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J'irai faire kafka sur vos tombes
8/10 Pour pouvoir faire avancer les réparations sur son Polikarpov, l’avion qu’il n’a de cesse de vouloir faire fonctionner à nouveau, Gabriel Lecouvreur accepte de donner un coup de main à un membre de la famille de Vlad, le cuisinier du bistrot qu’il fréquente avec assiduité. Sur place, à Sainte-Croix-des-Eaux, la population locale est scindée en deux : les individus normaux et les Kafkas, des êtres étranges qui ne vivent que la nuit, sont séparés des honnêtes gens par une muraille, et qui sont constamment harcelés par la milice locale. Parce que la situation lui semble déséquilibrée, Gabriel décide d’apporter un peu d’anarchie à ce système.
Trente-cinquième opus de la série dédiée au Poulpe et écrit par Michel Chevron, l’ambiance tranche radicalement avec l’esprit originel de cette saga, puisque l’on bascule immédiatement dans un univers aux forts accents fantastiques. Il pouvait paraître hasardeux, voire bancal, de placer cet épisode en dehors de l’esprit fixé par Jean-Bernard Pouy, le père littéraire de Gabriel. Pourtant, le résultat est jubilatoire. Gabriel est toujours plein de verve, prompt à défendre les opprimés et rétablir un peu de justice dans un monde qui en manque cruellement. L’humour est présent, l’action également, et l’on se régale à de multiples reprises des scènes d’action. L’intrigue, au-delà du genre littéraire choisi et assumé par Michel Chevron, finit par coller à l’âme de la série, avec cette lutte aux côtés des Kafkas comme parabole à la nécessaire ingérence auprès des minorités opprimées. Et le final achève de rendre l’ouvrage efficace, avec quelques scènes d’une rare émotion.
À l’instar de certains ouvrages comme Certains l'aiment clos ou 2020, l'odyssée de la poisse, cet épisode du Poulpe démontre la souplesse de la série dès lors qu’elle est servie par une plume habile et un scénario intéressant. Un livre définitivement atypique, salutaire bouffée d’air frais au sein de quelques enquêtes parfois trop convenues ou disciplinées.15/01/2014 à 13:49 2
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Tu vas payer
8/10 Un bien bon roman policier, aussi prenant qu’instructif, où les pages sont émaillées de reproductions d’affiches et de documents de l’époque.
15/01/2014 à 13:48
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Chambre noire
2/10 Pour moi, le cas d’école du thriller raté. Aucun suspense, des accroches en fin de chapitres qui s’écroulent dès la première ligne de la section suivante, des personnages stéréotypés que ça en devient risible, et un total manque de profondeur dans la psychologie. Un échec total à mon goût.
15/01/2014 à 13:47
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La Maison des Miroirs
8/10 Une très agréable nouvelle, représentative de l’œuvre de John Connolly, tant au niveau de l’écriture (même si la concision du livre fait que l’auteur se répand moins en descriptions) qu’au niveau de l’histoire (policier teinté de fantastique). Des personnages marquants pour un récit qui l’est tout autant. Une porte d’entrée possible pour celles et ceux qui hésiteraient encore à se jeter dans la bibliographie de l’écrivain.
15/01/2014 à 13:47 2
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J'ai jeté mon portable
7/10 Un roman peu conventionnel, dans le scénario comme dans la narration, ou la fuite d’un adolescent suite au visionnage de photographies choquantes sur un téléphone portable. Robin, dans sa fuite éperdue, croisera des personnages forts, comme un SDF roublard, une vieille dame au passé agité, un autre ado au grand cœur. La langue de l’auteur est très mature, et cette pérégrination se lit avec un immense plaisir, jusqu’au dénouement, et la révélation de la nature des fameux clichés. Un bémol très personnel : j’ai trouvé certains passages avec Marianne, la personne âgée, trop longs
15/01/2014 à 13:46
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Concerto en lingots d'os
7/10 Durant la terrible canicule de 2003, les corps des vieillards s’accumulent dans les morgues. Luc Mandoline est appelé en renfort pour embaumer des dépouilles. Quand un des cadavres présente des traces évidentes de sévices, il interpelle les autorités. Et quand le légiste est assassiné et qu’un homme taillé comme une bête de foire agresse Luc, il n’en faut pas plus pour mettre celui que l’on surnomme l’Embaumeur sur les dents.
