019 à 11:37 5

  • City of Windows

    Robert Pobi

    9/10 Il m'est difficile de définir le sentiment qui m'a habité tout au long de cette lecture... Ou peut-être en souscrivant à 100% à l'avis de Mephisto : l'impression que Robert Pobi, tout en respectant les données d'un modèle établi par d'autres avant lui, parvient à le sublimer, et en tirer une éventuelle quintessence narrative...
    Ce qu'il accomplit ici, sans révolutionner la traque de son serial sniper, fait souffler, sur New York, comme sur le genre, un vent de fraîcheur, symbolisé par l'éclosion d'un personnage emblématique et atypique, Lucas Paige...
    Sorte de John MC Clane 2.0, que l'on imagine volontiers récurrent, il habite les pages d'un roman de sa drôle de carcasse, roman dont l'histoire, bien articulée autour de cette chasse à l'homme haletante en milieu urbain, recèle, tout de même, son lot de surprises et d'actes de bravoure, tout en nous renvoyant l'image d'une Amérique qui fait froid dans le dos, à l'image du patriotisme extrémiste et exacerbé de ces fidèles du deuxième amendement...
    Un sentiment de complétude confirmé par toutes les composantes du récit, des personnages qui gravitent autour de Lucas Paige, qu'ils soient développés ou seulement esquissés, de la ville de New York, transie d'ef(froid), et jusqu'aux péripéties d'un récit qui sait viser juste...

    07/05/2020 à 17:54 9

  • Code 93

    Olivier Norek

    9/10 Rapidement, à la lecture de ce " Code 93", on se dit que si tous les flics de France écrivaient des thrillers comme Olivier Norek, il n'en faudrait pas de beaucoup pour que les autres auteurs de polars, ceux dont c'est le " vrai " métier, troquent la plume pour le Beretta !!!
    Un galop d'essai mené à toute allure, une réussite indéniable, au sens du réalisme épatant, exacerbé par l'expérience de terrain de l'auteur, qui confère à ce thriller des accents de docu-vérité, bien difficile à battre en brèche... Mais aussi, une intrigue solide comme une porte de prison, qui vous calfeutre, et garde la cadence jusqu'au dénouement...

    10/05/2015 à 14:09 9

  • Code Lupin

    Michel Bussi

    4/10 Bussi fait ses armes avec ce roman qui louche fortement du côté du "Da Vinci Code", du patronyme du personnage principal au couple de héros professeur/étudiante, en passant par le genre "chasse au trésor", dans cet hommage au créateur du gentleman-cambrioleur...
    Mais contrairement à ses précédents romans - il est vrai postérieurs à celui-ci, qui est son premier - en ce qui me concerne, le charme n'opère pas du tout: manque de rythme, manque d'empathie pour ses personnages ( avec ce professeur un peu lubrique qui repousse toujours ses révélations à plus tard), manque de fluidité dans la narration, tout ce qui fait la force de Bussi...
    Un brouillon du talent de cet auteur, auquel on préférera, et de loin, le fabuleux " Nymphéas noirs "...

    19/03/2014 à 16:05 1

  • Colère noire

    Jacques Saussey

    3/10 L'équivalent papier d'un épisode de Derrick : ça rame pendant plus de 250 pages avant que l'intrigue n'ose un frémissement... Et là encore, un suspense qui s'effrite très vite, la faute à un style qui oscille entre maladresse et grandiloquence, et un rythme asthénique...Enfin les heureux hasards qui permettent la résolution de l'enquête, en dépit de tout réalisme, finissent par avoir raison de la bienveillance que l'on aurait pu avoir pour ce premier roman...
    Apparemment, les suivants sont meilleurs; à voir...

