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Origine
4/10 J'essaie de faire preuve, en général, d'imagination en rédigeant les avis que je poste, mais, ici, je vais faire du Dan Brown, et recycler une formule qui fonctionne ( ou pas ) : les assidus apprécieront, les autres moins, voire pas du tout, ce gaspacho à la Da Vinci Code...
Les mêmes ressorts dramatiques, les mêmes problématiques scientifico-religieuses, des rebondissements attendus, ou devinés, un temps d'exposition beaucoup trop long, un rythme qui en pâtit, et un final trop expliqué, et vite expédié...
Bref, même si j'ai apprécié les quelques anecdotes historiques dont Dan Brown a l'habitude de parsemer ses récits, on ne peut pas dire que cette quête de nos origines ait transcendé le sens du divin...29/10/2017 à 20:47 8
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Sans défense
7/10 Toujours un réel plaisir de retrouver Myron Bolitar et ses acolytes...
Et une fois n'est pas coutume, c'est lui qui vole au secours de son meilleur ami, pour l'aider à résoudre une disparition vieille de 10 ans...
Une lecture sans prise de tête, du rythme, des rebondissements, parfois un poil tirés par les cheveux...
Et puis, Coben, c'est un peu comme le corbeau avec le renard : on jure que l'on ne se fera plus (sur) prendre, et pourtant, à la fin, on se laisse piéger une nouvelle fois...24/10/2017 à 17:44 6
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On la trouvait plutôt jolie
8/10 Il n'y a pas à dire, Michel Bussi connaît la chanson, et récite ses gammes avec maestria, réussissant à jouer sa partition (presque) sans fausse note...
S'appuyant sur ce talent de conteur qu'on lui (re) connaît, l'effet quasi hypnotique de sa prose et l'articulation d'un récit qui nous porte à bout de pages, Bussi, en brillant artisan du thriller qu'il est, nous concocte une autre de ses histoires à tiroirs, peuplée d'un panel de personnages charmants et savoureux...
Vient s'y greffer un choeur de questionnement politique, qui trouve son écho dans le sort réservé aux migrants, et le commerce abject qui en découle...
Mais le juge de paix qui valide définitivement la réussite, ou non, des romans de Michel Bussi, c'est son twist final...
C'est comme avec les feux d'artifice : si le bouquet final est réussi, le souvenir n'en est que plus prégnant...Or, là, ce fameux twist intervient, à mon goût, un poil trop tôt, et désamorce le final, qui perd en concision et en efficacité...
Néanmoins, une bonne cuvée pour ce cru 2017...24/10/2017 à 16:14 8
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Entre deux mondes
9/10 Oubliez Mowgli, Baloo et Rudyard Kipling, Olivier Norek écrit son propre Livre de la Jungle, et on n'est pas chez Disney...
Sans condescendance aucune, ni populisme arbitraire, il nous dévoile l'enfer du décor calaisien, en confrontant un jeune flic idéaliste et timide au drame de l'exil forcé... Paradoxalement, il nous donne alors l'opportunité de comprendre, un peu, de l'intérieur ce purgatoire à ciel ouvert, quand tous ceux qui s'y trouvent n'aspirent qu'à des envies d'ailleurs..
Il donne à voir l'essence de ce qui s'y vit : là où a cours la loi de la Jungle, quand les bonnes actions récoltent plus souvent des mauvais poings dans la gueule que de belles images, et dresse le portrait de ces laissés-pour-compte qui n'ont pas eu le choix, ou plutôt qui n'ont pas choisi...
Une faune déracinée et persécutée, à qui Norek offre un visage différent de celui des médias calibrés et prêt-à-penser, comme un bras d'honneur aux clichés et à la bêtise des hommes...
Avec ce récit sauvagement ancré dans notre époque, Norek se fait passeur d'émotions, et de cette traversée d'un drame domestique à l'échelle humaine, vous ne ferez certainement pas partie des rescapés...
Plus qu'un coup de cœur, un coup de semonce...18/10/2017 à 22:15 15
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Ne dis rien à papa
7/10 Première incursion dans l'univers domestique de François-Xavier Dillard et la sensation d'être passé pas loin d'une réussite majeure... D'emblée, l'auteur parvient, sans avoir l'art d'y toucher, à faire surgir l'inquiétant au détour de scènes de la vie de tous les jours...
