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1793
8/10 Premier roman de Niklas Natt och Dag, descendant d’une des plus anciennes familles de la noblesse suédoise, 1793 est présenté par Sonatine comme un « thriller historique ». Sans que cela ne soit tout à fait faux, gageons qu’il conviendra davantage aux amateurs de romans historiques qu’aux aficionados de thrillers purs et durs.
Bien que certaines parties s’étirent un peu plus que d’autres, le suspense est présent. Mais l’auteur ne nous fait pas véritablement nous attacher à un personnage pour lequel on frissonnerait véritablement. Le cadre – la Suède des années 1790 – est en revanche très bien rendu par l’auteur, qui s’est semble-t-il abondamment documenté. L’action se déroule donc quelques années après la guerre qui a opposé les troupes de Gustav III à l’armée russe de Catherine II et l’année suivant la mort du monarque suédois. La Révolution française est dans toutes les têtes et la monarchie suédoise craint une propagation. Le roman, on l’imagine, ne souffre pas d’approximations tant tous les éléments semblent plus vrais que nature. Niklas Natt och Dag explique en fin d'ouvrage qu'il a même vérifié les noms d'époque de chaque lieu mentionné. En outre, il a fait le choix de faire évoluer de vrais personnages historiques, comme le chef de la police Johan Gustav Norlin, aux cotés de ses propres protagonistes.
Le roman se découpe en plusieurs parties, inégales en taille comme en intensité. Mettant en scène divers personnages, on ne saurait en dire beaucoup plus sans faire de révélations dommageables pour le plaisir de lecture. L’intrigue, habilement construite, est globalement de qualité bien que certains pourront lui reprocher quelques longueurs. La confrontation finale est en revanche excellente et l’on se rend compte dans les ultimes pages que l’auteur, roublard, en avait encore gardé sous la semelle.
Efficace et passionnant malgré quelques temps plus faibles, 1793 est un premier roman de très bonne facture, qui rappelle par moments des œuvres telles que Le Parfum ou La Religion, et qui devrait ravir les amateurs de polars historiques.25/04/2020 à 11:29 11
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L'infini tome 1, La citadelle du vide
7/10 L'intrigue de ce premier tome tient sur une feuille de papier à cigarette. Des tueurs voulant la peau d'un gamin débarquent sans faire exprès chez Kesley Fontine en coursant ledit bambin. Fontine, ancien flic, déchu depuis que son connecteur universel s'est détraqué, se voit confier par un ex-collègue la garde momentanée de l'enfant, dont la mère a disparu. Tout en essayant d'échapper aux tueurs, Fontine souhaite comprendre ce qui est arrivé à la mère de l'enfant (ce dernier l'ignore) et la retrouver. S'ensuit moults scènes d'action et de poursuite.
J'ai surtout aimé le dessin, et notamment son dynamisme. Beaucoup de cases avec des angles de vue façon cinéma et des onomatopées pêchues façon cartoon. On sent les références à des classiques du genre (Blade Runner notamment), et c'est plutôt bien foutu, efficace.24/04/2020 à 23:59 2
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Les Indes fourbes
Alain Ayroles, Juanjo Guarnido
9/10 Quand on a appris que le scénariste de Garulfo et De cape et de crocs (Alain Ayroles) s'associait au dessinateur de Blacksad (Juanjo Guarnido), on pouvait s'attendre à du très bon.
En 1624, Francisco de Quevedo publie Buscón, mettant en scène "La vie de l'aventurier Pablos de Ségovie vagabond exemplaire et miroir des filous". Ce roman picaresque à l'humour féroce s'arrête brutalement lorsque Pablos embarque pour le Nouveau Monde. La suite annoncée par l'auteur ne sera jamais écrite.
Qu'à cela ne tienne, Ayroles & Guarnido l'inventent ici. C'est rocambolesque, parfois drôle, souvent piquant. Un récit survitaminé qui tient le lecteur en haleine sur près de 150 planches, souvent magnifiques, parfois totalement muettes. Au programme de cette franche réussite : quête de l'Eldorado, fourberies et travers de l'âme humaine. Un bémol concernant l'ultime rebondissement, too much, dont le livre n'avait pas besoin.22/04/2020 à 23:28 3
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Icebergs
6/10 Un roman qui n'en est pas un. Tout du moins, pas un roman avec un scénario, des rebondissements, une fin... Pas un roman comme les autres titres de Tanguy Viel dont certains sont excellents (Article 353 du Code pénal, L'Absolue perfection du crime...). Pas véritablement des miscellanées mais comme une succession sans lien apparent de réflexions sur la littérature et de rêveries philosophiques dont certaines sur la pensée elle-même. Ce curieux livre est intéressant mais ne m'a pas totalement convaincu. Il a selon moi autant sa place au rayon philosophie qu'au rayon roman.
