El Marco Modérateur

3331 votes

  • Au nom du Père

    Jean-Luc Istin, Guy Michel

    6/10 Le comte de Cagliostro à la recherche de la jeunesse éternelle, un abordage qui échoue en raison de la possibilité d’un bateau à voyager d’un monde à l’autre, une chasse au trésor qui se poursuit, des créatures squelettiques d’outre-tombe : le canevas classique des corsaires, revisité avec une touche de surnaturel. Cela n’a rien de bouleversant ni de marquant, mais, à l’instar des deux précédents opus, ça n’en demeure pas moins distrayant et agréable à lire, même si le graphisme me semble parfois un peu falot.

    17/01/2022 à 18:41 1

  • Dr. DMAT tome 2

    Akio Kikuchi, Hiroshi Takano

    6/10 Au programme de ce deuxième tome : un célèbre pâtissier japonais dont les jambes sont écrasées par un ascenseur alors que son corps est sur le palier. Le risque est grand que l’équipe doive l’amputer des jambes tandis que la victime est également sujette à un hémothorax, mais la suite des événements n’est guère plus réjouissante : en raison d’un incendie ayant pris au sous-sol avec un risque d’explosion à la clef, on somme à l’équipe d’intervention de déguerpir en abandonnant la victime. Le docteur Yakumo est alors pris de doutes déontologiques avant de reprendre le dessus. Mais quand le patient meurt, tout bascule pour notre médecin. Comme dans le tome précédent, une véritable pédagogie dans l’explicitation des techniques médicales et historiques, un graphisme fort maîtrisé et de l’émotion. Néanmoins, la suite est un peu plus diluée, entre quotidien aux urgences, apparition d’une nouvelle protagoniste, hallucinations pour Yakumo, et une autre intervention en montagne avec trépanation à la clef. Dommage qu’il y ait cette fragmentation dans le récit.

    16/01/2022 à 18:24 1

  • Dead Tube tome 9

    Touta Kitakawa, Mikoto Yamaguchi

    5/10 Ce superhéros apparu dans l’opus précédent, « Justice-Man », donne toute l’étendue de sa croisade : pédophiles, arnaqueurs, et même artiste sans talent. Mais lui aussi en quête de popularité et de likes sur les réseaux sociaux, il va se lancer dans une belle baston dans la boucle de laquelle va entrer une ado très douée au sabre. Un ton à mi-chemin entre du Quentin Tarantino et « Dead Pool » pour ce personnage, pastiche des superhéros américains et japonais, qui est prêt à affronter Mai Mashiro ainsi qu’un propagateur de sordides ragots sur Internet et qui se surnomme « L’Honnête Patron ». Du sexe complètement explicite et pornographique pour un opus d’assez mauvais goût malgré le décalage déjanté et gentiment parodique lié à ce personnage de superhéros.

    16/01/2022 à 18:23 1

  • Le Feu du ciel

    Maza, Richard D. Nolane

    7/10 Après une nouvelle explosion en Antarctique à la base Argentina, les tractations politiques continuent, ce qui donne lieu aussitôt après à un autre combat entre avions. Pas le moindre temps mort dans ce tome, c’est indéniable, mais pas non plus le coup de fouet souhaité… jusqu’à ce qu’Hitler dévoile la puissance de son nouveau pouvoir au cours d’un discours public. J’espère que cet événement, dynamique, saura se montrer contagieux afin de stimuler les quatre derniers opus et achever cette série en beauté.

    13/01/2022 à 18:42 1

  • Vinland Saga tome 3

    Makoto Yukimura

    7/10 Thorfinn est salement blessé par une flèche à l’épaule, et il ne doit son salut qu’à une femme anglaise ainsi qu’à sa jeune fille. Malgré son jeune âge, il est capable de tuer plusieurs soldats avant d’allumer un incendie dans la ferme afin d’alerter ses compatriotes en mer. Quelques années plus tard, l’Angleterre est la proie d’une terrible invasion. Thorfinn accepte la mission donnée par Askeladd, à savoir rapporter la tête de Thorkell, qui a décidé de se retourner contre les siens parce que c’était plus « amusant » que de continuer à combattre les Anglais, en échange d’un duel entre eux deux. Le côté trop nippon du graphisme et du traitement continue de me déranger (cf. le combat façon « Ken le survivant » entre Thorfinn et Thorkell), mais cet opus est très énergique et prenant.

