Mephisto

193 votes

  • Conclave

    Robert Harris

    8/10 Au début, je me suis un peu interrogé, dubitatif sur la capacité de Robert Harris à m'intéresser pendant 320 pages aux coups de Jarnac d'une tripotée d'hommes en robe. Mais, connaissant le talent de l'auteur de Fatherland, Enigma, ou encore de L'Homme de l'ombre, j'ai décidé d'y jeter un oeil. J'aurai du me méfier. Me voilà happé, attrapé par ce huis-clos au suspense génial. C'est complexe, barré, et très malin. Le roman se dévore, et s'achève de façon jubilatoire. Tout ce qu'on demande à un bon livre. Et en plus, vous aurez l'impression de tout savoir sur les dessous du Vatican.

    10/11/2017 à 16:54 3

  • Des fauves et des hommes

    Patrick Graham

    10/10 Patrick Graham (L'Evangile selon Satan, L'Apocalypse selon Marie...) signe un thriller fabuleux, vraiment étourdissant tant dans la construction du récit que des personnages. Les allusions au chef-d'oeuvre de John Steinbeck ("Des Souris et des Hommes") sont là, bien présentes, mais discrètes. J'ai refermé ce livre en regrettant vraiment que l'histoire ne se prolonge pas au-delà. C'est mon coup de coeur du moment.

    14/11/2012 à 22:03 3

  • Etoile morte

    Ivan Zinberg

    8/10 Sur une trame assez classique en apparence (alternance de chapitres avec d'un côté les flics, de l'autre le paparazzi), on plonge dans un monde ultra noir, et en même temps assez peu à ma connaissance décrit dans l'univers du polar, et de la littérature tout simplement. Peu à peu, Ivan Zinberg (lui-même lieutenant de police) donne chair à ses personnages (la passion de Sean pour le cinéma des années 80 avec un faible pour 37.2 le matin), créant des seconds rôles suffisamment étoffés (une psy asiatique blessée par balles, une starlette du porno et sa compagne...) pour que l'on s'y attache et que le doute s'installe quand à leur implication éventuelle dans cette double enquête. Le vrai plaisir est d'être manipulé jusqu'à la fin et de ne jamais avoir deviné qui était le, la ou les coupables... Un polar implacable dans sa construction, imprévisible dans sa conclusion.

    14/12/2015 à 20:48 3

  • Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte

    Thierry Jonquet

    9/10 Dévoré. Un livre qui n'épargne personne.

    28/07/2011 à 02:30 3

  • Ils vivent la nuit

    Dennis Lehane

    9/10 Curieusement, et pourtant j'en avais entendu beaucoup parler, je n'avais jamais lu un livre de Dennis Lehane. J'en avais bien commencé plusieurs, mais sans trouver de véritable motivation à poursuivre. Il m'aura fallu quelques jours de vacances, et le fait d'avoir épuisé mon stock de polars sous la main, pour me décider à me plonger dans "Ils vivent la nuit." Et j'ai bien fait... C'est tout simplement époustouflant. On est plus dans la saga que dans le roman policier, mais quel plaisir à se plonger dans l'écriture de Lehane. Le récit est sans temps mort et s'achève avec une fin douce-amère qui sied à cette histoire de gangsters. Comme point de comparaison, j'écrirai que ce livre m'a fait l'effet du "Dahlia Noir" de Elroy ou du "Poète" de Connelly. Un vrai classique.

    29/07/2013 à 19:29 3

  • L'Etoile du désert

    Michael Connelly

    5/10 L’ensemble, pas désagréable pourtant, ronronne plus qu’il ne détonne. La fin qui sort du cadre habituel, et voit Bosch transgresser ses limites, vient donner un peu de sel, de mordant à l’écriture mais l’impression que j’en ai eu, c’est de lire quelque chose d’assez formaté, plus que d’habitude. Ce n’est peut-être qu’une impression, mais Michael Connelly ne varie guère désormais de sa feuille de route, et il y a un côté très procédurier dans l’avancée de ses histoires ce qui fait qu’on surfe un peu sur les détails, ne sachant jamais celui ou ceux qui permettront le dénouement de l’intrigue. En réalité, la sensation exacte, c’est de lire ses romans en étant de plus en plus détaché alors que dans mon souvenir lorsque j’avais découvert Connelly au début des années 2000, j’avais l’impression d’un lien plus fort avec le personnage de Bosch.

    05/09/2023 à 23:26 3

  • Le Festin du serpent

    Ghislain Gilberti

    9/10 Percutant ! Un premier thriller signé d'un pierceur qui étonne par ses ambitions (mêler terrorisme, islamisme, et meurtres en série) et surtout se lit vraiment d'une traite. Une double intrigue qui se rejoint pour n'en former plus qu'une et se dénoue dans un final complètement explosif. J'ai adoré.

