Ironheart

821 votes

  • 1793

    Niklas Natt och Dag

    9/10 Un des romans les plus atroces qu'il m'ait été donné de lire. Certains passages sont abominables et le crime qui est décrit dans cette histoire est le pire que j'ai jamais rencontré dans un livre.
    J'ai failli arrêter ma lecture à la deuxième partie tant cela était insoutenable. Mais j'ai tenu bon grâce au talent de conteur de Niklas, à l'immense qualité de son écriture et à mon intérêt grandissant face à son scénario si particulier. Et j'ai bien fait car je serais passée à côté d'une oeuvre profonde et marquante (je vous promets que vous ne l'oublierez pas de sitôt) dont l'horreur s'atténue, heureusement, par la suite.
    Un très grand roman, une histoire triste, qui nous immerge complètement dans un espace-temps qui nous est inconnu : la Suède du XVIIIème siècle. Et l'on constate que ce pays qui nous semble si placide et si féministe possède un passé peu glorieux qui n'a malheureusement rien à "envier" aux autres contrées européennes en terme d'inégalités sociales, de violence faites aux femmes et de barbarie.
    1793 : captivant, édifiant et choquant.

    01/06/2021 à 19:15 11

  • Arrive un vagabond

    Robert Goolrick

    9/10 Une écriture simple et pourtant exceptionnellement belle.
    Si vous aimez les thrillers haletants et les rebondissements incessants alors ce roman n'est pas pour vous. Si vous avez envie qu'on vous parle d'amour fou, de rêves, d'amitié et de loyauté, si vous avez envie d'entendre le rire cristallin du petit Sam et les jappements joyeux de Jackie Robinson alors lisez "Arrive un vagabond". Chaque phrase est d'une folle sensualité. Chaque mot est soigneusement choisi pour que vous puissiez vous délecter du froufrou des étoffes des robes de Sylvan, pour vous faire saliver devant un cochon de lait rôti au beurre et au cidre, pour vous serrer le coeur devant l'admiration béate de Sam pour son « Beebo ».
    Un mélange étonnant de terroir et de glamour, de passion dévorante et de désespoir total, de droiture et de trahison où les personnages sont incroyablement puissants. Du chien de chasse au petit Sam, de la couturière de génie au pervers Boaty Glass, en passant par les deux héros, le pur Charlie et la chimérique Sylvan, ils vous laisseront tous un souvenir inoubliable.
    Et que dire de ce final ? Le lecteur ne pardonne pas mais il comprend et il n'est pas le seul...
    Un roman sublime, un futur "classique", peut-être, qui sera un jour étudié au lycée comme "Des souris et des hommes" auquel il m'a fait penser.

    18/02/2018 à 16:29 11

  • Dans la forêt

    Jean Hegland

    9/10 Un roman post-apocalyptique à l'opposé de tous ceux écrits jusqu'alors. Il bouleverse les codes du genre et nous propose une nouvelle option : et si la fin du monde, loin d'être une catastrophe, offrait plutôt une renaissance, un retour aux sources, aux fondamentaux ?
    C'est le choix narratif fait par Jean Hegland dans ce presque huis-clos où l'écriture, outrageusement sensuelle, est emplie d'élégance et de finesse.
    Si, habituellement, les survivants des mondes détruits cherchent à se regrouper, les héroïnes pugnaces et courageuses de "Dans la forêt", deux soeurs orphelines, tout juste sorties de l'adolescence, préfèrent fuir les hommes et vivre en communion avec la terre nourricière. Leur relation avec la forêt et ses animaux devient fusionnelle et l'auteure nous offre de très beaux moments hors du temps, "loin de la foule déchaînée". Certaines scènes (comme celle de la difficile sélection des trois livres à la fin de l'ouvrage ou la traque du sanglier), pourtant toutes simples, sont justes magnifiques.
    Finalement, il y a peu d'action et de péripéties dans ce roman sensoriel dont le propos est plus le rejet de la société de consommation, de la superficialité des relations et l'envie de simplicité, de symbiose avec la nature.
    "Dans la forêt" est très riche en terme de symboles et pourrait, sans problème, faire l'objet d'une analyse de texte détaillée en cours de français.