    12/01/2022 à 17:14 2

  • Dans la gueule de l'ours

    James A. McLaughlin

    8/10 En des temps pas si anciens, Rick Morton a œuvré pour un cartel de la drogue avant d’être piégé, d’assassiner le frère de l’un de ses pontes et de devoir se bâtir une nouvelle vie. Désormais, il se fait appeler Rice Moore et œuvre en tant que gardien de la réserve de Turk Mountain, en Virginie. Son quotidien, c’est principalement l’entretien de ruches et la surveillance des alentours, avec une nature sublime où gambadent des ours sauvages. Mais la découverte du cadavre de l’un de ces carnivores vient bouleverser son quotidien. Il se pourrait même que Rick Morton, son passé et ses compétences, en viennent à resurgir.

    Ce premier roman de James A. McLaughlin est une véritable réussite. Le lecteur est aussitôt saisi par la qualité de l’écriture, le style et l’apparente nonchalance du récit. L’auteur se plaît à nous conter les magnifiques panoramas des Appalaches, où Rice Moore vie en quasi autarcie, à part quelques bières éclusées au village voisin. Lentement, les rouages de la dégringolade se mettent en mouvement. Un cadavre d’ursidé – certains acheteurs étant particulièrement friands des pattes et des vésicules de ces animaux, un gang de bikers, des soupçons appuyés de trafics, des frères – les Stiller – qui sont à la fois bêtes et dangereux, et ce que Rice pensait éteint va se réveiller. On trouve dans ce bien bel opus une quantité de personnages profonds et d’une belle humanité, comme Sara Birkeland, une scientifique qui avait occupé le poste de notre héros avant d’être battue et violée par des inconnus, ou encore Dempsey Boger, en partie indien, qui vont venir en aide à Rice. L’intrigue construite par James A. McLaughlin est, somme toute, assez classique, mais elle maintient l’attention sans la moindre difficulté d’un bout à l’autre. Certains passages s’avèrent très forts, comme lorsque Rice, vêtu d’un ghillie de fortune, en vient à délaisser sa mue d’homme du vingt-et-unième siècle pour endosser l’identité d’un chasseur : un être se fondant parfaitement dans la nature, doté d’armes antédiluviennes mais diablement efficaces, autant un traqueur d’animaux que d’humains. Et c’est peut-être précisément lors de ces instants de grâce que James A. McLaughlin est encore le meilleur : il porte son personnage sur le seuil de la folie et de la schizophrénie, l’estomac vide et l’esprit en feu, parfois sujet à des hallucinations, au point que « Rice pressentit que son esprit battait de nouveau la campagne » en quête d’un adversaire à sa hauteur en la personne d’Alan Mirra.

    Un roman noir singulièrement séduisant, où James A. McLaughlin nous dépeint un écosystème à la fois mirifique et indompté dans lequel se débat un Rick Morton/Rice Moore qui brise la convention des protagonistes indestructibles. Un pur régal.

    12/01/2022 à 07:06 8

  • Le Cycle du feu 1

    Hub

    8/10 Début du cycle du feu avec ce tome 7. Un mariage permettant d’unifier deux grands clans va avoir lieu sur l’Île aux orchidées. L’événement est de taille, avec plusieurs jours de festivités diverses avant la cérémonie à proprement parler, sous la protection de la « garde blanche » composée des cent meilleurs guerriers issus de ces deux familles, et Okko accepte d’être la cent-unième lame. Mais dame Kochika, la future épouse, n’entend pas se laisser manœuvrer lors de ces épousailles forcées. Quand un augure meurt avant d’avoir délivré ses trois prophéties, on se doute que quelque chose cloche ou va clocher. Beaucoup moins d’action que dans les précédents opus, certes, mais une tension grandissante et les rouages d’un mécanisme parfaitement huilés, remplaçant avec intelligence la baston pure même s’il y en a quand même.