Troisième opus de la série consacrée à l’Embaumeur, cet ouvrage est signé par Claude Vasseur, à qui l’on doit Balthazar Weppes et Jeu de massacre au château, avec une préface de Jean-Luc Bizien. Le ton est immédiatement reconnaissable, et caractéristique : l’humour y est roi. Parfois désenchanté, très souvent paillard, il éclate à presque chaque page, dans les dialogues comme dans les situations, et permet de passer un excellent moment de relâche. L’intrigue, quoique classique, n’en demeure pas moins bien tissée, et c’est avec un plaisir non dissimulé que l’on se laisse prendre par ce récit échevelé, peuplé de personnages extravagants et d’ennemis sacrément retors. Secondé par son vieux copain Sullivan, Luc Mandoline, à la manière de Gabriel Lecouvreur dans les enquêtes du Poulpe, est un personnage hautement sympathique et que l’on suit avec entrain. C’est même avec un plaisir gamin qu’on le voit se frotter à des individus peu recommandables et se retrouver au centre de situations rocambolesques, comme lorsqu’il déboule au beau milieu d’une clique de patriarches aux mœurs débridées.
Sans révolutionner le genre, ce roman de Claude Vasseur constitue un très agréable moment de détente, tout en donnant envie de lire d’autres livres de la série.15/01/2014 à 13:45
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Miss Lily-Ann
6/10 Miss Lily-Ann est une entreprise textile siégeant à Roubaix. Si son aura, ainsi que celle de sa directrice, Liliane, ainsi que son originalité ne sont pas en cause, les soucis financiers s’accumulent, au point que la société pourrait être reprise par des Japonais. Mais ni les actionnaires ni les ouvriers ne sont prêts à ce sacrifice. Une des membres de la famille Barré, détentrice de la société, est assassinée chez elle. Crime crapuleux ? Le policier Flahaut enquête…
Après plusieurs polars chez Liv’Éditions et Ravet-Anceau, Lucienne Cluytens poursuit son périple chez Krakoen. On retrouve son sympathique enquêteur Flahaut, toujours aussi pugnace et en conflit avec sa hiérarchie. De même, les autres policiers sont attachants, formant un cénacle de limiers pour lequel il est difficile de ne pas éprouver de la sympathie. Au même titre, les rapports entre les ouvriers sont bien décrits, et l’ambiance de grève correctement retranscrite. On en regrette d’autant plus certaines facilités dans leurs rapports ainsi qu’au niveau des descriptions psychologiques, certaines scènes confinant parfois à l’accumulation de stéréotypes.
L’intrigue est honnêtement bâtie et menée, et Lucienne Cluytens trouve quelques bonnes idées, notamment à propos d’une double identité. Cependant, là où la première de couverture évoque « Des yakusas à Roubaix ? », l’histoire escamote bien vite cette possibilité et ne la laisse jamais vraiment réapparaître. Il y avait pourtant là une belle promesse policière dont on pouvait, a priori, se régaler : choc des cultures, originalité du sujet, décalage entre le monde nordiste et celui de ces mafieux. Malheureusement, elle n’en reste qu’au stade maigrelet de concept, vaguement évoqué et jamais traité, au point que le lecteur achève le roman en se demandant si cette accroche n’était pas, au mieux, une éventualité scénaristique, au pire, un pur mensonge éditorial.
Voici un livre sympathique, à l’intrigue correcte et à l’écriture attachante. Néanmoins, le manque partiel de densité dans l’écriture ainsi qu’un certain conformisme de l’intrigue l’empêchent de marquer durablement les esprits.15/01/2014 à 13:45
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Rouge total
7/10 On retrouve le ton des premiers ouvrages, avec le suspense et l’action. Même si la série se poursuit, ce sixième opus clôt un épisode important de la saga, de manière franche et bien menée, même si je reste réservé quant aux histoires de complots.
15/01/2014 à 13:44 2
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Spads
5/10 Si les révélations pleuvent et le style dynamique demeure, je suis dubitatif quant à certains secrets dévoilés, notamment les rapports entre XIII, la femme, les liens de parenté, etc. Tout ça me semble excessivement tiré par les cheveux.
15/01/2014 à 13:43 1
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Toutes les larmes de l'enfer
6/10 Une histoire classique de prison et d’évasion(s). Le suspense persiste, et malgré quelques ficelles épaisses comme des jambons, on se laisse volontiers embarquer, comme dans un film hollywoodien.
15/01/2014 à 13:43 1
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Là où va l'Indien...
6/10 Un tome dans l’esprit de la série, où l’on en apprend un peu plus sur XIII. Le trait demeure daté (il est trentenaire), et, à défaut d’être original, l'ensemble n’en reste pas moins prenant.
15/01/2014 à 13:42
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Le Jour du soleil noir
6/10 Le premier tome des aventures de XIII, où s’amorce une série qui a connu un très grand succès. Si l’intrigue semble de nos jours classique et le dessin très vieilli (datant de 1984), l’ensemble se laisse facilement lire.
15/01/2014 à 13:41
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Echec et rap
7/10 Un bon roman policier pour les jeunes, à la structure savamment élaborée. Deux histoires parallèles qui, comme le veut la géométrie, ne devaient jamais se rejoindre. Si j’ai été moins touché par l’histoire d’amour entre les deux gendarmes – trop prévisible, trop quelconque, j’ai été agréablement pris par les engrenages du scénario, et ce jusqu’au final.
