848 votes
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Monteperdido
8/10 « Monteperdido », c'est un peu un « Broadchurch » sur papier, en version espagnole, dans lequel la montagne sert d'écrin à l'histoire en lieu et place des falaises escarpées britanniques : dans les deux, les protagonistes évoluent en presque huis-clos, dans un village où tout le monde se connaît et où les secrets et mensonges sont légion.
Le rythme est extrêmement lent, les personnages (policiers y compris) sont décortiqués comme des crevettes, les lieux sont décrits avec force détails, les événements se déroulent avec une pesanteur délicieusement immersive. Et puis l'auteur, qui a autant travaillé sur l'atmosphère de son roman que sur son intrigue, nous gratifie de quelques éléments de gastronomie locale, ce qui n'est pas pour me déplaire. J'y étais jusqu'aux oreilles dans ce bled perdu, au fin fond des Pyrénées, à manger des chiretas !
De l'âme et du coeur, des personnages tourmentés et attachants, un cadre grandiose et bien sûr une enquête mystérieuse à souhait. Bref, un très joli premier roman.16/12/2017 à 16:37 7
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La Veille de presque tout
5/10 L'écriture absolument sublime ne permet pas de digérer les interminables pages de ce roman peuplé de personnages étranges et ravagés par la vie. Beaucoup de longueurs pour une histoire sans réel suspense, pour un récit peu original rempli des pires atrocités de l'humanité (viols, pédophilie, meurtres, torture, folie...). On le sait, Victor Del Arbol, c'est désespérément noir et sordide. Mais là, c'est trop, ça ne passe plus, tant de désolation, c'est difficilement supportable. Et puis, j'ai eu l'impression que l'auteur s'écoutait écrire et nous resservait sa recette maintes fois éculée avec une forme de complaisance envers la souffrance.
L'émotion qui aurait pu être monumentale s'est retrouvée délayée dans les digressions inutiles et pesantes du romancier.
Assez déçue de cette lecture déprimante pourtant sélectionnée pour le Prix Polars Pourpres.
16/12/2017 à 15:59 11
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Seules les bêtes
9/10 A priori, rien ne m'incitait à lire cet ouvrage : ni la couverture que je trouve plutôt ratée, ni le synopsis, pas vraiment accrocheur, ni les mots clefs, pas à mon goût.
Alors je l'ai commencé à reculons, pour exercer mon devoir de « Polar Pourpienne » et voter dans le cadre du prix Polars Pourpres.
Et pourtant, dès les premières pages, j'ai été captivée. Parce que Seules les bêtes est un roman sur l'amour. Les cinq personnages qui nous racontent une petite tranche de leur vie sont tous, sans exception, guidés par le sentiment amoureux. Toutes leurs décisions, toutes leurs souffrances et tous leurs drames résultent de ce manque et de cette quête désespérée d'amour et on se retrouve, un peu, quelque part, dans chacun d'eux.
Ce livre, jusqu'à la dernière phrase, c'est du "100% love" comme dirait Armand, le quatrième narrateur du récit.
Je m'imaginais un polar rural un peu austère mais en fait, pas du tout. Oui, il est triste, oui il est noir mais sans pathos. Et puis il sait aussi être, tour à tour, drôle, poétique, touchant, malin, subtil...
J'ai aimé la manière dont son style et son ton changent et s'adaptent à la personnalité de celui qui nous conte l'histoire.
La construction du récit est épatante, le contenu atypique et la fin, absolument géniale. L'ultime ligne nous laisse pantois, entre sourire (amer) et pitié (amusée) et l'on se dit, une dernière fois, que décidément ce manque d'amour peut nous rendre dingue.
Un texte pétri de qualités et une perle que j'aurais loupée sans le Prix Polars Pourpres (qu'il aura peut-être d'ailleurs. Enfin, je dis ça, je dis rien!)03/12/2017 à 19:46 17
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Embruns
8/10 Les Moreau sont beaux, riches, brillants, sportifs, unis...Bref, une vraie "famille Ricoré", parfaite et enviable. Mais comme en plus ils sont sympathiques et drôles, on leur pardonne.