    02/02/2019 à 08:00 11

  • De Cauchemar et de feu

    Nicolas Lebel

    8/10 Dans ce quatrième opus, qui porte bien son nom, on retrouve les constantes tant aimées de la série comme le stagiaire bizuté, le légiste déjanté, les sonneries de portable loufoques et les réparties gouailleuses de notre commandant-grenouille préféré. Pauvre Mehrlicht qui n'a plus le droit de prononcer le moindre gros mot sous peine d'être mis à l'amende !
    Mais cette fois-ci, le comique de ce dernier roman de Nicolas Lebel est très nettement contrebalancé par les chapitres tragiques consacrés aux anciens conflits en Irlande du Nord. Il a réalisé un travail remarquable pour nous permettre de plonger dans cette guerre intestine de presque trente ans.
    La construction du récit est impeccable et une fois de plus, on reste béat d'admiration devant l'intelligence et la finesse de cet auteur.
    Je m'incline devant son talent car il est parvenu à me faire aimer un bouquin traitant d'un sujet qui habituellement me fait plutôt fuir.
    De cauchemar et de feu est le plus sombre, le plus dur des quatre romans de la série mais c'est peut-être aussi le plus abouti. Ce n'est pas celui que j'ai préféré, compte tenu de mon faible attrait pour le thème traité, mais je suis consciente de ses grandes qualités et je comprends pourquoi les critiques ci-dessous sont élogieuses.
    A bientôt pour de nouvelles aventures Mehrlichtiennes !

    07/09/2017 à 05:47 11

  • Enfermé.e

    Jacques Saussey

    7/10 Un roman d'une rare dureté. Jacques Saussey ne nous épargne rien et ne lésine pas sur les scènes de violence et de sexe très cru.
    C'est un peu trop et le premier tiers du livre m'a laissée perplexe et perdue, avec un vague sentiment de dégoût. J'ai failli stopper ma lecture mais j'ai fini par être embarquée par l'histoire et touchée par Virginie qui malgré des horreurs indicibles conserve son humanité et sa bonté. Seul personnage à porter un prénom, elle est une héroïne ambiguë, profonde et puissante qui rappelle un peu, comme l'a écrit Dany33, Marianne dans Meurtres pour Rédemption.
    Un livre qui secoue mais qui a le mérite de nous en apprendre énormément sur les combats et les souffrances de celles et ceux qui sont enfermés dans un corps qui ne leur correspond pas.

    01/01/2019 à 17:48 11

  • Et toujours les Forêts

    Sandrine Collette

    9/10 Et toujours la fabuleuse plume de Sandrine Collette.
    Et toujours son exceptionnel talent.
    Pour une histoire minimaliste avec peu d'action, peu de personnages et pourtant, quelle intensité !
    Déjà les premières pages, poignantes, donnent le ton. Le roman va être dur, le roman va être triste.
    Et c'est le cas, jusqu'au bout.
    Un récit post-apocalyptique déchirant et sombre, où le lecteur, tout comme Corentin, guette désespérément le retour de la moindre petite pousse d'herbe, mois après mois, année après année.
    Si le thème et le traitement ne sont pas vraiment novateurs, l'écriture de Sandrine Collette, la sensualité de ses descriptions et l'intensité de ses personnages subliment tout. Et certains de ses choix (comme la relation entre Mathilde et Corentin) sont audacieux et sortent des sentiers battus.
    La deuxième moitié du livre est époustouflante. Ce combat pour la survie et pour la reconstruction alors que le monde et la nature sont dévastés offre une leçon de vie mémorable.
    Heureusement que l'auteure nous gratifie de quelques onces de bonheur pour desserrer l'étau de noirceur qui nous étreint : le chiot aveugle, les enfants lumineux, les pommes de terre salvatrices.
    Mais j'ai cru avoir une crise cardiaque lors du dernier chapitre. J'ai mentalement supplié Sandrine Collette de ne pas "faire ça" et j'ai retenu mon souffle à chacun de ses mots. Et bien sûr, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps face au paradis perdu.
    Un roman qui va me hanter, longtemps.

