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Wakanda
8/10 Rythme, grand spectacle et maîtrise de son art.
New-York, 1933. Harry Faulkner, ancien pilote a qui on a coupé les ailes, se morfond au temps de la grande dépression et de la prohibition. La faute a son caractère bien trempé.
mais lorsqu'un nouveau modèle de dirigeable est détourné, l'équipage et de nombreuses personnalités à bord prises en otage, dont sa séduisante amie Betty Laverne, son sang ne fait qu'un tour. L'ancien cascadeur va se mettre dans la tête de sauver tout ce beau monde...
Çà c'est de la BD qui ne se prend pas la tête ! Un scénario qui donne la part belle à l'action, des dessins fluides, des personnages qui ont une âme, qu'ils apparaissent en premier plan ou furtivement, belle maîtrise de l'auteur.
Des répliques pas en reste aussi, qu'elles soient plutôt bonnes ou carrément mauvaises, elles nous font bien sourire.
Bref, c'est bien divertissant que tout cela, bien croqué, m'est avis que je ne vais pas en rester là...21/02/2023 à 07:39
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Les Sept Châtiments
8/10 Polar vivifiant et maîtrisé.
On est dans les Pyrénées, côté catalan. Çà commence par un meurtre dans une station en construction prévue pour accueillir des JO d'hiver. Et donc çà fait mauvais genre, on s'approche du scandale à grand pas.
Des deux côtés de la frontière, l'inspectrice Álex Serra, de Barcelone, qui connaît bien le patelin pour y avoir vécu dans son enfance, et Jean Cassel de Toulouse, sont dépêchés sur place pour épauler les forces de l'ordre locales.
Mais outre le fait qu'Álex parait pour le moins à côté de la plaque psychologiquement parlant, qu'elle n'a pas forcément que des bons souvenirs de cet endroit, la cohabitation entre tout ce beau monde va se révéler à l'image de l'endroit : froide avec avis de tempête à l'horizon...
Alors quand l'enquête s'emballe avec de nouveaux meurtres, çà sent le chaos...
Tous les ingrédients ont été réunis pour avoir un très agréable polar, énergique, intrigue et personnages intéressants, de l'action plutôt bien retranscrite, lecture captivante.
Du côté des moins de la balance, on tique un peu sur l'aspect "vallée / village isolé du monde" depuis des décennies principalement, ou le côté "plus bête tu meurs" du méchant flic par exemple. Pour ma part, à ranger parmi les lectures plaisantes de l'année.20/02/2023 à 05:58 7
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Croix de sang
Patrick Cothias, Alain Mounier, Patrice Ordas
7/10 Le plein d'atrocités, lors de la "grande boucherie".
Bouteloup est jeune, tout juste médecin, rejeton d'une éminente famille et donc déjà galonné.
Hiver 1915-1916, il rejoint le front, à la tête de l'antenne "ambulance 13". Et va pouvoir mettre des images sur ce qu'il découvre, ces "horreurs de la guerre"...
BD correcte, bien réalisée, mais sans supplément d'âme. On a qu'un regret, quel intérêt au final, à part témoigner de toutes ces souffrances au travers de corps mutilés ?
Ce n'était peut-être qu'une mise en place des protagonistes, il faudrait se pencher sur la suite pour en avoir le cœur net...20/02/2023 à 05:53 1
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L'Ecrivain public
7/10 De l'art de maîtriser les situations téléphonées…
L'inspecteur Caine, fraichement muté à Big Apple durant la seconde guerre mondiale, doit s'occuper d'un meurtre lambda, qui va finalement l'éclairer sur des forces en présence et des luttes de pouvoirs insoupçonnées en ces temps troublés...
Pas un mauvais roman, plutôt plaisant à lire, mais que de choses à redire.
- Une pléthore de détails n'ayant aucun rapport avec l'enquête (heureusement çà s'estompe au fur et à mesure, agaçant quand çà revient néanmoins); on sent bien la recherche documentaire d'époque, mais on a bien du mal à se fondre dans ce décor.
- On oubliera pas de punaiser une carte de New-York près de soi, parce qu'entre la 7th street, le 14th district, et tout le reste, bonjour pour se repérer...
- On va aisément croiser tout le gratin New-Yorkais de l'époque, ce via de purs hasards bien pratiques.
- Ceci associé au fait que les (peu de) connaissances de Woodrow permettront de débloquer toutes les situations plus que facilement. Il y aura des obstacles bien sûr, mais on sent à chaque fois que notre inspecteur n'est jamais trop mis en difficulté. Pa suffisamment selon moi, en tout cas.