    10/01/2022 à 20:46

  • Ceux qui vont mourir...

    Philippe Delaby, Jean Dufaux

    7/10 Des scènes de crucifixion jalonnant la voie pour commencer ce quatrième opus. Agrippine s’y montre toujours aussi manipulatrice et équivoque, tandis que le combat entre les deux gladiateurs, Draxius et Balba, va se dérouler au-dessus de passerelles perpendiculaires au-dessus d’un magma, mais le machiavélisme des organisateurs de ce duel fait qu’ils ont pensé à d’autres réjouissances supplémentaires, dont l’arrivée d’autres gladiateurs. Un affrontement assez vite expédié pour laisser la place à l’intrigue globale de la série, ce tome achevant l’un des cycles. Toujours aussi bon.

    10/01/2022 à 20:45

  • Dead Tube tome 8

    Touta Kitakawa, Mikoto Yamaguchi

    5/10 Le combat contre les Kirenza commence tambour battant, et Mai Mashiro massacre littéralement ces tueuses professionnelles (encore une fois, était-il nécessaire qu’elle urine sur l’une d’entre elles ?). La lutte contre ces tueuses professionnelles est délassant à regarder, certes, mais là, je commence à en avoir un peu ma dose avec cette série. Trop de sexe gratuit, trop de violences gratuites, et cette accumulation de gratuités me coûte de plus en plus au point que je vais faire une pause avec Dead Tube, sans compter ces dernières pages, complètement barrées, avec l’arrivée d’un héros façon Power Rangers…

    10/01/2022 à 20:42

  • Dead Tube tome 7

    Touta Kitakawa, Mikoto Yamaguchi

    6/10 Tomohiro s’interroge sur l’identité de ce cadavre et il pense qu’il s’agit de son propre père. Comble des horreurs : il pense à présent que c’est sa sœur, Kana, qui l’a assassiné, et qu’il l’a en partie mangé en curry puisque les morceaux de viande, anodins, étaient dans le réfrigérateur. Tomohiro apprend alors que Kana a été mêlée de près à des vidéos d’une immense sauvagerie dans sa précédente école, où pas loin des 500 élèves participaient à ces vidéos de quinze secondes, sous la férule du mystérieux professeur George L. L’ambiance anxiogène et la chasse à l’homme avec les « Kirenza », ces femmes Dead Tubers professionnelles, tiennent leurs promesses malgré, comme dans les opus précédents, des exagérations stériles dans la violence et le sexe. Néanmoins, le combat final qui s’amorce est plutôt intéressant, à suivre dans le tome suivant.

    10/01/2022 à 20:41

  • Dead Tube tome 6

    Touta Kitakawa, Mikoto Yamaguchi

    6/10 Ce qui promettait, à la fin du tome précédent, d’être un chouette rebondissement (deux Crazy Lascar qui s’affrontent) retombe aussitôt comme un soufflet : dommage… Mais les suivants ainsi que la référence au « décalogue de Knox » est intéressante. En revanche, j’ai trouvé la suite un peu trop molle, malgré le final qui pose une question quant à l’identité d’une personne tuée et liée à Tomohiro, mais est-ce la vérité ? Verdict probable dans le tome 7.

    10/01/2022 à 20:40

  • Les Sept Sources d'Akanobu

    Jean-François Di Giorgio, Frédéric Genêt

    7/10 Le combat au monastère de Kana n’est pas fini : Natsumi devient la cible prioritaire des attaquants et le mystère s’épaissit autour de ce « Treizième Prophète » et de ce trésor découvert seize ans plus tôt qui pourrait mettre à bas l’empereur Akuma. Un ton toujours aussi agréable et prenant, même si certaines formules sonnent comme des anachronismes (« Face de wok ! »), avec un final dans un caveau bien mystérieux et mortel.