    24/08/2020 à 16:20 11

  • Glen Affric

    Karine Giebel

    10/10 Je vénère Karine Giebel pour les longues heures que j'ai passées, hors du temps, l'esprit et le coeur soudés à l'intégralité de ses romans.
    Meurtres pour rédemption était un chef d'oeuvre (je n'ai pas peur d'employer ces mots) et je croyais que plus jamais elle ne pourrait l'égaler. Et pourtant, avec Glen Affric, elle nous offre un second ouvrage d'exception : même taille, mêmes émotions foudroyantes, même long voyage qui bouleverse, secoue, troue le ventre, serre la gorge.
    768 pages d'une épopée qui confine au sublime et prend aux tripes de la première à la dernière ligne, avec un hommage appuyé au roman de Steinbeck : "Des souris et des hommes".
    Léonard, Jorge et Mo, absolument inoubliables, vous marqueront au fer rouge et je défie quiconque de ne pas fondre en larmes en refermant ce petit bijou où chaque mot est à sa place, chaque personnage, ciselé, chaque dialogue, absolument parfait.
    Oui, on voit parfois où Karine veut nous mener, oui, certaines surprises n'en sont pas, mais on s'en contrefiche tant on est suspendu à ses mots, en apnée totale !
    Oui, elle agonit ses héros sous les drames, certains trouveront que c'est trop, sûrement, mais c'est du Giebel : du noir absolu, sans espoir.
    Abominablement triste, abominablement beau, je suis presque désespérée de l'avoir terminé.
    Ma meilleure lecture de l'année.

    30/12/2021 à 18:43 11

  • Il reste la poussière

    Sandrine Collette

    8/10 J'avais aimé mais pas adoré les deux premiers romans de l'auteure : scénario diabolique, ambiance étouffante, scènes chocs mais personnages mal étoffés et style quelconque.
    Mais là, mais là, c'est juste waouh ! L'écriture est somptueuse et d'une grande puissance visuelle et sensorielle. Vous humerez l'odeur des moutons et vous sentirez le jus des cotelettes grillées vous dégouliner le long du menton.
    Ca y est, Sandrine Colette a enfin pris son temps pour poser son cadre, développer cet univers minimaliste et austère au sein duquel évoluent les cinq protagonistes de son "western patagonien". Et quels protagonistes ! Tous plus rustres et mauvais les uns que les autres, avec en tête, la mère, matrone avare d'affection, dure et revêche, qui essaye tant bien que mal de "faire tourner la baraque". Mais heureusement, il y a Rafael...Ce "petit" souffre douleur auquel on s'attache immédiatement, cet enfant si courageux et loyal, jusqu'au bout, cet adolescent au prénom prédestiné d'ange pour lequel on espère une vie meilleure à défaut de quelques marques d'attachement de la part de sa famille.
    Alors oui, le rythme est lent et il est vrai qu'il ne se passe pas grand chose dans la première moitié du livre. Mais ensuite, un évènement particulier va lancer l'histoire et faire monter la tension jusqu'à un final dantesque. Les ultimes chapitres sont redoutables (ah la scène de l'enterrement !) et on a l'impression d'y être, de regarder par un petit trou de planche, caché dans leur grange, les personnages se déchirer. On ressent toute leur colère et leur envie. Leurs émotions sont incroyablement bien retranscrites.
    Les dernières pages sont très poétiques et terminent à merveille ce très très beau roman dont certains passages resteront gravés en mémoire.

