Le site d’information W3 continue d’exister, malgré les événements relatés dans Le Sourire des pendus. Sa spécialité : la dénonciation des crimes restés impunis et ayant trait à la sexualité. Une vague de meurtres de policiers secoue l’Hexagone. Si les apparences laissent penser qu’il s’agit d’actes isolés, la vérité est tout autre, et seul un média constitué de téméraires individus saura faire apparaître le complot ourdi.
Ce deuxième volume de la série W3 n’égarera nullement les nombreux lecteurs qui ont adoré le précédent opus. Jérôme Camut et Nathalie Hug plantent d’entrée de jeu les personnages créés presque deux ans plus tôt grâce à un résumé bien utile. Retrouver ces divers protagonistes et les liens principaux les unissant est nécessaire et rappelle ces réunions de famille dont on a perdu de vue quelques-uns des membres. Et dès les pages suivantes, la magie opère de nouveau : ce beau bébé de huit-cents pages est un gouffre, un labyrinthe dans lequel on prend un plaisir immense à tomber ou se perdre. Le scénario, comme celui du Sourire des pendus, est semblable à la toile d’araignée : complexe, tortueux, si enchevêtré et certains événements arrivant si vite qu’aucun des plus de deux-cents chapitres ne saurait être zappé ni survolé. Et quel régal de rejoindre ces personnages si croustillants et hétéroclites ! Sookie Castel, hypermnésique et physionomiste, plaçant ses interlocuteurs dans des boîtes à partir de ressemblances avec des gens connus, et placée en hôpital psychiatrique. Léon, son père, jurant comme un charretier et ne connaissant aucune limite pour faire rendre la justice, quitte à aller provoquer un violeur injustement libéré et terminer lui-même en prison. Jo Lieras, policier d’élite, immédiatement attaqué par des agresseurs anonymes et lourdement armés. Lara Mendès, journaliste ayant payé cher ses investigations, et prête à aller jusqu’au bout pour obtenir réparation. Et au-delà de ce carrousel d’êtres en mouvement presque perpétuel, il y a des histoires. La genèse de Kalinine, le refuge de La Malhornière, où l’on croise des humains brisés et rafistolés pour répondre aux demandes sexuelles de quelques monstrueux clients. Ce roman, c’est également un vaste champ de mines sur lesquelles beaucoup des héros et des monstres vont poser le pied, déambuler, parfois avec crainte, parfois certains d’être protégés des explosions, mais rares seront ceux franchissant la page finale sans avoir été meurtris, choqués, voire tués. D’ailleurs, les derniers chapitres offrent un événement inattendu et ahurissant, un cliffhangerparticulièrement anxiogène et ouvert, laissant augurer un ultime tome, Le Calice jusqu’à la lie, qui offrira les dernières réponses quant à cette machination.
Indéniablement, Jérôme Camut et Nathalie Hug ont ranimé la magie de leur précédent roman, et nul ne s’en plaindra. C’est aussi long qu’exalté, excitant qu’enténébré, acide qu’hautement addictif. Et derrière ce paravent de littérature se nichent de bien légitimes questions quant à la liberté de la presse, les imprécations stériles de la justice, la gabegie des fonds secrets des Etats employés à des fins malsaines, et tout simplement la place de l’individu isolé face à un monde qui ne maîtrise plus les monstres sexuels qu’il a, au moins en partie, engendrés. Un thriller d’une rare efficacité doublé d’une leçon de choses qui dérange, bouscule et renverse.
Le site d’information W3 continue d’exister, malgré les événements relatés dans Le Sourire des pendus. Sa spécialité : la dénonciation des crimes restés impunis et ayant trait à la sexualité. Une vague de meurtres de policiers secoue l’Hexagone. Si les apparences laissent penser qu’il s’agit d’actes isolés, la vérité est tout autre, et seul un média constitué de téméraires individus saura faire apparaître le complot ourdi.
Ce deuxième volume de la série W3 n’égarera nullement les nombreux lecteurs qui ont adoré le précédent opus. Jérôme Camut et Nathalie Hug plantent d’entrée de jeu les personnages créés presque deux ans plus tôt grâce à un résumé bien utile. Retrouver ces divers protagonistes et les liens principaux les unissant est nécessaire et rappelle ces réunions de famille dont on a perdu de vue quelques-uns des membres. Et dès les pages suivantes, la magie opère de nouveau : ce beau bébé de huit-cents pages est un gouffre, un labyrinthe dans lequel on prend un plaisir immense à tomber ou se perdre. Le scénario, comme celui du Sourire des pendus, est semblable à la toile d’araignée : complexe, tortueux, si enchevêtré et certains événements arrivant si vite qu’aucun des plus de deux-cents chapitres ne saurait être zappé ni survolé. Et quel régal de rejoindre ces personnages si croustillants et hétéroclites ! Sookie Castel, hypermnésique et physionomiste, plaçant ses interlocuteurs dans des boîtes à partir de ressemblances avec des gens connus, et placée en hôpital psychiatrique. Léon, son père, jurant comme un charretier et ne connaissant aucune limite pour faire rendre la justice, quitte à aller provoquer un violeur injustement libéré et terminer lui-même en prison. Jo Lieras, policier d’élite, immédiatement attaqué par des agresseurs anonymes et lourdement armés. Lara Mendès, journaliste ayant payé cher ses investigations, et prête à aller jusqu’au bout pour obtenir réparation. Et au-delà de ce carrousel d’êtres en mouvement presque perpétuel, il y a des histoires. La genèse de Kalinine, le refuge de La Malhornière, où l’on croise des humains brisés et rafistolés pour répondre aux demandes sexuelles de quelques monstrueux clients. Ce roman, c’est également un vaste champ de mines sur lesquelles beaucoup des héros et des monstres vont poser le pied, déambuler, parfois avec crainte, parfois certains d’être protégés des explosions, mais rares seront ceux franchissant la page finale sans avoir été meurtris, choqués, voire tués. D’ailleurs, les derniers chapitres offrent un événement inattendu et ahurissant, un cliffhangerparticulièrement anxiogène et ouvert, laissant augurer un ultime tome, Le Calice jusqu’à la lie, qui offrira les dernières réponses quant à cette machination.
Indéniablement, Jérôme Camut et Nathalie Hug ont ranimé la magie de leur précédent roman, et nul ne s’en plaindra. C’est aussi long qu’exalté, excitant qu’enténébré, acide qu’hautement addictif. Et derrière ce paravent de littérature se nichent de bien légitimes questions quant à la liberté de la presse, les imprécations stériles de la justice, la gabegie des fonds secrets des Etats employés à des fins malsaines, et tout simplement la place de l’individu isolé face à un monde qui ne maîtrise plus les monstres sexuels qu’il a, au moins en partie, engendrés. Un thriller d’une rare efficacité doublé d’une leçon de choses qui dérange, bouscule et renverse.