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Vendetta en Vendée
7/10 Un soir d’été particulièrement chaud, Marc Martin, la cinquantaine, après avoir rentré le maïs, aidé par d’autres agriculteurs, décident de partir faire un tour, peu pressé de rentrer chez lui retrouver sa femme et ses filles. Après un passage par un bistrot du coin, il embarque une jeune fille qui marche seule le long de la route. Et très vite, celle-ci, sans un mot, se glisse contre lui… Ils se retrouveront amants d’un soir, au bord d’un champ de maïs non coupés. Mais ce que ne sait pas encore Marc, c’est qu’il signe là le début de ses ennuis puisqu’il sera arrêté le lendemain par des gendarmes lui annonçant qu’il est accusé de viol. Jacques Syreigeol nous plonge au cœur de la campagne vendéenne, pour vivre un drame aux côtés d’un homme délaissé, qui n’a pourtant pas de grandes ambitions et sait se contenter de peu, à savoir sa vie toute simple au milieu de la nature. Et quand cet être solitaire sera froissé par la société, il ne tardera pas à chercher à se faire lui-même justice…
04/12/2015 à 09:09
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La Lune dans le caniveau
8/10 Dans une ruelle de Philadelphie, William Kerrigan, sous le clair de lune, pense à sa soeur qui à cet endroit s'est suicidée quelques mois plus tôt, après avoir été victime d'un viol. Et il se jure qu'il retrouvera le coupable, celui qui l'a amené, elle si pure, à commettre cet acte désespéré. Et Kerrigan le docker va petit à petit approcher de la vérité, en côtoyant les personnes de son entourage dans Vernon Street, rue sordide où traînent misère et violence, alcoolisme et basse condition. Un endroit dont Kerrigan aurait souhaité sortir sa soeur. C'est là également qu'il rencontrera Loretta Channing, femme riche totalement fascinée par cet homme sensible, hanté par sa condition sociale. Un roman noir qui dit toute la difficulté qu'il y a à vouloir se hisser socialement, quitter cette rue, protagoniste principal ici, Vernon Street, qui marque à jamais ses habitants. Kerrigan s'apercevra que sa soeur avait parfaitement assimilé cet enracinement et avait fait sien ce monde qui l'a vu grandir.
04/12/2015 à 09:07 4
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Zulu
9/10 Caryl Férey dans ce polar très bien documenté nous plonge dans les ghettos du Cap et nous livre le tableau, récent, d'une Afrique du Sud qui aura énormément de mal à se débarrasser de ses démons. Ali Neuman désormais chef de la police criminelle de Cape Town a vu mourir sous ses yeux lorsqu'il était adolescent son frère aîné ainsi que son père, assassinés pour raisons politiques. Il sera lui-même marqué dans sa chair comme dans son esprit par cette nuit cauchemardesque qui depuis ne cesse de le hanter. Sa vieille mère, quasi aveugle, vit à Khayelitsha, le plus important township de Cape Town. Lors d'une de ses visites, Neuman apprend que la vieille dame a été attaqué par un jeune homme qu'elle a reconnu et à qui elle aimerait que son fils vienne en aide. Parallèlement, le policier va devoir enquêter sur la mort d'une étudiante des beaux quartiers, jeune blanche véritablement mise en bouillie par son agresseur. On découvre ici une Afrique du Sud ultra violente, ravagée par les tensions politiques, les trafics en tous genres, et notamment la drogue, les luttes ethniques... Un coup de poing qui pourrait en remontrer haut la main à de nombreux romans policiers américains.
04/12/2015 à 09:05 6
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Le grand soir
7/10 Los Angeles et sa région. Début des années 70. Moses Wine est détective privé. Il traîne plus ou moins son existence de juif divorcé, père de deux garçons qui vivent avec leur mère, lorsqu'il est contacté par une ancienne petite amie pour mener une enquête dans le cadre des élections sénatoriales. Notre privé va alors se mêler, comme tout bon privé qui se respecte, de choses qui ne le regardent pas et trouvera sur son chemin adorateurs de Satan, hippies en tout genre et ressortissants mexicains. Un polar agréable qui se lit vite, va à l'essentiel mais n'oublie pas pour autant de camper un personnage central crédible et attachant.
