Mephisto

193 votes

  • Atomes Crochus

    David Khara

    7/10 Un duo improbable, un attentat spectaculaire, et l'on croit vite (trop vite !) deviner l'histoire dans laquelle nous embarque David Khara ("Le Projet Bleiberg", "Le Projet Shiro"...) mais c'est bien sûr mal connaître l'auteur qui adooooore brouiller les pistes. Le complot que l'on croyait voir se dessiner autour de l'énigmatique figure du Griffon laisse place à une tout autre intrigue, et d'autres personnages truculents montent tour à tour sur le devant de la scène : un flic au physique de star d'Hollywood, une agent du FBI manquant de confiance en elle... Il y a dans l'écriture de Khara toujours une sorte de joie, d'enthousiasme qui anime ses héros (et leurs adversaires) et se transmet au lecteur. Un côté très gentleman qui donne à ses romans une épaisseur.

    21/10/2016 à 19:28 1

  • En douce

    Marin Ledun

    8/10 Marin Ledun ne cherche pas à faire d'effet, il raconte cette histoire avec simplicité, efficacité. Si l'on compatit au début au personnage d'Emilie, frappée par la faute à "pas-de-chance" et sa déchéance physique, celui-ci s'avère beaucoup plus complexe au fur et à mesure que l'intrigue se densifie, que Simon cherche à s'enfuir. Un magnifique roman noir, court (250 pages), mais qui emporte son lecteur à toute vitesse.

    11/10/2016 à 12:58 7

  • Le Feu divin

    Robert Lyndon

    8/10 Epique ! Magique ! Les rebondissements s'enchaînent sans fausse note... Je n'avais pas encore lu "La Quête" en commençant ce deuxième tome (je me suis rattrapé depuis) mais aucune gêne pour suivre ces aventuriers. Une saga dont peu reviendront vivant. Robert Lyndon a de vrais dons de conteur, et on se laisse embarquer dans ce périple aux confins du monde connu. L'auteur, passionné de fauconnerie, est dans le souci du détail mais fait vivre ses personnages et leurs émotions. Chaque chapitre achevé donne envie de commencer le prochain. Une vrai découverte qui m'a fait penser par son ambition à Ken Follet et ses "Piliers de la Terre."

    04/10/2016 à 19:13 6

  • Cartel

    Don Winslow

    10/10 Pour les amateurs du genre, c'est l'équivalent de "L'Odyssée" ! Un véritable monument, mené comme une enquête journalistique, tout en dressant le portrait d'une galerie de personnages incroyables : flics, agent infiltré, tueurs à gage, maîtresses, épouses, chefs de différents cartels, hommes politiques, reporters... Tous confrontés à une violence totale, absolue qui broie les corps, les esprits et les âmes. On plonge dans cette saga furieuse de 700 pages, et on y reste en apnée, longtemps, très longtemps, capté par les destins incroyables de ces hommes et de ces femmes, leur énergie à survivre et à se détruire. Un roman qui vous assène uppercut sur uppercut !

    04/10/2016 à 16:41 6

  • Les disparues de Shanghai

    Peter May

    7/10 Troisième volet de la série chinoise de Peter May (qui compte quatre romans), Les Disparues de Shanghai emmène de nouveau le lecteur dans une enquête complexe, qui est surtout prétexte à faire découvrir une société chinoise partagé entre tradition et modernité. L'écrivain écossais décrit avec beaucoup de détails les contradictions de Li Yan, l'un de ses personnages principaux, sans cesse bousculé par son Américaine, son impétuosité, son envie d'aller direct au fond des choses. La dynamique de ce duo d'enquêteurs atypiques, un flic/un médecin, un asiatique/une occidentale, un prudent/une impétueuse, donne du rythme à ce polar plutôt classique mais très agréable à lire.

    12/08/2016 à 19:38 1

  • Mon nom est N.

