Dodger

471 votes

  • - 30°

    Donald Harstad

    6/10 Le côté "polar rural" à l'américaine, avec sa description des mentalités d'une petite région particulière, le rôle du climat, etc., est assez intéressant. D'un autre côté c'est aussi du polar procédurier, dans lequel aucun code de communication par radio ni aucune étape d'enquête n'est épargné au lecteur, ce qui m'a semblé un peu fastidieux à la longue. Bref, je n'ai pas été embarqué par cette histoire.

    13/09/2007 à 08:06 2

  • 15 serial killers

    Harold Jaffe

    8/10 Personnage en lui-même étonnant et fascinant, Harold Jaffe livre 15 textes monstrueux comme autant de réflexions sur la monstruosité dont est capable l'être humain. Jouant brillamment avec la forme de ses récits, il sait à chaque fois provoquer le malaise du lecteur, au mieux témoin voyeur, au pire plongé dans la position inconfortable d'acteur de meurtres répugnants. De quoi réfléchir sur notre propre fascination pour la violence...

    19/04/2009 à 12:05 1

  • 22/11/63

    Stephen King

    9/10 Comme plusieurs lecteurs, je ne mets "que" 9 en raison de petites longueurs occasionnelles. Mais sinon, c'est un très très grand King, une superbe variation, à la fois modeste dans la mise en place et vertigineuse dans son déroulement, sur le voyage dans le temps, ainsi qu'une ambitieuse réflexion historique, morale et métaphysique, où le romancier se fait plaisir en revisitant des années 50 et 60 pour lesquelles on sent toute son affection. Et j'ai adoré qu'il nous ramène aussi sur les terres de son propre passé, Derry, Ca... Non, le King n'est pas mort, au contraire il règne toujours avec autorité sur le fantastique d'aujourd'hui, et même au-delà. Magistral !

    12/01/2014 à 21:08 3

  • 400 coups de ciseaux

    Thierry Jonquet

    7/10 Ce recueil posthume est l'occasion de découvrir des textes rares ou introuvables, inégaux en qualité, mais qui tous présentent un intérêt, soit par leur atmosphère, soit par leur humour, soit par leur chute. Elles montrent l’habileté de plume de Jonquet, capable de passer sans faiblir d’un registre populaire à un ton délicieusement ironique ou un style plus soutenu ; capable également de changer de genre : anticipation post-apocalyptique, noir de chez noir, fantastique parodique, critiques féroces de l'art contemporain, de la société spectacle...
    Surtout, "400 coups de ciseaux" s'ouvre sur un texte autobiographique où Jonquet raconte sans fards son parcours, ses apprentissages, sa venue au roman noir pour exprimer sa colère, là où la politique et l’engagement l’avaient déçu.
    "Voilà comment ça s’est passé", c’est le titre, en dit plus que bien des thèses sur la forte personnalité d’un romancier du réel dont le regard acéré, la lucidité et le talent nous manquent énormément aujourd’hui.

    11/07/2013 à 10:09 2

  • 44 jours

    David Peace

    8/10 Pas besoin d'être un fan de foot pour être embarqué dans ce David Peace "hors-série" : à sa manière, fascinante et inimitable, c'est une histoire de rivalités, d'orgueil, de grandeur et de décadence - bref, une histoire humaine - que nous conte l'auteur anglais au fil des 44 jours catastrophiques passés par le manager Brian Clough à la tête de l'équipe de Leeds United. Tout simplement exceptionnel, à condition de se laisser embarquer par le style si particulier de Peace !

    17/05/2008 à 09:14 2

  • À Genoux

    Michael Connelly

    5/10 Le treizième Bosch est mené à un train d'enfer, et l'inspecteur Harry de Connelly est toujours aussi attachant. Mais l'intrigue ne tient pas vraiment debout, c'est tiré par les cheveux, comme si cette histoire sur fond de terrorisme avait dépassé l'auteur autant que son héros. En plus, contrairement à Cassie, j'ai vu venir l'essentiel de la fin de très loin. Bref, agréable à lire, mais si vous êtes exigeant en matière de crédibilité, passez votre chemin !

    04/05/2008 à 10:39 2

  • A mon juge

    Alessandro Perissinotto

    8/10 Efficacement construit comme un échange de mails entre un meurtrier en fuite et la juge chargée de l'arrêter, voilà un très bon roman noir à l'italienne, mêlant des personnages complexes (voire ambigus) à une intrigue à forte connotation sociale. Ici, l'auteur cible plus précisément les malversations financières qui agitent de plus en plus le monde dans lequel nous vivons, et les conséquences qu'elles ont sur la vie des gens. Un roman passionnant qui se lit tout seul, et doté d'une fin qui laisse la part belle à l'imagination...