04/12/2015 à 09:02
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Un nommé Louis Berretti
8/10 Louis est né sur un trottoir de Chinatown, alors que sa mère était sous le feu d'un règlement de compte. Autant dire que ce fils d'immigrés italiens avait une destinée d'emblée tracée dans le monde des truands. L'action débute durant la première décennie du XXème siècle, à New York, où Louis va grandir entouré de ses frères et soeurs, sous l'éducation de son père, marchand de fruits, mais surtout de sa mère, Ma Beretti, femme dévouée à sa famille et qui mène son petit monde avec amour et poigne. Mais Louis est un gamin des rues qui n'en fera toujours qu'à sa guise. Il évolue dans ce milieu avec ses amis Little Italy et Big Italy, qui deviendra un caïd d'envergure. Et sa vie durant, Louis Beretti restera ce hors-la-loi qui vit suivant ses propres critères et codes, même lorsqu'il partira pour l'Europe durant la Grande Guerre. Ce roman, datant des années 40, transcrit de manière réaliste la vie des truands dans un New York qui se construit encore. Une peinture surprenante en ce qu'elle s'apprécie encore aujourd'hui et pas seulement pour l'aspect témoignage. Polar qui nous livre le portrait d'un homme dure, misogyne, qui semble incapable d'amour, mais possède un sens inébranlable de l'honneur; un homme qui malgré tout sait se montrer attachant.
04/12/2015 à 09:00
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A bras raccourci
7/10 A mi-chemin entre les films de Tarentino (Jackie Brown en tête) et les polars d'Elmore Leonard, ce roman met en scène une série de personnages qui ont pour point commun d'aspirer à une autre vie. Tout débute lorsque Bob, qui travail pour la United Pathology, reçoit un bras qu'il doit livrer le lendemain au labo de la police. Mais pas n'importe quel bras, puisque celui-ci arbore un magnifique tatouage présentant une non moins magnifique latino en train de prendre du bon temps avec un homme. Et ce bras appartient à Amado, homme de main, sans mauvais jeu de mot (même si), d'un mafieux mexicain, le redouté Esteban. Celui-là même que Don, flic au LAPD tente de coincer depuis des années en montant un dossier en béton. Et tout ce petit monde, et davantage encore, va se retrouver embarqué dans un méli-mélo de péripéties et de rebondissements, sans que personne ne puisse vraiment maîtriser les événements. Un polar décalé, très accès sur l'humour mais qui ne laisse pas de côté une histoire prenante qui fait que l'on se demande comment cette embrouille va bien pourvoir se terminer. J'ai simplement regretté un dernier chapitre à mon avis totalement inutile. Une histoire que l'on imagine sans peine transposée au cinéma.
04/12/2015 à 08:58 3
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Les Auteurs de la Série Noire
Claude Mesplède, Jean-Jacques Schleret
9/10 Claude Mesplède et Jean-Jacques Schleret sont parvenus avec ce dictionnaire à édifier une somme considérable, à savoir passer en revue tous les auteurs qui ont été publié dans la mythique Série noire de Gallimard depuis 1945, soit le début de la collection, jusqu'en 1995.
Pour chaque auteur, l'amateur de polar trouvera une biographie, un survol des oeuvres majeures ainsi qu'une bibliographie, qui pointe tous les livres de l'auteur parus dans la Série noire mais aussi certains parus dans d'autres éditions.
On obtient au bout du compte un ouvrage de référence incontournable, complété par un article sur les liens entre roman et film noirs, suivi d'une filmographie qui relève tous les romans de la collection adaptés au cinéma.
