Hoel Modérateur

1141 votes

  • Ne cherche pas à savoir

    Erik Wietzel

    8/10 Un thriller efficace dans un cadre original (Naples) qui n'est pas sans rappeler les romans d'Harlan Coben. Ce premier polar d'Erik Wietzel est une réussite.

    08/11/2010 à 20:34

  • Calme plat

    Charles Williams

    8/10 Après Le Bikini de diamants (Fantasia chez les ploucs) et Hot Spot (précédemment Je t'attends au tournant), les éditions Gallmeister poursuivent de donner une seconde vie à l’œuvre de Charles Williams. Dead Calm, paru en 1963 était devenu Sang sur mer d'huile à la Série Noire en 1965 avant d’être réédité sous le titre Calme blanc en 1997. Il s’agit ici d’une nouvelle traduction signée Laura Derajinski.
    Les vieux de la vieille du polar ne découvriront sans doute pas grand-chose ici tant Charles Williams, auteur à la quinzaine de romans pour la plupart adaptés au cinéma, fait figure de référence.
    Pour ceux qui ne l’ont encore jamais lu, ce dépoussiérage par les éditions Gallmeister est une excellente idée. Les couvertures sont réussies et les traductions fort agréables. Calme plat est un roman à suspense bien construit, qui fait douter le lecteur quant aux véritables motivations des uns et des autres. Ils semblent tous avoir une part d’ombre et être moins francs qu’ils ne veulent s’en donner l’air. La psychologie des personnages est très travaillée. Le style est efficace, sans fioritures. Hormis quelques rares passages un brin bavards, le rythme est trépidant et l’on ne voit pas passer le temps à bord de ces deux voiliers, qui font de ce roman une espèce de huis clos malgré l’immensité de l’océan. Opérateur radio pour la marine marchande dans sa jeunesse, l’auteur a bourlingué sur toutes les mers du monde. On le sent particulièrement à l’aise à décrire les bateaux et à expliquer par ses personnages les rudiments de la navigation hauturière.

    On prend du plaisir à voir ces personnages tenter de survivre malgré les conditions et leurs « compagnons » dont les intentions ne sont pas toujours des plus louables. Gageons que beaucoup de lecteurs n’ayant pas encore dévoré Charles Williams prendront plaisir à découvrir son œuvre par ces nouvelles traductions parues dans la collection Totem. Trois sont parues à ce jour. En attendant de prochaines ?

    30/05/2020 à 15:35 7

  • Doglands

    Tim Willocks

    8/10 Lorsque Tim Willocks s'essaie à la littérature pour la jeunesse, la réussite est encore au rendez-vous. Doglands raconte l'histoire de Furgul, un chiot élevé dans un terrible chenil de lévriers. Il découvre que lui et ses soeurs sont des bâtards et doivent fuir pour ne pas être tués. Le début d'un parcours semé d'embûches pour Furgul, qui rêve de pouvoir libérer sa mère. Roman initiatique mais aussi d'aventure, non dénué d'humour et de critique sociale, Doglands rappelle certains textes d'Orwell ou de Jack London. Un grand livre, qui plaira aux jeunes comme aux moins jeunes.

    31/07/2012 à 11:21

  • La Mort selon Turner

    Tim Willocks

    9/10 On retrouve dans cet excellent thriller les qualités et les limites propres à l’auteur. Un talent de conteur évident, qui sait alterner les scènes d’action et les moments plus introspectifs avec brio. Une propension à croquer des personnages en profondeur sans noyer le lecteur d’innombrables descriptions. Mais aussi une tendance prononcée à plonger ses personnages dans leurs ultimes retranchements et à ne pas épargner le lecteur. Certaines scènes – et surtout une en particulier – sont particulièrement atroces. Sans doute trop pour les plus sensibles, à qui l’on déconseille donc cette lecture – ou tout au moins certains passages. À la décharge de Tim Willocks, cela n’est pas gratuit et la scène mémorable en question est essentielle au déroulé de l’intrigue.
    Le personnage de Turner, policier noir revenu de tout, incorruptible, peu réceptif aux ordres de sa hiérarchie, est à la limite de la caricature tout en ne tombant jamais vraiment dedans. C’est son sens aigu de la justice et son opiniâtreté qui font de cette histoire ce qu’elle est. On y croise d’autres personnages forts comme Margot Le Roux, femme à la tête d’un empire minier et mère du chauffard, qu’elle décide de protéger à tout prix pour ne pas que soit salie la bonne réputation familiale.
    Très difficile à lâcher en cours de route, La mort selon Turner est un brillant thriller. Décor aride, scènes mémorables, personnages forts… Tous les ingrédients sont là pour faire de ce roman un film de qualité.