    19/03/2014 à 15:58 2

  • Colorado Kid

    Stephen King

    7/10 Le bonheur est dans le court pour Stephen King, jamais aussi saisissant et dépouillé qu'à travers ce format; "Colorado Kid" en est un de ses nombreux exemples, même si ce n'est sûrement pas le plus abouti, ni celui vers qui se tourne ma préférence... Mais ça fait toujours plaisir, après avoir arpenté les territoires glauques et inhospitaliers dont regorgent les étagères des librairies, de retrouver le confort et le bien-être tout particuliers de la plume du King...

    07/06/2016 à 11:16 3

  • Comme de longs échos

    Elena Piacentini

    8/10 Comme de longs échos résonne des drames d'une humanité retorse et perverse, de ceux qui peuplent la rubrique des faits divers, et dont on se demande constamment qui, de la réalité ou de la fiction, fournit matière à l'autre...
    Ici, exaltés par la griffe Piacentini, ils prennent un tour tragiquement lyrique, quand la sombre rudesse des actes, tempérée par le sacerdoce blasé de ses personnages, conduit à l'inimaginable, voire l'innommable...
    Soufflé par l'esthétique littéraire et la prévenance apportée à sa brigade, l'aspect familial de son équipage fixe rendez-vous au lecteur pour de nouvelles révélations, comme gage de nouveaux plaisirs de lecture...

    07/01/2018 à 11:30 5

  • Comme ton ombre

    Elizabeth Haynes

    8/10 Le sentiment de paranoïa qui étreint le personnage principal devient nôtre au fil des pages; l'auteur réussit le tour de force de nous plonger dans un état proche de l'agoraphobie à coups de détails subtils et criants de vérité... Une belle réussite, tout comme la construction de l'histoire, et l'alternance des points de vue passé/présent...

    12/07/2013 à 21:53 3

  • Comme une ombre dans la ville

    Nicolas Zeimet

    8/10 Nicolas Zeimet réussit la prouesse d'imposer à son lecteur une expérience sensorielle inédite, à l'image des tourments psychologiques qu'il inflige à son héros; l'impression d'avoir lu une espèce de roman polymorphe, voire métamorphe... Une mosaïque littéraire, comme une addition de trames, dont on ne discernerait le motif qu'après avoir refermé la dernière page...
    Un "ouvrage à personnalités multiples", comme si plusieurs auteurs s'étaient relayés pour produire cet écrit; d'abord, une première partie qui m'a furieusement rappelé du point de vue de l'intrigue, le manga "Erased", de Kei Sanbe, l'histoire de ce mangaka possédant des capacités de chronokinésie... Zeimet parvient néanmoins à insuffler suffisamment de malice et de mystère à son sujet pour ne pas lasser, et échapper à la redite... Puis, avec l'apparition du principal personnage féminin, la sensation de basculer d'un coup dans l'univers d'une Helen Fielding, ou d'un Gilles Legardinier, ces comédies romantiques légèrement loufoques et assez désopilantes, mettant en scène de jeunes célibattantes à la recherche du grand amour
    Le dernier tiers du roman, à glacer les sangs, tranche (!) avec les deux précédents, et Nicolas Zeimet de démontrer son aptitude à détourner les canons du genre, se les approprier, pour mieux nous frapper d'étonnement...

    05/12/2016 à 23:08 3

  • Comment j'ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès

    Romain Puértolas

    7/10 Avec un titre pareil, pas besoin de quatrième de couverture...
    On est immédiatement ferré par l'ampleur de ce qui se cache derrière cette promesse, et en même temps, l'auteur prend le risque de viser très ( trop ) haut...
    Le style caractéristique de Puertolas sied à merveille aux multiples scénarii qu'il s'est imaginé depuis la disparition de l'homme le plus recherché de France, et pourtant, j'aurai aimé que le curseur de l'extravagance soit poussé beaucoup plus loin...
    Je suis resté sur la réserve au fil des pages, subodorant ce qu'aurait pu être un meilleur traitement, si l'auteur s'était franchement déconnecté des apparitions plus ou moins avérées de Dupont de Ligonnès...
    En clair, si l'écrivain avait complètement pris le pas sur l'enquêteur...

