El Marco Modérateur

3404 votes

  • Saint-Exupéry

    Christophe Bec, Patrick-Alain Dumas

    8/10 D’abord la fin de Saint-Exupéry en mer Méditerranée avant de revenir sur son parcours : ses premiers appétits pour l’aviation, la fraternité avec ses camarades du bataillon, le dessin, Guillaumet, l’Aéropostale, l’amour avec Consuelo, l’écriture… Une BD riche des thèmes portés par l’homme dont elle constitue la biographie, moins elliptique que d’autres de la même série. Un petit bonheur, à l’esthétique toujours aussi léchée et impeccable, rendant un hommage appuyé (nécessaire et mérité) à ce grand écrivain.

    12/10/2022 à 19:23 1

  • Vachet

    Christophe Bec, Patrick-Alain Dumas

    7/10 Après Mermoz et Guillaumet, place à Paul Vachet. Son engagement pendant la Première Guerre mondiale, quelques années passées loin de l’aviation (les plus tristes qui soient pour lui), ses prouesses en Espagne, son transport d’un médecin afin de sauver le maréchal Lyautey, etc., jusqu’au final où l’on découvre qui est la personnalité venue rendre hommage à sa tombe. Un opus un peu plus bavard que les deux précédents et surtout, dans la mesure où la vie de cet homme fut moins héroïque et exaltante que celles de Mermoz et de Guillaumet (ce n’est pas lui faire injure ni comparer des destinées, certaines de ces dernières étant tout bonnement plus exemplaires ou émaillées de davantage de péripéties que d’autres), un peu moins de panache dans les événements relatés. Néanmoins, un éclairage bienvenu sur un aviateur un peu moins illustre que ses compagnons.

    11/10/2022 à 18:49 1

  • Mermoz

    Christophe Bec, Patrick-Alain Dumas

    7/10 Après Henri Guillaumet, place à Jean Mermoz dont les auteurs nous retracent la vie au sein de l’Aéropostale. Le récit débute en mai 1930 (avec un flashback quatre ans plus tôt). Une anecdote mise en lumière : le fait que Mermoz soit tombé par hasard sur une petite annonce : Pathé Cinéma cherchant un pilote expérimenté pour simuler un accident d’aviation pour son film « La Fille de l’air ». Son périple dans le désert en 1926 et sa rencontre avec les Maures, son combat presque dantesque face à un orage non moins dantesque, et sa disparition seulement évoquée (comme dans le tome premier de la série). Une esthétique toujours aussi remarquable quoique très lissée, pour une biographie sélective de grande qualité.

    10/10/2022 à 20:22 1

  • Guillaumet

    Christophe Bec, Patrick-Alain Dumas

    7/10 L’incroyable histoire de l’aéropostale, avec ici la biographie d’Henri Guillaumet. Les grands moments de sa vie sont mis en lumière : sa rencontre avec Saint-Exupéry, son crash dans les Andes en juin 1930 et son périple de six jours pour tenter de survivre, puis sa disparition en mer (seulement évoquée). Une esthétique léchée, très belle et délicieuse pour ce biopic nécessaire. Seul bémol : le graphisme, vraiment beau, tend à aseptiser l’épisode dans la Cordillère, dénaturant sa férocité, sa barbarie, et aussi la puissance psychologique qui dut être celle de cet aviateur pour réaliser son exploit humain et physique.

    10/10/2022 à 17:07 1

  • Origines

    Franck Thilliez

    8/10 … ou l’étrange phénomène qui se manifeste, aux derniers instants de l’année 1999 : la doyenne de l’humanité, française, Marie Pasteur, qui a 129 ans, finit par décéder. Dans la foulée, des bébés meurent… puis dans toute la France, le monde entier, et durant plusieurs jours de suite. Il semblerait que quelque chose se soit déréglé : la Nature ? La génétique ? La Terre, peut-être ? L’humanité ? Toujours est-il que le temps semble désormais s’écouler à l’envers, à partir de cette date fatidique du tout début 2000, faisant rajeunir tous les membres de l’espèce humaine et ne laissant donc que les plus âgés libres de vivre le temps qu’ils ont déjà vécu sur Terre. Une idée géniale (peut-être en partie inspirée de « L’Etrange Histoire de Benjamin Button » de Francis Scott Fitzgerald, l’élément génétique et mondial en plus), habilement menée, jusqu’à sa conclusion, assez attendue je trouve, mais c’est probablement parce que Franck Thilliez comptait mettre en relief le concept de cette nouvelle plus qu’une éventuelle fin marquante.