    Robert Karjel

    3/10 L'intrigue, multipliant les pistes, démarre de façon suffisamment étrange pour attirer/attiser l'attention du lecteur plutôt enthousiaste que je suis. Et toute la première partie du livre est assez réjouissante, dérangeante, pour que je n'ai pas eu envie de décrocher. Mais le suspense promis n'a pas du tout fonctionné sur mes synapses : j'ai complétement décroché de l'histoire dont les circonvolutions m'ont paru téléphonées et sans intérêt. J'ai tout de même été jusqu'à la fin en mode feuilletage, survolage, m'attendant/espérant une révélation finale qui m'aurait fait raccroché au dernier momen

    04/07/2016 à 19:12 1

  • Serre-moi fort

    Claire Favan

    9/10 L'imagination de Claire Favan est vraiment sans limite. Elle n'a pas son pareil pour, à partir d'une situation somme toute assez classique (une disparition), emprunter des chemins complétement inattendus.

    02/03/2016 à 19:01 3

  • Etoile morte

    Ivan Zinberg

    8/10 Sur une trame assez classique en apparence (alternance de chapitres avec d'un côté les flics, de l'autre le paparazzi), on plonge dans un monde ultra noir, et en même temps assez peu à ma connaissance décrit dans l'univers du polar, et de la littérature tout simplement. Peu à peu, Ivan Zinberg (lui-même lieutenant de police) donne chair à ses personnages (la passion de Sean pour le cinéma des années 80 avec un faible pour 37.2 le matin), créant des seconds rôles suffisamment étoffés (une psy asiatique blessée par balles, une starlette du porno et sa compagne...) pour que l'on s'y attache et que le doute s'installe quand à leur implication éventuelle dans cette double enquête. Le vrai plaisir est d'être manipulé jusqu'à la fin et de ne jamais avoir deviné qui était le, la ou les coupables... Un polar implacable dans sa construction, imprévisible dans sa conclusion.

    14/12/2015 à 20:48 3

  • Le Chant du converti

    Sebastian Rotella

    8/10 Les événements du 13 novembre à Paris donnent un étrange reflet à la lecture de ce roman du journaliste Sebastian Rotella, grand reporter vivant aux Etats-Unis et spécialisé dans les questions de terrorisme international. Le profil des djihadistes décrits dans cette histoire renvoie à ceux dont ont lit les portraits dans les quotidiens français ou à la télévision aujourd'hui, celui de petites frappes qui entrent en Islam comme s'ils rejoignaient un gang les autorisant à tout faire, tout commettre, tout excuser au nom d'Allah. Ce roman qui prend vite la tournure d'une intense et immense chasse à l'homme au niveau mondial, depuis la Bolivie jusqu'à l'Irak en passant par la France et ses banlieues, est assez passionnant, documenté, sourcé pour que l'on n'ait pas une seconde envie de le lâcher. La fin, un peu trop abrupt à mon goût, laisse l'impression que ce "Chant du Converti" aurait pu encore se ménager 150 à 200 pages de plus. Une lecture que l'on peut compléter sur des thématiques assez proches avec "Pukhtu" de D.O.A. ou encore "Le Festin du Serpent" de Ghislain Gilberti...

    02/12/2015 à 18:41 1

  • Ce monde disparu

    Dennis Lehane

    8/10 Troisième volet que Dennis Lehane consacre à la mafia de Floride, ce nouveau roman noir clôt en beauté cette saga crépusculaire digne pendant du "Parrain." L'écriture est toujours aussi fluide, et si la structure du récit est assez classique, on est quand même surpris par le virage violent que prend d'un coup "Ce monde disparu." Une sorte de tragédie grecque où les héros s'acheminent non sans crainte mais avec un côté bravache vers leur destin funeste.

    10/11/2015 à 12:15 7

  • Du vide plein les yeux

    Jérémie Guez

    8/10 Le genre de bouquin qui vous rend accro. Pourquoi ? L'histoire n'a rien de mirifique. A la limite, on s'en fout. Le héros, Idir, n'a rien de vraiment charismatique. Un petit branleur sympathique. Alors, c'est quoi qui fait que l'on ne lâche pas ce livre ? L'écriture tout simplement. Jérémie Guez a un don pour vous prendre par la main dès les premières lignes, et ne plus vous lâcher. Il vous fait cavaler à travers Paris et les 220 pages de ce petit roman noir, mais vous ne vous en rendrez même pas compte. Aucun signe de fatigue. Pas d'essoufflement. On ne referme pas ce livre en se disant qu'on est plus intelligent, mais juste qu'on a passé un sacré bon moment.