Ils décident de s'offrir un long week-end sur une petite île de Bretagne, paradisiaque et secrète. Au programme : baignades, pommes de terre bio au beurre salé et autochtones un peu taiseux.
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu'à ce que Marion, la petite dernière, disparaisse. Et là, après une première partie gazouillante, le récit bascule d'un coup dans le stress et l'angoisse monte crescendo jusqu'à un final nettement moins propre sur lui : exit les petites patates savoureuses, les promenades salines à l'air pur et le lin commerce équitable, place au sang, aux caves et au sordide.
L'auteure prend un malin plaisir à balader son lecteur qui passe par tous les états émotionnels et se fait bien avoir (et pas qu'une fois en plus !) dans cette lecture express.
Louise Mey : 1-Ironheart : 0.18/11/2017 à 10:13 7
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Au-delà d'un destin
6/10 Complètement subjuguée par La maison bleu horizon, le dernier roman de Jean-Marc Dhainaut, j'ai tout naturellement enchaîné avec son premier ouvrage : Au-delà d'un destin.
Une fois de plus, l'auteur nous offre une plongée totale dans le fantastique avec ce voyage temporel qui nous mène au fin fond du Moyen-âge. Et une fois de plus, les personnages sont touchants, toujours purs et bons, irréprochables et pétris de grandeur d'âme. Cependant, leur naïveté pourra parfois prêter à sourire et le côté très guimauve pourra déplaire à certains. L'histoire est agréable, entre récit historique et conte de fées, mais plusieurs scènes sont redondantes et peuvent finir par lasser. De plus, on comprend assez rapidement les intentions de l'auteur ce qui sape un peu l'effet de surprise.
L'immersion dans le Moyen age est totale et on sent que le sujet a été bien travaillé. J'ai appris quelques petites choses comme le fait que l'on puisse manger de la purée de glands (si si, j'ai vérifié, c'est vrai !).
J'attends avec impatience le troisième ouvrage fantastique (puisque c'est son style de prédilection) de Jean-Marc Dhainaut.29/10/2017 à 12:09 6
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Chute
8/10 Le thème de l'auteur qui pique le texte d'un autre pour le publier en son nom et en récolter tous les louanges n'est pas nouveau. Mais comme le dit (un peu pour se dédouaner, certes, mais il n'a pas complètement tort...) justement Thomas Cahin, le héros de Chute, il est difficile pour un romancier de faire preuve d'originalité car : « tout a déjà été écrit »
Dans la littérature, on le retrouve dans "Lila, Lila" de Martin Suter.
Au cinéma, c'est le vol d'une chanson dans le film "Incognito" et l'appropriation d'un manuscrit dans "L'histoire de l'amour" ou dans "The words".
Cette idée, pas novatrice donc, mais pas si fréquemment exploitée, a un côté assez jouissif et introspectif : que ferions nous confrontés à une telle situation ?
Alors j'ai englouti Chute, thriller pure race, d'une traite ou presque. Il n'a strictement rien à voir avec le précédent roman de Christophe Nicolas, le Camp, plus axé science fiction. Mais les deux œuvres ont comme points communs d'être des redoutables page turner et de mettre en scène des héros ordinaires dans des lieux ordinaires créant ainsi une proximité immédiate avec le lecteur.
Le personnage principal Thomas Cahin est assez ambigu. Au cours du livre, il passe plusieurs fois du statut de victime à celui de coupable et inversement. Parfois touchant, parfois exaspérant, on ne sait pas trop que penser de lui ni si on doit lui offrir notre empathie ou notre mépris.
L'histoire est pleine de rebondissements et va crescendo jusqu'à un final au top (j'ai beaucoup aimé la chute) mais globalement tout se tient et on ne peut pas surprendre l'auteur en flagrant délit de « too much »contrairement à la plupart des autres thrillers haletants.