    27/12/2016 à 13:47 11

  • Jeu de dames

    Nicolas Druart

    8/10 Cramponnée à mon livre comme une moule à son rocher et la bave aux lèvres, voilà ce à quoi je ressemblais lors de la lecture de cet ébouriffant Jeu de Dames.
    Un thriller au scénario novateur, diabolique, nerveux dans son contenu et sa construction avec des scènes bien crispantes comme celles du karaoké ou du labyrinthe.
    Des personnages détestables, sympathiques ou entre deux, au choix, en tout cas, ils ne laissent pas indifférents.
    La fin est stupéfiante et je prends les paris que peu, voire aucun lecteur ne l'aura anticipée.
    J'enlève un petit point pour les passages de torture abominables (attention, je m'énerve : mais mer**, y'en a marre à la fin, pas besoin de dégoûter le lecteur pour faire un bon bouquin !!!) et pour les explications concernant les motivations du tueur en série "le Baba Yaga" qui ne m'ont pas semblé cohérentes.

    28/11/2021 à 07:45 11

  • L'Île des âmes

    Piergiorgio Pulixi

    7/10 Une plongée en Sardaigne, ses paysages, sa langue, son histoire et ses rites secrets.
    Ca fonctionne bien, les deux enquêtrices sont sacrément "badass" comme on dirait de nos jours. Un bon policier même si il y a certaines longueurs et pas mal de personnages à mémoriser.
    Une lecture agréable, une écriture de qualité, mais il m'a manqué un petit je ne sais quoi pour en faire une lecture inoubliable.

    23/04/2022 à 17:51 11

  • La Fin des hommes

    Christina Sweeney-Baird

    8/10 Une idée de départ absolument géniale (un virus qui tue 90% des individus de sexe masculin, pensez donc !), un traitement brillant et des scènes poignantes. Tout était réuni pour faire de cette "Fin des hommes" un roman époustouflant d'autant que Christina Sweeney-Baird semble avoir pensé à tous les tenants et les aboutissants d'un tel scénario que ce soit d'un point de vue sociétal ou politique. Oui mais, elle a voulu trop bien faire, mettre en scène trop de situations différentes, trop de personnages et au final, son récit est très saucissonné et perd en émotion. Plus de pages ou un deuxième tome aurait mieux convenu à une histoire aussi tragique et "dantesque".

    15/08/2022 à 18:37 11

  • La Police des fleurs, des arbres et des forêts

    Romain Puértolas

    9/10 Une délicieuse surprise que ce court roman, drôle, vivant et plein de fantaisie !
    Déjà, c'est un vrai plaisir de lire un bouquin qui se déroule dans les années 60, au coeur d'une France rurale dépaysante.
    Ensuite, les personnages hauts en couleur sont extra. Que ce soit le policier, le vétérinaire ou le garde-champêtre, on ne peut que sourire devant leur gouaille et leur bonne humeur.
    Il y a plein de trouvailles sympathiques dans ce récit de Romain Puértolas comme le nom des villes qui ne sont que des lettres ou les échanges épistolaires avec Madame La procureure.
    Et puis enfin et surtout, l'intrigue ! Car La PFAF est, en plus des qualités sus-citées, un redoutable page-turner avec une intrigue irrésistible et un twist ending de folie que, malheureusement, j'avais découvert dès les premières pages mais qui fera son petit (et même gros) effet à ceux qui n'auront rien vu venir.
    Beaucoup de charme et de drôlerie pour cette histoire que j'ai écoutée dans une version audio épatante.

    08/08/2020 à 14:26 11

  • La Veille de presque tout

    Víctor Del Árbol

    5/10 L'écriture absolument sublime ne permet pas de digérer les interminables pages de ce roman peuplé de personnages étranges et ravagés par la vie. Beaucoup de longueurs pour une histoire sans réel suspense, pour un récit peu original rempli des pires atrocités de l'humanité (viols, pédophilie, meurtres, torture, folie...). On le sait, Victor Del Arbol, c'est désespérément noir et sordide. Mais là, c'est trop, ça ne passe plus, tant de désolation, c'est difficilement supportable. Et puis, j'ai eu l'impression que l'auteur s'écoutait écrire et nous resservait sa recette maintes fois éculée avec une forme de complaisance envers la souffrance.
    L'émotion qui aurait pu être monumentale s'est retrouvée délayée dans les digressions inutiles et pesantes du romancier.
    Assez déçue de cette lecture déprimante pourtant sélectionnée pour le Prix Polars Pourpres.