    09/10/2022 à 18:00 4

  • Boufbowl tome 2

    Grelin, Maxe L'Hermenier

    4/10 Une confrontation de ce sport qu’est le boufbowl en guise d’entame, puis un match auquel va participer Kriss. Du coup, ce tome est un peu plus musclé que le précédent puisqu’on rentre enfin dans le dur. Cependant, je suis finalement assez déçu et ce pour deux raisons. La première, c’est que ce fameux sport n’a strictement rien de très original alors que l’on pouvait décemment attendre de la singularité : un peu du football américain, en somme, à peine retouché. Mouais… Mais surtout, je suis particulièrement frustré par les choix du dessinateur qui font qu’en raison des angles de prise de vue, on ne voit presque strictement rien de ces matchs. Un comble ! Du coup, ça donne méchamment l’impression d’avoir assisté à cette confrontation depuis la pire place du stade, celle d’où on ne voit quasiment rien. Et ça, c’est à mon avis plus que dommage : c’est un raté voire un ratage.

    06/10/2022 à 18:39 1

  • Et pour le pire

    Noël Boudou

    8/10 Vincent Dolt, octogénaire, passe pour être un vieux con. Il le sait, il l’assume. Alcoolique, misanthrope, solitaire, il veut bien confesser tous les défauts du monde, sauf aux curés qu’il déteste également. Mais le malheureux a pour lui des circonstances atténuantes : son épouse, Bénédicte, a été violée, torturée puis tuée par trois sauvages. Son calvaire aura duré dix-huit heures. Celui de Vincent vingt ans. Bientôt, les trois bourreaux de l’amour de sa vie vont enfin sortir de prison. Vincent est résolu à les assassiner, mais si la vengeance est un plat qui se mange froid, certains ingrédients, inattendus et épicés, peuvent venir contrarier la saveur d’un mets tant escompté…

    Dès l’entame, Noël Boudou frappe fort. Très fort. Au gré de ce récit à la première personne, on apprend à connaître Vincent, et surtout le drame que son épouse a subi. « Ligotée sur son lit de fortune, elle a servi pendant dix-huit heures, et à tour de rôle, de punching-ball, de poupée gonflable, de cendrier, de chiottes » : une véritable horreur, traumatisante, dont Vincent n’a jamais pu se remettre. Pendant la réclusion des monstres, il a patiemment songé aux représailles auxquelles il comptait bien se livrer, mais rien ne va se passer comme prévu. Ça commence par l’arrivée de voisins, France et Bao, accompagnés de leurs deux délicieux enfants, et cette exquise famille, celle que Vincent et Bénédicte n’ont pas eu la chance de concevoir, va éclairer l’existence d’une lumière nouvelle. Une chance de rédemption ? Peut-être… Entre Bao qui est bâti comme une montagne et qui maîtrise la boxe, et son épouse qui s’avère être policière, il se peut que la donne change. Noël Boudou fait preuve d’une belle maîtrise littéraire, alternant les moments d’un humour survolté et décomplexé, les scènes poignantes où son protagoniste se souvient des temps radieux avec sa femme, les réflexions intelligentes sur la vieillesse et les embêtements qui vont avec, mais aussi les passages violents et assez sanglants. Un cocktail habilement exécuté, qui jamais ne verse dans la gaudriole, le pathos, ni la surenchère d’hémoglobine. On rigole franchement lorsque notre vieil homme nous compte ses déboires liés à l’âge, on enrage lorsque l’on apprend les sévices qu’a endurés Bénédicte, on sourit d’empathie lorsque Vincent se civilise au contact de ses nouveaux voisins, on frémit quand tonnent les coups de feu ou claquent les crocs d’Omon, le mastiff tibétain que notre vengeur usé avait gardé pour dévorer les corps de ses cibles. Et au-delà de l’aspect policier de ce suspense, se posent de puissantes réflexions quant au sens de la justice individuelle, de la rédemption et de la justification du châtiment.