A compléter avec le "Dictionnaire des littératures policières", toujours chez l'éditeur Joseph K., autre grand oeuvre du domaine.04/12/2015 à 08:52 1
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Homicide spécial
8/10 Miles Corwin avec ce livre nous plonge dans le quotidien des policiers de la brigade spéciale du L.A.P.D., la police de Los Angeles.
Ces agents sont chargés des enquêtes les plus délicates et notamment tout ce qui se rapporte aux vedettes et autres stars.
L'auteur parvient parfaitement à s'effacer et nous livre une plongée qui n'a rien à envier aux meilleurs polars.
On suit de près le travail de ces flics dévoués à leurs tâches, personnes recrutées parmi les meilleurs agents de la profession. Mais Corwin glisse également des considérations sur la vie privée de ces hommes, la difficile conciliation entre leurs enquêtes et leur vie personnelle.
On s'aperçoit souvent que trouver le coupable dans une affaire de crime n'est pas forcément le plus difficile, mais qu'il convient également d'apporter les preuves.
On suit notamment les meurtres d'une japonaise et de sa petite fille, l'assassinat de la compagne de l'acteur Robert Blake (qui incarna Baretta dans la série du même nom)... et on écume les différents quartiers d'une Los Angeles qui apparaît rapidement tentaculaire.
Un excellent livre-reportage, qui évoque au passage les diverses affaires qui ont pu entacher le L.A.P.D. au fil de son histoire.04/12/2015 à 08:50
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Maigret, traversées de Paris
7/10 "Ce sont des rues, des maisons, des murs, des lumières, de la pluie et des reflets de soleil, c'est un monde dont nous ne voyons que le décor, un "habitat" en quelque sorte, c'est la fameuse "atmosphère" qui, ici, prend son vrai sens." Michel Carly fait sienne cette citation de Simenon tirée d'Atmosphères de Paris pour illustrer ce qu'il a cherché à rendre avec ce petit livre.
Une flânerie au fil des romans de Simenon mettant en scène Maigret mais aussi établissant un parallèle constant avec la vie même de l'auteur, dans quels endroits de Paris il vécut, à quels moments...
Une fois encore, on distingue les différents visages de la capitale, le propos souligne bien son caractère changeant: le fait que ce Paris qui voit déambuler Maigret, on ne peut aujourd'hui que le deviner tant les lieux et la vie même ont évolué.
Un livre agréable, idéal comme première approche du sujet, qui donne, notamment à l'aide des nombreuses photos, une bonne idée du Paris arpenté par le célèbre commissaire.04/12/2015 à 08:47
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Pandemonium
6/10 Par un matin de 1832, Frédéric Maupin, écrivain public de son état, est réveillé par deux agents de la Brigade de Sûreté venus le chercher pour l'amener à Vidocq qui souhaite le voir.
Celui-ci va embarquer notre héros et narrateur dans une folle histoire qui va lui permettre de découvrir ses origines et l'opposera à un groupe de créatures maléfiques qui ne souhaitent qu'une chose: pouvoir retourner sur leur monde d'origine.
Johan Heliot n'hésite pas à mettre en place une histoire abracadabrante, et rend un hommage appuyé au roman feuilleton, hommage qui démarre très fort et ne laissera au lecteur aucun moment de répit.