    02/02/2008 à 09:52 1

  • Adieu

    Jacques Expert

    5/10 Un roman aussi peu sympathique que son héros, le commissaire Langelier, imbu de lui-même, paranoïaque et étroit d'esprit, persuadé d'avoir raison seul contre tous et prêt à tout pour le prouver. Le style d'Expert est pénible, factuel, tristement journalistique ; la conclusion, assez prévisible, ce qui fait tomber à plat la pauvre tentative de twist final osée par l'auteur.
    Comme beaucoup de livres moyens, ça se lit - et ça s'oublie, dans le même mouvement.
    Bref, drôle de choix de la part des éditions Sonatine, qui nous avaient habitué à beaucoup, beaucoup mieux...

    12/12/2011 à 01:59 2

  • Am stram gram

    M. J. Arlidge

    7/10 Ce thriller m'a irrésistiblement fait penser à "Comme une tombe" de Peter James : une idée de départ diabolique (ici, deux personnes sont kidnappées et enfermées dans un lieu clos, avec un flingue chargé et un ultimatum : celui qui tuera l'autre sera libéré), une mécanique de suspense implacable, un tempo d'enfer (chapitres courts, style efficace) qui oblige à tourner les pages, encore et encore, pour rallier la fin au plus vite... et en plus, l'héroïne porte le même nom de famille, Grace, que le flic emblématique de Peter James ! Si ce n'est pas un signe... ;-)
    Plus sérieusement, je mets 7 pour toutes les raisons évoquées ci-dessous, parce que pour le reste, ce premier roman n'apporte rien de neuf, et présente même quelques défauts : personnages taillés à la serpe, psychologie parfois facile, deux ou trois rebondissements téléphonés... Mais le plaisir de dévorer ce polar reste plus fort que tout au final. Un bon moment donc !

    01/05/2015 à 15:05 7

  • Après la chute

    Dennis Lehane

    6/10 Certes, ce n'est pas du grand Lehane - difficile d'imaginer qu'il refera un jour mieux que la trilogie Coughlin, sans parler de tout ce qui a précédé. Certes, le début laisse perplexe, avec cette héroïne partant à la dérive qu'on a déjà vue chez d'autres, souvent en mieux. Certes, le milieu du roman interpelle encore plus, avec une histoire d'amour tellement gentillette qu'on commence à croire l'ami Dennis perdu pour la cause. Et puis, soudain, virage à 180°. Ce qui ressemblait à un thriller psychologique assez moyen - une énième déclinaison dans la veine des "Apparences" ou de la "Fille du train" - bascule soudain vers tout à fait autre chose. Le récit se muscle, l'action s'invite, le polar mute. La fin est beaucoup plus intéressante, surprenante.
    Alors, certes, ce n'est pas du grand Lehane. Mais ce n'est pas si mauvais que ça en a l'air de prime abord, même si on est forcément exigeant avec un auteur dont on a adoré et admiré tant de livres. Comme il semble accaparé par Hollywood, je ne suis pas sûr qu'on retrouve un jour le romancier à la hauteur de nos attentes, mais bon... Ce roman bancal peut laisser vaguement espérer que ce soit le cas. (Oui, je suis un éternel optimiste.)

    27/11/2018 à 00:08 5

  • Argent facile

    Donald Westlake

    8/10 Le point de départ est très bien trouvé, et le talent de Westlake fait le reste sans coup férir. Prenant dès les premières lignes et mené à un train d'enfer qui ne laisse aucun répit jusqu'à la fin.

    28/06/2007 à 21:05 1

  • Article 122-1

    David Messager

    7/10 David Messager signe un premier thriller plutôt réussi, même si les lecteurs aguerris auront peut-être des soupçons assez tôt… Thriller à la française, donc dans la lignée de Grangé, Thilliez et consorts, avec ses qualités – rythme soutenu, efficacité, noirceur et violence assumées, connaissances documentaires importantes – et, malheureusement, ses défauts : psychologie parfois balourde, excès de style et de métaphores chocs qui font pschitt...
    Néanmoins "Article 122-1" reste un bon polar parisien tendu, hyper carré dans ses descriptions du monde de la police et de la justice (sans tomber non plus dans l’excès), et axé sur la psyché perturbée de ses personnages. Auteur à suivre.

    11/07/2013 à 10:15 2

  • Au-delà du mal

    Shane Stevens

    9/10 Plus de trente ans après sa publication initiale aux Etats-Unis, ce roman littéralement monstrueux reste d'une modernité saisissante. Alternant temps forts - moments de suspense aussi cruels et brutaux -, et des passages plus lents, plus détaillés, où l'auteur fait preuve d'une précision documentaire dans sa description de son époque ou ses réflexions sur la violence, la peine de mort, le traitement journalistique des faits divers, "Au-delà du mal" marque surtout les esprits par la manière dont il aborde la figure du tueur en série. On comprend pourquoi ce livre, dense et intense, a autant influencé nombre d'auteurs des années 80 et 90, de James Ellroy à Thomas Harris. Un incontournable sans doute, à condition d'avoir le coeur bien accroché, car certains passages sont extrêmement éprouvants...