    16/12/2017 à 15:59 11

  • Le Passager

    Jean-Christophe Grangé

    8/10 Oh mais quelle heureuse surprise ! Un Grangé presque tout doux, sans les excès qu'on lui connaît et avec des personnages principaux enfin sympathiques (oui, parce que ce n'est pas toujours le cas dans ses romans, il faut bien le reconnaître).
    Le suspense est d'enfer, le scénario aussi et la construction du récit, parfaitement bien exécutée.
    L'idée de ce "passager" est géniale et j'adore quand Jean-Christophe me parle d'art et de mythologie. Il le fait si bien ! J'ai appris tout plein de choses et en plus, je me suis éclatée durant ma lecture.
    Un des tout meilleurs opus du roi français du thriller, dans lequel la violence et le sang ont été en partie remplacés par des passages passionnants et documentés sur les tableaux, les daguerréotypes ou le monde des sans abris.
    Quant à la fin, je l'ai trouvée totalement logique et en adéquation avec le reste du roman. Il ne pouvait pas vraiment y avoir un autre final que celui-là donc pas de déception pour ma part.

    20/03/2019 à 10:45 11

  • Mr Mercedes

    Stephen King

    8/10 Pas de surnaturel et pas d'hémoglobine cette fois-ci pour Mister King qui nous propose un jeu du chat et de la souris ultra tendu entre un inspecteur à la retraite et un sociopathe des plus gratinés.
    Si cette enquête policière n'est pas forcément d"une folle originalité, elle est merveilleusement bien écrite et jubilatoire. Comme à son habitude, Stephen ne lésine pas sur les détails qui nous rendent la lecture vivante et immersive. Ses personnages sont toujours incroyables, tels Holly, la douce agitée du bocal, Jérôme, l'ado geek au coeur sur la main et Brady, le "créminel" complètement cinglé qui fait froid dans le dos.
    Un très bon cru du King avec un humour noir et un cynisme bienvenus.
    Tourner les pages de ce Mr Mercedes m'a procuré un grand plaisir.
    A noter qu'une série éponyme a vu le jour en 2017.

    01/01/2019 à 17:34 11

  • Personne ne meurt à Longyearbyen

    Morgan Audic

    8/10 En effet, personne ne meurt à Longyearbyen, la ville la plus au nord du monde. Les rares policiers en place travaillent essentiellement sur des vols de chaussures alors quand le corps d'une étudiante est retrouvé, atrocement mutilé, forcément, ça perturbe.
    Ca perturbe surtout Lottie Sandvik, une enquêtrice venue se mettre "au vert" après un drame survenu lorsqu'elle était en poste à Oslo.
    De son côté, à des milliers de kilomètres de là, sur les îles Lofoten, Nils Madsen, un ancien reporter de guerre est perturbé, lui, par le suicide d'une amie et collègue.
    Nos deux perturbés, mais néanmoins pugnaces, vont mener en parallèle des investigations poussées et dangereuses qui vont finir par se rejoindre.
    Morgan Audic reprend exactement les mêmes ingrédients qui avaient fait le succès de son précédent titre "De bonnes raisons de mourir" : écologie, histoire, géopolitique, géographie, villes fantômes et personnages attachants menant, sans le savoir, deux enquêtes reliées et pleines de suspense.

    Et cela fonctionne à nouveau parfaitement bien ! Lecture très agréable et dépaysante qui permet de se divertir tout en se cultivant. Encore une belle réussite de Morgan !