L'auteur une fois encore joue avec les figures historiques (plutôt qu'avec l'Histoire) et met en avant la figure de Vidocq, dont il rappelle rapidement les traits de caractères et l'oeuvre dans sa postface.04/12/2015 à 08:45
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Opale
8/10 Robin Mésange est journaliste et photographe pour "L'éclair boulonnais", un journal local sans prétention. Alors qu'il prend par temps d'orage des photos des Cap Gris Nez et Blanc Nez depuis la plage, il est témoin du suicide d'un homme qui se jette du haut de la falaise. Commence alors pour Robin une difficile investigation pour démêler la vérité de ce qui s'avérera finalement ne pas être un suicide, enquête qui va le sortir de sa vie tranquille et le confronter à un véritable casse-tête dans lequel trois morts ont pour point commun de fréquenter le même lycée de Boulogne. Pour ce premier roman, Stéphane Lefebvre n'hésite pas à nous livrer un pavé mais qui n'a rien d'indigeste et évite les longueurs. Boulogne-sur-Mer, plus que la Côte d'Opale dans sa totalité, est au coeur de l'intrigue, l'auteur prenant plaisir visiblement à décrire cette ville qu'il semble apprécier. Il est d'ailleurs amusant de se balader aux côtés de Robin lorsque l'on connaît les lieux. L'histoire policière tient parfaitement la route et réserve quelques rebondissements bien amenés jusqu'à la révélation finale. Dire que le style fait penser aux premiers récits de Pennac mettant en scène Malaussène tombe sous le sens et Stéphane Lefebvre n'hésite par ailleurs pas à citer Pennac comme l'une de ses références majeures. Et puis il y a cette histoire d'amour quasi impossible entre Robin et Léa, la policière chargée de résoudre les énigmatiques suicides à répétition. Un héros aux dimensions humaines, très attachant, quelque peu brimbalé par les événements, et que l'on a plaisir à suivre dans cette aventure boulonnaise.
03/12/2015 à 17:50 1
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Les Aigles de Chicago
7/10 Dans ce quatrième tome des aventures d'Angela Freeman et de Steve Ryan, les deux agents de l'Anti Klan Network, le lecteur se retrouve plongé dans les rues de Chicago à la chasse aux gangs d'extrême droite. Les premières pages font froid dans le dos tant on a l'impression que ces mouvements racistes sont tout puissants, aux ramifications vertigineuses et surtout qu'il est impossible d'y mettre un terme, ce que regrette d'ailleurs Steve Ryan à la fin de l'album. Les forces de l'ordre sont elles-mêmes gangrénées par des illuminés et les plus hautes sphères politiques comptent parmi leurs rangs des extrémistes complétement barjots. Un album qui va à l'essentiel, toujours très bien documenté, et qui souligne à chaque fois les travers de cette Amérique bien barrée et tellement angoissante.
03/12/2015 à 17:48
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Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte
10/10 Le titre du roman de Thierry Jonquet est tiré d'un poème de Victor Hugo, poème qui se rapporte à la Commune et qui ici est évoqué par le substitut du procureur. Cette citation illustre parfaitement le malaise qui existe entre les différents protagonistes, à commencer entre les pouvoirs publics (pour faire vite) et certains habitants des banlieues. Thierry Jonquet frappe fort et même si la commune de Certigny dans laquelle se déroule une large part de l'action n'existe pas, l'auteur inscrit son intrigue pleinement dans l'actualité de l'époque, c'est-à-dire les émeutes qui ont touché la France en 2005 avec pour point de départ la mort de deux adolescents dans un poste de transformation EDF. Le lecteur tout au long du roman va suivre divers protagonistes, comme Anna la jeune professeur fraîchement sortie de l'IUFM, Lakdar, le collégien victime d'une erreur médical, les frères Lakdaoui, trafiquants de drogue, Verdier, substitut du procureur de Bobigny... Et chacun en prendra pour son grade, à commencer par les institutions souvent incapables de réagir face aux problèmes qu'elles rencontrent. On se rend très vite compte qu'il suffirait parfois de peu pour que certains individus s'en sortent, un soutien familial, éducatif... L'auteur campe au mieux ses principaux protagonistes, à commencer par Anna et Lakdar, personnages attachants qui ne peuvent échapper aux rouages du système. Un roman coup de poing, le dernier de Thierry Jonquet, parfaitement documenté, et passionnant de bout en bout.