    19/03/2011 à 15:33 4

  • Audimat Circus

    Thierry Maugenest

    9/10 Le meilleur Maugenest pour moi. La construction, qui place le lecteur en position d'enquêteur et lui fait "rencontrer" à tour de rôle les nombreux protagonistes qui ont connu le héros, est brillante et diablement efficace. Un roman qui est beaucoup de choses à la fois, quête iniatique et philosophique, récit de voyage, critique des médias et de la télé-réalité, avec une enquête sur un meurtre inexpliqué en fil rouge... Maugenest est définitivement un auteur à part, et à découvrir !

    09/10/2007 à 19:39 1

  • Avant la chute

    Noah Hawley

    7/10 Scénariste, Hawley approche la construction de ce roman d’une manière qui évoque le temps laissé dans une série à la fabrication des personnages, à leur compréhension en profondeur, privilégiant cet aspect de la réflexion romanesque à un rythme trépidant et à un suspense de tous les instants.
    Assez éloigné finalement du genre policier, "Avant la chute" est un roman savamment psychologique qui nécessite un peu de patience. xMais si vous appréciez les puzzles littéraires qui mettent en avant la difficile compréhension de l’humain, et proposent mine de rien de nombreux sujets de réflexion bien de notre temps – les dérives sensationnalistes des médias, l’attrait irrésistible de certains pour les théories du complot, les mécanismes de la rumeur et du doute, la lutte quasi impossible pour son droit à la vie privée, ou les conséquences inenvisageables de certains choix sentimentaux -, alors vous serez largement servis avec ce livre copieux et intelligent.

    26/11/2018 à 09:53 4

  • Avant le Gel

    Henning Mankell

    6/10 L'un des épisodes les plus laborieux de la série. Le passage de Linda Wallander comme personnage principal ne fonctionne pas très bien, alors que la fille de Kurt était un personnage très intéressant lorsqu'elle n'était qu'un second rôle. L'intrigue, pourtant prometteuse sur le papier, y est aussi pour beaucoup, étirée par des longueurs et un manque de rythme flagrant. Vraiment pas indispensable.

    28/10/2013 à 21:59 1

  • Baka !

    Dominique Sylvain

    8/10 Entre un Tokyo foisonnant et schizophrène, partagé entre tradition et modernité échevelée, et la très parisienne détective Louise Morvan, c'est le choc des cultures garanti ! Dominique Sylvain connaît parfaitement la capitale japonaise puisqu'elle y vit. Elle utilise à merveille ce cadre si particulier, pour un premier roman déjà pouvu d'une jolie maîtrise.

    12/05/2007 à 16:03 1

  • Balancé dans les cordes

    Jérémie Guez

    6/10 Même si Guez a un talent intéressant, je sors de cette lecture un peu plus mesuré que d’autres. Côté points forts, il y a la description de la vie en banlieue, sans complaisance d’aucune sorte, qui ne déflore pas la réalité tout en collant aux codes du roman noir moderne. Il y a aussi des personnages forts, typés, qui envahissent la page et l’esprit du lecteur. Il y a le style de Guez enfin, sec, aussi affûté qu’un boxeur prêt au combat, qui crache les mots, la colère, la violence, dans une noirceur globale qui laisse peu de place à la lumière, fin comprise.

    D’un autre côté, ces qualités ne permettent pas encore à Jérémie Guez de sortir des cordes. Si elles sont prometteuses, elles le cantonnent pour l’instant à un roman noir classique, un peu déjà lu (ou déjà vu), qui sent bon son David Goodis ou son Martin Scorsese. La boxe, la cité, les deals foireux, les hommes aveuglés de violence et les femmes au tapis, il y a du passage obligé dans tout ça, qui m’empêche de considérer "Balancé dans les cordes" comme un roman marquant du genre.

    Néanmoins Jérémie Guez a quelque chose d’authentique, de puissant, dont je surveillerai l’épanouissement dans ses prochains romans. Jeune talent à surveiller !

    11/07/2013 à 10:17 1

  • Barjo

    Michael Coleman

    9/10 Encore un excellent roman jeunesse, soigneusement équilibré : d'un côté, un suspense qui vous saisit d'entrée et ne vous lâche pas jusqu'à la fin, grâce à une construction en allers-retours temporels très efficace ; de l'autre, des personnages remarquables, justes et complexes, dont les flash-back éclairent la psychologie et l'évolution des relations, en donnant tout son sens à la situation présente... Impeccable de bout en bout, surtout que la fin a le bon goût de ne pas céder à la facilité ni à l'angélisme.

    11/07/2009 à 20:08 1

  • Battues

    Antonin Varenne

    9/10 Entre les mains d’un autre, "Battues" n’aurait pu être qu’un médiocre roman de terroir. Mais avec Varenne à la manœuvre, cette histoire prend des proportions dantesques, servie par son extraordinaire finesse psychologique et surtout son art de la construction romanesque. Petit à petit, au fil d'un récit non linéaire maîtrisé à la perfection, le romancier révèle ainsi la vaste trame d’un suspense courant sur plusieurs décennies, puzzle aussi délicat que diabolique dont il faut attendre de poser la dernière pièce pour saisir le tableau dans toute sa complexité. Ce garçon a décidément tous les talents !

    25/04/2016 à 20:26 9