    10/01/2022 à 18:26 1

  • Kriss de Valnor

    Grzegorz Rosinski, Jean Van Hamme

    7/10 Thorgal est laissé pour mort, et le reste de sa famille doit aller travailler pendant un an dans une mine d’argent pour avoir tenter de s’évader. Aaricia fait sur place la rencontre de Kriss de Valnor, l’ancienne tentatrice de Thorgal. Les ambiances souterraines et nocturnes sont bien restituées, et Aaricia va avoir une sacrée surprise en découvrant que son homme a eu un fils, Aniel, avec Kriss. Un épisode davantage centré sur les deux femmes de Thorgal, avec une évasion bien menée et pas mal d’action, avec un final qui marque peut-être un tournant dans la série avec la mort de l’un des protagonistes.

    10/01/2022 à 18:25 2

  • A la folie, pas du tout

    M. J. Arlidge

    8/10 Sonia Smalling tombe dans un guet-apens sur la route : un jeune couple simule un accident et lui tire froidement dessus deux coups de fusil. Helen Grace est la première à être sur les lieux et la victime meurt dans ses bras. Très peu de temps après, ce même duo d’assassins commet une prise d’otage dans une pharmacie. Qui sont ces deux écumeurs ? Quel est leur but ? Cette affaire, pleine de bruit et de fureur, ne durera qu’une journée.

    Ce septième volet de la série consacrée à Helen Grace séduit dès les premières pages. On retrouve ce qui a fait le succès de M. J. Arlidge : des chapitres particulièrement courts (il y en a cent vingt-six), une histoire forte et un rythme si échevelé qu’il est impossible de lâcher le livre sans en avoir atteint la fin. D’ailleurs, ici, la cadence est encore plus musclée que dans les précédents opus : commençant à 7h05, le livre se clôt quatorze heures plus tard, rendant la lecture hautement addictive. Un page-turner dont la mécanique est implacable ! Dans le même temps, c’est un pur bonheur que de retrouver Helen Grace après A cache-cache, où notre héroïne se retrouvait en prison, victime d’un coup monté et accusée de meurtre. Encore profondément troublée par cette douloureuse expérience, doutant d’elle-même, Helen va encore une fois connaître une enquête mouvementée, jalonnée de sang, et qui verra l’un de ses équipiers mourir. C’est également l’occasion de retrouver son ennemie jurée, Emilia Garanita, journaliste ayant misé sa carrière sur la culpabilité d’Helen, désavouée professionnellement, reléguée au rang de gratte-papier, et prête à tout pour prendre sa revanche. L’histoire est prenante et, même si elle ne compte pas parmi les plus originales de la série, elle contient amplement de quoi contenter les fans de M. J. Arlidge comme les amateurs de romans dont on effeuille les pages à toute allure puisqu’elles s’imposent à nous par leur vitalité et leur efficacité.

    Un thriller qui démontre, s’il en était encore besoin, à quel point l’œuvre de M. J. Arlidge compte parmi les plus passionnantes qui soient. Parallèlement, il réaffirme à quel point Alfred de Musset avait raison : « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux ». Toujours.

    10/01/2022 à 07:03 5

  • Le Temps des corbeaux

    Jean-Luc Istin, Jacques Lamontagne

    9/10 Taran et Gwenc’hlan se perdent en conjectures pour comprendre les motivations de ces furieux cannibales, et c’est dans un souterrain qu’ils comprendront, en décryptant des oghams, qu’ils vont plonger vers le passé d’un clan, les « Forts ». Un final très fort, rendant une fois de plus hommage au fabuleux « Nom de la Rose » et apportant toutes les réponses attendues, avec cette vengeance courant sur un siècle où se mêlent vendetta familiale, religion(s), jeux de pouvoirs. Un excellent point final à une très bonne série.