03/12/2015 à 17:47 7
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L'Immense obscurité de la mort
9/10 Le prologue se déroule en 1989. Raffaello Beggiato vient d'être arrêté suite à un braquage de bijouterie qui a mal tourné et s'est terminé par le meurtre d'une femme et de son fils de 8 ans. Raffaello est bien le meurtrier mais accuse son complice qui a réussi à s'enfuir. Au bout de quinze ans, le criminel envoie une lettre à Silvano, le mari et père des victimes, pour lui demander de bien vouloir apporter son soutien à sa demande de recours en grâce: il se sait condamné à court terme par un cancer et ne veut pas mourir ainsi en prison. L'auteur va alterner les chapitres en suivant tour-à-tour l'un puis l'autre de ses personnages. Silvano va chercher à se venger en montant une machination et Raffaello de son côté compte bien sortir pour pouvoir profiter de sa part du butin avant de mourir. Massimo Carlotto frappe fort avec ce court roman; une oeuvre puissante sur la vengeance, le pardon, le rachat. Sur la condition humaine finalement et les liens qui nous lient aux autres. Une oeuvre très noire qui laisse pantois.
03/12/2015 à 17:45 3
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Les Commandos de Philadelphie
7/10 Où l'on retrouve nos deux agents, Steve et Angela, de l'Anti-Klan Network, à Philadelphie cette fois, aux prises avec une série de meurtres de scientifiques, revendiqués par des associations de défense des animaux qui aimeraient voir fermer les centres d'expérimentations. Mais chose curieuse, certains indices laissent supposer que des groupes d'extrême droite sont à la base de ces assassinats. Les auteurs nous emmènent de nouveau dans les milieux fascistes et racistes des Etats-Unis, milieux parmi lesquels figurent des policiers et autres politiciens extrêmistes. Un album au scénario qui tient parfaitement la route, notamment par sa documentation poussée, et qui une fois encore nous fait nous interroger quant à l'impact réel de ces défenseurs des droits de l'homme sur ces organisations de fous furieux.
03/12/2015 à 17:42
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La vie de ma mère ! Face A
Jean-Christophe Chauzy, Thierry Jonquet
7/10 Thierry Jonquet adapte ici son propre roman avec Jean-Christophe Chauzy au dessin. Kevin traîne dans la cité avec ses amis, de conneries au square du coin en petits vols au Franprix, plus ou moins laissé seul par sa mère qui doit travailler de nuit, alors que son frère et sa soeur vivent leur vie de leur côté. Puis il y a le collège, en section d'éducation spécialisée, la SES, une classe où les élèves en font voir à cette pauvre madame Dambre. A peu près à la même période, Kevin va rencontrer Djamel et sa bande, les aidant dans leurs plans de vols à la tire, mais aussi Clarisse, une fille du collège qui habite dans les quartiers bourgeois. Thierry Jonquet parvient parfaitement à camper ses personnages, à les rendre attachants et réalistes. Les faits sont livrés sans que jamais les charges pèsent totalement sur les épaules d'un des protagonistes en particulier. On se rend compte que l'éducation pourrait faire beaucoup pour s'en sortir, parvenir à échapper à une vie en marge mais que le sort bien souvent en décide autrement.
03/12/2015 à 17:41
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Bangkok 8
8/10 Sonchaï Jitpleecheep et son ami et co-équipier Pichaï sont chargés par leur colonel de suivre un G.I. américain. Mais ce qui s'annonçait comme une mission de routine s'achève par la mort de Bradley, le soldat en question, et par celle de Pichaï. Va alors commencer pour Sonchaï, le métisse américano-thaïlandais, une enquête qui, au côté d'une consoeur du F.B.I., va le plonger dans les trafics d'oeuvres d'art, de jade et de drogue, dans un Bangkok haut en couleurs, où la loi repose en grande partie sur la corruption. John Burdett invite son lecteur à un véritable dépaysement, dans une société thaïe que l'on connaît peu, où la prostitution revêt un aspect peu commun pour nos sociétés occidentales. Sonchaï est un personnage curieux, quelque peu nonchalant, baignant dans le bouddhisme et offrant un point de vue sur le monde bien loin de nos considérations de parangs.