22/04/2020 à 16:28 3
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Une Île si tranquille
7/10 Baléares, années 1980.
Clet Postec revient sur l'île qu'il a quittée, des années après, pour assister à l'enterrement de son beau-père. Lorsque le corps d'une femme est découvert au pied des falaises, le naturel revient au galop et le gendarme Postec, qui ne croît pas un instant à la thèse de l'accident, commence à enquêter sur le possible homicide de Rosa Wilf, une vieille Française vivant sur Formentera depuis une éternité.
Joliment écrit, un polar classique mais plaisant qui mêle passé et présent avec une certaine maîtrise.22/04/2020 à 13:42 2
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La Grande Roue
7/10 Emma a 19 ans, et contrairement à ses copines, les gars ne l'intéressent pas plus que ça. A la fête foraine, elle rencontre Marc, bien plus âgé qu'elle, mais qu'importe. Entre eux, c'est le coup de foudre, la rencontre une évidence. Marc embarque Emma sur un petit nuage.
Diane Peylin nous fait voir ensuite d'autres personnages : un commissaire de police, une femme en robe rouge, un montagnard... On ne comprend pas tout, avant que les pièces du puzzle ne viennent s'emboîter les unes avec les autres à la perfection. Diabolique dans sa construction bien que parfois un peu prévisible, La Grande Roue est une réussite, qui n'aurait pas dépareillé dans une collection de thrillers psychologiques.22/04/2020 à 13:32 2
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De bonnes raisons de mourir
9/10 Après un premier roman paru aux éditions du Rouergue, voici Morgan Audic de retour avec un thriller ambitieux rappelant les meilleurs textes de Jean-Christophe Grangé. Pas étonnant donc, qu’il ait fait la quasi-unanimité des jurés du Prix Polars Pourpres, qui lui ont décerné leur Prix Découverte.
Le cadre, déjà, est atypique. Sans doute y en a-t-il d’autres, en cherchant bien, mais les romans se déroulant en grande partie dans les environs de Tchernobyl ne doivent pas être légion. L’auteur s’est solidement documenté sur cette région d’Ukraine, la catastrophe et ses conséquences mais ne tombe pas dans l’écueil de faire une démonstration de connaissances qui nuirait au récit. On apprend des choses sur l’Ukraine, la période soviétique, le nucléaire, etc. mais tout cela est très bien fait et jamais au détriment de l’intrigue.
Cette dernière est solide, avec son lot de rebondissements, dont certains sont particulièrement bien sentis. Les aller-retour entre aujourd’hui et 1986 sont bien dosés, la construction de l’ensemble concourant à l’efficacité du récit. Les personnages ne sont pas inoubliables mais assez charismatiques pour qu’on prenne plaisir à les suivre. Seul bémol ou presque, le personnage de Sokolov, milliardaire misanthrope et acariâtre persuadé que l’argent achète tout, est classique pour ne pas dire un peu « facile ».
Passionnant et efficace, De bonnes raisons de mourir se dévore admirablement malgré ses quelque 500 pages. Nous suivrons attentivement le parcours de Morgan Audic et en attendant, pour ceux qui seraient comme nous passés à côté, n’hésitez pas à lire Trop de morts au pays des merveilles.22/04/2020 à 00:30 16
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Le Vendangeur de Paname
Frédéric Bagères, David François
7/10 Rien d'exceptionnel mais une enquête à l'ancienne bien agréable à suivre et quelques touches d'humour qui devraient séduire les amateurs de calembours. Les dialogues sont assez savoureux, j'ai moins accroché au dessin. L'intrigue est un brin décevante au final mais correcte.
20/04/2020 à 16:24 3
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Il faut flinguer Ramirez – Acte 1
9/10 J'ai tout aimé dans cette BD. Le scénario, assez classique mais très efficace. Les dessins, mais même au-delà du dessin, tous les choix esthétiques : les couleurs, les angles de vue (souvent cinématographiques), les fausses coupures de journaux intercalées par-ci par-là, avec les les fausses pub qui vont bien. Le personnage de Ramirez, tout en paradoxe. Les dialogues sont souvent bons, et même quelque fois très bons. Comme le dit Lucas, il y a du cliché à gogo, c'est certain, mais c'est pour mieux s'en jouer, avec une malice qui fait plaisir à lire. Il y a un petit côté série Z (genre Machete & compagnie) qui n'est pas sans me déplaire ici.