    Même si, çà et là, quelques poncifs viennent émailler ce récit, Noël Boudou nous gratifie d’un ouvrage décapant et mémorable, au scénario intelligemment construit et au déroulé parfaitement huilé. Un livre éclairé et éclairant, qu’il le soit par ses multiples lueurs d’humour, d’espoir, d’amour ou de ténèbres.

    05/10/2022 à 06:57 4

  • Loup y es-tu ?

    M. J. Arlidge

    8/10 La barbarie a envahi New Forest. On retrouve dans ces bois la dépouille d’un être humain ligotée et pendue par les pieds, criblée de carreaux d’arbalète. Ce sont également des cadavres de chevaux, pareillement perforés de flèches. Pour la commandant Helen Grace et son équipe, cela ne peut être que l’œuvre d’un psychopathe qui a renoué avec une forme de primitivité. Les premiers soupçons se portent sur Nathaniel Martin, un environnementaliste pur et dur, proche des mouvements écoterroristes, mais lorsque les assassinats se multiplient, Helen en a le pressentiment : le tueur à l’œuvre ne va pas s’arrêter de sitôt.

    M. J. Arlidge nous régale une fois de plus avec cet opus de la série consacrée à Helen Grace. On y retrouve instantanément ce qui nous ravit à chaque ouvrage : un rythme particulièrement cadencé, une écriture simple sans jamais être simpliste, des chapitres très courts et une intrigue implacable. C’est, une fois de plus, un ravissement que de retrouver l’enquêtrice fétiche de l’auteur, d’autant que le dernier ouvrage, A la folie, pas du tout, avait sacrément mis à mal notre héroïne ainsi que ses collègues. Ici, le scénario est une fois de plus très maîtrisé, et le livre se lit presque cul sec malgré les près de cinq cent cinquante pages. Qui est cet énigmatique tueur ? Pourquoi de telles mises en scène macabres ? Les victimes ont-elles un lien les unes avec les autres ? Tandis que la terreur s’amplifie à mesure que l’on retrouve des corps martyrisés, la pression médiatique s’accroît également, l’occasion de retrouver la journaliste Emilia Garanita, l’ennemie jurée d’Helen et chasseuse de scoops sordides, qui est encore de la partie. L’histoire s’avère singulièrement crédible, et M. J. Arlidge dénoue son intrigue en utilisant un ressort certes classique de la littérature et du cinéma policiers, mais qu’importe : le lecteur aura amplement eu son compte d’ivresse, alors le flacon ne compte pas.

    Un thriller fort réussi, qui se dévore plus qu’il ne se lit, et qui ne fait qu’augmenter l’addiction que procurent les livres de M. J. Arlidge.

    04/10/2022 à 06:57 4

  • Boufbowl tome 1

    Grelin, Maxe L'Hermenier

    6/10 Le jeune Kriss gagne sa vie en vendant des bouses dont il enduit le dos des nantis. Il vit dans une société qui voue un culte au boufbowl, un sport qui fait fureur et dont les règles sont expliquées à la fin de l’ouvrage. Mais il semblerait que ce môme soit bien plus doué pour ce sport que ce qu’il pense… Une BD singulière et esthétiquement très étrange : un monde de personnages mi-humains mi-elfiques, un sport dont on ne fait qu’entrevoir ici la nature (normal : ce tome ne compte qu’environ la moitié du nombre de planches que l’on trouve habituellement dans une BD), et un graphisme qui oscille entre le dessin animé figé et les teintes des « Minimoys ». Bon, c’est encore trop tôt pour donner un avis, mais pour le moment, je suis davantage intrigué que réellement séduit.