    11/03/2024 à 21:15 5

  • Congo requiem

    Jean-Christophe Grangé

    9/10 Après "Lontano", Jean-Christophe Grangé achève son ode mortifère en l'honneur du clan Morvan, sa dynastie décomposée, avec "Congo requiem"...
    Ici, rien qui ne vienne polluer la bonne compréhension de l'épisode précédent: en quelques pages, l'auteur s'exonère du premier tome, et dresse un panorama politique et sociologique taillé à la hache du lieu de ses exactions...
    Le blockbuster littéraire prend alors des allures de guide du Routard façon barbouze, et épouse les tribulations de la famille Morvan qui, dans l'ensemble, s'évertue à remonter aux sources de leurs névroses...
    Entre la quête des origines de l'aîné des Morvan, sorte de catharsis parricide, et celles, plus intimes, des autres membres de la lignée, Jean-Christophe Grangé brosse une saga épique, politique, psychanalytique et familiale, fusionnant les genres, un méta-livre tout en démesures, bourré de contradictions et d'ahurissantes péripéties, parfois aussi grosses qu'un noeud marin, façonnées par cet alchimiste de l'improbable...
    Le château de cartes édifié ainsi pourra rebuter le plus cartésien des lecteurs ou les détracteurs de l'auteur, en ce qui me concerne, je ne retiendrai que le plaisir jouissif et primal de cette lecture menée à cent à l'heure, à dévorer ce diptyque qui marque le retour au meilleur de Jean-Christophe Grangé...

    29/08/2016 à 21:52 8

  • Couleurs de l'incendie

    Pierre Lemaitre

    7/10 Qu'il a été long à ranimer le brasier d'enthousiasme, entretenu par ma lecture d'"Au revoir là-haut"...Passées les quelques flammèches et autres escarbilles d'une ouverture de roman longue comme une phrase du petit Paul Péricourt, l'effet conjugué du talent inégalable de conteur de Pierre Lemaitre et de la mécanique toute Monte Christienne de la revanche prise par Madeleine va finir par mettre le feu aux poudres... C'est alors que l'on va assister, à grands renforts de feux et de contre-feux, à la chronique débridée d'une résurrection bourgeoise, à la veille de l'incendie belliqueux qui va ravager l'Europe... Il a néanmoins manqué à cette belle composition historique quelque chose de la fougue et de la folie du volume précédent; moins baroque, plus sage, d'une résonance très forte avec l'actualité récente ( fraude fiscale, crise économique, trafic d'influence...), en dépit d'une symétrie trop prononcée avec son volet précédent, et inextricablement mêlé au bouillonnement politique de l'époque, Lemaitre signe, malgré tout, une œuvre flamboyante, et prouve que sa réussite dans le genre n'est pas qu'un feu de paille...

    22/01/2018 à 22:42 15

  • Criminal loft

    Armelle Carbonel

    7/10 Dix petits nègres version réality-show...
    Armelle Carbonel organise la rencontre paroxystique, mâtinée d'horreur gothique, entre deux des maux les plus symptomatiques et les plus fascinants ( bien que tout un chacun s'en défende ) de notre époque; quand huit sociopathes jouent leur liberté à pile ou face sous les projecteurs de la télé-réalité...
    Un récit sous pression, qui diffuse un étrange malaise, une perturbante inversion des rôles, à partir de laquelle le lecteur devient obscurément coupable d'un voyeurisme pervers, comme si la scrutation de ces monstres finalement si pathétiquement humains faisait écho aux exactions qu'ils ont commises...
    L'auteure pousse à bout cette expérience de Milgram, qui laisse à penser que la vraie nature du genre humain réside quelque part au milieu de cette folie, où le libre arbitre n'est pas forcément la clé vers la liberté...Il est néanmoins regrettable que le suspense, présent durant la majeure partie de l'ouvrage, ne trouve pas un climax à la hauteur de l'analyse psychologique des ses personnages...