03/12/2015 à 17:40 3
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Atlanta, Cité impériale
7/10 On retrouve Angela Freeman et Steve Ryan, les deux agents de l'Anti-Klan Network, et on en apprend un peu plus sur le passé de Steve et les raisons de sa lutte contre les extrémistes racistes. L'album retrace en partie l'histoire de Michael Alister, grand pourfendeur du Klan, lors de flash-back qui s'entremêlent à l'enquête de nos deux héros pour retrouver les meurtriers d'Alister. Ce dernier est inspiré de Stetson Kennedy qui lui-même s'infiltra dans le Ku-Klux-Klan afin d'en démonter en partie les rouages. On pourra d'ailleurs consulter avec profit le site officiel de Kennedy. Un des meilleurs albums de la série qui souligne une fois encore les ramifications de ces forces d'extrême-droite, notamment infiltrées de façon assez terrifiante dans certaines polices.
03/12/2015 à 17:37
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Toxico
8/10 Véritable plongée dans les bas-fonds new-yorkais. Bruce Benderson semble très bien connaître le monde de la nuit et des homos et autres travelos. Une sordide histoire de mecs empêtrés dans la prostitution et la drogue, pour qui il ne semble exister aucune échappatoire possible. Tout débute dans un théâtre porno miteux où Apollo, jeune éphèbe, vient faire des passes pour pouvoir se payer sa came. Mais un soir, dans un accès de violence non maîtrisé, il s'en prend à Casio, le videur , et le blesse grièvement. Il va alors être recherché à la fois par la police, et notamment Pargero, flic qui en pince pour les travelos, et par Baby Pop, le jeune fils de Casio, livré à lui-même, qui traîne sa misère, persuadé qu'il entrera très bientôt à l'université. Bruce Benderson n'épargne rien à son lecteur, l'amenant directement dans ce monde désolé, où chacun ne pense qu'à amasser un minimum d'argent pour pouvoir se payer son prochain shoot, voire simplement s'acheter une bouffée de crack à la pipe du voisin. Et toutes les combines sont valables, de l'arnaque faite aux dépens des michetons jusqu'à la trahison des amis. Un roman très noir, immersion dans un monde sur lequel plane l'ombre du sida.
03/12/2015 à 17:32 2
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La Griffe du chien
10/10 L'intrigue débute en 1975 et s'achève en 2004. Et durant cette trentaine d'année, le lecteur suit la lutte que mène Art Keller, super-flic américain, contre le clan des Barrera, trafiquants de drogue mexicains. L'auteur ne s'attache pas seulement à Keller, et n'hésite pas à le laisser de côté pour suivre tour-à-tour Adan Barrera, le comptable du clan des mafieux, Nora, la call-girl à la beauté ravageuse, Callan, le new-yorkais d'origine irlandaise, tueur par la force des choses, ou encore le père Juan Parada, archevêque de Guadalajara. Le mode de fonctionnement du trafic est parfaitement exposé tout au long du roman et Don Winslow souligne bien à quel point les Etats-Unis sont capables de magouilles et autres arrangements crapuleux pour parvenir à tirer intérêts de ce système. Les personnages principaux se rendent vite compte qu'ils ne peuvent vivre aux côtés de leur famille réciproque s'ils veulent mener à bien leur quête. Keller sacrifiera son mariage pour pouvoir assouvir sa vengeance et mettre à mal le clan Barrera, et Adan va devoir de son côté adopter les méthodes les plus cruelles et sanguinaires propres à son frère Raul, qui paraît sans foi ni loi. Un pavé qui se lit très facilement et dans lequel l'auteur parvient à s'attacher à ses personnages, à les camper de façon parfaitement crédible, tout en peignant avec talent et de manière très documentée les rouages de ce système vertigineux, aux incroyables ramifications. A compléter par exemple avec le "Gomorra" de Roberto Saviano, qui se penche, dans un document d'investigation hallucinant, sur la mafia napolitaine.
03/12/2015 à 17:29 7