Roman correct néanmoins, plus appréciable pour son côté historique que pour son intrigue.
Pour la partie mafia de l'époque, malgré les dessins je préfère me replonger dans les BD "ce qui est à nous" de Chauvel (ou de vieux Historia introuvables...), plus explicites. Pour l'incendie du Normandie et la peur des espions Allemands à l'époque, un des premiers Hitchcock, "la cinquième colonne", est parfait pour se mettre dans le bain.18/02/2023 à 22:48 3
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Blade Runner 2019 tome 1
Michael Green, Andres Guinaldo, Mike Johnson
8/10 Pour les nostalgiques (du film original).
Sur les traces d'une Blade Runner, Ash, qui a un peu trop bien travaillé.
Les poursuites de réplicants se font plutôt rares sur terre ces derniers temps, eux qui préfèrent se faire tout petit en rejoignant les colonies. L'occasion de démarrer une mission un peu différente, retrouver la fillette (et la femme) disparue de Selwyn, un grand ponte de l'industrie...
Une belle surprise, notamment grâce à un ingrédient secret : l'atmosphère du film "culte" est ici parfaitement retranscrite.
Sans pouvoir analyser réellement à quoi c'est dû, c'est un sentiment d'ensemble très plaisant qui s'en dégage. Ajoutez à cela une enquête policière empreinte d'une belle intrigue, au final, il me faudra découvrir la suite le plus vite possible.18/02/2023 à 22:28 1
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Récursion
8/10 On a envie d'y croire.
Afin de contrer les dégâts que causent Alzheimer par exemple, Helena, neurologue de génie, a inventé une machine qui permet d'enregistrer nos souvenirs.
C'est déjà bien costaud scientifiquement parlant, mais sans le savoir, elle vient d'ouvrir une brèche d'une portée inimaginable : on ne fait pas que se remémorer nos souvenirs... on les vit... une seconde fois... et on peut les modifier... et ainsi changer le cours de l'histoire, remodeler celle-ci.
Par contre Marcus, lui, a eu du flair en comprenant le premier cela. Et il a bien l'intention de profiter de cette aubaine...
On rentre mollement dans ce livre, mais au bout de 50 pages, çà s'enchaine à vitesse grand V. Çà commence à devenir légèrement lassant sur la fin, ces remodelages du temps, mais çà passe.
Quelle idée ! Déjà d'arriver à nous faire croire que nos petits cerveaux puissent avoir une telle puissance... bon on fait abstraction de ce point, c'est pas le plus important. L'auteur a du cogiter un max (et a du bien s'amuser) pour nous offrir toutes ces situations qui évoluent au fil du temps, qui nous emmènent au delà de nos limites de réflexion. On se laisse porter par cette aventure, et on est tout du long impatient de découvrir où ces enchainements vont nous emmener.
Á commencer par expérimenter ces 1000 morts... l'occasion d'une réflexion sur la vie et la mort que l'on ne prend pas souvent le temps d'approfondir à ce point.
Côté polar, c'est correct mais on a vu mieux. On est d'accord là, il sert à quoi Barry (le détective) ? Bon, il a sa place pour décrypter un peu mieux le récit, mais entre çà et une fin somme toute évidente, ce n'est pas la partie la plus captivante du roman.
Malgré des petits airs de déjà vu (voyage dans le temps...), pour ma part j'en retiens l'essentiel : çà m'a bien stimulé les neurones. Amplement suffisant pour satisfaire son appétit de lecture.17/02/2023 à 21:08 9
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La Horde des vivants
François Miville-Deschênes, Sylvain Runberg
8/10 Du historico-mythologico-barbare impressionnant.
Environ 1000 ans avant notre ère, repoussés par les peuples de la mer venant de méditerranée, les hittites décident d'étendre leur territoire vers l'Est, et d'attaquer les peuplades scythes. Sauf que çà va pas vraiment leur plaire, Cimmériens, Sarmates et Callipides décident alors de reformer la "horde des vivants", afin de les repousser. Avec le soutien bienvenu des Babyloniens...
Bienvenue dans la proto-antiquité, une période plutôt opaque, en regard aux faibles éléments ayant subsisté jusqu'à nos jours. De quoi nourrir notre imaginaire, et surtout celui de Runberg, qui pour le coup a bien mis en valeur le connu, l'inconnu, le réel et le surnaturel en les entremêlant de belle manière !