Vraiment hâte à la suite.20/04/2020 à 16:15 5
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La Mort selon Turner
9/10 On retrouve dans cet excellent thriller les qualités et les limites propres à l’auteur. Un talent de conteur évident, qui sait alterner les scènes d’action et les moments plus introspectifs avec brio. Une propension à croquer des personnages en profondeur sans noyer le lecteur d’innombrables descriptions. Mais aussi une tendance prononcée à plonger ses personnages dans leurs ultimes retranchements et à ne pas épargner le lecteur. Certaines scènes – et surtout une en particulier – sont particulièrement atroces. Sans doute trop pour les plus sensibles, à qui l’on déconseille donc cette lecture – ou tout au moins certains passages. À la décharge de Tim Willocks, cela n’est pas gratuit et la scène mémorable en question est essentielle au déroulé de l’intrigue.
Le personnage de Turner, policier noir revenu de tout, incorruptible, peu réceptif aux ordres de sa hiérarchie, est à la limite de la caricature tout en ne tombant jamais vraiment dedans. C’est son sens aigu de la justice et son opiniâtreté qui font de cette histoire ce qu’elle est. On y croise d’autres personnages forts comme Margot Le Roux, femme à la tête d’un empire minier et mère du chauffard, qu’elle décide de protéger à tout prix pour ne pas que soit salie la bonne réputation familiale.
Très difficile à lâcher en cours de route, La mort selon Turner est un brillant thriller. Décor aride, scènes mémorables, personnages forts… Tous les ingrédients sont là pour faire de ce roman un film de qualité.19/04/2020 à 16:10 7
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Sains et saufs ?
Charlie Adlard, Robert Kirkman
8/10 Si cette série n'est pas à mettre entre toutes les mains, ce troisième tome, se déroulant dans une prison où les rescapés trouvent refuge, est particulièrement dur, avec de nombreuses victimes et une scène difficilement soutenable. Les personnages ne sont pas épargnés dans cet opus, c'est le moins qu'on puisse dire, et on se dit rapidement que Rick, qui voyait dans ce pénitentier un havre de paix, n'a pas que des bonnes idées. Affaire à suivre...
18/04/2020 à 10:15 1
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Fin de siècle
6/10 Un meurtre sordide dans une villa luxueuse de la Côte d’Azur. Un millionnaire voleur et massacreur d’œuvres d’art. Des océans vidés de bateaux et de poissons à cause du retour à la vie de gigantesques mégalodons. Un couple fuyant l’ennui de son morne quotidien d’ultrariches. Un saut depuis la mésosphère à faire passer Baumgartner pour un sportif du dimanche.
Autant d’éléments venant s’imbriquer – ou plutôt se télescoper – pour constituer Fin de siècle, un roman aussi difficile à résumer qu’à faire rentrer dans un case. Vrai-faux polar déjanté, il pourra ravir des amateurs de noir comme en laisser d’autres, dubitatifs, sur le bord du chemin.
Après quelques romans chez Baleine (Quelque chose pour le week-end, Taxi, Take Off and Landing et Albin Michel (on se souvient de Road tripes), voici l’entrée de Sébastien Gendron à la Série Noire, sous la houlette de Stéphanie Delestré.
L’humour et l’absurde sont toujours très présents, les références et autres clins d’œil innombrables. On sent que l’auteur a pris beaucoup de plaisir à l’écrire et qu’il en prend tout autant à entrer en connivence avec le lecteur. Pour certains, cela fonctionnera à merveille. Pour d’autres, ce sera plus compliqué. La faute à un scénario parfois par trop décousu et à des personnages auxquels on ne peut guère s’attacher. De toute façon, il ne vaut mieux pas car peu d’entre eux s’en sortiront indemnes, l’hémoglobine coulant à flots dans ce texte hommage aux films de série B.
Malgré un côté « divertissement » visiblement assumé, Sébastien Gendron n’hésite pas à pointer du doigt certaines dérives de notre société en premier lieu desquelles la concentration de fortunes considérables par quelques ultrariches ayant l’appât du gain comme credo – avec toutes les incidences que cela peut avoir pour le reste de la société, voire pour la planète. Et si les plus grands requins n’étaient pas ceux que l’on croit ?