    09/01/2022 à 20:13 1

  • L'Enigme de la rame 204

    Charles Marcellus

    6/10 L’inspecteur Méral est dans l’un de ses jours de congé, et c’est somnolant qu’il finit par décrocher le téléphone : un collègue l’appelle parce que l’on a retrouvé Paul Rieux, son neveu, touché de deux balles dans la tête, et à présent dans le coma. Mais Méral se rend aussitôt compte que celui qui l’a contacté à l’instant n’est pas le policier qu’il a prétendu. C’est ensuite un homme porteur d’un calibre de policier que l’on découvre, également en vie. Et si Méral était tombé dans un piège ?
    Un texte plaisant où j’ai bien aimé découvrir cet inspecteur Méral. Vieux garçon, plutôt taciturne quoique fort attaché aux membres de sa famille, fin stratège lorsqu’il s’agit d’imaginer une ruse pour piéger les criminels, roué dans l’art du déguisement, son rôle semble de prime abord atténué dans cette nouvelle puisqu’il ne commence à réellement intervenir qu’à la moitié du récit, permettant à Charles Marcellus de développer les autres protagonistes, comme les policiers, Gisèle (la compagne de Paul), ou encore les truands, dont Antonio. Même si l’intrigue, en soi, ne casse pas cinq pattes à un chihuahua, c’est, à mes yeux, davantage le portrait d’un Paris canaille, de la vieille époque, où se mêlent souteneurs, fournisseurs de chnouf et autres vilains garçons de l’époque dorée des films et romans noirs. Une lecture distractive et assez bien ficelée, même si je regrette que l’auteur n’ait pas plus complexifié son histoire ni proposé un épilogue moins attendu.

    09/01/2022 à 16:54 1

  • ID : Invaded tome 1

    Yuki Kodama, Otaro Maijo

    8/10 Une entame complètement folle : un jeune homme amnésique au volant d’un voiture participe à une série d’accidents et de sauvetages automobiles, jusqu’à ce que la mémoire lui revienne en observant le corps d’une femme dans le coffre d’une voiture. Il se souvient de qui il est ainsi que de son métier : détective. Il enquête justement sur la disparition de la femme vue dans le coffre, Kareru. Il est Narihisago Sakaido, et grâce à une machine baptisée « le puits », il peut plonger dans la psyché de criminels pour en retrouver des bribes d’informations et ainsi établir la vérité tandis que ses partenaires, dans la « vie réelle », remontent la piste qu’il leur fournit. Un détonnant mélange de « Person Of Interest », « Inception » et ouvrages de Philip K. Dick, pour une intrigue originale et assez complexe, très efficace et jouant sur les notions de voyages temporels, de l’inconscience et des univers virtuel, même si quelques éléments sont assez capillotractés et peu crédibles. Mais je retiendrai avant tout l’audace du scénario et la réussite du graphisme.

    08/01/2022 à 20:44 1

  • Alice in Borderland tome 2

    Haro Asô

    8/10 Retour de nos quatre héros projetés dans un Tokyo virtuel. Entre flashbacks de leur ancienne (et pourtant si proche) existence et séances de pêche, ils tentent de se réinventer, de vivre avec bonheur. Mais l’heure tourne et leur visa va bientôt expirer. Moralité : ils vont devoir participer à une nouvelle épreuve afin de prolonger ce document virtuel. Rendez-vous dans un immeuble où les onze joueurs vont devoir jouer à cache-cache et trouver l’unique chambre où ils seront à l’abri d’un terrible tueur qui se balade avec un MAC-10 et un masque en forme de tête de cheval. Un deuxième tome beaucoup plus oppressant que le précédent, avec ce taré qui mitraille à tour de bras, et dans lequel la psychologie n'est heureusement pas absente : ce n’est pas un énième jeu de massacre, et il rappelle l’univers des « Sky High Survival ». Un très bon moment de lecture, d’autant que deux nouveaux personnages, dont les noms de famille font respectivement référence au lapin et au chat du conte « Alice au pays des merveilles ».