Vraiment bien fichu, on aime y croire, à ces rites un tantinet sanguinaires (çà tranche sec, attention), à ces créatures dantesques, à ces décors, costumes ou bijoux assez exceptionnels.
Et pas si éloignés de la réalité que cela en fait, ces éléments de décor. Pour la période, les scythes étaient par exemple effectivement des orfèvres hors pair.
Á l'image d'autres surprenants éléments, vous pourrez avoir un aperçu de ces différentes cultures au travers de ces cases, dont une terrible puissance se dégage, et ne devrait pas s'arrêter en si bon chemin...17/02/2023 à 21:04
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Rattrape-le !
8/10 Et dieu créa Lily, la femme sur-obstinée.
Lily est fille d'un pasteur évangélique pentecôtiste, une communauté qui estime que le monde part beaucoup trop en sucette, et que ceux qui pensent connaître le sens du mot "strict" n'ont encore rien vu.
Du coup, lorsque son petit ami décide de disparaître juste avant leur mariage, çà passe mal... Très mal... Lily n'a d'autre choix que de tenter l'impossible pour le retrouver, afin qu'il honore ses engagements...
Roman à deux faces. Une très belle prose, Hinkson décrit à merveille cette Amérique rurale que l'on a de plus en plus envie de découvrir au fil des pages.
Mais si l'on prend plaisir à s'immiscer dans les pas de Lily, la partie polar est moins convaincante.
On est d'accord qu'elle aurait dû se faire trucider un paquet de fois là ? Vu les endroits où notre ingénue s'aventure ? On a aussi le sentiment que l'auteur biaise à quelques reprises son histoire, ce afin de créer des effets de suspense qui apparaissent un poil tortueux.
Finalement, on s'y attendait un peu à ce dénouement.
On gardera en mémoire le principal : on a en main un très plaisant roman.16/02/2023 à 17:37 7
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Tuez en paix
8/10 SODA, accompagné de Linda, file un gros bonnet de la finance pas très net. Et ce soir là, c'est Bingo, mais çà va pas très bien se passer.
Deux morts, dont le garde du corps de De Cleef. Sauf que c'était aussi son fils…
Et comme ce vicelard à la dent dure, de sa prison il va mettre un contrat... sur Mary, la mère du lieutenant David Solomon.
Encore un très bon opus, avec toujours comme ingrédients principaux (et géniaux), humour noir et tension qui monte crescendo.
Avec cette fois-ci une ribambelle d'improbables tueurs appâtés par ce contrat, mais dont le professionnalisme laisse parfois à désirer.
Et toujours cette tonne de détails loufoques sur New-York, de situations et dialogues percutants.
Petite mise en bouche (dommage que vous ayez pas l'image, c'est 50% de plaisir en moins) :
- Ta mère te croit toujours pasteur ?
- Bab's, t'es mon ami, on peut tout se dire, pas vrai ?
- Tu l'ouvres trop, ma vieille. Si tes suspects en faisaient autant, New-York serait un vrai confessional !...
Rien à jeter dans tout çà, moi perso, j'adore !16/02/2023 à 17:35 2
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La mort n'oublie personne
9/10 Á vous dégouter de lutter contre la bêtise et la méchanceté.
Un historien enquête, 40 ans après les faits, sur les quelques semaines d'engagement qui ont changé de manière irréversible la vie d'un modeste résistant du Nord. Et l'on commence par la mort de son fils, désespéré d'avoir été de son vivant conspué comme "fils d'assassin"...
Tragique et émouvant, un formidable roman de Didier Daeninckx. La structure du livre est admirable, avec un dizaine de chapitres, qui pas à pas mènent Jean Ricouart vers une descente aux enfers, dont on se surprend à découvrir que la situation qu'il vit peut devenir encore pire.
Jusqu'au dénouement, où les conclusions des investigations de notre historien de narrateur nous clouent sur place. Mettant en lumière des liens insoupçonnés entre certains protagonistes, mais aussi la raison pour laquelle il s'est intéressé à ces événements.
Je ne peux rien dévoiler, tout est à découvrir par vous même, un très, très intense roman, doublé d'un excellent moment de lecture.06/02/2021 à 04:33 12
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Camille
8/10 Quand le paranormal devient science. Et se monnaye.