    02/11/2015 à 05:08 5

  • Soleil noir

    Christophe Semont

    6/10 L'écriture est sans fioritures. Les chapitres courts téléportent le lecteur au milieu d'une atmosphère à la fois exotique et poisseuse dans laquelle viennent s'immiscer/s'inviter d'anciens nazis (tiens, tiens !), une documentariste bien renseignée, un camionneur bien intentionné, et un chasseur de serpent suicidaire. On y est, et on tourne avec plaisir les pages de ce thriller sans prétention mais dont la résolution s'achève malheureusement de façon bien abrupte, laissant pourtant augurer une suite à teneur fantastique, voire horrifique. C'est là que je n'ai pas été totalement convaincu.

    31/10/2015 à 11:16 1

  • Dans la ville en feu

    Michael Connelly

    7/10 Minutieux, un peu trop. Michael Connelly fait du Connelly. C'est du bon boulot. On suit pas-à-pas le héros Harry Bosch, toujours en butte avec sa hiérarchie, toujours aussi tête brulée, toujours aussi accro à la musique jazz. Le tempo est rassurant, presque ronronnant. Sur la fin, l'intrigue s'emballe pour arriver à un dénouement, à la fois inattendu mais complétement tirée par les cheveux. Peu importe. On prend du plaisir.

    19/10/2015 à 19:57

  • Le Fils

    Jo Nesbo

    8/10 Je ne suis pas un inconditionnel de Jo Nesbo. Loin de là ! La série des Harry Mole (de "L'Homme Chauve-Souris" en 1997 à "Police" en 2013) commençait à patiner par moment, même si le bonhomme était toujours capable de jolis envolés. Je ne m'attendais pas à grand-chose, une enquête assez classique avec Harry toujours en train de se débattre avec ses addictions, ses problèmes avec ses ex, des bâtons dans les roues balancées par ses confrères... Mais la bonne idée de ce livre, c'est que Nesbo délaisse son héros fétiche pour un récit malin, mais pas trop. Une histoire de vengeance(s) qui va tourner forcément mal. La description d'Oslo est toujours aussi captivante. Et si le personnage de Sonny semble au départ assez improbable, au fil des pages, on se met à suivre ses péripéties avec attention. La fin, avec son double twist, agace un peu le lecteur aguerri qui la voit venir sans trop d'illusion mais l'écriture est là. Peut-être que Jo Nesbo devrait délaisser Oslo (il l'avait déjà fait à plusieurs reprises, dans "L'Homme Chauve-Souris", "Les Cafards", "Le Léopard"), et continuer à développer l'idée de mettre en place un nouveau héros, ou une nouvelle héroïne. Il place dans "Le Fils" quelques jalons prometteurs.

    04/10/2015 à 18:16 5

  • Du sang sur la glace

    Jo Nesbo

    8/10 Pas trace de Harry Hole, le héros/jumeau de Jo Nesbo dans ce court récit mais on se laisse vite embarquer sans barguigner dans cette intrigue qui prend des tours et des détours, parfois sans surprise, et parfois aussi complètement inattendus (une histoire de côte de mailles, une odeur de poisson déterminante). L'auteur a le don pour créer des atmosphères, et rendre ses personnages particulièrement vivants. Pas de tueur en série, ni de crimes abominables, simplement des hommes confrontés à des choix, et qui se mettent à déraper. Il y a chez Nesbo toujours un certain sens du chevaleresque, et ses héros ressemblent à des guerriers fatigués mais toujours debouts. Un mini-polar recommandé mais un peu cher payé si l'on s'amuse à faire le ratio pages/prix.

    26/09/2015 à 22:12 1

  • Mala Vida

    Marc Fernandez

    7/10 L'écriture est agréable mais il manque une étincelle dans cette intrigue très balisée où l'on connaît le coupable très/trop rapidement, et l'on entrevoit aussi trop vite ses motivations (sans vraiment d'ailleurs les comprendre). L'intrigue se déroule ensuite, sans grande surprise. Et c'est dommage ! Comme si le format trop court de ce polar (279 pages) avait limité les ambitions de l'auteur.