    27/04/2013 à 02:51 3

  • Le Temps des barbares

    Laurent Obertone

    8/10 Je n'avais jamais lu Laurent Obertone même si j’en avais beaucoup entendu parler (en bien, et en mal !), et en l'ouvrant je me demandais vraiment si ce tome 2 de Guérilla pouvait tenir la route tout seul, comme un grand. Et la réponse est un grand... OUI ! Mais attention, âmes sensibles et cœurs d’artichauts, taillez la route, car on en prend vraiment plein la gueule. Et ce, dès le premier chapitre particulièrement apocalyptique mais qui fait écho à des scènes réelles s'étant déroulé en Syrie, notamment dans la ville de Deir es-Zor. Ce Temps des Barbares se lit comme une suite d'épisodes à suivre, un peu en mode jeu vidéo, ou - pour les amateurs de série – très proche de l’esprit survivaliste des comics et de la série The Walking Dead. Qui survivra à ce chaos ? Qui succombera ? Les "forts" extermineront-ils les "faibles" ?

    07/10/2019 à 17:08 3

  • Les Amazoniques

    Boris Dokmak

    4/10 Plutôt 4,5... Comment décrire ? ... Spécial. D'un côté, l'écriture est magnifique, prenante, hyper imagée. De l'autre, l'intrigue s'étiole, traînasse, rampe, paresseuse, comme un énorme anaconda gavé de nourriture. J'ai eu beaucoup de mal à suivre les personnages, notamment Saint-Mars dont les changements incessants de pseudo au fil des pages (S.M, La Marquise...) ne facilitent pas la lecture. Et le rythme est si indolent que l'on a l'impression de faire du surplace, d'ailleurs l'expédition menée par le héros/anti-héros ne décolle de Santa Margarita qu'après les deux tiers du roman. Le côté envoutant du récit, qui renvoie à Apocalypse Now (ou à son modèle en écriture, Au coeur des Ténèbres de Joseph Conrad), est assez réussi dans son genre mais finit par engluer, obstruer le côté thriller (et le thriller, c'est avant tout une musique, du rythme). Si bien que le lecteur (en l'occurrence... Me, myself and I !) a fini aussi par se lasser. J'ai pourtant été jusqu'au bout après avoir posé, pris, reposé puis repris le livre de nombreuses fois. J'ai refermé ce roman assez déçu par rapport à la promesse du départ, n'ayant pas compris grand chose à la fin (surtout en tentant de la reconnecter à la scène d'ouverture) mais avec cette drôle de sensation que je n'en avais pas forcément fini avec l'auteur, Boris Dokmak (La femme qui valait trois milliards, paru en 2013). A suivre.

    11/08/2015 à 18:00 3

  • Les Diables de Cardona

    Matthew Carr

    7/10 Un solide polar historique qui prend son temps, trop parfois. Comme son personnage principal qui erre d'un côté à l'autre de ce territoire. Extrêmement bien documenté, cette enquête ou plutôt cette reconstitution se laisse lire mais n'accroche jamais vraiment. Pourtant, c'est bien écrit mais il manque un rythme, une petite musique qui donne envie de se plonger dans cette époque. On reste étranger aux enjeux de cette histoire.

    20/08/2018 à 17:59 3

  • Les Enfants de Chango

    Christophe Semont

    8/10 Un thriller aussi énergique que monstrueusement flippant. Après Soleil Noir dont l'action se situait en Amérique du Sud, puis Une Danse avec le Diable qui se déroulait en Asie du côté de la Thaïlande, le Harlem Globe Trotter de l'écriture poursuit son exploration de la planète avec une histoire à Cuba. Je ne sais pas si Christophe Sémont qui a pas mal baroudé compte se faire, un par un, les 193 pays que compte actuellement l'ONU mais ce qui est certain, c'est que chacun de ses romans aspirent, respirent l'authenticité.

    05/10/2017 à 18:41 3

  • Les visages

    Jesse Kellerman

    8/10 Ecriture pontilleuse avec une touche d'humour et d'auto-dérision, intrigue surprenante, personnages écorchés vif, ce premier roman de Jesse Kellerman impressionne par sa maturité. Une découverte dans la veine du "Chuchoteur", et une vraie claque !

    27/07/2011 à 13:04 3

  • Mala Vida

    Marc Fernandez

    7/10 L'écriture est agréable mais il manque une étincelle dans cette intrigue très balisée où l'on connaît le coupable très/trop rapidement, et l'on entrevoit aussi trop vite ses motivations (sans vraiment d'ailleurs les comprendre). L'intrigue se déroule ensuite, sans grande surprise. Et c'est dommage ! Comme si le format trop court de ce polar (279 pages) avait limité les ambitions de l'auteur.