Mais quelles opérations secrètes se cachent derrière les activités de la U-tech et de la Wingard, en rapport avec l’association WW2A ? Sous couvert d’action humanitaire anti-sida, celle-ci organise des tests secrets, effectués sur des millions d’humains à travers le monde…
Camille est la fille de Suzanne Rochant, « parapsychologue de génie » fondatrice du SIMORG. Laboratoire à l’origine des profits colossaux de U-tech, dirigée par Kaiji Uragawa, son associé de la première heure. Et donc à ce titre, une VIP.
Au retour d’une soirée, Camille aperçoit leur villa de Singapour en flamme. Sa mère qui se sentait menacée, ne survivra pas à ce drame. Elle lèguera à notre héroïne une série d’indices, irrationnels à première vue, qui nécessitera de parcourir le monde, dans le but de savoir si sa disparition était accidentelle ou non.
Possible aussi qu’ils lui permettront de découvrir l’origine des angoisses de sa mère…
Un programme secret, qui va probablement mettre du temps à nous révéler tous ses rouages.
Déjà çà partait mal. On parle sérieusement de paranormal, là. Connexion des âmes, télépathie, que du concret… Du coup niveau crédibilité, les auteurs m’ont direct perdu. Mais si on prend « Retour vers le futur », le moins que l’on puisse dire, est que ce n’est pas vraiment crédible à la base. Et pourtant, c’est génial.
On suit ici le même schéma (humour en moins) par bien des aspects. Et heureusement, pas qu’à cause de l’idée directrice saugrenue. Niveau flashback, liens entre les personnages, on ressent les mêmes stimulations, j’adore les histoires où tout s’entrecroise.
Un scénario intéressant, bien ficelé, qui nous fait voyager, et nous amène juste ce qu’il faut de réponses. Mais aussi pas mal de questions auxquelles on a envie d’apporter des réponses au plus tôt. Une bonne mise en situation pour cet opus « prologue », à suivre…06/02/2021 à 04:30 2
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Le Chrysanthème sacré
8/10 Un savoureux barbotage.
San Francisco a l'insigne honneur d'accueillir sa majesté Takahashi, prince de l'empire du Japon. L'occasion de voler un inestimable bijou, dans ses appartements...
Dépaysant, surprenant, avec un brin d'humour. On retrouve un Moselli inspiré, toujours à San Francisco, et toujours opposé à son éternel rival, chef de la sureté de cette ville, Mollescott. Et tout d'abord, il ne va pas comprendre ce qui lui arrive. Rossé par les Japonais, puis humilié par John Strobbins, il va avaler sa cravate, son chapeau et tout le reste lorsque ce dernier ne va pas se dégonfler, au moment de présenter l'addition au gouvernement.
Pimentée par une dernière tirade librement inspirée de notre La Fontaine national... cette leçon de cambriolage vaut réellement son pesant de dollars !04/02/2021 à 18:17 3
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Kane
7/10 Le diptyque de trop ?
Une préquelle, où l'on suit l'évasion d'un personnage hors du commun, Kane. Homme né avec des capacités amphibies surnaturelles (mais comment ?...).
Une chasse à l'homme émaillée de focus propres à la série, mystère dans les grands fonds sous-marin, et dans la jungle de Sumatra, en Asie du Sud-Est.
Pour le coup, en refermant l'album, l'intérêt apparaît plutôt limité. Ç'aurait été bien de définir un but, que l'album gagne en lisibilité. Ou pour ceux qui on fait l'effort de suivre cette série, d'apporter certaines réponses, plus que de rajouter une tonne de questions.
Les dessins sont plaisants, c'est toujours çà de pris. En tout cas, ne commencez pas la série par cet album, cela n'aurait aucun intérêt (vous avez trois autres cycles avant à assimiler, le triptyque contenant les opus 1 à 3 étant le meilleur).04/02/2021 à 18:14 2
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La Malle sanglante
7/10 Sous-doués pas inspirés.
Fred et Guiret sont deux étudiants en médecine, sans le sou. Le peu qu'ils ont, quoi de mieux de le claquer au jeu. Le début de gros ennuis, et de choix bien peu inspirés, qui s'annoncent...
Le titre est mal choisi (ou très explicite, au choix…) parce qu'on sent l'embrouille arriver à plein nez. Du coup pas d'effet de surprise, et donc claque retentissante concernant le niveau d'intérêt du roman.