L'écriture de Christophe est simple, efficace et sans fioriture. Et ce sera ma seule petite critique ; j'aurais aimé plus de descriptions, que ce soit dans les lieux ou dans les descriptifs physiques et psychologiques des personnages (Isabelle et Claudine sont un peu « vides ») pour étoffer le récit et le rendre un peu plus long à savourer. Parce que plus c'est long, plus c'est bon et là, j'en aurais bien repris une double dose !29/10/2017 à 11:46 8
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Le Voleur de morts
8/10 Le voleur de morts nous raconte avec force détails les tâtonnements de la médecine américaine au début du XIXème siècle... La fièvre puerpérale (les femmes enceintes devraient éviter de lire ce bouquin) ou la manière d'effectuer une amputation n'auront plus de secrets pour vous. Et c'est avec ce genre de lecture qu'on se dit que c'est sacrément bon de vivre à notre époque...
Hormis les aspects médicaux et sociétaux absolument passionnants, l'auteure nous propose une histoire d'amour romanesque qui touchera le coeur des plus insensibles : Une pauvre et jolie couturière ainsi que son amoureux, un modeste fermier devenu étudiant en médecine, enquêtent sur un tueur en série mystérieux et on s'en doute, tout cela va un peu contrarier leur idylle naissante.
Le récit offre une alternance passé/présent assez classique mais bien réalisée. Cependant si la partie historique est captivante et émouvante, la partie contemporaine, elle, est un peu bâclée. On aurait aimé qu'elle soit un peu plus étoffée et mystérieuse, avec des personnages plus aboutis. Elle aurait pu ménager bien plus de suspense et d'attente. Dommage, sans ce bémol, le roman aurait été parfait.24/10/2017 à 21:33 8
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Tu tueras le père
8/10 Tout a été dit (et bien dit) sur ce roman italien alors il m'est difficile de rajouter quelque chose de nouveau. Disons que "Tu tueras le père" est un excellent thriller, avec tout ce qu'il faut où il faut et notamment, deux héros hallucinants ! Mention spéciale pour Dante (qui porte bien son nom compte tenu de l'enfer qu'il a vécu), complètement azimuté mais en même temps terriblement attachant.
L'intrigue est riche et foisonnante, l'écriture est particulièrement soignée et l'effet attractif, immédiat. Dès les premières pages, vous vous retrouvez englué dans la mouise avec Colomba et Dante.
Attention, ce livre est quand même assez long et complexe, il met en scène beaucoup de personnages donc il faut avoir pas mal de temps de cerveau disponible en stock et surtout ne pas stopper sa lecture pendant quelques jours sous peine d'être complètement perdu !24/10/2017 à 21:11 9
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Les Filles des autres
5/10 Je suis souvent en accord avec les critiques des lecteurs ci-dessous mais là, mon ressenti va dénoter par rapport à celui de mes amis amateurs de thrillers.
Le premier quart du roman est prometteur mais à la suite l'est nettement moins. La construction du récit, intéressante et innovante (on rembobine l'histoire de "Julie"), m'a laissée de marbre car trop hachée menue. L'auteure zappe à toute allure les périodes de la vie de cette jeune femme et il est impossible de s'imprégner de ce qu'elle a vécu.
Et puis j'avoue que je n'ai pas réellement apprécié le personnage de "Julie" et que je n'ai pas été sensible à sa détresse. Dommage car le roman est censé reposer sur les émotions générées par son enlèvement.
J'étais peut-être mal lunée quand j'ai lu ce roman mais je ne l'ai pas trouvé aussi puissant, aussi poignant qu'il aurait du l'être.24/10/2017 à 20:56 6
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Le Doute
7/10 Ceux qui découvrent les Hébrides en tomberont amoureux et ceux qui les connaissent déjà (peut-être grâce aux romans de Peter May) succomberont une fois de plus à leur charme au travers des écrits de S. K Tremayne.