Certains trouveront sans doute à redire à l’ajout de ce type de texte – plus une farce noire qu’un véritable roman policier – au catalogue de l’illustre Série Noire. Les autres, amateurs de Jean-Bernard Pouy, Tim Dorsey et autres Carl Hiaasen ou non, retiendront sans doute d’avantage les quelques heures de plaisir littéraire que leur aura procuré ce sympathique ouvrage.13/04/2020 à 21:31 2
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November Road
7/10 Que les lecteurs qui goûtent peu aux récits à la sauce Al Capone et autres aventures de la Cosa Nostra ne fassent pas demi-tour d’emblée. November Road n’est pas une énième histoire de mafia, bien qu’elle comporte certains ingrédients propres à ce genre d’intrigues. En revanche, c’est un vrai récit de cavale, tantôt trépidant tantôt plus introspectif, et parfois un peu convenu il est vrai. Ainsi, on n’échappe pas aux scènes anxiogènes lors de nuits incertaines dans des motels ou au rapprochement comme inévitable entre Guidry et la belle Charlotte, tombée en panne sèche sur le bord de la route alors qu’elle fuyait l’ennui et son mari alcoolique avec ses deux jeunes filles. Malgré ces quelques poncifs avec lesquels Lou Berney semble s’amuser le récit est captivant. Peut-être parce que les personnages, Guidry et Charlotte en tête, sont plus profonds et attachants qu’il n’y paraît au premier abord. Peut-être parce que la fuite de Charlotte, toute différente soit elle, est tout aussi nécessaire. Et sans doute un peu parce que les méchants sont très méchants et qu’on se doute bien que tout cela va très mal finir mais qu’on ne peut s’empêcher d’espérer un improbable happy end.
Toujours est-il qu’on ne voit pas défiler les 380 pages de ce November Road, efficace en diable et qu’on verrait bien adapté sur grand écran, mais auquel il manque un petit quelque chose pour en faire une lecture mémorable.11/04/2020 à 16:40 9
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Cette vie derrière nous
Charlie Adlard, Robert Kirkman
8/10 Premières rencontres, premières pertes et, rapidement, premières tensions au sein du groupe de survivants.
Les zombies sont dangereux mais l'homme – qui est comme chacun le sait un loup pour l'homme – ne l'est pas moins pour ses congénères.
Un deuxième tome centré sur les relations humaines qui annonce la/les couleur(s) du reste de la série : noir & rouge sang.
26/03/2020 à 23:13 3
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Passé décomposé
Charlie Adlard, Robert Kirkman
8/10 Riche idée que d'avoir ajouté cette série ici car comme l'explique Robert Kirkman dans la présentation du projet Walking Dead (disponible à la fin du premier volume en VF), c'est autant si ce n'est plus une saga sur des hommes et des femmes qui survivent et les rapports entre eux, la psychologie des personnages... qu'une simple histoire de zombies. Que les amateurs de noir ne s'arrêtent donc pas à l'étiquette "zombies", qui m'a fait éviter cette série un moment. J'ai lu une quinzaine de tomes il y a quelques années mais j'aime pas attendre la suite alors j'ai stoppé et je me suis dit que j'allais m'y remettre quand la fin arriverait. Ça tombe bien, c'est maintenant, alors je m'y remets.
Ce premier tome, comme souvent, met les choses en place. Mais mettre en place un policier qui sort du coma et découvre que toute la ville est saccagée et que tout le monde est mort (enfin, mort-vivant) c'est de la mise en place qui décoiffe direct. Efficace premier épisode (découpage VF j'entends), qui donne immédiatement envie de poursuivre l'aventure avec Rick.
Ça tombe bien, Kirkman prévient d'emblée que dans les films de zombies, ce qu'il n'aime pas par-dessus tout, c'est de ne pas savoir ce que deviennent les personnages après la fin et qu'il compte donc bien nous raconter TOUTE l'histoire de Rick.26/03/2020 à 23:07 3
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La forme de l'eau
7/10 La forme de l’eau, paru initialement en 1994 (et au Fleuve Noir en 1998 pour la version française), est la première enquête du fameux Montalbano. Derrière une apparence bougonne et nonchalante, Montalbano a d’emblée quelque chose d’attachant qui le fait se rapprocher d’autres commissaires atypiques comme Erlendur, Adamsberg ou encore Soneri, pour revenir en Italie.