15/01/2014 à 13:40
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La revanche de l'ombre rouge
9/10 Un téléphone portable qui semble porter malheur à ses possesseurs. Un dessinateur au talent effroyable. Un centre aéré d'où les enfants ne reviennent pas toujours. Une armoire dénichée chez un brocanteur qu'il aurait mieux valu ne jamais acheter. Au total, huit nouvelles inquiétantes.
Dans la collection « Nouvelles » chez Thierry Magnier, nombre d'auteurs déjà reconnus ont signé des ouvrages très prenants : Brigitte Aubert avec Scènes de crime et Totale angoisse, Louis Sanders et Périgord noir, Armand Cabasson avec Noir américain, etc. Ici, Jean Molla signe un recueil de nouvelles davantage tournées vers le fantastique. On retrouve des ambiances étranges, des personnages louches, des phénomènes inexpliqués, des macrocosmes irréels auxquels on ne peut accéder que par le truchement d'un objet ou d'un cérémonial. Jean Molla est un très bon écrivain, usant d'une plume à la fois riche, inventive et élégante, tout en restant nettement à la portée d'un lectorat qui se veut jeune. Les huit nouvelles sont toutes très agréables à lire, à la limite du cauchemardesque, et sans la moindre touche d'espoir ou d'onirisme. Comme les contes de fées peuplés de dragons et autres monstres, ces histoires permettent de se confronter à des situations troublantes, des angoisses primitives, des atmosphères méphitiques.
Le pari de la frayeur inspirée par des univers parallèles a été parfaitement tenu par Jean Molla : c'est à la fois très sombre et parfaitement maîtrisé. Une salve d'histoires courtes que les jeunes se plairont à dévorer sous la couette, toutes lumières éteintes.15/01/2014 à 13:39
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Le Totem du peuple sans ombre
8/10 Tout juste remis du Complot de la dernière aube, Neil Galore doit désormais enquêter sur des disparitions de colons, non loin d’une tribu d’Indiens Salishs. Si les premiers éléments laissent penser que ces derniers sont les coupables, il se murmure que le responsable pourrait être le Naitaka, un être monstrueux lié aux rites amérindiens.
Quatrième opus de la série consacrée à l’Agence Pinkerton , cet ouvrage maintient le cap des précédents opus. Les divers personnages ne cessent d’être approfondis, et leurs liens se tissent avec habileté. En expert de la littérature jeunesse, Michel Honaker sait retenir l’attention de ses lecteurs, grâce à un style habile et prenant, au gré d’une intrigue parfaitement maîtrisée. Les rebondissements affluent, et les scènes où s’illustre le Naitaka sont de véritables bijoux d’écriture, où la tension côtoie le fantastique. Si certains adultes reprocheront peut-être quelques clichés, notamment dans les cérémonies Salishs, les plus jeunes se laisseront prendre avec allégresse par cette histoire efficace.
Des horlogers assassinés, voilà quel sera le point de départ de la prochaine histoire. Nul doute que nombreux seront présents à ce rendez-vous offert par Michel Honaker.15/01/2014 à 13:39 1
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Via Crucis
René Charlet, Geneviève Reumaux
8/10 Suite à une répétition annulée, Georges-Albert rentre plus tôt chez lui. Il y découvre sa femme en compagnie d’un autre homme. Surpris par l’arme que tient ce dernier, Georges-Albert utilise la serpe qu’il a trouvée dans l’escalier et tue l’amant. Le crime passionnel par excellence. La messe est dite. Du moins en apparence. Car le fait que l’amant ait empoigné un fusil n’est pas prouvé, de même que la présence fortuite de la serpe près de la chambre.
Écrit par Geneviève Reumaux et René Charlet, ce livre qui oscille entre roman noir et à suspense séduit rapidement par sa forme. Les faits sont énoncés clairement, sans la moindre équivoque, au travers des points de vue des deux protagonistes que sont Georges-Albert et Mathilde, son épouse. Tout y est, au moins au départ, sec, laconique, au point que l’on se demande où veulent en venir les deux écrivains puisque l’affaire semble si limpide. Mais, avec un sens intelligent de l’intrigue, tant policière qu’amoureuse, Geneviève Reumaux et René Charlet sèment au long du récit des petits cailloux comme autant de pierres d’achoppement, et l’on comprend vite que l’histoire sera bien plus complexe. Un peu à la manière d’un Georges Simenon, les mœurs, attitudes et errements des personnages sont rendus de manière lapidaire, presque naturaliste, et c’est un ensemble de petits drames, rancœurs et amours déçues qui sont à l’origine du drame. C’est également au crédit du duo d’auteurs qu’il faut porter ce découpage du livre en autant de stations du Christ lors de son chemin de croix, avec Georges-Albert dans son rôle bien métaphorique d’être crucifié par la justice.