    19/09/2015 à 02:43 3

  • Lontano

    Jean-Christophe Grangé

    5/10 Des personnages qui sont donc trop... Mais on s'accroche parce que c'est Grangé, et qu'il finira bien par retomber sur ses pieds. C'est ce que je m'étais dis, tout en dévorant une intrigue aussi abracabrantesque qu'empoisonnante. Car, c'est là tout le paradoxe de ce "Lontano" : d'un côté, on voudrait le jeter contre le mur, épuisé par les invraisemblances du récit, et de l'autre, on ne peut s'en détacher, comme si l'on s'était engagé sur un autoroute funeste. La fin, je ne vous la raconte pas. Pourquoi ? 1. Parce que ça ne se fait pas 2. Parce qu'il n'y en a pas ! Le mystère de "L'Homme-Clou" est très loin d'être résolu à la fin de ce premier tome qui appelle clairement une suite. J'ai eu nettement l'impression que Grangé avait fait faire à "Lontano" un arrêt d'urgence version frein à main à un camion semi-remorque de 38 tonnes maquillé en Ferrari (attention aux secousses !). Enervé, agacé donc... Mais avec quand même l'envie de savoir la suite !

    13/09/2015 à 21:33 5

  • Les Amazoniques

    Boris Dokmak

    4/10 Plutôt 4,5... Comment décrire ? ... Spécial. D'un côté, l'écriture est magnifique, prenante, hyper imagée. De l'autre, l'intrigue s'étiole, traînasse, rampe, paresseuse, comme un énorme anaconda gavé de nourriture. J'ai eu beaucoup de mal à suivre les personnages, notamment Saint-Mars dont les changements incessants de pseudo au fil des pages (S.M, La Marquise...) ne facilitent pas la lecture. Et le rythme est si indolent que l'on a l'impression de faire du surplace, d'ailleurs l'expédition menée par le héros/anti-héros ne décolle de Santa Margarita qu'après les deux tiers du roman. Le côté envoutant du récit, qui renvoie à Apocalypse Now (ou à son modèle en écriture, Au coeur des Ténèbres de Joseph Conrad), est assez réussi dans son genre mais finit par engluer, obstruer le côté thriller (et le thriller, c'est avant tout une musique, du rythme). Si bien que le lecteur (en l'occurrence... Me, myself and I !) a fini aussi par se lasser. J'ai pourtant été jusqu'au bout après avoir posé, pris, reposé puis repris le livre de nombreuses fois. J'ai refermé ce roman assez déçu par rapport à la promesse du départ, n'ayant pas compris grand chose à la fin (surtout en tentant de la reconnecter à la scène d'ouverture) mais avec cette drôle de sensation que je n'en avais pas forcément fini avec l'auteur, Boris Dokmak (La femme qui valait trois milliards, paru en 2013). A suivre.

    11/08/2015 à 18:00 3

  • Citoyens clandestins

    DOA

    7/10 Dense, méthodique, cette fiction a le goût du réel. C'est parfois ardu, mais le sens du détail, de la nuance rend ce thriller de DOA * vraiment passionnant . Il se lit comme un document sur la montée de l'islamisme radicale en France, et paraît aujourd'hui prémonitoire des attentats qui ont secoué la France début 2015. Ce ne pas tant l'histoire que les personnages, leurs doutes, leurs problèmes d'identité, de fidélité (à la France, à leur honneur...) qui rend "Citoyens Ordinaires" troublant de vérité. Lu après "Pukthtu Primo" (son dernier roman), ce thriller de DOA paru en 2007 en grand format chez Série Noire m'a fait plus penser à Don Winslow et sa "Griffe du Chien" qu'à Tom Clancy ou Robert Ludlum. Avec la nette impression de ne pas lire idiot.

    10/08/2015 à 13:44 3

  • Nous rêvions juste de liberté

    Henri Loevenbruck

    8/10 Le livre a traîné longtemps sur ma pile. Pas très attiré par la couverture (une photo floue, grisâtre, d'un mec faisant le fou sur une moto), le sujet (la moto), et le résumé derrière... Et puis, en surfant sur le Web, j'ai lu une critique qui m'a donné envie de donner une chance à ce livre. Et j'ai pris une bonne petite claque derrière la nuque. Et même versé ma petite larme. Très différent des quelques précédents romans de Loevenbruck que j'avais pu lire (notamment L'Apothicaire), "Nous rêvions juste de liberté" sonne quasi comme une autobiographie, le récit nostalgique d'une jeunesse tempétueuse au son d'un rock sauvage, peut-être le classique "Born to be wild" de Steppenwolf.

    08/07/2015 à 01:16 7