Une tension grandissante, le passé, sous silence, tourmenté, la résilience en forme de résistance...
Durant les trois quarts du roman, on est éperonnés par cette histoire de vendetta familiale...
Puis, d'un coup, surgit une péripétie qui vient déboulonner le bon agencement du récit, discréditant la cohérence de l'histoire, une argutie qui m'a personnellement dérangé, et fausse la bonne tenue de l'ensemble...12/10/2017 à 09:12 6
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Ne fais confiance à personne
9/10 Paul Cleave nous aide à boucher les trous ( de mémoire), en juxtaposant les points de vue, et les souvenirs, pour tenter de démêler le Grey du faux...
Il teinte les blancs de noir, avec ce whodunit paranoïaque et haletant, traversé de féroces éclats de rire, où la vérité de la veille n'est pas forcément celle du lendemain...
Face à l'incertitude constante qui façonne le quotidien de Jerry, le lecteur s'interroge avec lui sur le bien-fondé de ses actes, et la réalité de ses dires...
Avec son imbroglio psychologique, Cleave traduit de manière brillante l'essence même de ce vers quoi tend tout bon romancier de polar : l'état d'esprit du personnage principal illustre admirablement celui dans lequel les auteurs du noir cherchent à plonger leurs lecteurs... Ballottés entre demi-vérités et révélations douteuses, se défiant de tout, à la merci de leur bon vouloir, ils aiment à se sentir déboussolés en parcourant les lignes de leurs littérateurs préférés, à l'image des fameux carnets de Jerry Grey...07/10/2017 à 17:24 11
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Bon retour en enfer
5/10 Un thriller qui, sans renouveler vraiment le genre, s'appuie sur une intrigue plutôt réussie, mais souffre malgré tout de dialogues ratés ; un portrait de femme flic, parfois touchant, mais qui par moments nous plonge dans un inconfort délicat, notamment lorsque l'auteur relate la séquestration de l'héroïne et les tortures endurées...
Un récit en demi-teinte donc, un souvenir de lecture pas indélébile...01/10/2017 à 17:45 3
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Retour à River Falls
7/10 Même si le style Aubenque a fini par me lasser, le cycle de River Falls demeure le seul encore à trouver grâce à mes yeux...
Sûrement parce que l'auteur est parvenu à y établir une sorte de connexion avec le lecteur, ses personnages à la limite de la caricature, son cadre bucolique, ce petit coin d'Amérique fantasmée, qu'il n'a plus jamais par la suite retrouvé avec ses autres ouvrages...
Pourquoi ? Peut-être parce que j'ai l'impression qu'Aubenque a souvent cherché son nouveau River Falls, en tentant seulement de dupliquer sa recette, sans tenter de se régénérer...
Mais ici, la magie opère encore... Et même si l'auteur retombe dans quelques uns de ses travers ( résolutions simplistes et final un peu vite expédié), je serai présent lors du prochain rendez-vous, à River Falls...26/09/2017 à 17:43 4
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Le diable n'est pas mort à Dachau
8/10 J'aime, comme ici, quand le polar s'acoquine avec l'Histoire contemporaine, pour souligner la barbarie des hommes, réfuter le manichéisme héroïque et fustiger le révisionnisme des vainqueurs, et exacerber le devoir de mémoire...
Un roman qui apparie le terroir et la terreur... Un récit à partir duquel résonne l'écho d'une certaine amertume ; d'un attachement sincère que l'on porte, à une terre ou à des idées, à l'abdication de toute aspiration, il n'est parfois question que de mauvaise ou de bonne fortune...21/09/2017 à 21:39 8
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L'Homme aux cercles bleus
6/10 Malgré un préambule plutôt "obscur", Fred Vargas s'évertue, avec cette première aventure du commissaire Adamsberg, à baliser l'univers de son personnage principal : impossible à catégoriser, d'un anachronisme assumé, d'un anti-conformisme quasi inébranlable...
Elle écrit son histoire comme son personnage résout ses enquêtes, sans se soucier vraiment du qu'en-dira-t-on, des convenances et des modes...