    03/10/2022 à 19:34

  • Les Âmes tigrées

    Bruno Gazzotti, Fabien Vehlmann

    7/10 Ce treizième tome commence avec Dodji qui combat le Maître-Fou et lui vole une clef qui lui permet d’accéder à un lieu où se trouve… une tête vivante, dans un coffret. Un opus bien plus réussi que les précédents (subjectivement, ça n’était guère difficile…), avec un tyrannosaure, les retrouvailles entre nos héros, cette tête coupée et assez bavarde qui livre pas mal de révélations (presque trop, je trouve, ou alors ai-je encore en tête la pauvreté des précédents opus…). Voilà donc un tome bien supérieur aux autres et qui me redonnera probablement envie de poursuivre cette série quand d’autres tomes sortiront.

    03/10/2022 à 18:29

  • La Justice des serpents

    François Boucq, Alexandro Jodorowsky

    9/10 Un bourreau, mort mordu par un serpent corail. Puisque personne ne veut s’occuper du condamné, Ogre Jim, qu’il devait pendre, c’est Bouncer qui s’y colle. Le reste de la BD est un beau déluge scénaristique et esthétique : une fusillade dans le bar, un « Lord Diablo » qui a des conditions bien particulières pour son testament, un Indien venu venger la tribu « White Elk », un Noir qui entre en possession d’une concession minière, Noémie (la compagne de Bouncer) qui s’avère très bien connaître cet homme… Encore énormément de réussite, d’efficacité et de noirceur dans ce western qui, comme les autres tomes de la série, joue sur les codes du genre tout en se jouant d’eux. Un régal.

    02/10/2022 à 18:14 2

  • Le Dard du scorpion

    Lincoln Child, Douglas Preston

    8/10 Au Nouveau-Mexique, le shérif Homère Watts tire sur un pilleur de sépulture. Dans la tombe, une croix d’une grande valeur datant du XVIIe siècle et un cadavre aux traits déformés par la douleur ou la terreur. Corrie Swanson, jeune agente du FBI, participe à une fusillade au cours de laquelle une gamine de sept ans manque de perdre la vie. C’est alors qu’on lui confie l’enquête sur les circonstances de la mort de l’inconnu découvert dans la fosse. Aux côtés de l’archéologue Nora Kelly, elle va se lancer sur la trace d’un étrange trésor tout en approchant de terribles secrets liés à la bombe atomique.

    Après Tombes oubliées, Douglas Preston et Lincoln Child nous invitent à la deuxième enquête de Nora Kelly, toujours avec la délicieuse Corrie Swanson dont la première apparition remonte aux Croassements de la nuit. Les deux écrivains, en habiles et éprouvés conteurs, nous entraînent dans un récit prenant et efficace, de la première à la dernière page, sans le moindre temps mort. Les chapitres alternent habilement, nous offrant notre lot de sensations fortes et d’arcanes : une ville fantôme (High Lonesome), l’énigme de ce cadavre (en réalité un dénommé James Doolin Gower, décédé aux alentours de 1945), un butin remontant à l’époque des conquistadors, le projet « Trinity » lié au premier essai d’une bombe atomique ainsi qu’un récit lié à Geronimo lui-même. Un beau bouquet d’intrigues agréablement liées, dont on n’obtient la résolution que dans le final. L’écriture des deux auteurs est exemplaire, cadencée et addictive, faisant qu’on ne lâche pas l’ouvrage avant de connaître le fin mot de tout cela. Il y a de bien beaux moments, comme la reconstitution faciale réalisée par Corrie ou un duel digne des plus mémorables avec ce jeune shérif Watts, charismatique en diable. Certes, quelques passages sont un peu capillotractés et certains personnages – notamment chez les militaires – sont assez stéréotypés, mais l’ensemble ne manque néanmoins pas de sel ni de piment : voilà le prototype de l’histoire de chasse au trésor bien menée, resuscitant chez le lecteur son âme d’enfant. Et quel régal, vers la fin, de voir apparaître l’inénarrable Aloysius Pendergast, le plus célèbres des agents fédéraux, qui viendra résoudra l’une des énigmes.

    Un tome très réussi, qui nous fait déjà trépigner quant à la sortie du troisième opus de la série consacrée à Nora Kelly, L’Antre du diable.