    07/01/2016 à 20:50 6

  • Crow

    Ian Manook

    5/10 Une réplique du séisme " Hunter", toujours aussi échevelée, mais beaucoup moins étourdissante...
    Les personnages sont toujours aussi cintrés, les dialogues claquent comme la culasse d'une Winchester, mais l'enthousiasme suscité par l'acte un s'effrite au fil des pages...
    Le chaos n'est plus maîtrisé, comme dans le premier épisode, et on a rapidement l'impression que tout ce qui avait si bien fonctionné dans Hunter, on ne le retrouve pas ici, voire très peu...
    L'action en est réduite à sa portion congrue, Hunter et Crow restant à la périphérie de l'intrigue, cantonnés à des rôles de guest, quand ils ne nous rejouent pas Men versus Wild, éclipsés par d'autres protagonistes, beaucoup moins charismatiques, voire même, pour certains, carrément antipathiques...
    En définitive, j'ai un peu eu l'impression de me faire plumer par ce corbeau-là...

    05/04/2019 à 21:24 5

  • Cul-de-sac

    Douglas Kennedy

    9/10 Jubilatoire !!! Un peu comme si Kafka rencontrait les frères Cohen... en mieux!!!! Le meilleur Douglas Kennedy, un polar addictif, déjanté et diablement efficace...

    03/08/2013 à 22:19 6

  • D'ombre et de silence

    Karine Giebel

    8/10 Il faut avoir le cœur bien accroché, et l'optimisme chevillé au corps, pour garder foi dans le genre humain, malmené et vilipendé tout au long de ces neuf nouvelles ... Un trop-plein de noirceur et de désespoir, un poil caricatural par moments, dans le plus pur style Giebelien... Phrases affûtées comme des lames de rasoir, pour larmes dérisoires, final fatal, toutes ne sont pas toujours réussies , mais chacune ne manquera pas de provoquer le malaise chez le lecteur citoyen...

    18/12/2017 à 20:25 9

  • Dame de carreau

    Alexis Lecaye

    8/10 Quand le personnel et le professionnel s'emmêle, le commissaire Martin s'ouvre davantage... Un membre de son équipe focalise l'attention du lecteur dans ce nouvel opus; les rôles s'étoffent, les seconds prennent de l'envergure, pour notre plus grand plaisir...

    08/04/2014 à 23:51

  • Dame de coeur

    Alexis Lecaye

    7/10 Une agréable surprise que ce premier tome des aventures du commissaire Martin et son équipe, un personnage créé par le "père" de Julie Lescaut ( ce qui, au départ, m'a légèrement refroidi)... Une enquête prenante et des personnages bien campés qui font tout l'intérêt de ce policier, qu'on prend plaisir à suivre au fil des pages...

    08/04/2014 à 23:39

  • Dame de feu

    Alexis Lecaye

    5/10 Une déception que ce 6ème opus des aventures du commissaire Martin; il faut paasser le cap des 200 premières pages, peu emballantes, avec quelques bonnes idées abandonnées en chemin, pour pouvoir appréhender la mécanique du ( des ) piège(s) posé(s) par Alexis Lecaye à destination de ses héros, et qui, je dois l'avouer, ravive l'intérêt porté à l'intrigue...Néanmoins ce retournement de situation n'est pas suivi d'effets, bien au contraire, et dès lors, l'histoire se perd entre les problèmes personnels de Martin qui ici phagocytent complètement l'histoire, et un rythme mollasson, dû en partie à la situation physique du héros...

    18/04/2014 à 21:25

  • Dame de pique

    Alexis Lecaye

    8/10 Toujours le même talent pour tenir l'intrigue et crédibiliser ses personnages; avec Alexis Lecaye, pas de dichotomie péremptoire... Le plaisir de retrouver l'équipe du commissaire Martin, ses tracas personnels, mais aussi ses tourments professionnels...

    08/04/2014 à 23:42