Le souci avec cette façon-là, c'est le risque de déboussoler l'observateur à un moment ou un autre de l'histoire, à force de digressions étranges, de personnages secondaires horripilants ou de dialogues ubuesques...
A force de tracer des cercles, Vargas finit par trop tourner en rond; la force de l'intrigue n'es pas suffisante pour ramener le lecteur dans son giron...
J'ai moi-même dû batailler un peu pour parvenir à la fin de ce drôle de drame...
16/09/2017 à 18:32 5
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Les 7 Jours du Talion
8/10 Ni juge, ni moralisateur, Patrick Senécal sait mettre sa plume là où ça fait mal... Cet infime instant où l'homme bascule, à partir duquel la frontière entre humanité et animalité se brouille, et remontent les plus vils instincts...
Senécal parvient à susciter l'embarras chez son lectorat à partir de situations effroyables, de circonstances abominables qui décident du destin d'un homme, et changent une vie à jamais...
Un plaidoyer pour mieux nous rudoyer; quand la raison objecte mais que les émotions justifient, quand la distance protège mais que l'expérience expose, quand franchir le dernier échelon qui sépare la victime du bourreau n'est jamais qu'une cicatrice de plus à l'âme...10/09/2017 à 14:40 7
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Addict
7/10 L'obsession pour une vérité officielle, tel pourrait être le sous-titre, en forme de clin d'oeil, de cette enquête menée par James Renner, concernant la mystérieuse disparition de la jeune Maura Murray...
Le talent de conteur de James Renner trouve une fois encore matière à s'exprimer, même si la matière ici s'avère moins malléable et extravagante que d'habitude, puisque basée sur un véritable fait divers...Il n'empêche; la réalité offre parfois un visage d'une sombre facétie, qui rappelle à tout un chacun que la fiction n'a pas le monopole de l'incroyable et de l'innomable...
Les ramifications toujours plus improbables de l'affaire Maura Murray justifient sa mise en page, et éclairent d'une lumière saisissante la bibliographie très caractéristique de cet auteur atypique...06/09/2017 à 20:31 4
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Ne prononcez jamais leurs noms
9/10 La dernière fois que j'ai ouvert un livre de Jacques Saussey, on peut dire que je n'avais pas forcément envie d'entendre à nouveau prononcer son nom...
Bien m'a pris alors d'avoir retenté l'expérience avec ce nouvel opus : plus que l'aspect purement policier du roman, et les progrès sensibles au niveau du style et du rythme, j'ai fortement apprécié l'évolution de la relation Magne/Heslin, assez proche de ce qu'a mis en place Franck Thilliez avec son binôme Sharko/Hennebelle, que j'ai trouvé ici beaucoup plus substantielle et crédible... Des conséquences du drame vécu lors du dernier épisode, aux réactions qu'il a pu engendrer, j'applaudis des deux mains au fait d'assumer la noirceur qui teinte chacune des pages du récit, là où j'avais trouvé Thilliez un peu trop "léger"...
Ici, Jacques Saussey prend l'initiative de faire évoluer ses principaux personnages séparément, et s'évertue à les malmener jusqu'au point de rupture, nous les rendant intensément courageux et généreusement accessibles...
La suite de leurs aventures n'en est que plus désirée...01/09/2017 à 21:17 7
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L'Affaire Isobel Vine
8/10 D'abord vient la frustration : en publiant pour commencer le quatrième volet de la série, les éditions Sonatine oblitèrent tout un pan de l'épaisseur psychologique des personnages, principalement celui des personnages secondaires, et nous privent de repères, qui rendent le début du récit bancal...
Puis, petit à petit, l'enquête prend le pas sur nos réticences, et nous entraîne dans son sulfureux sillage, désireux de résoudre ce mystérieux cold case...
Tony Cavanaugh sait comment s'y prendre pour nous contraindre à suivre l'investigation de cet anti-héros revenu de tout, subtilement secondé, sorte de croisement improbable entre Harry Bosch et l'inspecteur Callahan...26/08/2017 à 21:10 7
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Sur le Seuil
8/10 La fascination qu'exerce la violence sur tout un chacun, c'est le pivot des écrits de Senécal...