    30/09/2022 à 06:59 3

  • Qu'est-il arrivé au vol MH370 ?

    Sarah Barthère

    8/10 Le 8 mai 2014, le vol 370 de la Malaysia Airlines s’abîmait en mer avec à son bord 227 passagers et 12 membres d’équipage. Parmi tous ces disparus, il y avait le père de Paloma. De nos jours, alors que sa mère continue de mener l’enquête et fait partie d’une association de proches des victimes, l’adolescente a presque fini par faire son deuil de ce papa qui a disparu quand elle n’avait que cinq ans. Jusqu’au jour où elle reçoit un SMS de son père…

    Pour son entrée dans le domaine du polar pour la jeunesse, le moins que l’on puisse dire, c’est que Sarah Barthère frappe fort. Il fallait oser exploiter le thème, sensible et délicat, de ce tragique fait divers qui est demeuré une énigme. Pourtant, l’écrivaine réussit son pari. Elle a habilement composé la jeune Paloma, qui oscille entre espoirs et doutes, accompagnée d’un inénarrable Vik, son meilleur ami. Dans le même temps, un autre protagoniste marque l’attention, en la personne de sa mère : à la fois forte et parcourue de lézardes, elle n’a jamais totalement perdu la foi et continue d’œuvrer afin de comprendre ce qui a bien pu se passer. L’enquête aéronautique est fidèlement restituée, brièvement mais avec efficacité, offrant un solide fondement à ce roman. Impossible de raconter ce qui va se passer après la réception de ce texto, mais tout juste peut-on vous dire que la suite du récit est très bonne : crédible, humain, passionnant. A la lecture du pitch, deux écueils étaient à craindre : une totale indélicatesse vis-à-vis des proches des disparus au gré d’une histoire risquant de rouvrir, dans la douleur, des plaies probablement jamais refermées, ou un déroulé complètement raté, hollywoodien dans la plus mauvaise des acceptions du terme, où ce qui constitue l’un des plus gros mystères de l’histoire de l’aviation civile aurait été résolu avec force raccourcis ou autres théories fumeuses. Remercions chaleureusement Sarah Barthère pour l’intelligence de son écriture et l’élégance de ses propos.

    Un polar pour la jeunesse empreint de subtilité et d’émotion. On espère que Quel secret abrite le château de Fougeret ? sera du même niveau.

    29/09/2022 à 06:16 2

  • Aniel

    Grzegorz Rosinski, Yann

    8/10 … où l’on retrouve Aniel toujours sévèrement blessé, dans une chaloupe avec son père Thorgal et d’autres accompagnateurs au moment où ils accostent sur un rivage. Dans la forêt, ils retrouvent de vieilles connaissances et vont devoir affronter une faune et une flore hostiles ainsi que les Yénhäas, une tribu de guerriers qui n’hésitent pas à utiliser des boucliers humains lorsqu’ils attaquent un village ennemi. Un épisode riche et distrayant, où même la tribu de ces guerrières prend une profondeur certaine avec ses traditions et ses caractéristiques, et qui se conclut sur le départ de l’un des protagonistes avec un personnage que l’on n’avait pas vu depuis bien des tomes. Une série aussi réussie scénaristiquement que graphiquement.

    27/09/2022 à 18:39 1

  • Perfect Crime tome 10

    Yuya Kanzaki, Arata Miyatsuki

    8/10 Tadashi Usobuki est de retour, pour mon plus grand plaisir ! Ça commence avec Sadao Nishimura, dont la fille, Rinka, est tombée amoureuse d’un homme qui ne lui plaît pas du tout. Sakura, une jeune femme victime de harcèlement sexuel sur son lieu de travail par Ikekoshi. Une lycéenne, Maika, aux prises avec les élèves de sa classe. De beaux moments de manipulation et d’assassinats joliment tordus tandis que se poursuit le jeu du chat et de la sourie entre le « héros » et Nanjô. Ce dernier va d’ailleurs être le jouet de Tadashi avant qu’une sorte de collaboration, encore un peu floue à la fin de cet opus, ne vienne clôturer ce dernier. Un petit régal, d’autant que ça faisait plus de deux ans que je ne m’étais pas replongé dans cette très bonne série.