    18/02/2024 à 09:23 11

  • Que le diable soit avec nous

    Ania Ahlborn

    9/10 L'esprit de Stephen King règne indéniablement sur cette petite ville paisible du fin fond de l'Oregon, où le surnaturel entre sur la pointe des pieds pour bouleverser la vie de ses habitants.
    Ce roman retourne le ventre, non pas en raison des scènes sanglantes (qui sont raisonnablement maîtrisées par l'auteure) mais à cause des tristes destinées des personnages qui chamboulent le lecteur jusqu'aux dernières pages.
    On ne peut pas rester indifférent à l'abominable sort de Rosamund, qui porte sa croix de bout en bout, ou à celui du courageux Stevie, jeune héros incompris, extra et attachant mais si différent des autres, souffre-douleur de son frère et de son beau-père.
    Rien n'est laissé au hasard dans cette histoire, rien ne manque, tout est soigné pour nous proposer une lecture immersive, intense et éprouvante jusqu'à une fin, brrrr, qui file quelques frissons.
    Ania Ahlborn, avec la précision d'une orfèvre, prend tout son temps pour poser son cadre et ses personnages (animaux y compris) et nous offrir un conte horrifique fascinant, de haute volée, qui restera longtemps gravé en mémoire.

    14/03/2018 à 19:21 11

  • Treize Marches

    Kazuaki Takano

    9/10 Peine de mort + roman japonais ? Oh my god ! Je m'attendais à une lecture ardue, intéressante mais poussive et en fait, que nenni ! Treize marches est un sacré page turner. L'enquête est incroyablement passionnante (la partie concernant la recherche de l'escalier est une vraie chasse au trésor, palpitante et stressante).
    Mais la force du roman réside dans son association réussie entre réflexions sur la peine de mort (très accessibles) et pur divertissement. Les chapitres consacrés à l'exécution capitale sont scotchants et les explications concernant le fonctionnement du système judiciaire japonais, étonnantes.
    Je me suis littéralement régalée. Treize marches est un roman intelligent et addictif. Une véritable réussite.

    12/03/2017 à 20:10 11

  • Troupe 52

    Craig Davidson

    7/10 Dégueu ! Ce n'est pas très élégant, certes, mais c'est vraiment le mot qui caractérise le mieux ce roman.
    Troupe 52 est un "survival" accrocheur qui ravira les amateurs du genre et donnera la nausée aux phobiques (comme moi) des immondes parasites grouillant, et pas qu'un peu, au sein des pages de ce bouquin beurk.
    Effectivement, comme le mentionnent les autres critiques, la psychologie des personnages n'est pas sacrifiée sur l'autel de la "goretitude" et le scénario est bien ficelé jusqu'au bout.
    J'ai beaucoup apprécié les passages scientifiques et je me suis d'ailleurs empressée de vérifier certains aspects sur internet, histoire de rajouter une couche de pouerk au déjà bien pouerk.
    Une lecture efficace et éprouvante (oh que ça fait du bien quand ça s'arrête !) mais dans le genre "survie dégueu", j'ai quand même préféré l'intensité du roman de Scott Smith : Les ruines.

    19/05/2018 à 19:40 11

  • Ce qu'il nous faut c'est un mort

    Hervé Commère

    9/10 Sous cette couverture hideuse -il faut bien l'avouer-se cache un coeur d'or, celui d'Hervé Commère. Toujours aussi bienveillant, il met en scène des personnages totalement humains, capables à la fois de viles bassesses et de grandeur d'âme. De l'amour profond et de l'amitié, du désir et de la jalousie, de la peur et de la culpabilité, des espoirs déçus et des rêves brisés... question sentiments, ça foisonne, ça virevolte, il y'a de la matière !
    Chez cet auteur, la mise en place du récit est généralement atypique et surprenante. Avec sa manière unique de présenter ses "héros" et son cadre, il capture le lecteur et le laisse dans un état de béatitude totale.
    Et la chronique de cette petite entreprise familiale de lingerie, devenue au fil du temps une maison florissante est croustillante et savoureuse de bout en bout.
    Mais je rassure les amateurs de polars purs et durs, au milieu des émotions et des petites culottes, se cachent bien un "mort" ainsi qu'une intrigue soignée et originale qui ne surprendra qu'à moitié les plus aguerris.
    Certains écrivains donnent la sensation, en les lisant, qu'ils sont de belles personnes. Je crois qu'Hervé Commère fait partie de cette catégorie là...

    30/11/2016 à 08:15 10