    19/04/2020 à 16:10 7

  • Cool

    Don Winslow

    7/10 On retrouve dans ce préquelle de Savages les mêmes ingrédients que dans le roman précédent : expériences au niveau du style, personnages hauts en couleur, dialogues savoureux... S'il y a moins d'action on peut signaler un travail plus poussé au niveau des intrigues, alternant entre passé (60's et 70's) et présent et réservant plusieurs rebondissements bien vus. Winslow en profite pour passer en revue une partie de l'histoire contemporaine des USA, un peu façon Forrest Gump, des babas cool à Bush fils, et c'est plutôt bien fait.

    10/12/2012 à 09:30 1

  • Dernier verre à Manhattan

    Don Winslow

    6/10 Un Winslow mineur qui vaut surtout pour son atmosphère. Le New York des 50s, son ambiance jazzy... et sa paranoïa ambiante en ces temps de Guerre froide et de chasse aux sorcières. L'intrigue est de bonne facture mais il manque un je ne sais quoi à ce roman, qui ne m'a pas laissé de grands souvenirs.

    08/11/2017 à 16:59 3

  • Savages

    Don Winslow

    7/10 Un bon Winslow, qui divisera les lecteurs, y compris les fans, car l'auteur s'est lâché au niveau du style et c'est parfois très (trop ?) expérimental. L'histoire est assez simple mais tient la route, ne serait-ce que grâce à ses personnages intéressants. Scènes d'action à gogo, humour, dialogues réussis : pas étonnant que le cinéma se soit intéressé à ce bouquin, la moitié du boulot était déjà fait.

    05/12/2012 à 17:39

  • Un feu d'origine inconnue

    Daniel Woodrell

    8/10 Avec Un feu d'origine inconnue, Daniel Woodrell nous offre un beau roman noir, sans doute pas inoubliable mais sombre et néanmoins humain. Il donne envie de poursuivre la découverte des textes de cet auteur, encore peu connu dans l'Hexagone malgré son succès outre-Atlantique.

    05/01/2015 à 17:36 3

  • Malgré tout la nuit tombe

    Antônio Xerxenesky

    7/10 L'enquête « policière » est d'une certaine façon au cœur du roman – elle sert de fil rouge. Mais, paradoxalement, c'est loin d'être la partie la plus intéressante de Malgré tout la nuit tombe, joli récit introspectif sur les affres existentielles d'une jeune paulistana.

    25/01/2019 à 17:11 2

  • Sengo tome 1, Retrouvailles

    Sansuke Yamada

    8/10 Le Japon a perdu la guerre. Dans les ruines de Tokyo, Kadomatsu et Toku, rentrés récemment du front, se retrouvent par hasard. Le premier n'a plus rien. Il n'a pas où dormir, se débrouille pour manger mais il n'a pas perdu la bonhommie qui le caractérise. Le second n'a plus goût à rien et noie ses noires pensées et sa solde dans l'alcool. Le travail étant devenu une denrée rare, c'est la débrouille qui prime pour gagner sa croûte. Et à ce jeu-là, Kadomatsu a toujours des idées – plus ou moins vicieuses et inventives – derrière la tête.
    Malgré un dessin pas toujours exceptionnel, ce manga offre à voir un pan de l'histoire mondiale peu connu des Européens et une belle histoire d'amitié, qui ne fait que commencer (la série comptera 7 tomes, le 3e vient de paraître en VF).

    14/07/2020 à 16:34 2

  • Sengo tome 2, Initiation

    Sansuke Yamada

    7/10 Par rapport au premier tome, cet opus est un flashback ramenant les compères Kawashima et Kuroda à la guerre sino-japonaise elle-même... et à ses horreurs.
    Un opus moins rigolo et donc moins savoureux mais qui permet de comprendre pourquoi l'éditeur présente cette série comme "Les Pieds Nickelés chez Tardi".
    A l'aune de cet opus, on comprend en bonne partie d'où viennent les traumatismes des deux hommes. Certaines scènes sont dures et d'autres crues (scènes de soldats au bordel assez explicites) : cette série n'est pas à mettre entre toutes les mains.

    12/03/2021 à 17:26 2

  • Sengo tome 3, Familles

    Sansuke Yamada

    8/10 Après un opus qui nous plongeait en plein conflit sino-japonais, nous revoilà après-guerre, dans les ruines de Tokyo. Kuroda se lie d'amitié avec une bande d'enfants perdus qui, comme lui, et malgré leurs bouilles friponnes, vivent de débrouille et d'arnaques à la petite semaine. Parallèlement, d'anciens soldats se mettent à piller des maisons cossues, de manière forte ou douce. La police est sur les dents et peu regardante sur les preuves pourvu qu'elle attrape des "coupables". Un opus plaisant.

