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9/10 Un OVNI littéraire !!!! Format court mais quelle puissance et quelle violence condensée en à peine une centaine de pages. Le quotidien d'une bande de jeunes sur une station balnéaire proche des environs de Belém vue à travers les yeux d'un de ses membres qui se révèle être un véritable psychopathe: aucune limite, aucune morale, aucun interdit et de très rares moments d'humanité. Dans un genre différent du déjà excellent "Belém" et à mi-chemin entre "American Psycho" et "Orange mécanique", une lecture à réserver à un public (très) averti...
01/06/2014 à 09:42 Jabba (441 votes, 7/10 de moyenne) 7
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8/10 Un texte court, mais très fort où l'auteur nous décrit à travers un personnage, Tinho, la vie de jeunes hommes en perte de repères au coeur d'une cité balnéaire, en proie à la violence et la déchéance. L'histoire est racontée à la première personne du singulier, ce qui nous exempte de tout jugement moral, ce qui nous empêche pas d'être dérangés. Donc on suit Tinho, on vit ses périples, ses aventures sexuelles, qui se résument à des viols la plupart du temps, ses amis, sa bande, toujours à la recherche d'un plan foireux, où il laisse s'exprimer sa haine, une violence inouïe que l'auteur nous relate en faisant appel à nos sensations primaires. Cette bête sauvage, sans moralité, va découvrir un nouveau sentiment, l'amour à l'égard d'une jeune fille, cela va le bouleverser, mais sa destiné reste très sombre, il y aquelque chose de détraqué chez Tinho, qui le tire inélucatblement vers l'abîme.
31/01/2024 à 12:05 Polarbear (863 votes, 7.7/10 de moyenne) 4
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8/10 Soeur insulaire de Belém, ville du Nordeste brésilien, Mosqueiro a été longtemps un lieu de villégiature pour fortunés. Surnommée Moscow par les plus jeunes, elle symbolisait jadis la détente et le soleil. Aujourd'hui, elle demeure dans l'ombre, plongée dans le noir par la délinquance et le crime. le narrateur, un adolescent brésilien, passe le plus clair de son temps avec sa bande d'amis à essayer de tuer l'ennui. Passées les réjouissantes parties de foot, la saveur des bières mêlée aux conversations sans fin, la découverte du heavy metal ou l'écoute de musiques plus populaires telles que le pagode, il ne reste que le désoeuvrement. Même la vue de jeunes filles peu vêtues ne parvient plus à les distraire et à alimenter leurs fantasmes d'adolescents. Leurs corps en émoi réclament la chair et ils en viennent à la prendre de gré ou de force... le narrateur, anonyme durant la majeure partie de cette oeuvre, paraît déshumanisé tant Edyr Augusto en dit peu sur lui. Incarnation de ces pulsions et de sa concupiscence, il n'obéit qu'à ses propres instincts. Seule la sculpturale Graça, adolescente dont il est épris, parvient à lui redonner un semblant de forme humaine. Cependant, elle n'en finit pas de hanter les nuits du narrateur. Elle brûle sa mémoire tel un astre incandescent et obsède ses journées. Mais s'il rêve secrètement de la posséder, c'est auprès d'autres corps qu'il assouvit sa faim de peau. Graça respectée voire déifiée, personnification de la pureté, apporte un peu de fraîcheur sur cette île où le vent ne charrie que le sang et le stupre. Deuxième roman de Edyr Augusto, Moscow plonge le lecteur dans un abîme de violence infinie. L'oeuvre pesante et sombre, évoque par certains aspects L'Orange Mécanique d'Anthony Burgess. Entre le narrateur de Moscow et Alex, le chef de gang des droogs et son appétence pour « l'ultraviolence », les similitudes sont nombreuses. Un roman dérangeant peuplé d'esprit dérangés.
20/01/2016 à 08:11 BillieWild (24 votes, 8.2/10 de moyenne) 7
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8/10 Un roman-nouvelle incisif, mordant et direct qui évoque un désoeuvrement délétère et empreint de violences, de vices mais qui fournit des évocations psychologiques sur le personnage central perdu dans son monde délesté de repères. Uppercut déroutant mais d'une valeur littéraire proche de l'élégie!
10/05/2015 à 00:44 chouchou (601 votes, 7.6/10 de moyenne) 5
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8/10 un récit court mais terriblement dense et violent. Edyr Augusto s'éloigne de l'enquête classique pour suivre à la manière d'un Larry Clarke au ciné une jeunesse,dorée ou non, de Mosqueiro aka Moscow près de Belém. une jeunesse qui ne se refuse rien,qui prend tout ce qu'elle veut comme elle veut quand elle veut sans même penser une seule seconde aux conséquences de ses actes.
23/03/2015 à 21:29 Fab (857 votes, 8/10 de moyenne) 8
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7/10 Roman succinct et brutal. C'est avec des phrases courtes, sèches que l'auteur nous entraîne à Mosqueiro. Ce n'est pas le portrait d'une petite île paradisiaque qui nous est dressé ici mais une plongée au coeur de ses rues sordides, manège d'un désordre chaotique. Évoluant aux côtés d'un abject personnage capable du pire, sans morale ni limite, le lecteur n'est pas épargné. Si je n'ai pas ressenti la moindre empathie pour ces ados paumés, je ne peux pas nier l'evidence, ces marginauds sont des êtres en souffrance, victimes à leur manière, échoués de la société.
25/03/2016 à 11:20 Emil (460 votes, 7.3/10 de moyenne) 8