L'immersion dans ces îles écossaises est totale et contribue à distiller une atmosphère étrange et mystérieuse qui accentue le malaise face à cette jumelle survivante qui prétend être "l'autre", celle qui est décédée tragiquement.
L'idée initiale de cette histoire est pour le moins originale et audacieuse et on se demande comment l'auteur va pouvoir retomber sur ses pattes. Et pourtant, il y parvient sans pour autant sacrifier la crédibilité de son scénario.
Les personnages sont intéressants ( pas éminemment sympathiques, c'est vrai) mais je regrette que les narrateurs nous cachent parfois certains éléments. Ce procédé littéraire, un peu facile, n'est pas toujours très honnête !
Ne chipotons pas, Le Doute reste un très bon thriller psychologique, soigné et prenant.18/09/2017 à 20:11 5
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La Maison bleu horizon
9/10 Surnaturel, mystères, romance et histoire : quel mélange ! Ce livre compile tout ce que j'aime, à croire qu'il a été écrit pour moi ! o)
Les destins brisés et les fantômes, la maison hantée et les amours contrariés, le tout sur fond de première guerre mondiale et de ses absurdités, m'ont rendue complètement groggy ! Un vrai tourbillon narratif qui m'a fait tourner la tête, une belle atmosphère triste et poétique qui, tour à tour, suscite frissons et émotion.
La dernière partie du roman, plus historique que fantastique, est formidable et riche en sentiments (elle m'a un peu fait penser au téléfilm "Le pantalon"). Cette fin, inspirée d'événements vécus par l'auteur est étonnante.
J'ai adoré cette maison bleu horizon, je me suis régalée et je l'ai engloutie d'une traite. Un vrai coup de coeur !
Alors oui, on sent les influences de certains films (dont je tairai le nom pour éviter tout spoiler) mais il me semble normal que Jean-Marc Dhainaut ait picoré quelques excellentes idées dans le cinéma fantastique pour les réutiliser à sa manière, et ce, avec beaucoup de talent.
Merci au Juge Wargrave de m'avoir suggéré ce livre (sacrée bonne pioche) et à l'éditeur pour avoir eu "le nez creux" en le publiant (et très jolie couverture d'ailleurs). Les oeuvres fantastiques françaises sont plutôt rares, c'est bien dommage...
Vivement les prochaines aventures d'Alain Lambin, le chasseur de fantômes.
16/09/2017 à 20:49 5
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Canicule
7/10 Me tenant habituellement très éloignée de tout roman étiqueté "noir rural", j'ai quand même tenté l'aventure proposée par Jane Harper, séduite par le titre, la couverture et le synopsis,
Et j'ai bien fait ! Enfin un livre qui s'éloigne des poncifs du genre ! Rustique mais pas rustre, plein de finesse et de sensiblité, Canicule nous immerge complètement (si je puis dire) dans cette petite ville australienne écrasée de chaleur et dévastée par la sècheresse.
Le rythme est délicieusement lent et l'intrigue avance dans une douce torpeur qui sied parfaitement au climat et à l'atmosphère de ce lieu en souffrance.
Cette double enquête menée par le personnage principal est touchante et emplie d'une jolie nostalgie à l'égard des souvenirs de l'adolescence.16/09/2017 à 20:25 6
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Ne dis rien à papa
8/10 Vous avez aimé "Fais-le pour maman" ? Vous allez adorer "Ne dis rien à papa" !
C'est THE thriller de l'été 2017, nuits blanches garanties !
Le premier chapitre est d'enfer et la suite, mystérieuse et intrigante, ne faiblit pas.
Alors oui, comme tout bon thriller qui se respecte, il y a peut-être ce petit côté "too much" et un peu beurk qui en agacera plus d'un mais sachant que parfois la réalité dépasse la fiction, finalement, l'histoire proposée par François-Xavier n'a rien à envier à certains faits divers qui ont défrayé la chronique.
Bonne cliente de ce genre de roman, j'ai été cramponnée aux pages de mon livre comme une moule à son rocher.