    12/03/2021 à 17:34 2

  • Sengo tome 4, Souvenirs

    Sansuke Yamada

    6/10 Un tome qui me semble aussi en dessous des précédents, aussi bien en terme d'espièglerie que d'action. Les relations compliquées de Kawashima avec ses proches qu'il croyait morts pendant les bombardements sont passées au crible. Heureusement, une curieuse proposition de collaboration faite à Kawashima par une danseuse de charme et les tenanciers du cabaret qui l'emploie semble mener la série vers un univers plus propice à la gaudriole.

    15/11/2021 à 17:34 2

  • Sengo tome 5, Comédies

    Sansuke Yamada

    7/10 Suite à leurs rencontres à la fin de l'épisode précédent, Tokutaro et Kadomatsu se retrouvent à travailler dans un cabaret. Le second protège les danseuses (parfois de très près) et le premier est désigné scénariste remplaçant (le titulaire du poste étant momentanément sous les verrous). Nos deux compères se plaisent bien avec les danseuses, notamment Kanna Izumi, une jeune femme rêvant de faire carrière dans la comédie. Parallèlement, on suit le père de Tokutaro, hanté par ses démons, qui n'en a pas fini de régler ses comptes avec le Japon et sa gestion de la guerre. Un épisode différent du début de la série, moins porté sur l'après-guerre. Agréable mais j'ai trouvé la partie "théâtrale" du départ inutilement longue.

    24/11/2021 à 14:16 2

  • Sengo tome 6, Obsessions

    Sansuke Yamada

    6/10 L'espièglerie caractéristique du début de la série laisse place à des développements moins intéressants agrémentés de scènes de sexe parfois dispensables. Par ailleurs, Kawashima se met en tête d'aller retrouver les familles de ses camarades tombés au front, accompagné de Kadomatsu. C'est là la partie la plus intéressante de cet opus, plutôt moyen par rapport aux premiers épisodes.

    17/01/2022 à 17:29 2

  • Stasi Child

    David Young

    7/10 Malgré ces bémols, il n'en demeure pas moins que pour un primoromancier, David Young frappe fort avec ce polar historique aussi passionnant que sérieusement documenté. Salué par les lecteurs, l'auteur s'est vite mis à la rédaction d'une suite. Ce second opus, Stasi Block, toujours avec Karin Müller, est déjà disponible.

    17/03/2018 à 13:07 9

  • Vinland Saga tome 1

    Makoto Yukimura

    7/10 Une dizaine d'années après l'avoir découverte, je recommence la lecture de cette série toujours en cours aujourd'hui (26 tomes parus).
    J'avais gardé de bons souvenirs du début, notamment du personnage de Thorfinn, fils du grand guerrier Thors, qui voudrait déjà guerroyer mais qui n'est encore qu'un enfant. Un manga de qualité sur les vikings, tant au niveau du scénario que du dessin de Makoto Yukimura.

    06/05/2023 à 15:41 2

  • Vinland Saga tome 2

    Makoto Yukimura

    7/10 J'ai globalement aimé cet épisode et notamment le personnage du petit Thorfinn et de sa ruse. J'ai néanmoins les mêmes réserves que les copains concernant la scène, assez longue, où Thors se défait à mains nues de tout un équipage de mercenaires aguerris et armés jusqu'aux dents. J'avoue, j'ai parcouru cette partie en diagonale, pas sûr qu'il y ait eu beaucoup de vikings ninjas. Pour autant, j'ai bien envie de poursuivre la série.

    10/05/2023 à 11:00 3

  • The End

    Zep

    9/10 Pour quasiment tout le monde, moi compris, Zep, c'était Titeuf. Et puis, il y a quelques mois, j'ai lu The End. Ouah, le choc !
    The End, du nom de cette chanson des Doors qu'écoute en boucle le professeur Frawley lorsqu'il est plongé dans ses recherches sur la communication entre les arbres.
    The End, comme la fin pour moi de l'association du nom de cet auteur suisse à l'ado à la houppette qui ne pense qu'au zizi sexuel. Remballez vos idées reçues, rien à voir. L'intrigue, sans doute inspirée par des lectures concernant la communication entre les arbres et les échanges de bons procédés de ces derniers avec leurs cousins les champignons (tout cela fait actuellement l'objet de nombreuses recherches scientifiques IRL) est passionnante. Le suspense est au rendez-vous, les rebondissements aussi. Et lorsqu'on commençait enfin à y voir plus clair...
    The End, comme la fin, celle qui te laisse sur le cul un bon moment. Brillant, et intelligent avec ça !

    30/04/2020 à 21:49 2

  • Le crado pince fort

    Gordon Zola

    6/10 Une parodie tintinesque délirante, dans la même veine que Le vol des 714 porcineys. A réserver à ceux qui n’ont pas peur des jeux de mots capilotractés (comme dirait l’autre) !

    09/01/2010 à 22:16