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Les Enfants de l'eau noire
6/10 J'ai (malheureusement ?) découvert Joe R. Lansdale avec ce qui est pour moi son chef d'oeuvre Les Marécages. J'ai pu ainsi lire sa littérature au fur et à mesure de ses sorties. Ses histoires baignant dans les méandres du bayou avec ses personnages haut en couleurs furent toujours plus ou moins un régal.
Alors quand je lis la quatrième de couverture de ce bouquin je me dis que je vais pouvoir enfin découvrir Les marécages 2. Des enfants pêchent le corps de leur camarade morte lesté d'une machine à coudre. Pour honorer sa beauté et l'avenir qu'elle n'a pas eu, ils décident d'emmener ses cendres à Hollywood.
Leur périple va leur faire découvrir des personnages des plus étranges, horribles, traverser des contrées très dépaysantes...
Mais... mais voilà Joe R Lansdale a dû aussi vouloir écrire Les Marécages 2. Reprendre la même recette en changeant les ingrédients. Mais revoir le même tour de magie avec des chatons en lieu et place des lapins, on se laisse plus prendre. Le style d'écriture, l'atmosphère sauvent la lecture et nous évitent de sombrer dans les eaux noires de ce livre.02/03/2018 à 08:55 3
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Là où les lumières se perdent
8/10 Là où les lumières se perdent ? c'est dans les ténèbres, dans le noir profond, dans les âmes où l'amour n'a pas sa place. C'est aussi dans cette famille McNeely, dont le patriarche gère le commerce de la meth et arrose la police locale. Ce fils, Jacob, n'est pas fait pour cette vie pourrie par la terreur et la mort. Lui qui retrouve son amour d'enfance souhaite s'affranchir de cette vie.
David Joy nous plonge tout au long des quelques 300 pages dans un roman noir que l'on ne découvre que très (trop) rarement. Quelques lignes plus haut, chouchou nous présentait cet écrivain comme un auteur "vrai, entier, humain". Ce livre est à cette image: vrai, entier, humain et nous emmène découvrir cet endroit effrayant : là où les lumières se perdent.02/03/2018 à 08:52 9
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Détour
9/10 Si vous aimez les polars des années 30-40, les anti-héros, les situations cocasses, plongez-vous dans ce livre. Ce fut pour moi un vrai régal. Je ne vais pas vous faire le pitch du livre. Le style de Goldsmith est sans fioriture. Il va à l'essentiel. Pas besoin d'en faire des tonnes et des lourdeurs et des pages (comme ça peut l'être chez certains auteurs contemporains). L'usage de la première personne nous permet de nous placer à la place des deux principaux personnages. Beaucoup d'empathie, un scénario simple mais efficace.
28/02/2018 à 20:29 6
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Le Testament Donadieu
9/10 La famille Donadieu, riche famille de La Rochelle, prospère dans l'industrie de la pêche. Quand le patriarche décède, dans des conditions assez troubles, tout s'écroule dans cette famille bourgeoise. D'autant plus que le testament de l'aïeul n'arrange pas les affaires des membres de la famille. La mère n'a que l'usufruit des affaires et des biens, et tout reste aux enfants, fille et garçons. Et ces derniers mènent des existences assez particulières. Et sans parler des secrets et des non-dits. Philippe, le gendre, qui a tout fait pour se marier avec la fille Donadieu et profiter de la richesse de la famille; Oscar, le plus jeune avec son mystérieux précepteur; Michel et son irrestible attrait pour la gente féminine.... On essaie bien de sauver les apparences, et l'argent y aide beaucoup. Mais...
Le Testament Donadieu fait partie des livres les plus longs et intenses de l'oeuvre de Simenon. Son aspect balzacien le consacre comme un livre unique de la bibliographie de cet auteur belge. Un vrai bonheur de lecture.28/02/2018 à 18:52 6
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L'Assassin
8/10 «-Vous êtes un jour en avance ! remarqua le steward.
- Je suis un an en retard ! »
Un an que Hans Kupérus, docteur dans une ville provinciale de Hollande, Sneek, a reçu cette lettre anonyme dénonçant l'adultère de sa femme avec M. de Schutter. A chacun de ses voyages hebdomadaires à Amsterdam. Alors Kupérus a décidé de mettre un terme à cette idylle, pistolet en poche. Ce mardi, il décide de rentrer au plus vite pour tuer les deux amants près du chalet estival de Schutter. Et puis faire comme si de rien n'était. Pas trop difficile dans cette bourgade où les habitudes et la routine ont force de loi.
À Sneek, on cause beaucoup. On le soupçonne. On parle de lui comme « l'assassin ». Ses amis, avocat juge, l'encouragent à partir : l’éloigner de la vie tranquille et honnête d'ici. D'autant que ce n'est pas un secret, Kupérus s'est épris de la bonne. Et il ne se cache pas.
Mais pourquoi a-t-il commis ces meurtres ? Pas par jalousie. Surtout pas. Non parce qu'il n'avait plus envie de suivre la même route toute tracée, par ennui, et parce qu'avec tous ces mensonges, ces non-dit on l'a trop humilié.
L'assassin est un magnifique livre qui découpe au scalpel l'âme d'un être désespéré par la banalité de sa vie.28/02/2018 à 18:50 5