Ajoutez à cela que Level nous avait habitué à mieux niveau rebondissement final (un maître en la matière). Il y en a un, mais ce dénouement nous laisse un petit goût amer, tellement les décisions de nos délinquants en herbe rendait prévisible cette fin.02/02/2021 à 23:46 4
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Le Bourreau de Portland
7/10 C'est pas bien de tuer. C'est mal. (et çà fout un peu les chocottes aussi, quand il y a récidive).
Le corps d'une jeune femme est retrouvé horriblement mutilé en forêt, aux abords de Portland. Çà sent le serial killer à plein nez, et on souhaite bien du courage à Joshua Brolin, qui va faire tout son possible pour arrêter ce malade au plus tôt...
Bilan mitigé, lecture intéressante quand même. Bon déjà, qui dit adaptation de polar à succès, dit dessins "réalistes". Si les paysages urbains sont très biens faits, ponts en particulier, les visages, c'est limite la "cata". Pas mal sont difformes, çà m'embête car le b-a-ba, c'est quand même d'être propre dans les proportions.
Je caricature, c'est pas plus vilain qu'ailleurs (quoique...), en tout cas çà ne gêne pas trop la lecture et le rythme.
Ensuite, c'est garanti aussi, généralement nous avons des pavés de 500 pages à réduire en "quelques cases". Du coup, çà surcharge les bulles, çà condense pas mal, et je suis sûr que l'on passe à côté d'une multitude de détails par rapport au bouquin.
Ici, on explique à mort la situation au départ, et la séquence finale est extrêmement courte à mon sens. Encore une histoire de proportions... c'est binaire, on a raconté l'histoire sans aller plus loin, et finalement çà manque de charme.
Quelques notes positives quand même, le fait qu'il soit un peu flippant, ce killer. Les séquences qui le mettent en scène sont ce qu'il y a de plus plaisant dans l'album. Et les cadavres n'ont rien à envier à ce qu'on voit sur écran, des bons points que tout cela.
Au bout du compte, je me dis que quel que soit le support, pour lire du Chattam il faut avoir le cœur un tantinet bien accroché... et que lire le roman, c'est mieux !02/02/2021 à 23:40 2
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Découverte inopinée d'un vrai métier
7/10 Ode à cet artiste incompris : le pickpocket…
La plupart du temps conspué, vilipendé. D'ailleurs… on se demande bien pourquoi. Mais Zweig, face à tant de malveillance, va faire de son mieux pour réparer cette odieuse injustice. En suivant pas à pas l'un de ces maitre-voleur innocemment repéré, décryptant ses faits et gestes... à son insu, bien sûr.
Une idée folle de l'auteur, qui essaie un peu de nous vendre la lune, là, avec son "métier comme les autres". Voire tellement plus dur que les autres, usant nerveusement, comportant tant de risques, etc, etc...
Belle écriture, rien à redire sur ce point. Mais sur le fond, c'est un peu court, et l'intérêt est assez faible, avec un dénouement loin d'être sensationnel.01/02/2021 à 18:23 3
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Griffu
Jean-Patrick Manchette, Jacques Tardi
7/10 L'aventure d'un privé classique, du genre à ne pas énerver.
Griffu se fait embobiner par une donzelle, qui souhaite récupérer des documents dans un entrepôt, de manière pas très légale. Après avoir été laissé en plan sur le lieu de son méfait, puis allègrement tabassé, on lui demande de retrouver son aimable cliente. Et il ne va pas se faire prier...
Le meilleur Manchette qu'il m'ait été donné de découvrir, adaptation de Tardi ou non. Se glisser dans la peau d'un privé, pardon d'un "conseil juridique", c'est toujours efficace, surtout s'il a du caractère. Une lecture rythmée et plaisante, des situations qui stimulent notre imagination, pas mal au premier abord.
Alors si l'ensemble est plutôt bon, à quoi est due cette note un peu pâlotte ? Au fait que je bute sur une interrogation primordiale…
Pourquoi Griffu ? Lorsqu'on comprend le stratagème mis en place, bien biscornu d'ailleurs, pourquoi s'encombrer d'un électron libre, qui à le potentiel pour tout faire foirer, Mystère...
En tout cas, toute la cohérence de cette histoire est mise en l'air, de par cette situation de non-sens. Plaisante certes, mais du coup pas si crédible que çà.01/02/2021 à 18:19 2
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L'Amateur
6/10 Stratagème éculé sur le fond, plaisant sur la forme.
Le superintendant du Trésor Public de Californie, Mr Mac Dowie, a une marotte. Il se passionne pour les affaires sensationnelles, en tant que détective amateur. Ayant échoué à faire capturer John Strobbins, qui s'était approché d'un peu trop près de ce personnage, (du fait de sa fonction, l'impression de dollars Américains, çà attire), celui-ci ne va pas apprécier.