    19/09/2015 à 02:43 3

  • Missing : New York

    Don Winslow

    6/10 Sûrement pas le meilleur livre de Don Winslow (on est loin de l’ambition de La Griffe du Chien ou de la perfection de La Patrouille de l’aube…), mais un honnête polar de série B avec son lot de surprises (la direction inattendue que prend l’enquête en s’intéressant à la vie des très riches), d’incohérences (le héros « lonesome cowboy » mi John Wayne, mi Steve McQueen qui règle tous ses problèmes à coups de poing virils). Un roman page-turner pas désagréable mais sans grand enjeu, un peu lâche dans le sens de « loose » (dans lequel on se demande (un peu, beaucoup) où est passé la « griffe » acérée de Don Winslow. On referme Missing : New York avec une légère frustration, en se disant : « A quand un nouveau Savages ?

    13/03/2015 à 09:51 3

  • N'éteins pas la lumière

    Bernard Minier

    8/10 Comme un terrifiant Marabout... Bout de ficelle... Selle de cheval... Pour son troisième roman, Bernard Minier, grand admirateur de films de manipulation comme Le Locataire de Roman Polanski (lui-même adapté d'un livre, Le Locataire Chimérique de Roland Topo) précipite ses lecteurs dans un fascinant jeu de pistes psychologique qui ose même un étonnant et inattendu détour par l’espace.

    17/02/2014 à 01:05 3

  • Ne lâche pas ma main

    Michel Bussi

    8/10 Hyper efficace. C'est ainsi que je résumerai ce roman de Michel Bussi, le premier que je lis. Le livre compte 375 pages qui s'avale à la vitesse d'un TVG lancé sur les rails. Le décor et le huis-clos de l'île de La Réunion est superbement utilisé avec des retournements de situation assez inattendus (une spectaculaire scène au sommet du piton de La Fournaise !). Il n'y a que la fin qui m'a semblé (un peu) téléphoné, et m'a laissé sur une impression d'inachevé. Toutes proportions gardées, les intrigues de Michel Bussi qui s'ancrent dans le quotidien me font vraiment penser à le comparer à Harlan Coben. Recommandé.

    29/07/2013 à 19:35 3

  • Purgatoire des innocents

    Karine Giebel

    9/10 Sur ce huis-clos entre cinq personnages, Karine Giebel construit une intrigue d'une noirceur infini. Les apparences sont plus que trompeuses, et même pour ceux qui s'estiment des enragés revenus de tout, ils existent des prédateurs, des hommes dont l'imagination perverse n'a plus de limites. Voilà pour ne pas en écrire trop et ménager le suspens... Un roman qui dérange comme souvent ceux de Giebel, en tous cas qui ne laisse jamais indifférent. Ca se dévore d'une traite, et ça pourrait bien devenir un polar culte comme le fût en son temps "Les Racines du Mal" de Maurice G. Dantec.

    26/10/2013 à 06:57 3

  • Sauvez Zelensky !

    Vincent Crouzet

    8/10 Trépidant. Corsé, avec quelques scènes de cul bien amenées et de l'action, de l'action, et encore de l'action. Et des retournements de situation, des changements de direction, des leurres et des fausses pistes qui transforment ce petit thriller, bien compact en 260 pages, en un redoutable tourne-page. Pas le temps de s'ennuyer. Des phrases courtes, parfois sans verbe, qui accentuent le sentiment d'urgence.

    03/08/2022 à 18:07 3

  • Soeurs

    Bernard Minier

    6/10 Si vous aimez les romans de Minier, son goût pour l'écriture, la phrase juste, les chassés croisés et les retournements de situation, alors pas de problème, cette histoire qui paraît simple est aussi efficace que délicieusement tordu. Le romancier s'inspire des fantasmes que peuvent nourrir certains lecteurs par rapport à leur auteur favori, comme Stephen King a pu le faire auparavant dans Misery. Si la fin ne m'a pas surpris (trop anticipé), tout le début de livre, notamment ses premiers chapitres, installe une atmosphère délétère et cauchemardesque. Un bon bouquin, mais pour ma part, je conseille plutôt Une Putain d'histoire qui comme son titre l'indique est un putain de thriller, n'ayant rien à voir avec Servaz.

    16/04/2018 à 17:25 3

  • 61 heures

    Lee Child

    8/10 Bourré de détails... Un héros aussi dur qu'un bloc d'acier... Une construction implacable... On sort de là, essoré.... C'est mijoté aux petits oignons.

    28/02/2013 à 23:55 2