Courir ne l’intéresse absolument pas, et pour bien faire les choses il lui faut prendre son temps. Cela est valable pour les enquêtes, au grand dam de ses supérieurs, mais aussi pour la gastronomie ou l’amour. On entre assez vite dans l’intimité du commissaire qui mène sa vie entre boulot, les bras de la belle Livia et les spécialités siciliennes.
C’est que sicilien, Montalbano l’est jusqu’au bout des ongles, et il est d’un naturel méfiant envers les « étrangers ». La langue de l’auteur, mélange d’italien et de parler sicilien est traduite avec talent par Serge Quadruppani, qui nous explique son judicieux parti pris littéraire en introduction de l’ouvrage.
Pour ceux qui ne le sauraient pas, difficile de croire que Vigàta n’existe pas tant sa réalité semble tangible. En réalité, la ville de Montalbano est imaginée d’après plusieurs lieux bien connus de l’auteur et notamment de Porto Empedocle, sa ville natale, petit port du sud de l’île.
L’intrigue de La forme de l’eau n’est pas exceptionnelle en soi mais elle réserve néanmoins quelques surprises et se laisse suivre avec grand plaisir tant les à-côtés sont intéressants.
S’il n’a pas écrit que des Montalbano, loin de là – voir notamment les nombreux romans de l’auteur parus en France chez Métailié – La forme de l’eau est tout indiqué pour découvrir l’univers de l’auteur… et avoir envie de retourner en Sicile sans trop tarder.10/12/2019 à 11:46 2
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Les Chemins de la haine
8/10 Au vu du titre ou du résumé, on aurait pu croire à un énième thriller ou roman de procédure à l’anglaise. Il n’en est rien. Les chemins de la haine tient davantage du roman noir social. Qui plus est, il est très bien construit et loin d'être bête. En attendant la suite – le cinquième titre paraîtra outre-Manche en février – les lecteurs convaincus pourront se plonger dans la deuxième enquête de Zigic & Ferreira, déjà disponible, Haine pour haine, ou dans un one shot annoncé par Liana Levi pour février, Les Oubliés de Londres.
27/11/2019 à 17:02 5
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Les Morts de Bear Creek
8/10 Dans ce deuxième opus, le dosage est là encore optimal entre enquête, scènes de pêche et descriptions de la nature, tout en ne négligeant pas les personnages, qui ne sont pas interchangeables, loin de là. Le binôme Sean-Martha en particulier, gagne en profondeur tandis que de nouveaux acteurs font leur apparition. À commencer par l’attachante Martinique, étudiante et effeuilleuse à la plastique agréable et au caractère bien trempé qui ne laisse pas Stranahan indifférent. Comme toujours chez Gallmeister, l’auteur fait la part belle à Dame Nature et certaines scènes de pêche sont si convaincantes qu’elles donneraient envie à un vegan d’enfiler illico des waders pour aller taquiner la truite cutthroat.
Assez riche en rebondissements, cette double enquête, en plus d’être efficace, fait quelque peu réfléchir le lecteur sur certains sujets, qu’on ne peut guère plus évoquer sans trop dévoiler l’intrigue. Jamais plombant, le texte est savoureux et même parfois drôle.
Les morts de Bear Creek confirme la bonne impression qu’avait laissée Keith McCafferty avec Meurtres sur la Madison. Tous les ingrédients d’un roman de qualité sont au rendez-vous et si la suite est à l’avenant – déjà sept titres outre-Atlantique – on se régale d’avance des traductions à venir de Janique Jouin de Laurens.20/11/2019 à 18:44 6
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Masses critiques
7/10 Traitant de différents sujets, Masses critiques est un roman noir bien écrit mais qui peine à convaincre totalement, en partie en raison de son scénario un brin invraisemblable. Pour le reste, certaines scènes – de plongées nocturnes notamment – resteront en mémoire.
17/10/2019 à 18:42 3
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Coup de vent
8/10 Sans être un chef-d’œuvre, n’exagérons rien, Coup de vent est un roman noir à l’humour grinçant de très bonne facture qui fera passer un très agréable moment, parsemé d’éclats de rire à plus d’un lecteur. Certains retrouveront là Mark Haskell Smith avec plaisir. D’autres, en attendant le prochain opus, auront sans doute envie de se plonger dans les cinq romans de l’auteur déjà traduits.
08/10/2019 à 18:37 8