Mais alors, pas du tout. La cambriole, c'est pas pour les amateurs, non mais.
Plaisant à lire, mais vraiment pas surprenant, on voit arriver la supercherie à des kilomètres à la ronde. Un peu gros le stratagème, donc, on se rabattra sur d'autres titres de notre Lupin d'outre-Atlantique.01/02/2021 à 07:47 1
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Le spectre de l'Adriatic
8/10 Une énigme à la "Poir'Holmes", pointes d'humour en plus.
Felter apprend la mort de sa sœur, partie en Angleterre il y a 20 ans de cela. le voilà bien obligé de traverser l'Atlantique pour les obsèques, lui qui a la phobie… d'à peu près tout, en fait. Etant du style à avoir le mal de mer paquebot à quai, l'épreuve parait insurmontable. Voyant son embarras, Shelton décide de l'accompagner à bord de l'"Adriatic", ce sera moins pénible pour son ami.
La croisière va effectivement être mouvementée, mais pas pour ces raisons. Vols en tous genres, et surtout suicide suspect, c'est l'occasion pour Felter d'aiguiser son bel esprit de déduction...
Un album bien sympathique, qui nous fait subrepticement sourire. Qu'il est bon de retrouver nos deux acolytes pétris de défauts.
Ce Felter qui ne rate pas une occasion de se mettre dans des situations ridiculement drôles. Ce Shelton qui en a bien moins que son compère dans la caboche, mais nous attendrit pour un rien.
Des cases qui éveillent notre curiosité constamment, une intrigue correcte, et des clins d'œil à Tintin ou surtout à Hepburn, qui sont très sympas. Des personnages bien croqués aussi, à la limite de la caricature, dont on se dit la plupart du temps "qu'on les connaît, ces gars là"...
Du tout bon donc, pour ceux qui apprécient avoir l'esprit guilleret.01/02/2021 à 07:44 1
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Le Loup des Cordeliers
8/10 Pour son intérêt historique.
Arrivé à Paris en 1789, à la veille d'évènements qui vont bouleverser toute une nation, Gabriel Joly ne se doute pas que sa carrière de journaliste va suivre une trajectoire fulgurante, lui qui enquête notamment sur le loup des Cordeliers, mystérieux et insaisissable justicier.
Une conjoncture plus que captivante, de par les milles et uns détails que nous fait découvrir l'auteur, sur les mots, expressions, lieux encore encrés dans notre quotidien. Et bien sûr, en nous immergeant aux origines de cette révolution.
Par contre l'enquête est secondaire, prétexte distrayant et en filigrane, nécessaire pour ne pas nous faire piquer du nez au cours de cette description du Paris de l'époque. Çà s'emballe un peu plus sur la fin, mais le mal était fait, dans le sens où l'on est pas "dedans".
Avec aussi une surprenante conclusion d'enquête. Point plutôt positif, mais il faudrait quand même que ce soit cohérent par la suite, et là on a pas trop d'explications sur le pourquoi du comment (attention, c'est clairement le 1er épisode d'une saga, niveau investigations on reste sur notre faim), alors que certains indices nous emmenaient logiquement vers un autre dénouement.
Donc l'intérêt ici, c'est d'être au cœur des évènements, en cet été 1789. Avec bien sûr en point d'orgue, la "prise de la Basse-cour", comme dirait mon fils (13 ans quand même... eh oui, çà n'arrive pas qu'aux autres...). Et de ce point de vue, l'auteur peut être satisfait du résultat.
Par contre pour y arriver, il utilise d'artifices qui d'habitude me font plutôt hurler. Á peine arrivé, Gabriel côtoie tous les personnages historiques de l'époque, Danton, Desmoulins... Idem pour madame Terwagne (qui a réellement existé au passage), n'ayant d'autre passe-temps que de scruter en détail les états généraux. Facile, la vie en ces temps de famine. Bon, c'est ici "pour la bonne cause", donc çà passe. Ce qui passe moins, c'est tous les détails rajoutés, je passe par telle rue, je mange tels plats, çà alourdit légèrement le récit, de même que certaines redites rébarbatives.
Donc dans l'ensemble, les passionnés d'histoire vont aimer, avec des faits très bien retranscris, les férus de polar un peu moins.24/01/2021 à 09:43 11