Une œuvre écrite avec beaucoup de délicatesse et d’érudition, axée avant tout sur le processus judiciaire clouant au pilori un individu ainsi que sur la genèse d’une tragédie. Une sensibilité des mots et une attention particulière portée à la vraisemblance de l’histoire achèvent de faire de ce Via Crucis un ouvrage qui plaira certainement aux amateurs de récits crédibles et humains.15/01/2014 à 13:38
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Je suis une légende
8/10 J'en garde le souvenir d'une lecture passionnante et intelligente, parsemée de réflexions sur l'individu. Comme le dit Horatio, le texte n'est pas à confondre avec sa plus récente adaptation cinématographique. Cela n'a rien d'un thriller survitaminé ponctué de scènes d'action. C'est avant tout le récit d'un homme lambda et esseulé essayant de survivre dans un univers hostile.
12/01/2014 à 12:05 3
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L'antizyklon des atroces
7/10 Je garde un bon souvenir de cette enquête du Poulpe, lue il y a longtemps. Un côté espionnage pas déplaisant pour une intrigue assez différente des précédentes.
15/12/2013 à 17:22 1
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Anvers et Damnation
8/10 Hubert Molas, homme politique français et grand argentier international, est assassiné dans sa chambre d’hôtel par la prostituée avec laquelle il venait d’avoir des relations tarifées. Le drame embarrasse les autorités belges. On confie le soin de la thanatopraxie à Luc Mandoline, dit l’Embaumeur. Aidé d’un fidèle comparse, ce dernier va vite se rendre compte que la mort du politicien cache un complot bien sombre.
L’avantage des préfaces quand elles sont habilement écrites, c’est qu’elles mettent immédiatement au parfum. Celle de Paul Colize est à ce titre parfaite : le récit mêlera le sang, le sexe et l’humour. Le moins que l’on puisse dire, c’est que, dans le genre, Maxime Gillio y va carrément. Et c’est sacrément jouissif ! Il ne faut que peu de pages pour être plongé dans son univers. Celles et ceux qui ont lu Les disparus de l’A16 ou La Fracture de Coxyde sauront de quoi l’on parle : l’auteur est un sale gosse qui prend immensément de plaisir avec un sens bourrin de la drôlerie, tant dans les répliques que les situations, en digne héritier spirituel de Frédéric Dard. Dans tous les chapitres, à chaque page, c’est burlesque, cocasse, jamais fin et toujours réjouissant. En auteur décomplexé de la plume, Maxime Gillio ne s’embarrasse d’aucun scrupule, pour notre plus grand plaisir, et nous emporte jusqu’au final sans jamais marquer de temps mort. Mais le cantonner à un simple rôle de provocateur serait particulièrement malvenu, car il sait également soigner le récit, avec de nombreuses scènes très visuelles, des personnages marquants ainsi qu’une intrigue sombre et solide.
Maxime Gillio, quand il écrit, c’est l’archétype même du gamin mal éduqué, sans retenue ni indécision quant à ses propres bouffonneries, et qui va même jusqu’à assumer les plus infâmes de ses farces. C’est ce qui le rend si attachant, d’autant qu’il allie à ses pitreries une histoire solidement bâtie. Et nous, lecteurs même pas honteux de tant de débordements, on en redemande !08/12/2013 à 08:49
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Sniper bleu
8/10 Erri est un sniper freelance qui peut s’enorgueillir de n’avoir jamais tué que des êtres nocifs. Mais une belle rencontre imprévue pourrait bien changer son destin…
Quinze pages, pas une de plus. Au même titre que Lucille de Franck Membribe, Boarding de Jean-Marc Demetez, Super haine de Jeanne Desaubry ou encore Gun de Max Obione, ce récit ultracourt est paru dans la collection « Petit noir » de chez Krakoen. Indéniablement, José Noce maîtrise son sujet. La nouvelle est très équilibrée, parfaitement construite et menée avec intelligence. Même si les mots manquent en raison de la concision du texte, l’auteur les manie avec tellement d’efficacité que leur carence n’érafle en rien leur précision. À la manière d’un sniper avec ses cartouches, José Noce emploie ses mots avec justesse et précision. Si l’histoire semble de prime abord classique (le tueur à gages, sa solitude, l’amour qui lui tombe dessus alors qu’il honorait un contrat), la suite des événements contredit ce pressentiment. La langue demeure belle voire poétique, et l’on se laisse prendre sans mal au jeu de ce livre.
On lit cet ouvrage avec une vélocité proche de celle d’une balle. Un très bon moment de lecture, à la fois subtil et pétulant, pour une belle fiction d’amour, de mort et d’humour.08/12/2013 à 08:48