François-Xavier Dillard, c'est l'auteur français qui monte, qui monte, qui monte et qui, visiblement, n'est pas près de redescendre.07/09/2017 à 19:06 7
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La Résurrection de Luther Grove
6/10 Habituellement, je suis totalement en accord avec les critiques pertinentes d'El Marco et c'est d'ailleurs grâce à celle rédigée sur la Résurrection de Luther Grove, détaillée, et alléchante, que je me suis plongée dans la lecture de ce roman.
Mais curieusement, je suis passée complètement à côté de cette oeuvre.
J'ai trouvé les personnages totalement antipathiques, leurs réactions m'ont semblé incongrues et parfois franchement incompréhensibles. Je n'ai pas cru une seule seconde à cette histoire et j'ai souvent été perplexe. On sent que l'auteur a travaillé son texte mais j'ai été hermétique, la plupart du temps, à la poésie qu'il a tenté d'insuffler à son récit. Dommage, le cadre et l'ambiance étaient parfaitement ciselés.
Seul Luther m'a profondément touchée et c'est grâce à lui que je donne six points à ce roman, qu'il porte de bout en bout sur ses épaules.07/09/2017 à 18:52 6
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De Cauchemar et de feu
8/10 Dans ce quatrième opus, qui porte bien son nom, on retrouve les constantes tant aimées de la série comme le stagiaire bizuté, le légiste déjanté, les sonneries de portable loufoques et les réparties gouailleuses de notre commandant-grenouille préféré. Pauvre Mehrlicht qui n'a plus le droit de prononcer le moindre gros mot sous peine d'être mis à l'amende !
Mais cette fois-ci, le comique de ce dernier roman de Nicolas Lebel est très nettement contrebalancé par les chapitres tragiques consacrés aux anciens conflits en Irlande du Nord. Il a réalisé un travail remarquable pour nous permettre de plonger dans cette guerre intestine de presque trente ans.
La construction du récit est impeccable et une fois de plus, on reste béat d'admiration devant l'intelligence et la finesse de cet auteur.
Je m'incline devant son talent car il est parvenu à me faire aimer un bouquin traitant d'un sujet qui habituellement me fait plutôt fuir.
De cauchemar et de feu est le plus sombre, le plus dur des quatre romans de la série mais c'est peut-être aussi le plus abouti. Ce n'est pas celui que j'ai préféré, compte tenu de mon faible attrait pour le thème traité, mais je suis consciente de ses grandes qualités et je comprends pourquoi les critiques ci-dessous sont élogieuses.
A bientôt pour de nouvelles aventures Mehrlichtiennes !07/09/2017 à 05:47 13
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Captifs
6/10 Que voilà un roman pétri...de défauts !
Alors oui, synopsis accrocheur et suspense captivant mais pour le reste...
Le narrateur est le seul personnage à avoir un peu de consistance, les autres sont des coquilles vides, sans passé et sans âme. Le problème est qu'il a seulement 16 ans et que ses réactions et ses réflexions me semblent inadaptées pour un ado de cet âge.
Par ailleurs, l'écriture n'est vraiment pas terrible, heureusement que l'auteur glisse quelques notes d'humour et de philosophie ça et là pour relever un peu le niveau. Et que dire de certains passages qui ne servent pas à grand chose ?
Mais le pire, c'est la fin ! Elle peut se résumer à : "tout ça pour ça" ? Kevin Brooks donne l'impression qu'il ne savait pas du tout comment justifier son histoire, alors il a choisi la facilité. Son scénario, pourtant alléchant, n'a pas été assez peaufiné.
Un court page turner, un huis-clos efficace, servi par ce thème de la "séquestration mystérieuse" qui plait toujours au lecteur, mais vide de sens et plein de frustration (Toutes ces questions qui restent sans réponse, grrrr !).23/07/2017 à 11:35 6
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Exodes
10/10 Du post-apocalyptique de compétition, un champion dans sa catégorie et français de surcroît !