S'interroger sur les raisons de cet attrait morbide, c'est pour l'auteur l'occasion de reprendre son bâton de pèlerin...
Ici, en l'occurrence, son personnage de psychiatre désillusionné, témoin de bonne foi des compromissions d'une humanité hantée, confronté à la circonspection et au doute... Face à lui, l'écrivain tourmenté, source du chaos ambiant, pont jeté entre le dramatique et l'artistique, le réel et le fictionnel...
Le bien, le mal, le pouvoir des mots, l'inspiration... Comme pour le Vide, on retrouve ici cette façon qu'a Senécal de nous mettre sur le grill, d'instaurer le malaise insidieusement, de bouleverser nos certitudes ...
Amis lecteurs, ne restez pas sur le seuil et poussez en grand la porte de l'univers alléchant de Patrick Senécal...
15/08/2017 à 18:34 9
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Burn out
7/10 Chronique désenchantée d'une poignée de flics, acteurs patentés de la rubrique des faits divers, ce Burn Out n'épargne pas la profession, cri d'alerte d'un homme de terrain...
Il se dégage un plaisir presque coupable à voir les hommes du groupe Le Guenn endurer déboires et coups durs, à plonger avec eux au cœur de la dépression qui guette, l'éloge en revenant à l'auteur d'avoir su tisser une connivence bonhomme avec ses personnages à la marge...11/08/2017 à 08:51 2
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Eloge de la pièce manquante
5/10 A partir de ses 260 pièces en vrac, format numérique, Antoine Bello vous met au défi de reconstituer le motif d'origine, et de résoudre cette drôle d'énigme policière...
Objet livresque non identifié, son Éloge de la pièce manquante est en définitive à l'image de ces puzzles dont il nous parle : éparpillé au début, hésitant au milieu et insatisfaisant au final...10/08/2017 à 20:49 1
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Le Tricycle Rouge
7/10 On peut dire que l'auteur, dont c'est le premier ouvrage, sait comment s'y prendre pour inciter son lectorat à tourner les pages de manière frénétique : un rebondissement à chaque fin de courts chapitres, l'envie d'en savoir plus...
En tous cas, en ce qui me concerne, ça marche... Ou plutôt devrais-je dire ça roule, très vite, (trop vite ?), et ce tricycle rouge de donner finalement l'impression d'user du mauvais braquet pour gravir un sommet un poil trop haut...
Une histoire ambitieuse, qui brûle parfois les étapes, l'auteur qui, à trop vouloir maintenir un rythme soutenu à son intrigue, finit par se mettre dans le rouge, celui du sang de ses personnages, qu'il élimine de façon un peu trop systématique, éludant ainsi les réponses à certaines questions posées qui, de fait, restent en suspens...
03/08/2017 à 09:43 5
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Tu tueras l'ange
9/10 Dazieri ne se contente pas d'un vulgaire copier coller, il bonifie ses personnages en les poussant dans leurs derniers retranchements, et exalte leur relation, en les plaçant dans des situations toujours plus dramatiques...
Un tandem d'enquêteurs au profil exceptionnel, un sens de la répartie ad hoc, une intrigue qui puise sa source au cœur de l'Histoire contemporaine, aux ramifications diaboliques, autant de bons points distribués à l'élève Danzieri, qui hérite in fine des félicitations du jury pour son final qui vous plonge dans une expectative insoutenable...23/07/2017 à 21:26 10
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Toxique
7/10 Ce n'est pas tant l'intrigue policière en elle-même, somme toute classique, que les mensonges avec lesquels se débattent les hommes et les femmes du groupe Khan, les secrets toxiques qui polluent leurs rapports, qui capte l'intérêt du lecteur ici, et donne du sens à l'ouvrage...
Un chemin de croix pour Tomar, comme une promesse de retour, et une mise en place efficace et sans fioritures, qui donne l'occasion à ce thriller de se singulariser, comme l'émanation d'une fragrance subtile, dont l'énergie et le caractère suscitent l'adhésion immédiate, mais que le temps aura tôt fait d'étioler...15/07/2017 à 20:59 5