    25/09/2022 à 20:21 1

  • Burke et Wills

    Fabio Pezzi, Nathalie Sergeef

    8/10 Une BD très enthousiasmante à propos d'une histoire vraie et peu connue, au moins en France. Scénario au cordeau, esthétique léchée, des décors remarquablement restitués et de beaux moments humains, poignants, entre émotion, (tentatives de) survie et abnégation. Un régal de lecture d'un bout à l'autre doublé d'une belle leçon de vie.

    23/09/2022 à 07:01 2

  • Un dernier tour

    Franck Thilliez

    8/10 … ou comment le cadavre d’une femme, remontant à la surface du lac Besson, va conduire, de fil en aiguille, avec d’autres cadavres retrouvés à la clef, à conduire le policier Paul Mourier à enquêter sur une série de meurtres en rapport avec le Tour de France. Un protagoniste singulier, sacrément amoché à la jambe et présentant une amnésie suite à la chute de son appartement en feu, n’ayant conservé de cet épisode nébuleux qu’une photo dans sa poche et deux balles de 9 mm. Une histoire très réussie – certains diraient probablement qu’elle est tirée par les cheveux, mais c’est un peu le jeu de ce type de littérature, forte et efficace, et qui tient en… douze pages. Et c’est là à mon avis son principal écueil, presque paradoxal : l’histoire est tellement bonne et prenante que je l’aurais volontiers imaginée en un format plus long, presque un roman, avec une belle adaptation télévisuelle à la clef.

    21/09/2022 à 18:43 3

  • Double je

    Franck Thilliez

    7/10 … ou la curieuse confession de Ganel Todanais à la policière Eulalie, déclarant qu’il a tué un artiste, Natan de Galois, qui expérimente le même processus de création que lui, à savoir un appareil qui transpose la voix humaine en œuvres créées par une imprimante 3D. Des accents à la Edgar Allan Poe (je ne serais pas surpris que Franck Thilliez ait lu « William Wilson » ou « Les Souvenirs de M. Auguste Bedloe », par exemple). Un beau suspense, allant crescendo, prenant et efficace, mais dont la fin est facilement devinable, presque téléphonée (le tour de passe-passe dévoilé page 247 du recueil dont est extrait ce texte, histoire de ne rien divulguer). Et comme je suis de ceux qui avaient deviné la fin, je me sens un peu frustré, d’autant que l’immense talent de l’auteur lui aurait amplement permis de trouver une autre clef de résolution.

    19/09/2022 à 18:30 1

  • Golgotha

    Jean-Yves Mitton

    7/10 Quatrième et dernier opus d'une série très distrayante, fidèle à son œuvre originelle, et qui tranche radicalement avec ce que je lis habituellement et en ce moment. Ici, les aspects mystiques/religieux et émotionnels sont encore plus marqués qu'avec les précédents tomes, pour une conclusion à la fois attendue pour qui a vu le film et néanmoins prenante, poignante et réussie.

    19/09/2022 à 07:01 1

  • Charybde et Scylla

    Franck Thilliez

    8/10 … ou comment un dénommé John Doe nous fait basculer de l’autre côté du miroir, là où s’enchevêtrent l’imaginaire des écrivains, le processus de création artistique, et la puissance de la pensée chez les lecteurs. Une magnifique volée de pages, convaincantes et atypiques, renvoyant les créatures littéraires au rang de sous-individus que l’on peut exploiter à sa guise, quitte à les mutiler voire les tuer. Un univers qui tranche singulièrement – du moins est-ce mon avis – avec le reste de la bibliographie de Franck Thilliez, et j’ai beaucoup apprécié cette prise de risque, même éphémère, à classer à côté de « Prière d’achever » de John Connolly. En revanche, peut-être aurait-elle mérité des pages en plus pour développer ce thème, d’autant que je l’ai trouvé très bien imaginé et traité, ainsi qu’un côté un peu plus « thriller », car là, c’est presque de la littérature blanche. Mais ça n'en reste pas moins vraiment très bon.

    18/09/2022 à 07:25 1