Bravo pour cette épopée magistrale, ce voyage en enfer, où l'on suit, le coeur serré, le périple de survie de plusieurs personnages au travers de l'Europe.
Bravo pour l'écriture cinématographique, visuelle et soignée, qui nous immerge complètement dans cette humanité dévastée et nous déconnecte, le temps d'une lecture, de la réalité.
Bravo pour les nombreuses scènes, intenses et variées, qui resteront à jamais gravées en mémoire.
Bravo pour la qualité des personnages, courageux et pugnaces (les héroïnes féminines comme Mélanie et Paula sont particulièrement réussies), pour le sens du détail, le travail de recherche et le talent de conteur.
J'ai adoré et j'en aurais voulu encore et encore...
En deux mots : wahou et merci !22/07/2017 à 09:48 8
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La Femme à droite sur la photo
7/10 Le dernier né des romans de Valentin Musso ne ressemble absolument pas aux précédents. C'est une constante chez cet l'auteur qu met un point d'honneur à varier les thèmes, les lieux et les personnages de ses intrigues. Il nous emmène cette fois-ci dans le Hollywood des années 50.
Le narrateur cherche à percer le mystère de la dispariton de sa mère, 40 ans plus tôt.
Et comme à son habitude, Valentin nous propose un écrit presque parfait. J'ai beaucoup d'affection pour lui, si talentueux et si régulier. Mais justement, tellement doué qu'on est peut-être devenu un peu trop exigeant avec lui...
L'histoire est plutôt rondement menée, sans réelles fausses notes et sans violence. Mais si les chapitres concernant l'enquête sont réussis, j'ai trouvé les flash-backs assez fades. Habituellement, Valentin sait y faire pour nous plonger dans d'autres espaces ou dans d'autres temps. Là, je ne suis pas parvenue à m'immerger complètement dans ces fifties californiennes, il m'a manqué du glamour hollywoodien.
En fait, La femme à droite sur la photo est trop douce et lisse. On aurait aimé la voir plus osée et plus sexy. Et pourtant, le troublant rebondissement de la dernière partie du livre était propice à quelque chose de plus intense. Mais peut-être est-ce un choix volontaire et stratégique de la part de l'écrivain de nous offrir une oeuvre soft, classe, pudique et un peu "old school", éloignée de la multitude de thrillers agressifs et provocateurs qu'on peut lire actuellement.
Au final, un roman super agréable et "cool", loin dêtre une déception, mais peut-être le moins bon Valentin Musso à ce jour.16/07/2017 à 10:20 4
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La Fille d'avant
8/10 Un match de ping-pong narratif, tendu et prenant, entre "la fille d'avant", Emma, et "la fille de maintenant", Jane. Un roman englouti à toute allure où les personnages ne sont pas forcément ce qu'ils prétendent être et dans lequel une curieuse maison, aux règles tout aussi curieuses, se la joue héroïne principale.
Domotique et perversion narcissique riment ici pour nous offrir une lecture addictive sur le fond et originale dans sa forme (ah, les fameux questionnaires !).
Une excellente surprise même si la fin est sujette à de multiples interprétations.
15/07/2017 à 11:51 9
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Sombre est mon coeur
5/10 Les polars scandinaves ont la réputation d'être lents et ce roman finnois ne déroge pas à la règle. Si ce rythme nonchalant ne m'a pas gênée, j'ai par contre eu quelques soucis avec les dialogues, étranges et emplis de non-dits ainsi qu'avec les relations, bizarres et peu crédibles, entre les personnages.
Le cadre est enchanteur mais je n'ai pas été séduite par cette histoire assez convenue, sans réelle surprise, sans réelle émotion.
Et puis, à part le pâté d'élan, rien ne m'a fait voyager. Le dépaysement tant attendu ne s'est pas produit.
Une lecture agréable que j'aurai oubliée d'ici quelques semaines.15/07/2017 à 07:46 3