    08/01/2022 à 19:05 3

  • Agent double

    James Ponti

    6/10 Ils sont cinq : Brooklyn, Paris, Sydney, Rio et Kat. Un quintet d’adolescents qui utilisent leurs talents complémentaires pour servir l’Angleterre au sein d’une cellule secrète du MI6, le service britannique de renseignement extérieur. Leur chef, baptisé « Mère » alors qu’il s’agit en réalité d’un homme, en vient à avoir des nouvelles de ses deux enfants, Anne et Robert, partis avec leur mère depuis passée dans l’organisation criminelle « Umbra ». Les City Spies apprennent dans le même temps qu’un de leurs agents, Rutledge, ornithologue expérimenté, est mort d’une crise cardiaque à San Francisco. Mais est-ce réellement un décès naturel ou un assassinat dissimulé ?
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    Après City Spies tome 1, James Ponti nous livre le deuxième tome de ses espions en herbe. L’amorce de ce roman, avec une tentative de kidnapping sur un yacht, avec comme cible un lointain membre de la famille royale, met d’entrée de jeu dans le bain : pas mal d’action, des protagonistes hautement sympathiques, et une suite que l’on espère à la hauteur. L’auteur joue ensuite sur un canevas réussi où il est impossible de ne pas voir l’influence de Robert Muchamore, avec sa célébrissime série CHERUB, ou encore ses livres consacrés à la terrible famille Aramov. Les agents secrets adolescents, l’intrigue qui commence sur les chapeaux de roues, de l’humour et de l’action : à défaut d’être très original en soi, le concept est ici suffisamment bien maîtrisé pour captiver le lectorat, de préférence jeune. On suit alors nos héros de par le monde, de l’Angleterre à l’Australie en passant par la Californie, avec un séjour intéressant à Alcatraz. L’histoire préserve quelques rebondissements habiles et ne montre aucun temps mort, ce qui fait que l’on dévore ce roman plus qu’on ne le lit, avec également à la clef quelques références à des cas historiques de réels agents doubles. Cependant, comme indiqué plus haut, sans mépris aucun, James Ponti n’a pas le panache de Robert Muchamore. Il est toujours déplacé de vouloir comparer deux écrivains et leurs ouvrages respectifs, mais lorsque l’un d’entre eux s’inspire si directement d’un si prestigieux aîné, il faut proposer mieux, ou alors une variation sur la partition. Or, indéniablement, cet opus, efficace au demeurant, n’a pas la fougue ni la virtuosité de ceux de son prédécesseur.

    Un ouvrage qui plaira sans mal aux jeunes et moins jeunes lecteurs, mais sur lequel plane l’ombre un peu trop envahissante de ceux de Robert Muchamore. Il n’en demeure pas moins énergique, au point de proposer un succédané attachant aux romans de la série CHERUB.

    07/01/2022 à 07:23 1

  • Beastars tome 1

    Paru Itagaki

    6/10 Un manga qui commence d’une manière saugrenue : un lama (version humanisée), Tem, est dévoré par un animal carnivore. Le cadavre découvert, le ton montre entre herbivores et carnivores. On suit alors Legoshi, un loup, dans le cadre d’une pièce de théâtre, qui pourrait bien recouvrer son instinct de prédateur. Une œuvre très curieuse, où certains dessins sont assez travaillés alors que nombres des autres sont plutôt simples, voire simplistes. L’intrigue, pour le moment, se focalise davantage sur le décor, les personnages, la mise en place de la pièce de théâtre ainsi que les réflexes, souvent éconduits, de Legoshi, ce qui fait que le côté purement policier passe amplement au second voire au troisième plan. Pas inintéressant du tout, un pitch intriguant, mais rien de vraiment bouleversant ni de sensationnel pour le moment malgré l’agréable symbolique globale de cet opus.

    06/01/2022 à 18:33 1